Yves Cazaux

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Yves Cazaux
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Fonctions
Président ou présidente
Société de l’histoire de France
-
Président de la Société des gens de lettres
-
Président de la Société des gens de lettres
-
Préfet du Gard
-
Paul Chaumeil (d)
Préfet de l'Yonne
-
Préfet de la Nièvre
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Yves François Roger Cazaux
Nationalité
Formation
École libre des sciences politiques
Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d)
Lycée Louis-le-Grand de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Yves Cazaux , né le à Paris et mort le à Tournedos-sur-Seine dans l’Eure[2], est un ancien avocat, devenu sous-préfet puis promu préfet, historien, essayiste et romancier ; il a en outre été président de la Société des gens de lettres et de la Société de l'histoire de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pendant sa carrière professionnelle, Yves Cazaux est sous-préfet pendant l’Occupation et prête serment de fidélité au maréchal Philippe Pétain, en janvier 1942 comme les autres préfets (sauf Jean Moulin, préfet démis de ses fonctions en octobre 1940). Il devient préfet après la Libération. Ensuite il se consacrera aux études historiques.

Il est le fils de Jacques-Valentin Cazaux, inspecteur général de France d'outre-mer en Indochine, gaulliste[3], jugé puis interné par Vichy en 1941 pour avoir eu des contacts avec le consul britannique.

Carrière[modifier | modifier le code]

Diplômé d’études supérieures de droit public et d’économie politique, il devient avocat stagiaire en 1930. Reçu au concours rédacteur au ministère de l’intérieur en 1936, il est fonctionnaire supérieur de police au ministère de l'Intérieur avant 1940 puis est membre des services spéciaux de contre-espionnage de 1940 à 1942.

En 1942, il est nommé sous-directeur à la Préfecture de Police puis il est sous-préfet détaché occupant le poste de directeur du cabinet du secrétaire général de la préfecture de la Seine Guy Périer de Féral en 1944[4]. Sur cette période, il défend son action et celle de Périer de Féral[5], à la préfecture dans un Journal[6] de la période de la Libération. Il présente en particulier la « mésaventure momentanée » de Périer de Féral, suspendu de ses fonctions le 19 août 1944[7] et arrêté à la Libération de Paris avant d'être libéré et de recevoir la médaille de la Résistance[8]. Il y présente son « collègue » Philippe Frantz[9], dernier préfet de l'Isère, fusillé à la Libération (« favorable aux idées nationales-socialistes »[10]) et son « ami Papon »[11].

Après la Libération, il occupe le poste de délégué général du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) pour le département de la Somme de 1946 à 1951, où il organise notamment la reconstruction d'Amiens[12].

Il devient ensuite sous-Préfet, secrétaire général de la préfecture de la Seine. Il est ensuite préfet de la Nièvre en 1951-54, puis conseiller technique du cabinet du ministre François Mitterrand en 1954, alors ministre de l'Intérieur[13]. Il est muté en tant que préfet de l’Yonne en 1955, pour deux ans et est ensuite préfet du Gard en 1957 et ce, pour une durée de cinq ans.

Comme préfet du Gard le , il est le responsable de la création et de la gestion du camp d’assignation à résidence surveillée de Saint-Maurice-l'Ardoise à Saint-Laurent-des-Arbres, où sont détenus jusqu'à 700 nationalistes algériens[14] et il a pu aussi témoigner de la gestion de la crise liée à la guerre d’Algérie et au putsch des généraux[15].

Directeur général des études et des affaires générales au ministère de l’Agriculture (de 1961 à 1964), il sera ensuite jusqu’en 1969 Délégué à l’organisation des établissements d’enseignement et de recherche agronomique.

Historien[modifier | modifier le code]

Il quitte alors la fonction publique et écrit des livres d'histoire. Il défend notamment la mémoire de René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy, dans un ouvrage intitulé René Bousquet face à l’acharnement[16], qui « dénonce l’acharnement d’un « certain lobby », d’une « certaine caste » contre Bousquet dont il clame l’innocence »[17].

Il est président de la Société des gens de lettres de France, de 1974 à 1977, puis président de la Société de l'histoire de France.

Publications[modifier | modifier le code]

Le cycle des Pays-Bas[modifier | modifier le code]

  • Marie De Bourgogne, Témoin d'une grande Entreprise à l'origine des nationalités européennes, es, Paris, Albin Michel, , 374 p. (BNF 36252765)
  • Guillaume le Taciturne Comte de Nassau, Prince D'orange, Anvers, , 493 p.
  • Guillaume Le Taciturne. De la généralité de Bourgogne à la République des Sept Provinces Un, ies, Albin Michel,
  • Naissance des Pays-Bas, Paris, Albin Michel, , 348 p. (ISBN 978-2-226-01865-6)

Le cycle du Bourbon Béarnais[modifier | modifier le code]

Le cycle maritime[modifier | modifier le code]

Ouvrages divers[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompense[modifier | modifier le code]

  • Prix Thérouanne en 1968 et 1971, Prix Broquette-Gonin en 1974 et Prix d'Académie en 1978.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_382 »
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Fondation de la France libre, « La répression de la France libre en Indochine », Revue de la France libre numéro 38,‎ , p. 29 (lire en ligne)
  4. Préfet de police sous Vichy, organisateur des expulsions de « l’îlot 16 » dans Paris: il « affiche sa satisfaction et son butin dans «l'Architecture française»: 403 immeubles saisis, lesquels abritaient 10 480 personnes, «en majorité israélites» » (L’Humanité, 28 octobre 1996).
  5. Il présente ses liens avec le réseau de renseignement "TR" de Paul PailIoIe, installé à Alger à cette date (sur ce réseau, cf. Services spéciaux, de Paillole, Robert Laffont, Paris 1975) : "Les honorables correspondants en pantoufle que nous sommes, intégrés à un groupe TR (travaux ruraux), se font l'effet de résistants d'opérette" (p. 16). Leur correspondant était Mayeur, dit Maréchal ou pavot.
  6. Yves Cazaux, Journal secret de la Libération : 6 juin 1944-17 novembre 1944, Albin Michel, , 351 p. (lire en ligne)
  7. Isabelle Backouche, « Rénover un quartier parisien sous Vichy. « Un Paris expérimental plus qu'une rêverie sur Paris » », Genèses 2008/4 (n° 73),‎ , p. 115 (§37) (lire en ligne)
  8. Ibidem, p. 165.
  9. Journal, ibidem, entrée du 30 juin ("J'ai cru devoir conserver l'intégralité de mes notes sur ma dernière entrevue avec le préfet de l'Isère. Frantz devait, hélas, s'illustrer de triste manière contre le maquis de cette région. (...) Dire qu'en d'autres temps cet homme aurait pu faire un heureux usage de ces qualités réelles!").
  10. Limore Yagil, « Résistance et sauvetage des Juifs dans le département de l'Isère, », Guerres mondiales et conflits contemporains, Presses Universitaires de France, n° 212,‎ , p. 56 (lire en ligne)
  11. Journal, ibidem (entrée du 27 juin).
  12. Nadine-Josette Chaline, Amiens, 1900-2000: un siècle de vie, Éd. des Falaises, 2003 p. 37
  13. François Gerber, Mitterrand, entre Cagoule et Francisque (1935-1945), Archipel 2016
  14. Didier Lavrut, Saint-Maurice l’Ardoise : Un camp pour activistes dans le Gard en 1962, in : Revue d'histoire moderne et contemporaine de Nîmes et du Gard, n° 23, 2007, p. 19-43.
  15. Défense et démocratie : du débat à la décision. La gestion locale d’une crise de la démocratie : Perception et vécu du putsch des généraux dans le Gard, avril – mai 1961
  16. Paris, Éditions Jean Picollec, 1995.
  17. Simon Epstein, Un Paradoxe français (lire en ligne), p. 196

Liens externes[modifier | modifier le code]