Hôtel Berton des Balbes de Crillon

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Hôtel Berton des Balbes de Crillon
Hôtel de Crillon
Présentation
Type
Architecte
Domenico Borboni
Construction
1648-1649
Propriétaire
Louis III de Berton, baron de Crillon
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
7 rue du Roi-René
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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L'hôtel Berton des Balbes de Crillon, ou hôtel de Crillon est un bâtiment à Avignon, dans le département de Vaucluse.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'hôtel a été construit à partir de 1648 pour Louis III de Berton (1608-1695), baron de Crillon, seigneur de Saint-Jean-de-Vassols, colonel général de l'artillerie pontificale, à l'emplacement de la livrée cardinalice de Bertrand de Deaux, archevêque d'Embrun, puis cardinal. Le dernier occupant de la livrée a été Martín de Zalba (†1403), évêque de Pampelune et cardinal qui a donné le nom à la livrée. La livrée est ensuite devenue la propriété de la famille aux Berton de Crillon.

Escalier de l'hôtel.

Le , Louis III de Berton a baillé à prix-fait la démolition et la reconstruction de sa maison d'habitation à deux frères maîtres maçons d'Avignon Jean et André Bontoux selon le dessin fait « Dominique Bourbon », un italien du nom de Domenico Borboni. La construction a été terminée en juillet 1649. Dominico Borboni était originaire de Bologne ayant séjourné à Avignon, entre 1645 et 1663. Dans un document il est qualifié de « peintre excellent ». Il a plus fait œuvre de décorateur que d'architecte à Avignon. Deux autres prix-faits ont été signés : le , avec le maître menuisier Jacques Planche, pour les fenêtres de la façade et le avec le menuisier Jean Suchet, pour la démolition et la réfection du couvert et des planchers de la maison. Dans le premier prix-fait, le marché des ornements de la façade, Louis III de Berton a prévu de les faire exécuter et de les payer séparément. Joseph Girard s'est demandé qui les a réalisés et a remarqué que dans deux prix-faits, le sculpteur avignonnais Jean-André Borde a signé comme témoin. Il a supposé que c'était sans doute le sculpteur de la décoration sculptée, de la cheminée et de l'exceptionnel escalier « à l'impériale ». Rien ne permet de préciser s'il en a été le concepteur ou s'il s'est contenté de reproduire les dessins de l'architecte Domenico Borboni, connu aussi comme décorateur. Tous les commentateurs de cet hôtel ont souligné son caractère italien. André Hallays, dans sa description de l'hôtel, indique que « tous les ornements de la dernière Renaissance y sont accumulés », ce qui indique un certain retard architectural par rapport à ce qui se construisait en 1648.

En 1660, pendant le séjour de Louis XIV à Avignon, la Grande Mademoiselle a séjourné à l'hôtel de Crillon et a trouvé la maison « fort belle, bâtie et peinte à l'italienne ».

En 1693, une chapelle a été construite à l'intérieur de l'hôtel par le maçon Pierre Thibaut sur les plans de Pierre Mignard.

La baronnie de Crillon est élevée en duché le par le pape Benoît XIII au profit de François Félix Berton des Balbes de Crillon.

La famille de Crillon étant en faveur à la cour de France, elle célébrait dans leur hôtel toutes les fêtes de la monarchie. Les membres de la famille royale, ou les hauts dignitaires français de passage à Avignon, logeaient à l'hôtel de Crillon, ainsi la princesse de Conti en 1730, le duc de Richelieu et le marquis de Rochechouart, gouverneur de Provence, en 1744, le comte de Provence en 1777, le duc de Cumberland, frère du roi d'Angleterre, en 1784, etc.

L'hôtel de Crillon est saisi à la Révolution, car le duc de Crillon-Mahon, grand d'Espagne, étant hors de France, est considéré comme émigré. Il sert pour les réunions de la Commission d'instruction sur le meurtre de Lescuyer et le massacre de la Glacière. Les représentants en mission Rebecqui et Bertin y ont logé en 1792. Le bureau du cadastre y est installé en l'an III. Puis l'hôtel est restitué aux héritiers du duc de Crillon-Mahon qui le vendent. Il est acheté par le négociant Deleutre en l'an XI, qui en cède des dépendances.

L'hôtel est racheté en 1887 par Théodule de Gramont, allié par mariage à la famille de Crillon.

Protection[modifier | modifier le code]

La façade de l'hôtel est classée au titre des monuments historiques le , les façades sur cour et grand escalier sont inscrites le , la toiture est classée le [1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Hôtel Crillon », notice no PA00081848, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Joseph Girard, Évocation du Vieil Avignon, Les Éditions de Minuit, Paris, 1958, p. 320-323, (ISBN 270731353X) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pierre Lavedan, « Hôtels particuliers à Avignon XVIIe – XVIIIe siècles. Hôtel de Crillon », dans Congrès archéologique de France. Avignon et le Comtat Venaissin. 121e session. 1963, Société française d'archéologie, Paris, 1963, p. 140-143 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Sous la direction de Dominique Vingtain et Roland Aujard-Catot, Avignon. Le guide musées, monuments, promenades, éditions du patrimoine, Paris, 2000, (ISBN 978-2-85822-555-2), p. 90 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]