Eugen Lovinescu
Naissance |
Fălticeni |
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Décès |
(à 61 ans) Bucarest |
Langue d’écriture | roumain |
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Genres |
Eugen Lovinescu était un homme de lettres roumain (né le à Fălticeni et mort le à Bucarest), père de Monica Lovinescu et oncle d'Anton Holban[1],[2].
Biographie[modifier | modifier le code]
Eugen Lovinescu (né le , à Fălticeni – décédé le , à Bucarest ) était un critique littéraire, théoricien de la littérature roumaine et sociologue de la culture. On lui doit la théorie du synchronisme et de la mutation des valeurs esthétiques.
Les études[modifier | modifier le code]
Il suivit les cours du collège de Fălticeni, puis du lycée Costache Negruzzi de Iași entre 1896 et 1899. Il obtint sa licence en lettres classiques à l'Université de Bucarest, en 1903. De 1904 à 1906 il enseigna le latin à Ploiești, puis aux lycées Matei Basarab et Mihai Viteazul de Bucarest.
Activité journalistique[modifier | modifier le code]
C'est en 1903 qu'il débuta, dans le supplément littéraire du journal Adevărul [La Vérité] avec un article en marge de ses travaux en lettres classiques.
En 1904, il commença à collaborer au journal Epoca [L'Époque] avec des prises de positions sur Mihail Sadoveanu. Il poursuivit avec des critiques sur des auteurs comme Octavian Goga, Șt.O.Iosif, Alexandru Brătescu-Voinești, Ion Gorun, Ion Agârbiceanu, Emil Gârleanu, qu'il a réunies dès 1906 dans deux volumes intitulés Pași pe nisip... [Pas sur le sable]. Il s'agit des prémices de ses futures confrontations d'idées avec Nicolae Iorga ou Garabet Ibrăileanu.
La recherche[modifier | modifier le code]
De 1906 à 1909, il vécut à Paris, où il soutint sa thèse de doctorat, Jean-Jacques Weiss et son œuvre littéraire[3], sous la direction d'Émile Faguet et complétée par la publication de Les voyageurs français en Grèce au XIXe siècle [4].
Il publia plusieurs biographies sur : Grigore Alexandrescu (1910), Constantin Negruzzi (1913), ou Gheorghe Asachi (1921).
Il tenta, à la même époque de briguer un poste universitaire à Iași où on lui préféra Garabet Ibrăileanu, puis à Bucarest ou il dispensa un cours sur le romantisme.
Il anima, jusqu'à la fin de sa vie, le cénacle littéraire Sburătorul [Le Sylphe] et dirigea la revue du même nom[5].
Ouvrages de référence[modifier | modifier le code]
À partir de 1922 Eugen Lovinescu travailla à des ouvrages de référence, dont Istoria civilizației române moderne [L'Histoire de la civilisation roumaine moderne] en trois volumes. Le critique applique au phénomène culturel roumain l'idée de l'imitation empruntée au sociologue Gabriel Tarde (Les lois de l’imitation) et fixe le début de la civilisation roumaine moderne à partir des premières influences de l'esprit occidental [6].
Istoria literaturii române contemporane [« L'Histoire de la littérature roumaine contemporaine »][7] tire les conséquences de cette loi sur la littérature d'après 1900.
Le romancier et dramaturge[modifier | modifier le code]
Au drame ibsenien De peste prag [Depuis le seuil] (1906) succèdent des volumes de nouvelles, esquisses, poésies et romans repris successivement sous divers titres : Aripa morții [L'Aile de la mort], Comedia dragostei [La Comédie de l'amour], Lulu, Viața dublă [La Double Vie].
Deux cycles sont à retenir : Bizu (Bizu, Patru, Diana et Acord final) et le cycle Mihai Eminescu : Mite et Bălăuca. Le solitaire et inadapté Bizu serait un personnage d'inspiration autobiographique[8].
Les études sur la société Junimea[modifier | modifier le code]
À la fin de sa vie, il se consacra à des études sur la société Junimea, dont l'anthologie qui lui est consacrée a été comparée à celle de Charles-Augustin Sainte-Beuve sur Port-Royal des Champs.
Postérité et positions idéologiques[modifier | modifier le code]
Lucian Boia souligne que, bien qu'Eugen Lovinescu ait eu recours, comme toute sa génération en Europe, à des définitions basées sur l'idée de "race", il n'était pas raciste, car le racisme consiste à croire que certaines "races" sont supérieures ou inférieures à d'autres[9] : il a d'ailleurs accueilli, voire lancé, nombre d'écrivains juifs au sein de son cercle littéraire et ne nourrissait pas d'antisémitisme[10].
En 1936, il fut battu lors de l'élection à l'Académie roumaine par A.C. Cuza, probablement parce que les idées nationalistes de ce dernier étaient davantage dans l'air du temps[11].
De manière générale, Eugen Lovinescu est considéré comme celui qui a introduit le modernisme dans la littérature roumaine, sans faire pour autant partie de l'avant-garde littéraire[12].
Liste des œuvres[modifier | modifier le code]
- De peste prag [Depuis le seuil], 1906
- Nuvele florentine [Nouvelles florentines], 1906
- Aripa morții [L'Aile de la mort], roman, 1913
- Lulu, coécrit avec Hortensia Papadat-Bengescu, 1924
- Istoria civilizației române moderne [L'Histoire de la civilisation roumaine moderne], 1924-1925
- Istoria literaturii române contemporane [L'Histoire de la littérature roumaine contemporaine], (I-VI), 1926-1929
- Critice [Critiques][13], 1925-1929
- Bizu, 1932
- Memorii, (I-III) [Mémoires], 1932
- Patru [Quatre], 1932
- Viața dublă [La Double Vie], roman, 1932
- Mite, 1934
- Bălăuca, 1935
- Titu Maiorescu, (I-II), 1940
- Titu Maiorescu și contemporanii lui (Titu Maiorescu et ses contemporains)[14], (I-II), 1943-1944
- Titu Maiorescu și posteritatea lui critică (Titu Maiorescu et sa postérité, 1943
- Diana, 1956
- Revizuiri [Révisions], posthume, sous la coordination de Ion Simuț, 2003
- Agende literare [Des agendas littéraires], posthume
- Memorii, Aqua forte [Mémoires, Eau-forte], 1998 [15]
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Grand Larousse universel, volume 9, p. 6429, Paris, Larousse, 1989
- Anton Holban, Le Collectionneur de sons, préface, passim, 2015
- « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
- « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
- Grand Larousse Universel, volume 13, p. 9133, Paris, Larousse, 1989
- Grand Larousse Universel, volume 9, p. 6429, Paris, Larousse, 1989
- « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
- George Călinescu, Istoria literaturii române de la origini până în prezent, p. 799-808, Bucarest, Minerva, 1982.
- Dans son ouvrage Le Racisme : un exposé pour comprendre, un essai pour réfléchir, Flammarion, coll. « Dominos », 1997, (ISBN 2-08-035456-6), Pierre-André Taguieff définit l'idée de "race" sans notion de supériorité ou d'infériorité, comme du racialisme.
- Lucian Boia Les pièges de l'Histoire, p. 61-62, Paris, Les Belles Lettres, 2013, (ISBN 978-2-251-44461-1).
- Lucian Boia Les pièges de l'Histoire, p. 116, Paris, Les Belles Lettres, 2013, (ISBN 978-2-251-44461-1).
- Andreia Roman, Literatura Româna Littérature roumaine Tome III L'Entre-deux-guerres, p. 19-20, Paris, Non Lieu, 2010, (ISBN 978-2-35270-122-4).
- « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
- « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
- « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la recherche :