Utilisateur:Safalaib123/Brouillon

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Introduction[modifier | modifier le code]

Janvier 1566, l’année du miracle, période de crise et de renouveau pour Amsterdam, la ville ne pouvait être plus chamboulée…

Ou peut-être que si ?

"70 serviteurs parmi les pauvres orphelins d'Amsterdam étaient assaillis par le mauvais esprit, par lequel on voyait et entendait de nombreux miracles" décrit Laurens Jacobsz Reael dans a fragment out of the publication Geschiedenis van Amsterdam de Henk van Nierop [1]. Le comportement des orphelins qui bondaient les rues à cette époque semblait être devenu hors de contrôle, ils étaient devenus fous du jour au lendemain.

Qu’a-t-il bien pu arriver à ces enfants décrits par tous comme des chatons fous, aujourd’hui aussi connus sous le nom des enfants miauleurs ?

Les enfants miauleurs, malédictions, folie collective ou empoisonnement ?

Contexte sociale[modifier | modifier le code]

Amsterdam est une ville célèbre ayant connu de nombreux épisodes, l’un d’eux reste cependant encore aujourd’hui un mystère, celui de l'année 1566.  Durant cette période à Amsterdam nous sommes dans le conflit catholique et protestant. Les Protestants se voient chassés de la ville et ce n’est qu’en 1578 qu’ils reprendront le contrôle de la ville. C’était ainsi l’époque de la Furie iconoclaste [3]. La ville comptait alors un bon nombre d’orphelins. De nombreux orphelinats avaient été créés, notamment dans la Kalverstraat . C'est dans ce bâtiment qui abrite aujourd'hui une des bijouteries de la ville que l'orphelinat civil a ouvert ses portes. Ce qui n'était au départ qu'un petit centre d’accueil s'est transformé en un foyer de 200 enfants. Plus tard, un autre bâtiment suivit de l'autre côté, dans ce qui est aujourd'hui le Musée d'Amsterdam.

Description des cas[modifier | modifier le code]

Les enfants se roulent dans la poussière, grimpent au mur et passent sous les pieds de tout le monde. En plus d’injurer, de crier et de faire des bruits étranges, ils sortent et crachent de leur bouche des dés à coudre, des épingles, des tessons, des chiffons de laine voire des aiguilles [3]. Ils ressentaient une rage intense, avaient des yeux exorbités et du sang noir coulait de leur corps. Laurens Jacobsz Reael a décrit que "70 serviteurs parmi les pauvres orphelins d'Amsterdam étaient assaillis par le mauvais esprit, par lequel on voyait et entendait de nombreux miracles" [1]. Les orphelins prétendent également voir et entendre certaines choses qui se produisent à des kilomètres à la ronde et s'ajoute à tout cela le fait qu’ils erraient dans les rues. Certains orphelins ont été emmenés au couvent Saint - Paul pour une possible guérison, malgré les verrous qui ont été installés ils sont parvenus à s'enfuir, semant la zizanie. Le fait le plus marquant de cette terreur qui a duré plusieurs mois est l’épisode où les enfants ont escaladé la tour de la vieille église comme des chatons. Les enfants prétendaient que leurs actions et leurs dires étaient guidés par Dieu, ce qui effraya tout le monde.

Différentes hypothèses[modifier | modifier le code]

Sorcellerie ?[modifier | modifier le code]

L’hypothèse qui a été longuement soutenu était celle de la sorcellerie. Brammetje était une fervente catholique, c’est elle que les enfants considèrent comme responsable de leur folie. Cette rumeur qui avait été émise par les orphelins et par certains membres du village était que Brammetje sous son voile de femme pieuse était en réalité une sorcière et que tout ce qu’elle prétend être n’était que couverture. Selon les enfants, elle aurait eu recours à la sorcellerie pour les conjurer.

Année miraculeuse, Amsterdam,1566
Les enfants miauleurs d’Amsterdam : épisode de l’Église
Les enfants miauleurs d’Amsterdam : épisode de l’Église

Type Hallucination collective
Pays Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Localisation Kalverstraat, Pays-Bas
Cause Ergotisme
Date

Lors de l’épisode de l'Église, c’est une fois arrivés à son sommet qu’ils auraient crié qu'ils ne redescendraient pas tant que Brammetje ne serait pas en feu. [4]. Elle est alors accusée de sorcellerie. Cependant, elle ne connaîtra pas le bucher et sera même officiellement acquittée de sorcellerie. Nous n’aurons depuis aucune autre information sur elle. Les enfants ont ainsi fini par descendre et retrouveront leur état normal suite au départ de cette femme. Bekker Balthazar disait que “ plus les prières étaient ardentes [...], plus les enfants souffraient de mal” [1], ce qui prouve encore une fois que les gens de l’époque étaient presque tous convaincus de l’emprise du Mal. Cependant, Balthazar lui, défait cette hypothèse du fait de cette citation et d’autres dans son livre. Nous ne pouvons prouver ou non la véracité de cette hypothèse car peu d’informations la contredise ou l’affirme à cause de son contenu mystique.

Folie collective ?[modifier | modifier le code]

L’hystérie collective se caractérise par des symptômes psychosomatiques : oppression respiratoire ou abdominale, mal de tête, évanouissement, nausées, dermatoses. Face à ces pathologies, les médecins échouent à leur trouver une cause classique telle qu’une intoxication respiratoire, un empoisonnement alimentaire, une épidémie bactériologique ou virale. Les sujets atteints sont toujours membres de groupes restreints partageant un même milieu de vie, au moins provisoire : couvent, école, usine, bureau [5].

On ne peut pas affirmer que les enfants aient été possédés donc on pourrait supposer qu’ils ont été victimes d’hystérie collective. Les critères décrits ci - dessus correspondent parfaitement à la situation, cependant, quelques sources et recherches affirme qu’il s’agirait d’une d’intoxication, ce qui fausse complètement l’hypothèse de la folie collective étant donné que l’absence d’intoxication est justement un de ses critères essentiel. Cette hypothèse peut ainsi être facilement contredite, néanmoins, à noter que pour ce comportement étrange il nous est possible de parler d’imitation de la part des enfants pour les comportements similaires à celui d’un chat.

Ergotisme ?[modifier | modifier le code]

En 1500, il y a eu une grande famine à cause de la mauvaise récolte de l’époque qui a mené à une forte augmentation du prix des bonnes récoltes de blé [6]. Par ce prix élevé, il serait alors fort probable que les responsables de l’Eglise, n’ayant pas assez de revenus soient obligés de nourrir les enfants de l’orphelinat avec du mauvais blé périmé. On peut cependant se demander pourquoi seuls les enfants ont développé ce comportement étrange ?

Il est possible que les responsables avaient dépensé en blé périmé pour les enfants et en blé sain pour elles, impliquant donc un empoisonnement seulement pour ceux qui en ont consommé. Les enfants étaient nourris essentiellement de biscuits de chanvre, composé majoritairement de farine de seigle, principale farine consommée à l’époque. [6]

Le seigle de mauvaise qualité peut être infecté par un champignon claviceps purpurea, qui provoque de l’ergotisme . Ce comportement correspondaient à une intoxication typique à l'ergot de seigle surnommé le “ Mal des Ardents ” pouvant se manifester même à faible dose. [7]

On retrouve parmi les symptômes de l'ergotisme ceux que l’on retrouve chez les orphelins tel que des convulsions, des contractions douloureuse des muscles, des bras et des jambes ainsi que des brûlures internes mais aussi des gangrènes qui débutent par des démangeaisons, des sensations de picotement puis de chaleur brûlante alternant avec froid extrême [8;9;10;11]. Tout ceci venant d’enfants pourrait aussi expliquer leur assimilation avec des chats par simple ressemblance.

De plus, nous savons aussi que le LSD est un dérivé synthétique produit par ce claviceps purpurea car il contient des alcaloïdes pharmacologiquement actifs, c’est un psychotrope hallucinogène très puissant même à faible dose. Ainsi, l’ergot de seigle peut entraîner donc une ivresse et des hallucinations tout comme le LSD.  D’autre part, dans un contexte de famine les enfants ont dû avoir des carences puisque qu’ils étaient en sous-alimentation, ils étaient donc encore plus sensibles aux substances toxiques contenues dans cette farine.

L'ergotisme est ainsi souvent l’une des explications médicales des mystérieux cas de sorcellerie ou encore de folie collective. De nos jours, cette maladie a complètement disparu grâce aux nouvelles techniques de nettoyage des grains de blé. L’hypothèse de l'empoisonnement par l’ergot de seigle semble être la plus logique compte tenu du contexte, de leur alimentation et des symptômes décrits.

Événements similaires[modifier | modifier le code]

Le pain maudit de Pont Saint-Esprit ?[modifier | modifier le code]

Le comportement des enfants miauleurs d’Amsterdam nous rappelle fortement une histoire plus récente et mieux documentée sur un sujet étrangement semblable “ L’histoire mystérieuse du pain maudit de Pont Saint Esprit ”. Les habitants de ce village souffraient d’hallucinations, de crises de panique, d’excès de violence voire de crise suicidaire. A l’inverse des orphelins qui ont vécu de sombres mois dans cet état, le comportement des villageois eux n’était que l’histoire d’une seule nuit, le jour de la fête de la vierge.  En effet, c’est la nuit du 15 août 1951 que cette crise entraîne suicide par défenestration ou jetée dans le Rhône. Au total, 30 personnes internées, 300 cas de démence et au moins 5 morts. Les habitants avaient des comportements étranges et poussaient des cris, croyant que le diable leur voulait du mal. C’est alors que les médecins de la ville se rendirent compte que toutes les personnes victimes de ces crises avaient consommé la même chose, du pain. Monsieur Roch-Brillant, le boulanger de la ville avait vendu aux habitants de la ville du pain contenant de l’ergot de seigle. L’ergot de seigle, qui comme nous l'avons évoqué plus tôt, provoque des effets comparables à la consommation de LSD.  [12] Avec toute cette ressemblance, on peut affirmer que nos deux histoires auraient la même cause principale.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Jusqu’à lors une légende urbaine, l’histoire des ‘‘ Enfants miauleurs d’Amsterdam ” ne demandait qu’à être mise en lumière. Cet événement, devenu de moins en moins mystique, pourrait enfin être entièrement expliquée par l’ergotisme, cet empoisonnement que les enfants de l’orphelinat ont subi suite à l’ingestion de farine de seigle périmée.

Pour revenir aux différentes hypothèses, celle qui affirme que les enfants ont été victimes d’une manifestation du diable ou de sorcellerie ne peut être affirmée en vue du manque d’informations et de son caractère intestable et infalsifiable.

L’hypothèse de la folie collective qui est souvent utilisée lorsque nous ne comprenons pas un phénomène social peut elle aussi être rejetée puisqu’on a pu trouver une présence d’intoxication qui expliquerait mieux les comportements des enfants.

L’hypothèse la plus plausible, jusqu’à preuve du contraire car il ne faut pas en douter, est que les enfants ont été empoisonnés à l’ergot de seigle ce qui les a menés à des comportements étranges, semblables à des chats. Ainsi ont vu le jour “ Les enfants miauleurs d’Amsterdam ”.

Sources[modifier | modifier le code]

[1] Henk van Nierop. Geschiedenis van Amsterdam.Van wonderjaar tot Alteratie 1566-1578.. p.451. [1]

[2] Furie iconoclaste — Wikipédia (wikipedia.org).

[3] Maarten, Hell.Bezeten wezen teisteren de stad. Onsamsterdam.27 janvier 2016. [2]

[4] Suzette van’t Hof. Zieke weesjes in Wonderjaar 1566. Amsterdam X Musuem. 25 avril 2018. [3]

[5] La peur sociale somatisée : l'hystérie collective | Cairn.info [4]

[6] Solange D, Alain L. Les casseurs de l’été 1566 l'iconoclasme dans le Nord. Presses universitaires du Septentrion, 2013. Chapitre VII, Année des merveilles ou année de la faim ?. p. 161 - 175. Histoire et civilisation. [5]

[7] Thomas Gicquel, Sylvie Lepage, Isabelle Morel. Histoire du LSD. De l’ergot de seigle à l’utilisation thérapeutique. La Presse Médicale, 2015, 44 (7-8), pp.832-836. [6]

[8] Les substances hallucinogènes provenant de l'ergot de seigle et des volubilis | Annales de Toxicologie Analytique (ata-journal.org). [7]

[9] The substance ou l’histoire mouvementée du LSD. [8]

[10] Coumans Virginie. Notes sur l'ergotisme en Brabant au Moyen Âge, particulièrement à Oplinter. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 80, fasc. 4, 2002. Histoire médiévale, moderne et contemporaine - Middeleeuwse. moderne en hedendaagse geschiedenis. pp. 1125-1141. [9]

[11] INA. 17 aout 1951 : vent de folie inexpliqué à Pont-Saint-Esprit.13 août 2021. [10]

  1. (nl) Henk van Nierop., Geschiedenis van Amsterdam.Van wonderjaar tot Alteratie, p. 1566-1578
  2. (nl) Maarten Hell, « Bezeten wezen teisteren de stad. », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne)
  3. (nl) Suzette van’t Hof, « Zieke weesjes in Wonderjaar 1566 », sur Amsterdam X Musuem,
  4. « La peur sociale somatisée : l'hystérie collective », Cairn.info, {{Article}} : paramètre « date » manquant
  5. Solange Deyon, Alain Lottin, Les casseurs de l’été 1566 l'iconoclasme dans le Nord. Presses universitaires du Septentrion, 2013. Chapitre VII, Année des merveilles ou année de la faim ?, Paris, Septentrion presses universitaire, , 1404 p. (ISBN 978-2-7574-0516-1, lire en ligne), p. 161 - 175
  6. Thomas Gicquel, « Histoire du LSD. De l’ergot de seigle à l’utilisation thérapeutique », La Presse Médicale,‎ , p.832-836 (lire en ligne)
  7. « Les substances hallucinogènes provenant de l'ergot de seigle et des volubilis », Annales de Toxicologie Analytique (ata-journal.org), vol. vol. XVI,‎ (lire en ligne)
  8. François Beck, « The substance ou l’histoire mouvementée du LSD », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, vol. 29, no 4,‎ , P.430-433 (lire en ligne)
  9. Virginie Coumans, « Notes sur l'ergotisme en Brabant au Moyen Âge, particulièrement à Oplinter », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ , p. 1125-1141
  10. Florence Dartois, « INA 17 aout 1951 : Vent de folie inexpliqué à Pont-Saint-Esprit. », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne)