Henri-Pierre Trideau

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Henri-Pierre Trideau
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Henri-Pierre Trideau est un médecin français, né à Saint-Germain-le-Guillaume le , et mort le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Il avait été reçu officier de santé à Paris le . Grand connaisseur, il lisait les auteurs médicaux anciens et modernes, Hippocrate et Celse comme Cabanis et Trousseau.

Observateur sagace, il remarque combien le traitement alors usité dans la diphtérie, la méthode des cautérisations, était douloureux et inefficace, et il y substitue la médication par les balsamiques[1].

Trideau obtint des résultats, les fit confirmer par ses confrères du département, adressa à l'Académie des Sciences et à l'Académie de médecine des notes qui demeurèrent sans réponse ; le , il demandait au Ministère, sans plus de succès, d'être délégué officiellement pour traiter une épidémie de diphtérie par son procédé.

Une épidémie d'angine diphtérique sévit en 1862-1863. Le fléau éclata à Luitré, puis dans les communes de Juvigné et de Saint-Pierre-des-Landes. L'épidémie tua d'abord deux cents personnes, et jeta tant de terreur que « la population entière de Saint-Pierredes-Landes se rendit processionnellement et pour la première fois de mémoire d'homme en pèlerinage à la chapelle de Charnay près d'Ernée ». Du canton de Chailland, la diphtérie se propagea à celui d'Andouillé, atteignit plus de trois cents malades. Le docteur Trideau s'employa à lutter contre cette épidémie.

Une Justice tardive lui fut enfin rendue lorsque Armand Trousseau, Bergeron, Archambault, Labricet Constantin Paul exposèrent à leur tour à la société médicale des hôpitaux de Paris et à la Société de thérapeutique ou dans la presse médicale les bons effets de la méthode de Trideau ; elle fit le sujet de la thèse de Moreau ( Du traitement médical de la diphtérie, et en particulier de son traitement par le cubebe, thèse de Paris, ), et fut recommandée par Trousseau et Pidoux dans leur Traité de thérapeutique (édition de 1869). Elle est un peu oubliée aujourd'hui, depuis la sérothérapie.

Trideau présenta au Conseil général de la Mayenne (session d'), un mémoire sur la question ; l'impression en fut décidée par vote du Conseil, qui attribua à l'auteur une médaille d'or.

Les premières expériences de Trideau furent confirmées à Laval par le docteur Louis-Jean Garreau, chirurgien en chef de l'hôpital[2].

Trideau est mort le .

Il a laissé :

  • Du copahu et du styrax comme spécifiques du croup et de rangine couenneuse (Mém. à l'Acad. des sciences, ).
  • Médication rationnelle de l'angine couenneuse et du croup d'emblée par le baume de copahu et le poivre cubebe (Mém. à l'Acad. de médecine, ).
  • Nouveau traitement de l'angine couenneuse, du croup et des autres localisations de la diphtérie par le baume de copahu et le poivre cubebe, médication anticatarrhale substitutive générale, Paris, 1866, 32 pp. in 8.
  • Traitement de l'angine couefineuse [diphtérie du pharynx) par les balsamiques, mémoire présenté au Conseil général de la Mayenne, Paris, 1874, 150 pp. in-8".

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La diphtérie, dit-il, est une affection générale, elle ne peut être guérie que par une médication générale. La diphtérie est une affection catarrhale des muqueuses, caractérisée par une sécrétion pseudo membraneuse, et guérissable par les anti-catarrhaux ou balsamiques, qui tarissent cette sécrétion. En partant de ces principes, il administra le copahu, le cubèbe et le styrax ; le copahu amena chez quelques malades une éruption scarlatiniforme, et Trideau supposa que cette drogue agissait par voie substitutive, par « antagonisme entre l'énanthème morbide et l'exanthème médicamenteux ».
  2. Né à Changé, le 16 septembre 1827, Garreau fit ses études médicales à Paris où il fut élève de Briquet, Lenoir, Bichard, Beau, Gibert, etc. Il fut reçu interne des hôpitaux, le premier de sa promotion, le 20 décembre 1852 et passa sa thèse de doctorat le 18 décembre 1856 Des hydatides du poumon. Établi à Laval, il contribua à la fondation de l'éphémère Journal médical de la Mayenne dont le premier numéro parut à Laval le 5 avril 1873. Il y publia : Nouveau moyen à appliquer dans certains cas d'hydrocéphalie (5 avril 1873) ; Àtrésie vaginale, fistule vésico-vaginale (1er juillet 1873). Miné par la phtisie, il passa en Algérie l'hiver de 1875 et y écrivit Journal humoristique d'un médecin phtisique, Paris, 1876, in-12. Chevalier de la Légion d'honneur, il mourut à Changé, le 5 août 1883.

Sources partielles[modifier | modifier le code]

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