Éric Vidaud

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Éric Vidaud
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Fonctions
Directeur du Renseignement militaire
-
Commandant des opérations spéciales
-
Bertrand Toujouse (d)
Commandant
Forces armées de la zone sud de l'océan Indien
-
Franck Reignier (d)
Yves Metayer (d)
Biographie
Naissance
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ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Autres informations
Arme
Grades militaires
Distinctions

Éric Vidaud, né le à Toulouse (Haute-Garonne), est un militaire français. Général de corps d'armée, il est directeur du renseignement militaire du au , après avoir été commandant des opérations spéciales du au et commandant des forces armées de la zone sud de l'océan Indien du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Éric Vidaud est élève de l'École spéciale militaire de Saint Cyr de 1986 à 1989 (promotion Général Callies). À l'issue de sa formation, il choisit de servir dans les troupes de marine et intègre l'école de l'infanterie[1].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

En 1990, Éric Vidaud est affecté au 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine[2].

Il obtient le brevet technique d'études militaires supérieures le [3] et le brevet d'études militaires supérieures le [4]. Il étudie ensuite à l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), où il obtient un Master of Business Administration (MBA) en 2002[1]. Il est ensuite détaché au près du ministère de l'Économie et des Finances de 2004 à 2006. Affecté à la direction générale du Trésor, il prend en charge la politique économique en Afrique de l’Ouest et le suivi du Franc CFA[1]. Il est ensuite affecté à l'état-major de l'Armée de terre de 2006 à 2008 en tant que responsable des relations parlementaires[1]. En parallèle, il est auditeur de l’Institut des hautes études de l’entreprise.

En , Éric Vidaud est nommé commandant du 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine[2].

Sa carrière militaire l’a amené à participer à de nombreuses opérations militaires extérieures de la France (OPEX). De juin 2007 à avril 2008, il prend part à l’opération Licorne en Côte d’Ivoire en tant qu’assistant du Général Commandant l’opération. En 2010, il est engagé en opérations en Afghanistan en tant que commandant de la task force spéciale JEHOL chargée entre autres de retrouver et libérer les deux journalistes (Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier) enlevés par les talibans[5].

Il est ensuite auditeur de la 47e session nationale de l'Institut des hautes études de Défense nationale de 2010 à 2011[6]. En , alors qu'il dirige l'état-major du commandant des opérations spéciales, Éric Vidaud remplace le colonel Bertrand Toujouse au cabinet de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, en tant que chef du bureau réservé chargé des relations avec les services de renseignements[7].

Le , il est nommé commandant des forces armées de la zone sud de l'océan Indien[8],[9]. Durant cette mission, Eric Vidaud dirigeait les militaires chargés de garantir la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis La Réunion et Mayotte[10].

Deux ans plus tard, en 2019, il est nommé commandant des opérations spéciales[11]. À ce titre, il dirige des opérations de lutte contre le terrorisme dans le Sahel contre AQMI et au Moyen-Orient contre DAECH[12].

Directeur du renseignement militaire[modifier | modifier le code]

Éric Vidaud prend la tête de la direction du renseignement militaire le  ; il est promu aux rang et appellation de général de corps d'armée à la même date[13]. Le , Jean-Dominique Merchet, journaliste au quotidien L'Opinion, annonce qu'Éric Vidaud « [quitte] immédiatement l’institution militaire » après que Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées, « lui aurait signifié ce mardi son départ à l'été prochain »[14].

Le départ de la DRM et de l'armée est présenté comme la conséquence d'une « mauvaise analyse »[15] de la part de la direction du renseignement militaire au début de l'année 2022 des intentions de la Russie vis-à-vis de l'Ukraine et de la possibilité d'une invasion — qui a effectivement eu lieu le . La DRM avait estimé peu probable l'invasion de l'Ukraine par la Russie en raison de son coût, alors que les services secrets américains l'avaient jugée hautement probable. Cependant la DRM est chargée de recueillir des informations sur les théâtres d'opérations militaires[16], pas d'espionner le Kremlin. Eric Vidaud, arrivé à la tête de la DRM moins de 5 mois avant l'invasion du , n'était pas chargé de modifier le fonctionnement de l'organisme. Son renvoi peut donc le faire apparaître comme un bouc émissaire[17],[18]. Les journalistes évoquent aussi une accusation de « manque de maîtrise du sujet », d'incompatibilité d'humeur avec le chef d'état-major des armées, voire de rivalité avec la DGSE[19] ou encore une piste politique selon une source citée par le site France Info[20].

Florence Parly, ministre des armées, déclare quant à elle que « Le général Vidaud est un grand militaire, sa carrière opérationnelle mérite notre respect. Le chef d'état-major des armées nous a proposé un changement à la tête de cette direction [DRM] pour accompagner sa transformation. On ne peut donc pas résumer cela comme la conséquence de la situation ukrainienne »[21],[22],[23].

Grades militaires[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Notre directeur », sur https://www.defense.gouv.fr, Direction du renseignement militaire (consulté le ).
  2. a et b Richard Picotin, « "J’ai vécu ici deux années extraordinaires." Le colonel Éric Vidaud quitte le 1er RPIMa après deux années passées à sa tête », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Arrêté du 18 janvier 2002 portant attribution du brevet technique d'études militaires supérieures.
  4. Arrêté du 27 septembre 2002 portant attribution du brevet d'études militaires supérieures.
  5. Par Le 29 juin 2011 à 16h04, « Libération de Ghesquière et Taponier : le récit de la journée de mercredi », sur leparisien.fr, (consulté le )
  6. Arrêté du 27 juin 2011 conférant la qualité d'auditeur de la 63e session nationale « politique de défense » et de la 47e session nationale « armement et économie de défense » de l'Institut des hautes études de défense nationale (cycle 2010-2011).
  7. Jean Guisnel, « Ça valse chez Le Drian ! », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Décret du 2 août 2017 portant affectation d'un officier général.
  9. « Un nouveau commandant supérieur des FAZSOI en octobre 2017 », LINFO.RE, (consulté le ).
  10. Zinfos974, « Eric Vidaud sera le futur commandant supérieur des FAZSOI », sur Zinfos 974, l'actualité de l'île de La Réunion (consulté le )
  11. Jean-Dominique Merchet, « Le général Vidaud à la tête du COS », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. France 24, « Interview de France 24 - Armelle Charrier avec le Général Eric Viaduc », sur France 24, (consulté le )
  13. a et b Décret du 25 août 2021 portant nominations d'officiers généraux.
  14. Jean-Dominique Merchet, « Le directeur du renseignement militaire remercié pour cause d’Ukraine », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Guerre en Ukraine : départ du chef du renseignement militaire français », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Renseignement français : quelle organisation et quel cadre légal ? », .
  17. « Le chef du renseignement militaire français quitte son poste, faute d’avoir suffisamment alerté sur le risque de guerre en Ukraine », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Franck Cognard, « Le directeur du renseignement militaire français va quitter son poste, notamment à cause de sa gestion de la guerre en Ukraine », sur https://www.francetvinfo.fr/, France Info, (consulté le ).
  19. Bruno D. Cot et Étienne Girard, « Rivalités entre la DGSE et l'état-major: pourquoi le chef du renseignement militaire a été évincé », L'Express,‎ (lire en ligne)
  20. « Armées : ce que l'on sait des raisons du limogeage d'Eric Vidaud, directeur du renseignement militaire », sur Franceinfo, (consulté le )
  21. Henri Vernet, « La Russie réorganise son dispositif », Le Parisien, no 24134,‎ , p. 8
  22. Vincent Lamigeon, « Les dessous du départ du directeur du renseignement militaire », Challenges,‎ (lire en ligne).
  23. « Pourquoi le directeur du renseignement militaire français va-t-il quitter son poste ? », Midi Libre,‎ (lire en ligne).
  24. Décret du 5 juillet 1993 portant nomination et promotion dans l'armée active.
  25. Décret du 23 avril 2001 portant nomination et promotion dans l'armée active.
  26. Décret du 9 juillet 2003 portant nomination et promotion dans l'armée active.
  27. Décret du 6 novembre 2007 portant nomination et promotion dans l'armée active.
  28. Décret du 9 juin 2016 portant élévation, promotion et affectation, promotions dans la 1re et la 2e section, nominations et affectations, nominations dans la 1re et la 2e section d'officiers généraux.
  29. Décret du 21 août 2019 portant nominations d'officiers généraux.
  30. Décret du 29 octobre 2020 portant promotion dans l'ordre national de la Légion d'honneur en faveur des militaires appartenant à l'armée active.
  31. Décret du 2 juillet 2010 portant promotion et nomination.
  32. Décret du 12 juin 2002 portant promotion et nomination.
  33. Décret du 26 avril 2017 portant promotion et nomination.
  34. Décret du 10 novembre 2006 portant promotion et nomination.