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Western Local Escort Force

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La Western Local Escort Force (WLEF) (en français : Force d'escorte locale de l'Ouest) désigne l'organisation d'escortes anti-sous-marines pour les convois commerciaux de la Seconde Guerre mondiale, depuis les villes portuaires nord-américaines jusqu'au Western Ocean Meeting Point (WOMP ou WESTOMP), près de Terre-Neuve, où les navires de la Mid-Ocean Escort Force (MOEF) protègent les convois en route vers les îles britanniques[1],[2].

Le NCSM Sackville, conservé dans le port de Halifax, est le témoin des corvettes canadiennes de la classe Flower qui constituent l'épine dorsale du WLEF.

Contexte[modifier | modifier le code]

Sur la base de l'expérience acquise pendant la Première Guerre mondiale, l'Amirauté a institué des convois commerciaux dans les eaux côtières du Royaume-Uni à partir de [3]. Les convois se sont progressivement étendus vers l'ouest jusqu'à ce que le convoi HX-129 quitte Halifax en Nouvelle-Écosse le , tout premier convoi escorté pendant toute la traversée depuis le Canada[4]. La neutralité américaine offrait une certaine protection dans les eaux côtières nord-américaines jusqu'à la déclaration de guerre des États-Unis en [5].

Organisation[modifier | modifier le code]

La Marine royale canadienne a mis sur pied la Western Local Escort Force basée à Halifax en , alors que les sous-marins allemands U-Boote commençaient à patrouiller les eaux côtières nord-américaines pendant le "second happy time"[6]. La Royal Navy a fourni à la WLEF douze vieux destroyers à courte portée bien équipés pour la lutte anti-sous-marine et dotés d'un personnel expérimenté[6]. Des corvettes canadiennes de la classe Flower et des dragueurs de mines de la classe Bangor nouvellement mis en service ont été affectés à la WLEF[7]. Les destroyers de la classe Town le St. Clair, le Columbia, et le Niagara furent affectés à la WLEF après que leur endurance se soit révélée insuffisante pour les missions de la MOEF[7]. Durant l'hiver 1942-43, certains de ces destroyers furent organisés en groupes de trois navires de la Western Support Force (WSF) (Force de soutien de l'Ouest) pour renforcer la protection des convois attaqués dans l'Atlantique Ouest[8].

Opérations[modifier | modifier le code]

La WLEF était théoriquement organisé en huit groupes d'escorte[1] capables de fournir une escorte de quatre à six navires à chaque convoi[9]. Les affectations des groupes d'escorte du WLEF étaient plus dynamiques que celles des groupes d'escorte du MOEF, et les escortes du WLEF travaillaient rarement avec la même équipe de navires dans des convois successifs. Un groupe d'escorte WLEF rencontrait généralement un convoi en direction de l'ouest au point de rendez-vous WOMP, puis des navires WLEF étaient détachés avec des éléments du convoi se dirigeant séparément vers Halifax, Sydney en Nouvelle-Écosse, les ports du Québec sur le fleuve Saint-Laurent, Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), Boston, Massachusetts ou New York. Certaines escortes WLEF étaient affectées à des convois côtiers allant jusqu'à la mer des Caraïbes[10]. Les convois HX et SC se dirigeant vers l'Est travaillaient en formation inversée avec quelques escortes WLEF à New York et en récupéraient d'autres lorsque des navires les rejoignaient depuis les ports de la Nouvelle-Angleterre ou des Maritimes. Les escortes à courte distance ou celles qui connaissaient des pannes mécaniques pouvaient être détachées et remplacées de la même manière à des points intermédiaires entre le point WOMP et New York[11]. Le lieu le plus fréquent pour les échanges d'escortes était le Halifax Ocean Meeting Point (HOMP) au large du port d'attache du WLEF à Halifax[12].

La WLEF opérait exclusivement à portée des bombardiers de patrouille anti-sous-marins, bien que les conditions météorologiques limitaient souvent les activités aériennes. Les U-Boote se déployaient avec prudence dans les secteurs de patrouilles aériennes, de sorte que les rencontres individuelles avec des sous-marins allemands de étaient plus fréquentes que les attaques groupées en "meutes de loups gris". Le nom a été raccourci en Western Escort Force (WEF) à l'été 1943[13].

Chronologie des principaux événements de combat[modifier | modifier le code]

Itinéraires des convois[modifier | modifier le code]

  • AH - d'Aruba au port d'Halifax : une brève série de pétroliers de juillet à
  • BS - de Corner Brook, (Terre-Neuve) à Sydney (Nouvelle-Écosse)
  • BW - ee Sydney (Nouvelle-Écosse), à Saint-Jean de Terre-Neuve
  • BX - de Boston au port de Halifax
  • CL - de Saint-Jean de Terre-Neuve à Sydney (Nouvelle-Écosse)
  • FH - ee Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) au port de Halifax
  • HA - du port de Halifax à Curaçao (1942)
  • HF - du port de Halifax à Saint-Jean (Nouveau-Brunswick)
  • HHX - Le port de Halifax accueille les convois HX en provenance de New York au point de rencontre océanique de Halifax (HOMP)
  • HJ - eu port de Halifax à Saint-Jean de Terre-Neuve
  • HON - Convois ON entre le port de Halifax et au point de rencontre de l'océan à Halifax (HOMP)
  • HS - du port de Halifax à Sydney (Nouvelle-Écosse)
  • HT - du port de Halifax à Trinidad (remplacé par des convois d'AP)
  • JH - de Saint-Jean de Terre-Neuve au port de Halifax
  • JN - de Saint-Jean de Terre-Neuve au Labrador
  • LC - de Sydney (Nouvelle-Écosse) à Saint-Jean de Terre-Neuve
  • LN - eu fleuve Saint-Laurent au Labrador
  • NJ - des côtes de Terre-Neuve jusqu'à Saint-Jean de Terre-Neuve
  • NL - du Labrador au fleuve Saint-Laurent
  • QS - du Québec à Sydney (Nouvelle-Écosse)
  • SB - de Sydney (Nouvelle-Écosse) à Corner Brook (Terre-Neuve)
  • SH - de Sydney (Nouvelle-Écosse) au port de Halifax
  • SHX - de Sydney (Nouvelle-Écosse) vers les convois HX
  • SQ - de Sydney (Nouvelle-Écosse) au Québec
  • TH - de Trinidad au port de Halifax
  • WS - de Wabana (Terre-Neuve) à Sydney (Nouvelle-Écosse)
  • XB - du port de Halifax à Boston [24]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Morison (1975) p. 319
  2. Hague (2000) p. x
  3. Hague (2000) p. 23
  4. van der Vat (1988) p. 187
  5. Hague (2000) p. 56
  6. a et b Milner (1985) p. 97
  7. a et b Milner (1985) p. 98
  8. Milner (1985) p. 188
  9. Milner (1985) p. 129
  10. Morison (1975) p. 349
  11. Gretton (1974) pp. 31–32
  12. Middlebrook (1976) p. 108
  13. Milner (1985) p. 273
  14. Blair (1996) p. 571
  15. a et b Rohwer & Hummelchen (1992) p. 149
  16. Rohwer & Hummelchen (1992) p. 152
  17. Rohwer & Hummelchen (1992) p. 160
  18. a b c d et e Rohwer & Hummelchen (1992) p. 158
  19. Runyan & Copes (1994) p. 199
  20. Rohwer & Hummelchen (1992) p. 161
  21. Runyan & Copes (1994) p. 204
  22. a et b Runyan & Copes (1994) p. 206
  23. Douglas M. McLean, « The battle of Convoy BX-141 », Northern Mariner (consulté le )
  24. Hague (2000) pp. 109–114

Références[modifier | modifier le code]

  • Blair, Clay, Hitler's U-Boat War : The Hunters 1939–1942, Random House, (ISBN 0-394-58839-8)
  • Gannon, Michael, Black May, Harper Collins, (ISBN 0-06-017819-1, lire en ligne)
  • Gretton, Peter, Crisis Convoy, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-925-1)
  • Hague, Arnold, The Allied Convoy System 1939–1945, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-019-3)
  • Lenton, H.T. et Colledge J.J., British and Dominion Warships of World War II, Doubleday and Company,
  • Middlebrook, Martin, Convoy, William Morrow and Company,
  • Milner, Marc, North Atlantic Run, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-450-0)
  • Morison, Samuel Eliot, History of United States Naval Operations in World War II, Volume I The Battle of the Atlantic 1939–1943, Little, Brown and Company,
  • Rohwer, J. et Hummelchen, G., Chronology of the War at Sea 1939–1945, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-105-X)
  • Runyan, Timothy J. et Copes, Jan M., To Die Gallantly, Westview Press, (ISBN 0-8133-2332-0)
  • van der Vat, Dan, The Atlantic Campaign, Harper & Row, (ISBN 0-06-015967-7, lire en ligne)