Discussion:Stolac

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Autres discussions [liste]
  • Admissibilité
  • Neutralité
  • Droit d'auteur
  • Article de qualité
  • Bon article
  • Lumière sur
  • À faire
  • Archives
  • Commons

Texte à examiner[modifier le code]

Stolac est une ville de Bosnie-Herzégovine, centre administratif de la municipalité du même nom.

1- Situation géographique La ville de Stolac située à 35 km au sud-est de Mostar, la capitale de l'Herzégovine se trouve dans la vallée de la Bregava (affluant de la Neretva) au pied du mont Hrgud. La municipalité de Stolac fait partie du canton d'Herzégovine-Neretva, qui est un des dix cantons de Bosnie-Herzégovine. La fédération croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine a été administrativement découpée en cantons par l'accord de Washington signé entre Croates et Bosniaques en 1994 et les frontières actuelles sont le résultat de leur définition par les accords de Dayton, signés en décembre 1995. Le canton d'Herzégovine-Neretva est composé de la région de la vallée de la Neretva et de la région de l'Herzégovine s'étendant à l'ouest de Mostar, qui est également la cinquième ville du pays. La ville s'étale le long des berges de la Neretva et connaît, depuis la fin de la guerre, une situation de division politique et sociale entre les groupes « ethniques » Croates et Bosniaques. Les autres villes importantes du canton sont Čapljina, Konjic et Jablanica. Le canton comprend en outre le site de pèlerinage catholique de Međugorje. Aujourd'hui, le canton d'Herzégovine-Neretva constitue l'un des deux cantons de la région de Bosnie-Centrale qui connait une population relativement mixte ethniquement.

2- Le village

Majoritairement rurale, la municipalité regroupe le village principal de Stolac, les villages et localités environnantes sur 237 km2. La municipalité est frontalière avec la Republika Sprska et a même connu un nouveau découpage lors des accords de Dayton, ce qui explique en partie une déperdition de population. La ville de historique de Stolac se trouve dans une vallée encaissée dans laquelle passe la rivière Bregava. Le village s'est construit dans cet encaissement, le long de la rivière au bord de laquelle a été construite la route qui relie aujourd'hui Mostar à la côte Dalmate. Il est surplombé par un piton rocheux adossé aux contreforts de la vallée sur lequel a été construit une forteresse ottomane. Le village connaît aujourd'hui une expansion vers l'ouest, où s'étend une plaine dans laquelle de nouveaux lotissements ont été construits. Stolac est un village relativement modeste au niveau de sa taille et de sa population (estimée aujourd'hui à 5000 à 6000 habitants environ alors que la municipalité en compte 10 000 à 12 000) mais sa morphologie est particulière du fait de son emplacement géographique et des données topographiques du terrain. Un centre ville concentre l'activité sociale du village, autour de quelques commerces (superette, banques, buregždinica, cafés, pizzeria, cyber-café) et de la place de la mosquée principale.

3- Histoire

Grâce aux avantages naturels dont elle dispose, notamment au niveau géologiques, topographiques, climatiques, sur le plan des cultures et de la végétation, la ville Stolac et sa région sont un lieu de peuplement très ancien. Elle attira des groupes sociaux préhistoriques et, plus tard, elle fût le lieu d'installation des Illyriens, puis des Romains, qui conquièrent la région, et des Slaves, qui s'y installent entre le VIè et le VIIè siècles. Ces groupes ont tous laissé derrière eux d'importants vestiges de leurs civilisation et font de cette région un lieu riche d'histoire, à travers lequel on peut lire et saisir toute la profondeur et la complexité de l'héritage culturel bosnien. A l'entrée de Stolac on peut visiter le site d'une ancienne nécropole bogomile. Les bogomiles étaient présents dans la région avant l'arrivée des Ottomans. Cette religion hérétique était persécutée par les rois chrétiens, hongrois ou croates qui régnent tour à tour sur la région. S'il est difficile de dater précisément le moment du passage de Stolac sous l'autorité ottomane, il est possible de donner une idée des moments charnières de cette période. En effet, les principales constructions architecturales ottomanes sont réalisées entre les XVIè et surtout XVIIè et XVIIIè siècles (données UNESCO). Quatre mosquées, des ensembles architecturaux comme la résidence des Beys, ou Begovina, ainsi que des bains furent construits. La période communiste, qui suit la seconde guerre mondiale, est une période de calme relatif et de prospérité pour Stolac, qui reste majoritairement rurale mais se dote également d'infrastructures industrielles.

3-1 Histoire récente

La ville a connu une histoire récente tragique puisqu'elle a subi des dommages très importants durant la dernière guerre (1992-1995). D'abord le théâtre d'affrontements inter-ethniques entre Croates et Bosniaques unis contre les Serbes, les milices Croates du HVO se retournent durant l'été 1993 contre les Bosniaque. La population Bosniaque, qui compose plus de 40% de la population selon un recensement d'avant guerre est intégralement déportée, des centaines d'hommes sont emprisonnés. Des familles fuient, d'autres sont envoyées dans des camps. En quelques semaines, le village est ethniquement pur. Il faut attendre les accords de Dayton, signés en décembre 1995, puis les directives sur les droits au retour des personnes déplacées pour que les populations Bosniaques commencent à revenir en ville. Durant le conflit, Stolac a été métamorphosée, les lieux de cultes et les traces de la présence musulmane, systématiquement détruits, leurs maisons incendiées, ou récupérées par les milices nationalistes croates. Aujourd'hui, on n'est toujours pas revenu à la situation d'avant guerre, nombre de réfugiés ne sont pas revenus. Aucun recensement précis de la population n'est disponible mais la partition ethnique du pays, et l'influence inchangée depuis la guerre des partis nationalistes, qu'ils soient croates ou bosniaques, n'aide pas la communication entre les communautés, qui est au point mort. On se côtoie en ville mais on se parle peu, les communautés vivent chacune de leur côté, développant des stratégies de peuplement et d'alliance politiques afin de gagner la primauté territoriale et le pouvoir décisionnel. La situation la plus préoccupante reste celle du système éducatif. L'option choisie est celle de "deux écoles sous le même toit". Enfants croates et bosniaques ont une même école mais ne la fréquentent pas en même temps, no'nt ni les mêmes professeurs, ni les mêmes programmes scolaires, les uns suivant les programmes de Zagreb et les autres, ceux de Sarajevo. On ne leur raconte pas la même histoire, et ils n'ont pas l'occasion de faire l'expérience du dialogue avec l'autre. Certaines associations, comme le Youth Forum, dénonce l'appartheid social que subit la population de Stolac, mais la situation semble toujours dans l'impasse, les partis nationalistes gardant la mainmise et avec elle, les populations séparées.