Victor Charreton

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Victor Charreton
Alix Marquet, Buste de Victor Charreton,
localisation inconnue.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Victor Léon Jean Pierre CharretonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 2096-2101, 6 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Jardin fleuri (d), La Neige (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Victor Léon Jean Pierre Charreton né à Bourgoin (Isère) le et mort à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) le est un peintre post-impressionniste français[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Victor Charreton grandit dans une famille aisée. L’artiste manifeste très tôt un goût pour la poésie et la peinture. Ses études de droit le conduisent au métier d’avoué à la cour d'appel de Lyon. En 1893, il épouse Elmy Chatin, fille d'un entrepreneur du Puy-de-Dôme[3].

Victor Charreton débute au Salon de la Société lyonnaise des beaux-arts de 1894. En 1902, il vend son étude pour se consacrer entièrement à la peinture[3].

Utilisant aussi bien le carton que la toile, il se sert autant du couteau que de pinceau. En 1903 il fonde avec le peintre Bonnard, le Salon d'Automne. Son succès est rapide et sa réputation dépasse vite le cercle des salons[4].

Il réside à Paris, mais retourne fréquemment dans son Auvergne natale. Il séjourne aussi en Bretagne, notamment à Pont-Aven en 1910 et 1911, Doëlan, Bénodet, Pont-l'Abbé et Perros-Guirec.

Il est décoré de la Légion d’honneur en tant que peintre en 1914.

En 1929 il fonde le Musée de Bourgoin-Jallieu dont il devient président. On y trouve la plus importante collection de peintures de Charreton.

Il décède à Clermont-Ferrand, le 26 novembre 1936[4].

Le Paysagiste[modifier | modifier le code]

Victor Charreton fait partie de cette génération d'artistes de l'école française qui s’est consacrée totalement au paysage à la suite des peintres impressionnistes. Il peint sur le motif retenant les lieux qui lui parlent en fonction des saisons, de la lumière et des couleurs. L'Auvergne, la Bretagne et la Provence lui sont ainsi tout particulièrement chères, sans oublier le sud de l'Europe et le Maghreb où il eut l'occasion de séjourner. Il manifeste une prédilection pour les paysages d'hiver auvergnats. Ses paysages printaniers et automnaux explosent quant à eux de couleurs.

Lors de sa visite du Salon d'automne de 1933, Michel Florisoone le situe aux côtés de Maurice Asselin, Gaston Balande, Jean Fernand-Trochain, Tristan Klingsor, Robert Lotiron, Paul-Émile Pissarro, Raymond Renefer, René Seyssaud, Henri Vergé-Sarrat et Jules Zingg, au sein de « l'immuable phalange des paysagistes amoureux des frondaisons et des rivières »[5].

L'Église de Murol et le givre, De la terrasse de Saint-Amand-Tallende en automne, Les Champs vus du jardin d'Eugénie, Neige sur le bassin, sont quelques titres de ses toiles significatifs de sa recherche picturale.

L'École de Murol[modifier | modifier le code]

Victor Charreton a conseillé et influencé de nombreux peintres dont René Monteix. L'Auvergne le séduit par l'âpreté de ses paysages et la luminosité de ses couleurs. Avec le peintre Léon Boudal, curé de Murol, il fonde l'École de Murol qui attire de nombreux artistes de tous horizons, séduits par ce Postimpressionnisme qui exprime si bien la simplicité crue et la lumière des paysages auvergnats.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

  • Musée d'Orsay, Paris :
    • La Neige, 1884-1925, huile sur toile, 60 × 73 cm
    • Jardin fleuri, vers 1920, huile sur carton, 73 × 92 cm
  • Musée de Bourgoin-Jallieu : la plus importante collection de l'artiste[6].
    • Marais le soir, 1902, huile sur toile, 97 × 146 cm
    • Marine, Baie de Trégastel, 1905-1924, huile sur carton, 60 × 72 cm
    • Jardin à Authezat, vers 1910, huile sur toile, 40 × 53 cm
    • Le Clocher d'Authezat, 1912, huile sur toile, 97 × 130 cm
    • Neige au Breuil, avant 1914, huile sur carton, 60 × 72 cm
    • L'Église démolie, 1914-1918, huile sur carton, 65 × 86 cm
    • Champ de Mars, Bourgoin, neige fondante, 1918-1926, huile sur toile, 50 × 81 cm
    • L'Hiver à Saint-Amant-Tallende, 1919-1922, huile sur toile, 92 × 73 cm
    • De la terrasse de saint-Amant-Tallende en automne, 1922, huile sur toile, 92 × 73 cm
    • Allée et massif à Wiesbaden, 1922, huile sur toile, 60 × 73 cm
  • Chamalières, Espace muséal Victor Charreton : exposition permanente "Au fil des saisons" (32 œuvres)
  • Carcassonne, musée des Beaux-Arts : Effet de neige.
  • Clermont-Ferrand, musée d'art Roger-Quilliot :
    • Neige à Murol, 1920-1930, huile sur carton, peinture à l'huile, 75 × 91 cm
  • Grenoble, musée de Grenoble : Neige au Breuil.
  • Lyon, musée des Beaux-Arts.
  • Murol, musée des Peintres de l'école de Murol.
  • Riom, musée Mandet.
  • Toulouse, musée des Augustins : quatre peintures

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • Victor Charreton, Autoportrait, crayon sur papier[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom CHARRETON Victor (consulté le )
  2. Musée de Bourgoin-Jallieu
  3. a et b Caroline Durand, « Fonds d'atelier de Victor Charreton », La Gazette de l'Hôtel Drouot, 7 juillet 2021
  4. a et b Musée de Murol
  5. Michel Florisoone, « À travers le Salon d'automne - Les paysages », L'Art et les Artistes, tome XXIX, 1934, p. 63.
  6. Base Joconde
  7. Robert Chatin, Bertrand Chatin, Victor Charreton : catalogue raisonné, Art Inprogress, 2007, p. 581, no 1218.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 277-278.
  • Valérie Huss, Victor Charreton (1864-1936), paysages d’Auvergne, étude et catalogue des peintures, mémoire de Maîtrise d’histoire des arts sous la direction de Mady Ménier, Université Lumière-Lyon 2, 1987. 2 volumes.
  • Valérie Huss, Victor Charreton (1864-1936), paysages d'Auvergne. Vienne, 1988, 199 p.
  • Maurice Wantellet, Deux siècles et plus de peinture dauphinoise, Grenoble, édité par l'auteur, , 269 p. (ISBN 2-9502223-0-7).
  • Valérie Huss, Victor Charreton (1864-1936), les paysages d’Auvergne, étude et catalogue des peintures, in Travaux de l’Institut d’histoire de l’art de Lyon, n°13, sept. 1990. pp.74-79.
  • Valérie Huss, notice Victor Charreton, in Douarnenez, au bonheur des peintres, éd. Henri Belbeoch, Douarnenez, 1992. pp.152-153.
  • Valérie Huss, Le musée Victor-Charreton de Bourgoin-Jallieu : histoire d’une création, in Évocations 1992-93, PUG, pp.39-64.
  • Valérie Huss, notice Charreton Victor, in Dictionnaire des peintres à Montmartre, éd. André Roussard, Montmartre, 1999, pp.136-137.
  • Maurice Wantellet, Le Dauphiné et ses peintres, une source d'inspiration, Veurey/Grenoble, éditions Le Dauphiné, , 52 p. (ISBN 2-911739-49-3).
  • Valérie Huss, Brigitte Riboreau et Vincent Pomarède, Victor Charreton, itinéraire d’un peintre voyageur, Les Presses du réel, 2003, 158 p.
  • Anne Galloyer, Victor Charreton, Maître ! Vous avez dit Maître ? Catalogue d'exposition, Musée Fournaise, Île des Impressionnistes, Chatou 2004, 40 p.
  • Robert Chatin, Bertrand Chatin, Victor Charreton : catalogue raisonné, Art Inprogress, 2007, (ISBN 9782351080412).
  • Valérie Huss, Le paysagiste en son musée, in Voyage en paysages. Par monts et vallées, lacs et forêts (1830-1910) [Exposition]. Musée Paul-Dini, Villefranche-sur-Saône, 2009. pp.31-35.
  • Valérie Huss (dir.), Grenoble et ses artistes au XIXe siècle (catalogue de l'exposition du 14 mars au 25 octobre 2020), Grenoble, Éditions Snoeck - Musée de Grenoble, , 272 p. (ISBN 978-94-6161-594-7 et 94-6161-594-9).

Liens externes[modifier | modifier le code]