Utilisateur:SanZel/sphinx colibri

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Essai d'écriture d'une Nouvelle sur Wikipédia[modifier | modifier le code]

Note : Ce texte n'a pas vocation encyclopedique, il est simplement un essai d'écriture au moyen d'un wiki. Veuillez excuser sa présence ici, elle n'est que temporaire. Le but est d'expérimenter quel peut-être l'intérêt d'écrire une nouvelle au moyen d'un wiki, plutôt que de choisir une écriture plus classique, avec par exemple un traitement de texte.


Théodore, le papillon colibri névrotique

"Une, deux et trois", fit la petite fois toute guillerette et pleine d'entrain.

Il volait ou pour être plus exact, il virevoltait de fleurs en fleurs. Il ne s'arrêtait jamais. Il ne passait même pas une seconde sur une fleur. Il papillonnait. Il s'amusait à jouer les acrobates, c'est à peine s'il prêtait attention à cette fleur qu'il venait de courtiser. Il était ivre de pollen, et pourtant il continuait à butiner une fleur, puis une autre et une autre encore. Jamais moyen de s'arrêter. Théodore semblait infatigable. Là où d'autres se seraient déjà posés depuis longtemps, se reposant ainsi quelques secondes, proche de la minute, pour se détendre les ailes. Lui n'y songeait pas le moins du monde. Il était comme attiré par ce parterre remplis de milles et unes fleurs toutes plus fleuries les unes que les autres, dégageant un parfum à en faire perdre la tête. Une senteur qui vous prend les sinus et emplit vos naseau jusqu'à venir saturer chaque synapse du cerveau. Addict pourquoi pas ! Tant que le plaisir est au rendez-vous, rien d'autre n'importait à ce cher Théodore.

Il pouvait rester ainsi à faire et refaire la même chose pendant des heures sans qu'il ne lui semble avoir passé plus d'une minute. Théodore était comme cela. Il ne rechignait jamais devant la tâche. Il préférait d'ailleurs l'occupation à l'inactivité prolongée. Il ne savait pas rester en place. Il lui fallait toujours quelque chose à faire. Lui, les vacances c'était plutôt son calvaire, qu'un réel moment de détente. A croire qu'il ne s'avait pas s'amuser. En fait, il avait une façon bien à lui de s'amuser. Là où d'autres auraient parlé de travail, lui parlait avec une certaine excitation non dissimulée de plaisir, d'amusement et même de jeu. Car c'était là le mot d'ordre de chacune de ses actions, le jeu. Sans jeu, il n'y a pas de plaisir et tout travail devient alors plus que laborieux. C'était là sa philosophie de vie. Alors butiner une fleur, juste parce qu'il le faut, que c'est comme ça, que c'est sa fonction, que c'est ce qu'il doit faire parce qu'il est né papillon et non oiseau, c'était bien trop injuste. C'était se soumettre à un dictat qu'il ne pouvait supporter. c'était agir comme un mouton et paître une prairie, la tête baissée, le nez dans le gazon, les oreilles au vent pour faire comme tout le monde. Manger sans se poser de question. Toujours le même repas matin, midi et soir, jour après jour. S'en était trop. Jamais Théodore n'aurait imaginé une seconde vivre une telle vie gorgée de monotonie. Il valait bien davantage. Tout au moins la vie valait selon lui bien plus que cela. Il refusait catégoriquement de se restreindre à rentrer dans une sorte de moule où tout le monde serait semblable, bien proprerêt, où aucune tête ne dépasserait et où un chef dicterait à tout le reste ce que chacun doit faire. Théodore avait en lui bien plus d'originalité qu'il souhaitait parvenir à exprimer. Il n'avait pas la prétention d'être différent, mais ce qu'il savait au fond de lui, c'est qu'il ne pouvait vivre comme la majorité des autres et se contenter du minimum. Entre vivre d'un minimum, pour faire comme tout le monde, pour ne pas faire de vague, surtout ne pas se faire remarquer, et rêver s'élever vers un maximum, il n'y avait pas photo. Sans l'ombre d'un doute. Théodore choisissait la seconde, au risque de devoir finalement ne vivre que de petits rien, au moins, ses riens auraient valu le coup d'être vécu. Ce qu'il cherchait était à la fois déconcertant de simplicité et pour autant d'une complexité insoupçonnée. Il ne demandait qu'une toute petite chose. Il voulait vivre pleinement.


Théodore anticipait. Il regardait, estimait jusqu'à l'apparence de cette future fleur dans laquelle il ambitionnait déjà d'aller se tremper, bien qu'il soit toujours là, à cette fleur la trompe plongée dans le creuset.

Aujourd'hui il avait dévolu toutes son attention et son énergie également sur une petite composition faite par les sevices municipaux, le bleu l'emportait, dominé largement par d'appétissantes fleurs de lavande. Ennivré par tant de lavande, Théodore aurait tout naturellement pu se sentir la tête saturée de temps de pollens. Mais, non. Il n'en semblait pas le moins du monde affecté. Il était imperturbable. Il donnait la vaste et non moins étrange impression d'avoir décidé de ne pas se laisser distraire pour par quelques élément aussi pertubateur est-il pu être. Il continuait sa danse incessante. Avait-il un train à prendre, qu'il allait si vite ? Drôle d'oiseau que ce papillon. D'un vol stationnaire d'une précision maladive, Théodore se déplaçait d'une corolle à une autre à une vitesse hallucinante. C'est à peine si un observateur extérieur pouvait raisonnablement dire et encore moins décrire ce que pouvait bien faire cet étrange personnage.

Ca, pour sûr, en ce qui concerne la personnalité, on peut dire qu'il en avait, notre ami Théodore. Il avait même de la personnalité à revendre lui aurait reproché certains. Théodore était en fait, un petit papillon bien curieux. Pour sûr, il n'était pas de ces papillons jaunes ou blancs que l'on trouve communément un peu partout en France. Non, lui, il était du genre diurne, alors que tous les autres membres de sa familles étaient tous nocturnes. L'horloge à l'envers, ce pauvre Théodore, il vivait le jour et dormait la nuit ! Quel drôle d'idée quant on est un sphinx comme lui. Tous ces camarades étaient nocturnes. Ils lui avaient d'ailleurs déjà dit : "Mais, dis voir Théodore, qu'est-ce que tu fais le jour à courir de fleurs en fleurs comme cela ? Pourquoi tu ne fais pas comme nous à dormir quant il fait jour et que le soleil est brûlant et sortir dehors à la lumière douce et réconfortante de la lune, quand il fait bien nuit ? Théodore passait aux yeux de ses amis pour un individu bien atypique.

Quelques liens[modifier | modifier le code]

un site sur le papillon colibri

La Hulotte N° 86 en parle aussi

La Bibliographie de la Hulotte sur le sujet (document pdf)

Une photo en plein vol

le sphinx colibri ou Moro sphinx chez Wikipédia