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La Vieille (The old (one) in French) is a lighthouse in Finistère, Bretagne, France, constructed from 1882 to 1887 on the Gorlebella (Meaning "the most distant rocks" in Breton). This lighthouse, along with the west cardinal tourelle de la Plate, provides illumination and safety for the raz du Sein, a strait between the Île de Sein and the Pointe du Raz at the northwest tip of mainland France in the département of Finistère. It is located in the commune of Plogoff, and is property of the French republic.

La Vieille is famous for it's isolated location in a violent marine area. In addition, it is noted by it's rocky history: between the first studies into it's feasibility and the first time it lit up, ten years were needed to built it. It was the penultimate lighthouse in France to be automated, in 1995.

Construction and becoming operational[modifier | modifier le code]

On November 30 1861, the lighthouse commission agreed upon the building of a third order lighthouse (signaling dangerous passages and the submerged reefs alongside the coasts) on the rock, and engineers were invited to present a pliot study in 1862. This preliminary study was delayed because of financial troubles but also because of other enterprising works just being taken up, like the Ar Men project further west into the Atlantic Ocean.

The La Vieille project was restarted 10 years afterwards, but the director of the Lighthouse Service acknowledged on June 1 1872 in Paris that "The construction of a lighthouse on La Vieille is adjourned until the more or less distant future and the most well-known difficulties of shoring could well mean that the abandonment of the project will ensue." The Lighthouse Commission reunited on January 14 1873 and confirmed this, concluding that "The expectional difficulties which this work presents compel the adjournment of the execution above all presented with analogous works undertaken on the rock of Ar Men."

Until then, the light of the Tévennec lighthouse and the headlight at Raz would make up for this absence.

Studies into the feasability[modifier | modifier le code]

Le Raz de Sein et le phare de la Vieille vus depuis la Pointe du Raz

La construction du phare de la Vieille n'est confirmée qu'à la suite d'une série d'études de faisabilité.

C'est en 1879 qu'une première série de cinq débarquements est effectuée sur le rocher, durant lesquels la roche, le régime des courants et les conditions d'accostage sont étudiés. Des pêcheurs de l'île de Sein parviennent durant ces accostages, bon gré mal gré, à effectuer quelques forages où sont scellés des organeaux d'amarrage. Des maçons ayant participé à l'édification du phare d'Ar Men réaliseront 6 mètres cubes de maçonnerie dans les parties basses, améliorant sensiblement les points d'accostage dont le plus important permet d'aborder le rocher par le nord-est.

L'année suivante, en 1880, une dizaine d'accostages sont effectués. Des organeaux et des barres de scellement sont fixés, ce qui permettra d'établir la base d'un massif qui sera par la suite utilisé comme plate-forme de débarquement des matériaux de construction. Ce massif est établi à l'aide de 37 mètres cubes de maçonnerie.

Le ministre des Travaux publics Carnot émet une dépêche le 29 janvier 1881 indiquant que « des renseignements recueillis et des résultats obtenus pendant les deux campagnes de 1879 et 1880, il ressort que l'on peut établir un phare sur la roche la Vieille, dans des conditions de dépense parfaitement en rapport avec les services à rendre ». Un crédit de 100 000 francs est voté en avril 1882. La date de fin des travaux, 1887, est portée sur la tour.

Localisation du phare de la Vieille en Bretagne

Si les travaux sont officiellement envisagés, l'entreprise s'annonce difficile : en effet, dans cette zone maritime, il y a en quasi permanence de violents courants qui entourent le rocher de la Gorlebella du fait de sa position allongée dans le sens des courants. Ces éléments n'offrent que peu de zones abritées, et surtout pendant un court laps de temps.

Le phare de la Vieille et la pointe du Raz, au petit matin, depuis une vedette allant sur l'île de Sein depuis le continent.

Au sud gisent des basses. À l'est et à l'ouest, tout stationnement est interdit à cause de courants dont la vitesse varie entre 6 et 15 nœuds. La Vieille n'est en fait abordable que par la face nord seulement trois jours avant et après le quartier de la lune, sous réserve que la mer soit parfaitement calme. Si la mer est agitée, on peut assister à un remous de 40 à 50 mètres dans cette zone.

Malgré ces nombreuses difficultés, le chantier s'annonce moins périlleux que la construction d'Ar Men. Ceci est lié au fait que la roche émerge de quatorze mètres au-dessus des plus hautes mers, et s'étend sur cinquante mètres en longueur et vingt mètres en largeur, offrant ainsi la possibilité de construire une plate-forme de vingt mètres sur dix.

L'ingénieur Fenoux, qui était responsable de la construction du phare, avait estimé qu'il serait possible d'effectuer une campagne de cinq mois par an, à raison d'un jour de beau temps sur deux pendant les six jours de chaque quartier, ce qui représenterait environ trente accostages par an.

Construction[modifier | modifier le code]

Le phare de la Vieille juste après sa construction

Le 29 janvier 1881, le ministre des Travaux public donne son accord définitif pour la construction de ce phare après deux années d'études. À partir de là, les travaux vont s'organiser depuis l'île de Sein, où les matériaux (pierres de taille) seront entreposés. L'ingénieur en charge de la surveillance des travaux, le conducteur Probestau, s'intallera même sur l'île. La construction de la Vieille ayant lieu après celle d'Ar Men, l'expérience apportée par la construction de celui-ci sera utilisée. Ainsi, les campagnes de construction débutent le 1er mai de chaque année. Les ouvriers sont embarqués dans un petit bateau à vapeur qui prend en remorque une grosse chaloupe pontée contenant les matériaux de construction ainsi que les canots d'accostage. Des mouillages sont installés pour permettre au vapeur et à la chaloupe de mouiller :

  • Trois corps-morts mouillés dans le sud-ouest de la roche permettent d'amarrer la chaloupe durant le flot et une partie du jusant, à petite distance des mâts de charge installés sur le rocher.
  • Une bouée se trouve un peu à l'écart, où mouille le vapeur.
  • Si les vives-eaux sont trop importantes, le vapeur va mouiller en baie des Trépassés où il se tient prêt à intervenir au moindre signal.

Les premiers accostages sont mis à profit pour établir un petit abri maçonné dans un creux à l'est du rocher. Cet abri sert à accueillir les ouvriers, leurs vivres et leurs outils, ce qui permit à l'équipe de travailler au dérasement de la roche sans discontinuer lorsque le temps n'était pas trop mauvais.

C'est le 5 août 1882 que les maçonneries du soubassement sont débutées. La construction de la tour, de sa plate-forme, ainsi que d'une partie des travaux intérieurs est achevée en 1886 après trois saisons de travaux. L'autre partie des travaux intérieurs se termine en 1887. La maçonnerie est hourdée au ciment de Boulogne et de Portland gâché à l'eau de mer pour le soubassement et la plate-forme, et à l'eau douce par ailleurs afin de mieux garantir la salubrité des logements.

L'étude et la construction sont dirigés de 1879 à 1885 par l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Fenoux. C'est l'ingénieur en chef Considere qui la dirige en 1886 et 1887. L'ingénieur ordinaire Miniac suit le chantier tout au long de son déroulement.

Le feu de la Vieille s'allume finalement le 15 septembre 1887.

Architecture et aménagement[modifier | modifier le code]

Le phare par temps calme, où l'on voit la tour Temperley en blanc sur la droite.

L'architecture de la Vieille a été voulue ainsi par souci esthétique mais aussi pour éviter aux navigateurs de la confondre avec la tour voisine de Tévennec. C'est pour cette raison que le phare possède une forme quadrangulaire et trapue, légèrement crénelée. Cette tour est carrée et demi-cylindrique sur sa face nord, et s'élargit vers la base. La structure du phare a été construite en pierre de taille à bossages de granit gris de l'île de Sein, alors que la tour et les angles de l'édifice sont en mœllons enduits de granit bleu de Kersanton. Le crénelage de la tour est un encorbellement sur corniche à modillons qui supporte une balustrade en pierre de taille. La lanterne est couverte d'un toit bombé en zinc, alors que le phare lui-même est recouvert d'une terrasse. Un escalier indépendant en béton à deux volées à retours permet le débarquement sur une plate-forme desservant le phare.

L'intérieur du phare a été aménagé dans un souci d'efficacité. Ainsi, on trouve au rez-de-chaussée les citernes, divers matériels d'accostage et les groupes électrogènes. On trouve à l'étage supérieur quatre chambres superposées accueillant respectivement le magasin des huiles, la cuisine, la chambre à coucher et la chambre de service.

Un nouveau système de relève des gardiens par débarquement à chariot et à tour Temperley sera installé durant l'été 1926.


Histoire du signal[modifier | modifier le code]

Une lentille de Fresnel, feu de phare

Au cours de son histoire, le feu de la Vieille aura éclairé le raz de Sein de différentes façons :

  • Le premier feu fixe est allumé le 15 septembre 1887. Il était à secteurs blancs rouges et verts et disposait d'une focale de 50 cm. Au même instant, les deux feux de la pointe du Raz s'éteignent ;
  • En 1898, le feu est équipé d'un système à occultations toutes les 5 secondes.
  • En 1904, le brûleur est renforcé par un brûleur à pétrole à incandescence ;
  • Un signal de brume est ajouté le 15 novembre 1913 ;
  • Le signal actuel à 3 occultations (2+1) blanc, rouge et vert et à 5 secteurs blanc, rouges et verts, d'une portée de 18 miles, est installé en 1939.

Les combustibles ont également varié :

  • Huile minérale, installé en 1887
  • Vapeur pétrole, installé en 1898
  • Automatisation électrique en 1995

Les groupes électrogènes servaient à la vie des gardiens, mais pas directement au fonctionnement du feu du phare, qui fonctionnera à l'huile jusqu'en 1995.

Son électrification avec l'île de Sein eut lieu en 1992 et son automatisation le 14 novembre 1995. Il était l'avant-dernier phare français à être automatisé, avant Kéréon.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le feu est évacué le 21 janvier 1944 et n'est rallumé que le 1er juin 1945.

Life in La Vieille[modifier | modifier le code]

La Vieille lighthouse amid choppy conditions, seen from the pointe du Raz

Keepers and upkeep[modifier | modifier le code]

Le phare comportait normalement deux gardiens, relevés régulièrement. Deux vedettes venaient le ravitailler, la Blodwen et la Velléda, toutes deux sous la dépendance des Phares et balises du Finistère.

La relève du phare de la Vieille se déroulait toujours de la même façon : la vedette devait s'approcher le plus près possible du phare, malgré le chahut des vagues et de la houle. Une fois à proximité, l’équipage accrochait le filin lancé par les gardiens. Ce filin était appelé cartahut, et servait à l'installation d'un va-et-vient. Ensuite, le passager se « capelait », c’est-à-dire qu’il s’assurait d’une ceinture de sauvetage, puis s’installait avec son bagage à califourchon sur une sorte de gros ballon qui glissait le long du cartahut. Par temps houleux, la manœuvre était particulièrement délicate et difficile. Par tempête, elle était généralement impossible.

Lors des relèves, et ce pour tous les phares utilisant le cartahut, ce sont d'abord les gardiens qui prennent la relève qui passent en premier, puis ceux qui quittent le phare. Cela permet d'être certain d'avoir quelqu'un dans le phare, même si un gros temps se lève au cours de la manœuvre.

Noël Fouquet, Jean Donnart, Michel Rozenn et Guy Lasbleiz passent leur dernière nuit sur le phare avant son automatisation le 14 novembre 1995. En effet, protestant contre cette décision, Jean Donnart et un de ses collègues avaient refusé une précédente relève, ce qui explique la présence de quatre gardiens dans le phare lors de son extinction au lieu de deux[1]. Depuis, le phare est télécommandé depuis l'île de Sein.

Les emplois réservés corses de la Vieille[modifier | modifier le code]

À la suite de la Première Guerre mondiale, la France comptait de nombreuses gueules cassées dans sa population. Une loi, promulguée en février 1924, créait des « emplois réservés » à ces personnes. Ces emplois étaient censés être moins pénibles que la moyenne, et étaient gardiens de squares, huissiers de ministères, employés de bureau, garde champêtre et facteur rural. Mais on pouvait aussi y trouver la profession de gardien de phare.

C'est ainsi qu'en 1925, deux corses furent nommés à « l'Enfer » de la Vieille. Messieurs Terracini (affecté au phare le 3 juin 1925) et Ferracci (affecté le 22 novembre) étaient tous deux blessés à un poumon, et le premier avait les muscles du bras droit sectionnés, tandis que le second avait dans son corps une balle qui n'avait pu être extraite par les chirurgiens de l'époque, et qui pouvait parfois se déplacer. Leur condition physique n'était donc probablement pas adéquate pour monter et descendre les 120 marches de la tour et pour effectuer l'exercice périlleux de la relève.

La Vieille, seen from the Pointe du Raz, at the turn of the century

Dès lors qu'ils comprirent la difficulté du métier, ils demandèrent plusieurs fois au Ministère leur mutation, ce qui fut refusé à chaque fois. Habitués au climat corse plus clément, le moral des deux hommes ne faisait que diminuer. Les conditions de séjour dans le phare, l'humidité, les hurlements du vent, la taille gigantesque des vagues et de leurs embruns, parfois plus hautes que la tour (trente-trois mètres) étaient un calvaire pour ces deux hommes. Ils devinrent rapidement neurasthéniques. Malgré cela, le feu s'allumait toutes les nuits.

La troisième semaine de décembre 1925, le temps devint exécrable. Le raz de Sein était en ébullition permanente, ne laissant aucun répit aux deux hommes. La visibilité étant nulle, la relève était impossible avec les moyens de l'époque. Le gardien-chef était à terre, les deux seuls corses « à bord ». Le drapeau noir, signal de détresse, fut rapidement hissé. Malgré leur courage, les ravitailleurs ne pouvaient s’approcher suffisamment de la Vieille, le canot du baliseur Léon Bourdelles manquant d'être englouti avec tous ses occupants.

Deux mois plus tard, à la faveur d'une éclaircie, les deux hommes avaient été vus en piteux état. À ce moment là, c'était la brume qui empêchait toute visibilité. Le 19 février 1927, le feu s'éteignit, et la sirène ne fonctionnait déjà plus. Dès lors, une goélette de Paimpol, la Surprise, alla se jeter sur les roches de Plogoff.

Plus d’une semaine plus tard, le bateau de ravitaillement put s’approcher suffisamment pour lancer le cartahut. « Courageusement, malgré l'état de la mer, le ravitailleur Clet Coquet est retourné dimanche après-midi vers le phare, emmenant avec le gardien chef Kerninon son propre fils qui a consenti à remplacer lui aussi l'un des Corses »[2]. Mais les deux mutilés n’avaient pas la force de se servir de ce mode de passage. Une équipe de jeunes marins bretons, et nageant dans la mer glaciale, accrochés à des cordages et grâce à un filin, réussit à mettre alors pied sur l'îlot et à ramener, par la même voie, les deux rescapés. Ceux-ci étaient « noirs comme des démons et littéralement en lambeaux »[3]. Ces deux gardiens furent par la suite affectés à des phares continentaux.

Leur calvaire fut médiatisé suite au naufrage et l’affaire, qui fait grand bruit jusqu’à Paris, provoqua l’interdiction définitive d’employer des mutilés de guerre dans les phares en mer.

Trivia[modifier | modifier le code]

La tourelle de la Plate et le phare de la Vieille sur son rocher vus du Raz de Sein
  • Germain Carval was the lighthouse keeper for a total of 13 years.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

  • Position : 48° 02′ 05″ N, 4° 45′ 04″ O
  • Hauteur : 26,90 m
  • Élévation par rapport au niveau de la mer : 33,90 m
  • Hauteur focale : 23,90 m
  • Portée : 18 milles nautiques
  • Feux : Feu fixe à 3 occultations blanc rouge vert en 12 secondes
  • Visitable : non
  • Habité : non
  • Optique : Lentille 4/5 horizon d’une focale de 50 cm et d'un diamètre de 3 m
  • Lanterne : Lampe halogène 250 W
  • Aide sonore : Vibrateur ELAC-ELAU 2200 (2+1 sons toutes les 60 secondes)
  • Date d'automatisation : 14 novembre 1995
  • Etablissement de signalisation maritime : n°700/000

Références[modifier | modifier le code]

Sources générales[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Françoise Lancelot, « Jean Donnart, Gardien du phare de la Vieille », in l’Humanité (14 avril 1995) [lire en ligne]
  2. « Phare de la Vieille », in La Dépêche (27 février 1926) [lire en ligne]
  3. « Les mutilés de la Vieille », site d'un amoureux du raz de Sein.
  4. « Phare de la Vieille », programme about 30 years of Thalassa, France 3 (September 5 2005)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Gardiens de Phare, réalisé par Jean Grémillon en 1929 ;
  • Les Gardiens du Feu, documentaire de 52 minutes sur la vie de deux gardiens du phare lorsqu'il était encore gardé, réalisé par Jean-Yves Le Moine et Thierry Marchadier, produit par 1+1 Production, 1992 [présentation en ligne].

Liens externes[modifier | modifier le code]