Chalutiers armés français

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Les chalutiers armés français, issus de la réquisition de nombreux chalutiers, morutiers et autres navires de pêche, ou achetés aux alliés de la France servirent à remplir diverses missions maritimes de guerre, quand la France entra en guerre le .

Ils servirent comme patrouilleurs, escorteurs de convoi et de dragueurs de mines.

Si beaucoup de ces navires ont été rapidement rendus à leurs armateurs pour qu'ils reprennent la pêche, certains ne survécurent pas aux opérations ou furent capturés par l'ennemi. D'autres sont restés en activité durant tout le conflit et ont été ainsi militarisés après le , sous réquisition ou achetés par la Marine nationale.

Certains chalutiers armés français avaient déjà servi pendant la Première Guerre mondiale.

Les chalutiers armés français pendant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

    • le Navarin
    • le Mantoue
    • le Saint-Georges
    • le Leoben
    • le Palestro
    • le Lutzen
    • le Seneff
    • le Malakoff
    • le Bautzen
    • le Sébastopol
    • l' Inkerman
    • le Cerisoles

(Tous portent le nom d'une victoire française (par exemple le Mantoue fait référence au Siège de Mantoue, le Leoben au Traité de Leoben, le Seneff à la bataille de Seneffe, le Cérisoles à la Bataille de Cerisoles, etc..) ; les trois derniers cités ont commencé à être construits en juin 1918)[2].

Deux d'entre eux, l' Inkerman et le Cerisoles disparurent corps et biens dans le Lac Supérieur lors de leur premier voyage depuis Thunder Bay en direction de la France dans la nuit du 23 au [2] avec les 78 marins de leurs deux équipages.

L' Ailly (1909-1943) un chalutier de Dieppe armé en patrouilleur a connu son heure de gloire le 16 mai 1918 en coulant le sous-marin allemand UC-35 au large des côtes de la Sardaigne. L' Ailly fut décoré de la croix de guerre ainsi que son commandant, le premier maître timonier Le Roux et plusieurs membres de son équipage.

Les chalutiers armés français en patrouilleur, pendant la seconde guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Les chalutiers de plus de 1 000 tonnes[modifier | modifier le code]

En 1939, la marine française réquisitionna 12 grands chalutiers français pour en faire des patrouilleurs auxiliaires.

Caractéristiques :

  • Longueur : 63 à 66 m
  • Propulsion : moteur à vapeur ou diesel
  • Puissance : 850 à 1100 cv
  • Vitesse :10, 5 à 12 nœuds
  • Armement : 3 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm), 2 x 2 mitrailleuses de 8 mm, 1 à 2 grenadeurs de sillage (parfois mortiers)
  • Equipage : 44 à 56 hommes

Après la défaite de , la marine française désarma la plupart d'entre eux, mais certains tombèrent aux mains des Allemands en 1942. Les Français libres ou les Britanniques s'emparèrent de quatre.

Les unités :

  • P-11 Cap Nord (ex-Islande, 1926, Chantiers Navals Français de Caen) - 1943 : Uj 2207  Kriegsmarine. Coulé le 20 novembre 1944
  • P-17 Cap Fagnet (ex-Lucien Fontaine, 1926,Chantiers Navals Français de Caen) - 1945 : ?
  • P-28 Heureux (ex-Heureux, 1930, Chantiers Navals Français de Caen) - 1942 : Uj 2213  Kriegsmarine. Coulé le
  • P-29 Groenland (ex-Groenland, 1930, Cox & Co. au Royaume-Uni) - 1940 :  Royal Navy - 1941 : Drapeau de la Norvège Norvège
  • P-37 Jutland (ex-Jutland, 1934, Frederikshavns Vaerft & Flydedok au Danemark) - 1942 : Uj 2202  Kriegsmarine. Coulé le
  • P-38 Merceditta (ex-Merceditta, 1934, - 1940-44 : navire-météo WBS 9  Kriegsmarine. Sabordé en 1944 et renfloué en 1951
  • P-40 Président Houduce[3] (ex-Président Houduce, 1930, Cox & Co. au Royaume-Uni) - 1940 : Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres - 1951 : chalutier L'Astakos. Mis à la ferraille en 1985
  • P-41 Vikings (ex-Vikings, 1935, Hall, Russell & Co au Royaume-Uni) - 1940 : FFL Vikings (P-41)[4] Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres. Coulé le
  • P-42 Minerva (ex-Minerva, 1937, Chantier Penhoët de Saint-Nazaire) - 1940 : Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres - 1943 : Uj 2209  Kriegsmarine. Coulé le
  • P-43 Sergent Gouarne (ex-Sergent Gouarne , 1928, H.C. Stülcken Sohn en Allemagne) - 1942 : FFL Président Gouarne (P-43)[5] Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres. Coulé le
  • P-45 Aspirant Brun (ex-Aspiant Brun, 1928, H.C. Stülcken Sohn en Allemagne) - 1944 : ?
  • P-82 Vivagel (ex-Sahip V, 1927, Chantier Penhoët de Saint-Nazaire) - :  Kriegsmarine. Coulé le

Les chalutiers de 800 à 1 000 tonnes[modifier | modifier le code]

Caractéristiques :

  • Longueur : 60 à 64 m
  • Puissance : 800 à 1000 cv
  • Vitesse : 10 à 10,5 nœuds
  • Armement : 3 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm), 2 x 2 mitrailleuses de 8 mm, 1 grenadeur de sillage
  • Equipage : 45

Les unités :

  • P-13 Victoria (1928, Danemark) - coulé le
  • P-14 Vaillant (1922, Augustin Normand Le Havre) - 1940 : Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres - 1945 : rendu au propriétaire. Mis à la ferraille en 1959
  • P-15 Clairvoyant (ex-Joseph Vandevalle, 1922, Augustin Normand Le Havre) - 1943 : Uj 2214, puis Uj 6075  Kriegsmarine. Coulé le
  • P-16 Hardi II (ex-Jules Blay, 1921) - 1943 : Uj 2211  Kriegsmarine. Coulé le
  • P-31 Alfred (1926, Ateliers et Chantiers de Bretagne à Nantes) - 1943 : Uj 2208  Kriegsmarine. Coulé le
  • P-32 Téméraire II (1922, France) - 1940 : rendu à sa propriétaire.

Les chalutiers de 600 à 800 tonnes[modifier | modifier le code]

Caractéristiques :

  • Longueur : 52 à 60 m
  • Puissance : 750 à 800 cv
  • Vitesse : 10 à 11,5 nœuds
  • Armement : 3 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm), 2 x 2 mitrailleuses de 8 mm, 1 grenadeur de sillage ou mortier
  • Equipage : 45

Les unités :

  • P-12 Capricorne (1921, Chantiers et Ateliers de Bretagne à Nantes) - 1945 : ?
  • P-18 Terre Neuve (1921, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni). Coulé le
  • P-33 L'Atlantique (1920, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1940 :  Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire. Mis à la ferraille en
  • P-36 Patrie (1920, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1940 :  Royal Navy - 1945 : remis à son propriétaire
  • P-39 Reine des Flots[6] (ex-Bois Rose, 1923, Hall, Russell & Cl. Ltd au Royaume-Uni) - 1940 :  Royal Navy - 1941 : Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres - 1946 : remis à son propriétaire.

Les chalutiers de 400 à 600 tonnes[modifier | modifier le code]

Caractéristiques :

  • Longueur : 47 à 55 m
  • Puissance : 750 à 800 cv
  • Vitesse : 10 à 11,5 nœuds
  • Armement : 3 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm), 2 x 2 mitrailleuses de 8 mm, 1 (2) grenadeur de sillage
  • Equipage : 39

Les unités :

  • P-10 Casoar (1935, Forges et Chantiers de Gironde à Bordeaux) - 1940 : Natter  Kriegsmarine. Réédition en
  • P-30 Capitaine Armand[7] (ex-Simon Duhamel, 1920, Hall, Russell & Co. Ltd au Royaume-Uni) - 1942 : Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres . Vendu à Israël en 1951
  • P-34 Asie (av. 1914, chantiers Augustin Normand Le havre) - 1940 :  Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire
  • P-95 Notre Dame de France (1931, Smiths Dock Co. Ltd au Royaume-Uni) - 1940 : FY.363  Royal Navy - 1945 : remis à son propriétaire.

Dans cette catégorie on trouve aussi des anciens chalutiers armés britanniques de la Première Guerre mondiale :

  • Deux patrouilleurs issus de l'ancienne classe de chalutiers militaires Castle achetés à la Royal Navy.
    • P-70 Les Illiates (ex-John Lyons, 1917, Smith's Dock Co. au Royaume-Uni) 1940 : M4404  Kriegsmarine. Coulé le
    • P-73 Nazareth (ex-William Carr, 1918, Bow Mclachlan & Co au Royaume-Uni) -  : FY.1815  Royal Navy - 1945 : retour en France
  • Six autres issus de l'ancienne classe de chalutier militaires Classe Mersey achetés à la Royal Navy.
    • P-60 Saint-Pierre d'Alcantara (ex-James Caton, 1918, Lobnitz & Co. Ltd au Royaume-Uni) - 1921 : Drapeau de la France France . Coulé le
    • P-64 Duperré[8](ex-Henri Ford, 1917, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1940 : coulé.
    • P-65 Jean Frédérique (ex-James Hulbert, 1919, Lobnitz & Co. Ltd au Royaume-Uni) -  : Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas. Coulé le
    • P-67 Mont Cassel (ex-William Leech (1918, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1922 : Drapeau de la France France -  : V 1804  Kriegsmarine -  : reddition
    • P-68 Pierre André (ex-Robert Cahill, 1920, Royaume-Uni) - 1921 : Drapeau de la France France -  : FY.1944  Royal Navy - 1946 : rendu à son propriétaire

On y trouve encore 8 chalutiers militaires de :

Les chalutiers de moins de 400 tonnes[modifier | modifier le code]

Caractéristiques :

  • Longueur : 41 à 45 m
  • Puissance : 500 cv
  • Vitesse : 10 à 12 nœuds
  • Armement : 2 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm),
  • Equipage : 18 à 27

Les unités :

  • P-46 Aiglon[9] (1907, J. Dutie Torrie S.B. Co. au Royaume-Uni) -  : FY.1841  Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire
  • P-47 Notre Dame d'Espérance (1920, Ateliers et Chantiers du Boulonnais) -  : FY.1714  Royal Navy - 1945 : remis à son propriétaire
  • P-48 Ambroise Paré[10] (1906, Royaume-Uni) -  : FY.346  Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire
  • P-49 Mouette[11] (1906,Ateliers et Chantiers de France à Dunkerque) -  : sabordé.
  • P-60 Surmulet[12] (ex-Surmulet, 1906, Bonn & Mees des Pays-Bas) - 1940 : V 1806  Kriegsmarine. 1945 : ?
  • P-62 Orient (ex-Orient, 1908, De la Brosse et Fouché à Nantes) - 1942 : V 1802  Kriegsmarine. Coulé le
  • P-63 Petit Poilu (1920, ?) - 1941 : HS O4, puis V 725  Kriegsmarine. Coulé le

Le chalutier Ailly qui, armé en patrouilleur lors du premier conflit mondial, coule un sous-marin allemand, est de nouveau mobilisé en 1939. Il est armé en auxiliaire de dragage, AD 60 et basé à la Palice. Démobilisé et navigant à la pêche, il est perdu corps et biens avec les 11 marins de son équipage en sautant sur une mine au large de La Rochelle, le 13 janvier 1943.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources :