Église Sainte-Marie de Hammam Lif

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Église Sainte-Marie de Hammam Lif
Image illustrative de l’article Église Sainte-Marie de Hammam Lif
Vue de l'église en 2023.
Présentation
Culte Catholicisme
Fin des travaux 1896
Date de désacralisation 1964
Géographie
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Ben Arous
Ville Hammam Lif
Coordonnées 36° 43′ 49″ nord, 10° 20′ 19″ est

Carte

L'église Sainte-Marie de Hammam Lif, située dans la ville de Hammam Lif en Tunisie, est une église catholique construite à l'époque du protectorat français. Cédée au gouvernement tunisien en 1964, elle devient le siège local du Parti socialiste destourien puis du Rassemblement constitutionnel démocratique jusqu'à la révolution tunisienne de 2011.

Historique de l'église[modifier | modifier le code]

Vue de l'église dans les années 1910.

L'augmentation rapide de la population européenne après l'instauration du protectorat justifie que la paroisse de Hammam Lif soit créée dès 1896. L'abbé Martin qui en a la charge doit également rendre visite aux fidèles de Hammamet, Nabeul, Khanguet, Mornag et Fondouk Jedid, tout en cherchant des fonds pour l'érection d'une église.

Ses démarches portent leurs fruits puisqu'il réussit à réunir rapidement les 28 000 francs nécessaires au chantier[1]. La nouvelle église dédiée à sainte Marie[2] est inaugurée le [3].

L'augmentation de la population européenne justifie la construction plusieurs années plus tard d'une très grande salle d'œuvre qui accueille les nombreuses fêtes et réunions organisées par les fidèles[1].

Vie de la paroisse de Hammam-Lif à l'époque du protectorat[4]
Baptêmes Mariages Sépultures
1900 42 3 16
1910 49 8 12
1920 44 16 16
1930 101 29 39
1940 77 23 54
1950 87 21 31
1960 19 8 14
1970 2 0 2
1980 0 0 3

Bâtiment après l'indépendance[modifier | modifier le code]

Après l'indépendance de la Tunisie en 1956, le départ de nombreux fonctionnaires français sonne le glas de la présence chrétienne à Hammam Lif. La nationalisation des terres agricoles européennes le ne laisse plus aucun choix à ceux qui étaient encore là. L'église est finalement fermée à l'occasion du modus vivendi signé entre le gouvernement tunisien et le Vatican le . Le bâtiment et la salle d'œuvre sont cédés gratuitement avec l'assurance qu'ils ne seront utilisés qu'à des fins d'intérêt public compatibles avec leur ancienne destination[5]. Le presbytère restant la propriété de l'archevêché, une chapelle y est aménagée pour que les dernières familles chrétiennes de Hammam Lif et Saint-Germain puissent toujours assister aux offices religieux[1].

L'église est réaménagée après sa nationalisation pour servir de siège local au parti au pouvoir, le Parti socialiste destourien puis, à partir de 1988, à son successeur, le Rassemblement constitutionnel démocratique[6]. Les occupants en sont chassés lors de la révolution tunisienne de 2011. Le bâtiment est alors squatté par des militants des différents comités de protection de la révolution qui se sont créés cette année-là[7].

Curés de la paroisse[modifier | modifier le code]

  • Abbé Martin (1896-1912) ;
  • Abbé Pierregrosse (1912-1924) ;
  • Abbé Delteil (1924-1951) ;
  • Abbé Caruana (1951-1963).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c François Dornier (préf. Fouad Twal), La Vie des catholiques en Tunisie au fil des ans, Tunis, Imprimerie Finzi, , 643 p., p. 304Voir et modifier les données sur Wikidata.
  2. « Pieux itinéraire à travers la Tunisie », La Tunisie catholique, no 1,‎ , p. 84 (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Chronique », L'Univers, no 10395,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Dornier 2000, p. 305.
  5. « Modus vivendi entre le Saint Siège et la République tunisienne » [PDF], sur iuscangreg.it (consulté le ).
  6. Farouk Benghir, « Reportage : Hammam-Lif… à la recherche du temps perdu », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  7. Isabelle Mandraud, « Tunisie : « L'euphorie est partie » », sur lemonde.fr, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]