Yirgou

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Yirgou
Administration
Pays Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
Région Centre-Nord
Province Sanmatenga
Département
ou commune
Barsalogho
Démographie
Population 991 hab. (2006[1])
Géographie
Coordonnées 13° 51′ 12″ nord, 0° 59′ 15″ ouest
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
Voir sur la carte topographique du Burkina Faso
Yirgou
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
Voir sur la carte administrative du Burkina Faso
Yirgou

Yirgou, également appelé Yirougou[1], est une localité située dans le département de Barsalogho de la province du Sanmatenga dans la région Centre-Nord au Burkina Faso. Le village a été le lieu en 2019 d'un important massacre de populations civiles dans le contexte de l'insurrection djihadiste au Burkina Faso et des représailles consécutives.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situé au nord du département, Yirgou se trouve à 5 km à l'ouest de Foubé et à environ 60 km au nord de Barsalogho, le chef-lieu du département, et à environ 45 km au sud-ouest d'Arbinda, dans la région voisine du Sahel.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du au , une première attaque est menée dans le village[2],[3]. Des groupes armés terroristes arrivent sur motocyclettes en tirant des coups de feu en l'air et abattent six personnes, dont le chef du village, son fils, et ses frères[2],[3],[4],[5],[6]. Les assaillants se replient ensuite vers la province de Soum, au Nord[3].

Ces tueries sont alors rapidement suivies de représailles de la part de membres de la milice rurale d'auto-défense des Koglwéogo appartenant à la communauté des Mossis, l'ethnie majoritaire au Burkina Faso, qui font quatre morts civils dans le village et d'importants dégâts matériels[7]. Ces derniers s'en prennent aussitôt aux éleveurs peuls, accusés de complicité avec les djihadistes[3],[5],[6]. Les violences se poursuivent encore le [3],[4].

Personnalités de Yirgou lors de l'allocution du président Roch Kaboré en visite dans le village le .

Le , le président Roch Marc Christian Kaboré rend visite aux rescapés de Yirgou et au campement peulh de Bangrin[8], appelant à l'arrêt des violences intercommunautaires et à la lutte contre le terrorisme, « le pire ennemi[5] » du pays selon lui. Le , le Dima Sonré de Boussouma, la plus haute autorité coutumière de la région, fait de même en organisant des réunions de réconciliation et de pardon intercommunautaire et interconfessionnelle dans les camps de réfugiés de Barsalogho et de Foubé en compagnie du président de la Communauté musulmane du Burkina Faso, El Hadj Abdoul-Rasmané Sana, du président de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME), le pasteur Dieudonné Sawadogo et du cardinal Philippe Ouédraogo pour l'église catholique, tous les quatre étant originaires de la région Centre-Nord[6].

Dans les jours qui suivent, le bilan est régulièrement revu à la hausse[2] et passe à 49 tués selon les autorités burkinabè[9],[5]. Cependant, selon le Collectif contre l'impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) le bilan total réel s'élèverait à 210 morts dans l'ensemble du secteur, dont douze morts à Yirgou même[10]. Ces exactions entraînent l'exode massif au premier semestre 2019 des villageois de Yirgou, et de l'ensemble du secteur, vers les camps de déplacés internes de Foubé mais également de Barsalogho et de Kaya[11],[5],[12],[13].

Économie[modifier | modifier le code]

L'écoomie de Yirgou est principalement agro-pastorale, avec traditionnellement l'agriculture pratiquée par l'ethnie Mossi – grâce à l'irrigation permise par le régime intermittent de la rivière voisine –, et l'élevage par la communauté Peulh.

Éducation et santé[modifier | modifier le code]

Le centre de soins le plus proche de Yirgou est le centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Foubé tandis que le centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) se trouve à Barsalogho et le centre hospitalier régional (CHR) à Kaya[14].

Le village possède une école primaire publique[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b [xls] Liste des villages du Burkina Faso - Recensement 2006 sur le site HDX–Open data Burkina Faso, consulté le 14 janvier 2019.
  2. a b et c « Burkina Faso : le bilan de l’attaque de Yirgou s’alourdit et passe de 13 à 46 morts », Jeune Afrique-AFP, 4 janvier 2019.
  3. a b c d et e Burkina: représailles communautaires après les attaques de groupes armés, Radio France internationale, 3 janvier 2019.
  4. a et b Burkina Faso : Au moins 46 morts après des affrontements intercommunautaires, 20 Minutes-AFP, 4 janvier 2019.
  5. a b c d et e Sophie Douce, « Au Burkina Faso, les Peuls victimes d’une stigmatisation meurtrière », Le Monde, 4 février 2019.
  6. a b et c Tibgouda Samuel Sawadogo, « Crise à Yirgou : Les autorités coutumières et religieuses prônent le pardon et la réconciliation entre les communautés », LeFaso.net, 11 février 2019.
  7. Aboubakar Sanfo, « Région du Centre-Nord: Le bilan humain de l’attaque terroriste et des violences communautaires meurtrières connu dans sa répartition géographique (communiqué) », Radiodiffusion-Télévision du Burkina, 16 janvier 2019.
  8. Émil Segda, « Drame de Yirgou: La compassion du président du Faso », Sidwaya, 6 janvier 2019.
  9. « Yirgou : Les mesures du gouvernement », Burkina 24, 9 janvier 2019.
  10. « Drame de Yirgou », Le Pays, 4 février 2019.
  11. « Camp d’accueil des réfugiés de Yirgou : Dans la peau des sinistrés », Sidwaya, 31 janvier 2019.
  12. Edouard K. Samboé, « Sites de déplacés de Barsalogho et de Foubé : Le ministre de la Santé s’imprègne des réalités du terrain », LeFaso.net, 1er mars 2019.
  13. Emil Segda, « Insécurité au Sanmatenga : Plus de 134 mille déplacés en situation d’urgence », Sidwaya, 7 août 2019.
  14. [PDF] Carte sanitaire 2010, Ministère de la Santé, pp. 39-40, consulté le 26 février 2020.
  15. [PDF] « Élections municipales du 22 mai 2016 – Statistiques des bureaux de vote par communes/arrondissements », LeFaso.net, 22 mai 2016, p. 186.