Discussion:Rite de Yom Kippour dans le sanctuaire

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À l’époque où le Temple se tenait à Jérusalem (depuis les temps bibliques jusque 70 EC.), le Kohen Gadol (Grand-Prêtre) réalisait un ensemble rituel complexe d’offices et de sacrifices pour Yom Kippour. Ceux-ci étaient considérés comme les plus importantes parties de Yom Kippour, car c’est par eux que le Kohen Gadol réalisait l’expiation des Juifs du monde entier.

Au cours de ce service, le Kohen Gadol entrait dans le Saint des Saints, au centre du Temple. Yom Kippour était d’ailleurs le seul moment de l’année où quiconque y pénétrait. Pénétrer en ce lieu requérait une préparation particulière, comprenant cinq immersions purificatrices dans un mikveh (bain rituel), et quatre changements de vêtements.

Avant Yom Kippour, le Kohen Gadol était reclus dans la salle du Parhédrin du Temple, où il « révisait » le service avec les Sages du Temple, et était aspergé d’eau mêlée aux cendres de la vache rousse pour se purifier. Le Talmud (Traité Yoma) rapporte aussi qu’il pratiquait le rituel d’offrande de l’encens dans la salle d’Avitnas.

Le jour de Kippour même, le Kohen Gadol devait suivre un ordre précis d’offices, sacrifices et purifications :

  • Korban Tamid (Offrande perpétuelle) du matin : le Kohen Gadol réalisait d’abord l’offrande perpétuelle, qui se tient le matin, mais était d’ordinaire réalisée par des cohanim ordinaires, vêtu d’une tunique dorée spéciale, après s’être immergé dans un mikveh et avoir lavé ses mains et pieds.
  • Premier changement d’habits : le Kohen Gadol s’immergeait dans un mikveh spécial dans la cour du Temple, et revêtait une tunique de lin spéciale. Il lavait ses mains et ses pieds deux fois, la première après avoir retiré sa tunique dorée, la seconde avant de revêtir celle de lin.
  • Tirage au sort des boucs : à la porte orientale (Nikanor), le Kohen Gadol tirait au sort parmi deux boucs. L’un était choisi « pour le Seigneur », l’autre « pour Azazel ». Le Kohen Gadol nouait un fil rouge au bouc dédié « à Azazel ».
  • Un taureau comme offrande expiatoire personnelle : le Kohen Gadol se penchait (réalisant une semikha et faisait une confession sur le bouc pour lui-même et sa maisonnée, prononçant le Tétragramme. Le peuple tombait en prosternation en entendant le Nom; selon certaines traditions, l’orchestre du Temple jouait plus fort à ce moment pour que le Nom ne soit pas entendu. Le Kohen Gadol abattait alors un taureau en tant que korban 'hatat (offrande expiatoire) et recueillait son sang dans un bol.
  • Préparation de l’encens : le Kohen Gadol gravissait le mizbea'h (autel) et prenait une pleine pelletée de braises avec une pelle spéciale. De l’encens lui était apporté. Il en remplissait ses mains et le plaçait dans un récipient (il s’agissait, selon le Talmud de la partie la plus physiquement difficile du rituel, le Kohen Gadol devant garder la pelletée de charbons ardents en équilibre et empêcher son contenu de tomber en s’aidant de ses aisselles, voire de ses dents, tout en remplissant ses mains d’encens).
  • Offrande de l’encens : tenant la pelle et le récipient, le Kohen Gadol pénétrait dans le Saint des Saints. À l’époque du Premier Temple, il plaçait la pelle entre les pieux de l’Arche de l’Alliance. À celle du Second Temple, il plaçait la pelle à l’endroit où l’Arche s’était tenue. Il attendait que la pièce s’emplisse de fumée avant de partir.
  • Aspersion de sang dans le Saint des Saints : le Kohen Gadol prenait le bol contenant le sang du taureau, et retournait dans le Saint des Saints. Il procédait à l’aspersion du sang du taureau avec son doigt huit fois, devant l’Arche, ou l’endroit où elle s’était tenue. Le Kohen Gadol quittait alors le Saint des Saints, plaçant le bol sur le support devant la Parokhet (rideau séparant le Saint du Saint des Saints).
  • Le bélier pour le Seigneur en tant qu’offrande expiatoire pour les Cohanim : Le Kohen Gadol se rendait à l’extrémité orientale de la cour du Temple, près de la Porte de Nikanor, imposait ses mains (Semikha) sur le bélier « dédié au Seigneur », et prononçait la confession en faveur des Cohanim (prêtres). Le peuple se prosternait en l’entendant prononcer le Tétragramme. Il abattait ensuite le bouc, et recueillait son sang dans un autre bol.
  • Aspersion de sang dans le Saint : se tenant sur l’eikhal (le Saint), de l’autre côté de la Parokhet le séparant du Saint des Saints, le Kohen Gadol prenait le sang du taureau de l’endroit où il l’avait posé, et l’aspergeait avec son doigt huit fois, en direction de la Parokhet. Il prenait ensuite le bol contenant le sang du bélier, procédant de la même manière et au même endroit, avant de le remettre sur son support.
  • Étalement du sang sur l’autel d’or (pour l’encens) : le Kohen Gadol retirait le sang du bouc du support, et le mélangeait avec le sang du taureau. Il étalait alors, en partant du nord-est, le mélange des sangs aux quatre coins de l’autel d’or dans l’Eikhal.
  • Le bouc pour Azazel : le Kohen Gadol quittait l’Eikhal, et se rendait dans la portion orientale de l’Azarya (la cour d’Israël). Arrivé près de la Porte de Nikanor, il imposait ses mains (semikha) sur le bouc « pour Azazel » et confessait les péchés de tout le peuple d’Israël. Le peuple se prosternait lorsqu’il prononçait le Nom. Tandis qu’il faisait une confession générale, les gens dans la foule réalisaient une confession privée. Le Kohen Gadol envoyait alors le bouc « dans le désert ». En pratique, afin d’éviter son retour dans une habitation humaine, l’animal était précipité du sommet de l’une des collines aux alentours de Jérusalem.
  • Préparation des animaux sacrificiels : tandis que bouc « pour Azazel » était conduit vers la colline, le Kohen Gadol retirait les entrailles du taureau, et entrelaçait les corps du taureau et du bouc. D’autres prenaient les corps au Beit HaDeshen (maison de la cendre), où les animaux étaient brûlés lorsqu’on avait reçu la confirmation que le bouc « pour Azazel » avait été poussé de la colline.
  • Lecture de la Torah : une fois reçue la confirmation que le bouc « pour Azazel » avait été poussé de la colline, le Kohen Gadol passait la porte de Nikanor, arrivait dans l’Ezrat Nashim (la Cour des Femmes) et lisait les portions de la Torah afférentes à Yom Kippour et ses sacrifices.
  • Second changement de tunique : le Kohen Gadol retirait ses vêtements de lin, s’immergeait dans le mikveh dans la cour du Temple, et revêtait un second ensemble d’habits dorés spéciaux. Il lavait ses mains et ses pieds avant de retirer sa tunique de lin, et après s’être revêtu de ses habits dorés.
  • Offrandes des béliers : Le Kohen Gadol offrait deux béliers comme korban olah, les abattant du côté nord du mizbea'h (autel extérieur), recueillant leur sang dans un bol, portant le bol sur l’autel extérieur, et jetant le sang aux extrémités nord-est et sud-ouest du Mizbea'h. Il démembrait les béliers et brûlait ses parties entièrement sur le Mizbea'h. Il procédait ensuite à l’offrande de farine (min'ha) accompagnant l’offrande des béliers, et aux nessakhim (libations de vin).
  • Offrande supplémentaire (korban moussaf) : le Kohen Gadol réalisait ensuite l’offrande supplémentaire (moussaf).
  • Crémation des Entrailles : le Kohen Gadol plaçait les entrailles du taureau et du bouc sur le Mizbea'h (autel) et les brûlait entièrement.
  • Troisième changement d’habits : le Kohen Gadol retirait ses habits dorés, s’immergeait dans un mikveh, et se vêtait d’un nouvel ensemble de vêtements de lin, se lavant encore les mains et les pieds à deux reprises.
  • Retrait de l’encens du Saint des Saints : le Kohen Gadol retournait dans le Saint des Saints, et retirait le bol d’encens, ainsi que la pelle.
  • Quatrième changement de vêtements : le Kohen Gadol retirait sa tunique de lin, s’immergeait dans un mikveh, et portait le troisième ensemble d’habits dorés, lavant ses mains et ses pieds deux fois de plus.
  • Offrande perpétuelle (korban tamid) du soir : Le Kohen Gadol réalisait la partie vespérale de l’offrande perpétuelle dans les habits spéciaux dorés. Il lavait ses mains et ses pieds une dixième fois.

Le Kohen Gadol portait donc cinq ensembles de tuniques, trois en or, deux en lin, s’immergeait dans le mikveh à cinq reprises, lavait en outre ses mains et ses pieds par dix fois.
Les sacrifices incluaient deux agneaux (sacrifice quotidien), un taureau, deux boucs, deux béliers, ainsi que des offrandes accompagnatrices de farine (min'ha), des libations de vin et trois offrandes d’encens (deux étaient habituelles, la troisième était spécifique à Yom Kippour). Le Kohen Gadol entrait trois fois dans le Saint des Saints, et prononçait trois fois le Tétragramme, à l’occasion des trois confessions.

Souvenir du service à l'époque du Temple[modifier le code]

Une évocation du rituel sacrificiel dans le Temple de Jérusalem est traditionnellement mise en exergue tant dans la liturgie que dans la conception du jour saint. Plus spécifiquement, la Avoda (« service »), qui se trouve dans l’office de moussaf relate les cérémonies sacrificielles avec force détails.

Dans le judaïsme orthodoxe et la plupart des Juifs traditionalistes, on récite une description détaillée du rituel dans le Temple. La congrégation se prosterne à chaque fois que l’on évoque dans la récitation le moment où le Kohen Gadol prononçait le Tétragramme. Les trois prosternations ainsi que, dans certaines congrégations, celles de la prière d’Alenou au cours de la ʿAmida de Moussaf à Rosh Hashana et à Yom Kippour, sont les seules occasions où les Juifs (rabbanites) se prosternent complètement. On ajoute une variété de piyyoutim, dont un poème évoquant la splendeur et la lumière qui émanaient du Kohen Gadol lorsqu’il ressortait du Saint des Saints, à la manière de Moïse lorsqu’il redescendit avec les Tables de la Loi du Mont Sinaï, selon la Bible. On insère également des prières pour la restauration rapide du Temple et du culte sacrificiel. D’autres coutumes moins répandues existent, comme la réalisation de mouvements de la main mimant l’aspersion de sang (une fois devant, sept fois derrière, par groupe de huit mouvements).

Dans certaines synagogues Massorti, seul le Hazzan se prosterne. D’autres synagogues conservative abrègent la récitation de la Avodah, jusqu’à l’omettre. Les prières pour la restauration des sacrifices sont également le plus souvent omises.

Les courants progressistes du judaïsme, à savoir le judaïsme réformé et le judaïsme reconstructionniste, omettent la Avoda dans leurs offices, car « incompatible » avec les sensibilités modernes.