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Pierre, Auguste, Jean, Albert, Alexis Pascalet (né le à Toulon, décédé le ) est une architecte et plasticien français. Parents : Félix Pascalet artiste peintre et Yvonne Ziegler.

Plaque indiquant l'architecte sur immeuble L'Empire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Suivant les traces de son père artiste Pierre Pascalet étudie aux Beaux-Arts de Toulon devenue École supérieure d'art et de design Toulon Provence Méditerranée. Peu après la guerre il travaille chez l’architecte Gastinel, responsable de l’aménagement du Toulon d’après guerre puis chez son confrère Petetin. Il se lance ensuite avec le promoteur Roussel pour des villas au quartier Boulouris à Saint Raphaël, puis avec les constructeurs Zanini, Nari, Febraio et Infante avec lesquels il réalise de grands immeubles dans le cadre du plan Madeline de réaménagement de la ville fortement endommagée suite aux bombardements de la guerre de 39-45 (à Toulon même, 1 344 immeubles entièrement détruits et 7 907 partiellement entre novembre 1943 et août dans 9 bombardements).

Il est célèbre pour avoir construit en outre le téléphérique du mont Faron à Toulon ainsi que l'hôtel « la Tour Blanche » attenant, et le centre Simone Berriau Plage à Hyères.

Nombre de ses immeubles gardent son empreinte, car pratiquant la peinture et la mosaïque, la plupart des édifices prestigieux qu’il a construit sont décorés de mosaïques de son œuvre.

Admirateur de l’épopée napoléonienne, certaines de ses œuvres architecturales portent des noms qui l’évoque (L’Empire, L’Aiglon).

Membre du Rotary Club « TOULON » à partir des années 50.

Œuvres architecturales[modifier | modifier le code]

Maisons individuelles[modifier | modifier le code]

À ses débuts, à la fin des années 30 et au début des années 50, il construit des maisons particulières avec l’aide du constructeur Roussel qui le prend sous son aile. Ses réalisations comptent de nombreuses villas privées sur la région de Toulon (mont Faron, Cap Brun, Superfaron, Baou des Quatre Houres…) notamment avec le promoteur Roussel, mais aussi dans le golf de Saint Tropez (Sainte Maxime, Gassin, Grimaud, Beauvallon…) ainsi qu’à Boulouris (La Potinière) et Mougins. Pour un de ses cousins de la marine marchande, il réhabilite une dépendance en maison, « La Madone » au cap Brun, aujourd’hui maison de villégiature, domine les plages de l’anse Méjan et du Fer à Cheval. Parmi ses œuvres architecturales privées, la plus connue est la maison « Cube » et sa fresque monumentale située à Hyères.

Immeubles collectifs[modifier | modifier le code]

Pierre Pascalet conçoit son premier immeuble collectif au tout début des années 50, avenue Vauban (aujourd’hui au 76/82) ou il y logera sa mère. On remarque les appuis des balcons et fenêtre ventrus, en fer forgé, un matériau qu’il utilisera souvent et très représentatif des années 50, principalement pour les maisons individuelles ou il est d’usage non seulement en extérieur, mais aussi à l’intérieur des pièces, pour délimiter les espaces, notamment entre salon et salle à manger, à la manière de paravents ajourés montés sur charnières.

Immeuble l'Empire (1957) de Pierre Pascalet

En 1955 les travaux de construction du premier « gratte ciel » de Toulon démarrent ; il s'agit de l'immeuble l'Empire si au 1 avenue Georges Clemenceau (maintenant au 39 de la même artère), au pied de la vieille ville et à deux pas du marché du cours Lafayette. Cet immeuble marque alors l'entrée Est de la ville historique et son pendant sera Le Concorde. Conçu par Pierre Pascalet seul, il est construit par Joseph Zanini et achevé en 1957. C'est un immeuble de grand standing, d'un modernisme d'avant garde. Sa façade, trompeuse le fait prendre pour un immeuble des années 70. Il comprend 45 appartements du 2e au 16e étage, un étage de bureau (le premier) et des commerces au rez-de-chaussée ainsi qu'une loge de gardien. L'immeuble comporte dès l'origine, deux ascenseurs, un vide-ordures et un chauffage central collectif. Les appartements sont dotés de grand balcon terrasse. Deux appartements sur trois bénéficient d'une triple exposition. Tous ont au moins une large baies vitrées coulissante (rares pour l'époque). Les séjours sont séparés de la galerie d’entrée par une porte à galandage de grande dimension. Certains appartements disposent de deux pièces à usage de sanitaire : une salle de bains et une salle d'eau avec WC. Les chambres d’angle disposent de deux fenêtres afin de profiter de la vue exceptionnelle. Sauf, pour les appartements centraux, toutes les pièces, même sanitaires comportent au moins une fenêtre. Le tout donnant sur la vieille ville, la haute ville, le port, la rade et le mont Faron. Deux mosaïques, signées par l’architecte, encadre la volée d’escalier extérieure qui conduit au vestibule de l’immeuble. Il manque aujourd’hui 2m à cet édifice pour être classé dans les immeubles de catégorie IGH. Cet immeuble devait avoir un frère jumeau, mais la municipalité a préféré faire édifier un logement HLM au vu de l’urgence à loger les sans abris.


En 1958, l'opération le Concorde (115 logements et commerces) conçue par les architectes Paul Luyton et Pierre Pascalet s'implante en partie sur des terrains occupés par les remparts de la ville qui sont démolis. C’est un immeuble privé qui se compose d'une tour de 20 étages (61 m de haut) comportant 80 appartements, et une barre de 6 étages. Cette tour marque l’entrée Ouest du centre ville et fait le pendant avec l'Empire. La façade principale est composée de larges terrasses suivant un axe central. Sur les façades latérales, des bandeaux verticaux de mosaïque en pâte de verre, courent sur toute la hauteur de la façade et participent à l’élancement de la tour.

Suit, Le Sous-Bois, 1621 avenue Joseph Gasquet, au quartier Pont de Suve en 1959 sur une ancienne propriété où ont été conservés l’allée de platanes et les bassins attenants à l’ancienne maison de maître. L’immeuble compte 132 logements.

En 1959 est lancé le projet de la Tour d’Ivoire conçu par les architectes Pierre Pascalet et Serge Mikélian et livré en 1960. C'est un immeuble de 22 étages, 70 m de haut avec commerces au rez-de-chaussée, comportant 160 appartements et livré à l’OPHLM de Toulon. Les façades sont animées par des balcons avec des garde-corps pleins habillés avec des carreaux verts ou bleus selon la façade. Il s'agit d'un immeuble de bon standing, le seul du quartier, mais au confort moins exceptionnel que l'Empire. L'époque est à la construction rapide...

En 1961 Pierre Pascalet réalise le programme Fleurs des Champs (avenue Joseph Gasquet - 13 étages) pour le compte du promoteur constructeur Febraio : opération de 303 logements. Le traitement soigné des façades avec des parements en carreaux de couleurs et en pâtes de verre confère à l’ensemble une identité particulière malgré le plan type de la construction.

Le Mayol, rue Léon Reboul est construit en 1964 par Pierre Pascalet pour l’OPHLM de Toulon. L’immeuble compte 108 logements répartis sur 10 étages. C’est une longue barre située en face du stade.

Le Cormoran ( ? date) fait partie des petits immeubles de charme du littoral situé entre Mourillon et cap Brun. Blotti sur la corniche de Toulon au 875 littoral Frédéric Mistral, cet immeuble de quatre étages est typique du style moderne des années 60 avec ses larges balcons filants aux bastingages métallique bleu et blanc.

L’Albâtre (1962, allée du Docteur Laurès, 210 logements) et l’Onyx (1967, allée du 8 Mai 1945, 210 logements) des architectes Mikélian et Pascalet répondent aux besoins de logements de cette période et sont livrés à l’OPHLM de Toulon. Les deux immeubles sont identiques : distribution par coursives sur la façade Nord. La façade Sud est uniformément rythmée par des loggias. Tous les niveaux sont marqués par un débord en béton courant sur la façade faisant appui pour les fenêtres et appui des garde-corps pleins des loggias. Élévation en R + 15, 210 logements chacun, hauteur 48 m environ.

En 1966 Pierre Pascalet et Serge Mikélian signent Le Panoramic rue Présidence Robert Schuman. L’immeuble comporte 21 étages, culmine à 66m de hauteur et compte 240 appartements. C’est le premier des immeubles « Pascalet » à être livré à l’OPHLM de Toulon.

En 1972 Paul Luyton et Pierre Pascalet réalisent les deux tours Ibis (185 logements) à nouveau pour l’OPHLM de Toulon. La plus haute est une barre haute 22 niveaux et de 69m, considéré comme la plus haute tour de Toulon. Les logements sont distribués par des coursives à l’arrière et dotés de grands balcons filants en façade principale. La plus petite tour compte 15 étages et culmine à 48m. Les deux immeubles sont sis 57 et 61 rue Édouard d’Entrecasteaux.

L’immeuble intitulé Le France, édifié en 1974 avenue du Général Noguès fait partit des dernières réalisations de Pierre Pascalet. Il compte 122 logements.

Autres réalisations à Toulon :

  • La Grande Plaine, boulevard des Amaris (1960, 144 logements)
  • Le Parc de la Chartreuse Avenue François Nardi (avec Ph. le Bigot et F. Lecompte – 1971, 147 logements)
  • Le Pomponiana, 60 avenue Colonel Picot / impasse Bruno (1958, 156 logements)
  • Le Saint Joseph rue Peiresc et son pendant adossé au 18 rue Revel (résidence Albert I)
  • L'éolienne au 351 Boulevard de la Martille (deux immeubles)
  • L’Aiglon, 23 avenue Louis Sorel

Œuvres particulières[modifier | modifier le code]

Face à la réussite de l’Empire, on lui confie l'aménagement du téléphérique du mont Faron à Toulon ainsi que l'hôtel « la Tour Blanche » attenant. Cet hôtel sera le premier à Toulon à disposer d’une piscine que l’architecte dessine en forme de goute d’eau afin d’épouser le paysage escarpé sur lequel est bâtit l’hôtel. Le téléphérique sera inauguré en 1958 par le maire Le Bellegou, et l'amiral Bargeot, préfet maritime. Il aménage également le musée du débarquement dans la tour Beaumont en haut du Faron.

1961 voit le démarrage d’un programme initié par la comédienne Simone Berriau implanté sur le littoral a l’embouchure du Gapeau. L’opération dénommée Simone Berriau Plage est conçue par Pierre Pascalet et compte 255 logements. C’est en 1957, que Simone Berriau acquiert aux Salins d’Hyères différents terrains abandonnés dont certains de la Marine Nationale. Après l’étude de Pierre Pascalet, l’entrepreneur Marius Cayol débute le chantier en 1962. Cet ensemble immobilier est situé route des Salins à Hyères. Il comporte 255 logements en copropriété sur un terrain de quatre hectares dont les bâtiments sont organisés en trois blocs baptisés du nom des succès du théâtre Antoine que la comédienne possède. Une tour de neuf étages, L’heure éblouissante, au centre de l’ensemble accueille des studios. Vu du pont et La chatte sur un toit brûlant sont deux immeubles barre de quatre étages. Ils se dressent face à la mer, entre des places de stationnement et des espaces de loisirs et sur certaines façades on trouve des décors en céramique, avec des dessins géométriques abstraits de Pierre Pascalet réalisés dans les ateliers Proceram d'Aubagne. Les appartements de deux et trois pièces sont traversants et desservis par une coursive extérieure. Les cages d’escalier apparentes à l’extérieure et des ouvrants en forme de hublots rappellent l’architecture paquebot des années Trente. À l’origine on y trouve restaurant, un théâtre de verdure, un centre commercial, une piscine et d'un port de plaisance. Mais le coût trop élevé de l’entretien de la piscine, et la faible commercialité des lieux excentrés conduiront à des modifications dans le fonctionnement et l'affectation des lieux. La tour de 9 étages à l'origine tour hôtel avec restaurant panoramique a été transformée en studios et le centre commercial proche du club nautique a fermé. Raf Vallone et Jeanne Moreau tous deux acteurs et vedettes du théâtre Antoine poseront la première pierre de cette opération. L’opération est financée avec l’aide de nombreux comédiens de renom, comme Jean Gabin ou Louis de Funès, dans le cadre d’une œuvre de bienfaisance en vue de loger des artistes dans le besoin. Jeanne Moreau, Georges Guétary ou encore Michel Serrault y séjourneront.

Bilan[modifier | modifier le code]

Pour la période allant de 1945 à 1975, Pierre Pascalet réalise 2 419 logements répartis sur 14 copropriétés. C'est le 4e architecte en nombre de logement construits sur Toulon (derrière Pierre Guieu 5 503, Serge Mikélian 4 608, Robert Sarcé 3407), mais certainement celui qui a donné à Toulon quelque unes des œuvres les plus remarquables...

Œuvres plastiques[modifier | modifier le code]

En parallèle de son métier d’architecte, il mène une carrière de peintre, décorateur, sculpteur et mosaïste et expose à Paris dans différentes galeries et salons (Mady Bonnard, Marcel Bernheim, Salon des Peintres Témoins…) ou localement (Galerie Tallien à Saint Tropez…). Il obtient la médaille d’argent de la ville de Paris en tant que peintre. Il côtoie donc le milieu artistique et du théâtre parisien et c’est là qu’il rencontre Simone Berriau qui lui confie le projet architectural de son centre à Hyères. Dans les années 70, il s’expose aux USA, au Canada et au Japon. Ses qualités artistiques aujourd’hui reconnues lui vaut d’être répertorié dans le Benezit.

Références complémentaires[modifier | modifier le code]