Alfred Thinesse

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Alfred Thinesse
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Maire d'Épinal
Conseiller général
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Naissance
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Nom de naissance
Alfred Joseph ThinesseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Parti politique
Distinction

Alfred Thinesse, né le à Brainville (Meurthe-et-Moselle) et mort le à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), est un homme politique français. Il est maire d'Épinal entre 1945 et 1947.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et vie professionnelle[modifier | modifier le code]

Fils d'un officier des douanes, étudiant au collège catholique de la Malgrange (à Nancy) puis à la faculté de médecine de Nancy, il s'installe comme médecin à Épinal à partir de 1912. Il exerce aussi en tant que chirurgien adjoint à l'hôpital d'Épinal de 1919 à 1952.

Ancien combattant[modifier | modifier le code]

Ancien combattant de la « Grande Guerre », il est fait chevalier de la Légion d'honneur (1924) et reçoit la Croix de guerre.

Médecin capitaine de réserve, il est membre dans les années 1930 du comité de l'Association des officiers de réserve d'Épinal, présidée par le commandant René Brouaux[1].

Activités politiques[modifier | modifier le code]

Il est vice-président du groupement spinalien des modérés, l'Entente républicaine et sociale d'Épinal, fondée en 1929, présidée par le notaire René Brouaux, candidat aux cantonales en 1931. Il s'est présenté sur la liste de ce dernier aux élections municipales de 1929 à Épinal[2].

L'Entente devint lors de son assemblée générale du le Centre vosgien d'action républicaine, sociale et agraire, présidé par le journaliste Henri Maire, rédacteur en chef du Télégramme des Vosges, lié à la Fédération républicaine et soutenu par l'industriel cotonnier Georges Laederich[3]. Thinesse est vice-président de son comité. Il assiste à la tribune au meeting spinalien de Philippe Henriot en mars 1934, organisé par le Centre vosgien[4]. Le centre vosgien collabore alors avec les ligues d'extrême droite, et principalement avec les Jeunesses patriotes. En , ses animateurs - dont Alfred Thinesse, en tant que vice-président du Centre - assistent à une réunion de propagande de Pierre Taittinger et des Jeunesses patriotes à Épinal et au banquet qui s'ensuivit[5].

En 1935, il figure sur une liste d'union menée par le maire sortant Augustin Baudouin[6], opposée à une liste de gauche « antifasciste », et est élu conseiller municipal d'Épinal, avec un autre membre du Centre vosgien, qui s'était montré assez actif depuis 1934. Il est candidat républicain « indépendant », « patriote » et « social anticommuniste », voulant « la France aux Français », aux élections cantonales de 1937 contre Marc Rucart, sans succès[7].

Il est médecin de la Résistance. Il est désigné en 1943 membre du conseil de l'ordre des médecins pour la région de Nancy[8].

Enfin, il adhère au MRP après 1945 et est candidat à l'Assemblée nationale en sur la liste de ce parti démocrate-chrétien, sans succès. Maire d'Épinal de mai 1945 à 1947, il reçoit le général de Gaulle dans sa ville en  ; ce dernier prononce le discours d'Épinal contre le projet de constitution[9],[10].

Il est réélu conseiller municipal en 1947 avec 6 autres membres de sa liste mais c'est la liste du parti gaulliste, le Rassemblement du peuple français (RPF), qui arrive en tête avec 11 élus[11]. Il obtient le même nombre de voix au premier tour que son premier adjoint gaulliste, Charles Guthmüller, et retire sa candidature au profit de ce dernier au tour suivant[12].

Il se présente comme membre du MRP aux élections cantonales de 1951, dans le canton d'Épinal, et est élu[13].

Conseiller général réélu en avril 1958 et président du Crédit immobilier des Vosges, il est candidat, sans succès là encore, aux législatives de à Épinal, se présentant comme un candidat indépendant et modéré (droite) : « Je n'appartiens, comme par le passé, à aucun parti politique. Toutefois, je déclare que mes opinions sont celles d'un modéré, et à peu près celles du groupe Indépendant-Paysan ». Il veut « terminer la guerre d'Algérie, (...) cette Algérie qui doit rester française » et ne cite pas le général de Gaulle dans sa profession de foi[14]. Il n'obtient que 13,4 % des voix au premier tour, distancé par son ancien premier adjoint, le maire d'Épinal Charles Guthmüller, élu, par le député MRP sortant Lucien Nicolas et par le socialiste Pierre Blanck, futur maire d’Épinal[15].

Mandats[modifier | modifier le code]

Il est élu conseiller municipal d'Épinal en 1935, puis maire d'Épinal de mai 1945 à octobre 1947, et enfin conseiller général de 1951 à 1970.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Télégramme des Vosges, 23 janvier 1935
  2. Le Télégramme des Vosges, 21 avril 1929
  3. Le Télégramme des Vosges, 2 décembre 1933
  4. Le Télégramme des Vosges, 26 mars 1934
  5. Jean-François Colas, Les Droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, Thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002, p. 148.
  6. Le Télégramme des Vosges, 26 avril 1935
  7. J-F Colas, op. cit., t. III, p. 533, Le Télégramme des Vosges, 3 octobre 1937
  8. Journal officiel, 6 août 1943
  9. Paul Zing, De Gaulle en Lorraine : Histoire d'une fidélité, G. Louis, 1992, p. 108-109
  10. L'Est républicain, 30 septembre 1946
  11. L'Est républicain, 20 octobre 1947
  12. L'Est républicain, 25 octobre 1947 (selon ce journal, il aurait pu être réélu maire car une majorité de voix de conseillers municipaux s'est portée sur son nom au premier tour mais il refusa d'être réélu), L'Aube, 26 octobre 1947, L'Humanité, 25 octobre 1947 (même nombre de voix au premier tour entre Thinesse et Guthmüller)
  13. L'Aube, 9 octobre 1951, Ibid., 3 octobre 1951
  14. Profession de foi de Thinesse, candidat de la 1re circonscription[1]
  15. Biographie de Charles Guthmüller sur le site de l'Assemblée nationale

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]