Le Dit d'Aka

	Le Dit d'Aka
Auteur	Ursula K. Le Guin
Pays	États-Unis
Genre	Roman; Science-fiction
Version originale
Langue	Anglais américain
Titre	The Telling
Éditeur	Harcourt
Lieu de parution	San Diego
Date de parution	11 septembre 2000
ISBN	0-15-100567-2
Version française
Traducteur	Pierre-Paul Durastanti
Éditeur	Robert Laffont
Collection	Ailleurs et Demain
Lieu de parution	Paris
Date de parution	octobre 2000
Type de média	Livre papier
Nombre de pages	384
ISBN	2-221-09135-3
Chronologie
Série	Cycle de l'Ékumen
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Le Dit d'Aka (titre original : The Telling) est un roman de science-fiction, publié en 2000, écrit par Ursula K. Le Guin. Il a remporté le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 2001.

Il fait partie du Cycle de l'Ékumen.

C'est un récit principalement centré sur l'anthropologie, les traditions de narration (notamment orales, mais aussi écrites), la religion (en particulier le taoïsme, comme dans l'ensemble de l'œuvre de Le Guin) et la politique : il décrit la résistance à un gouvernement totalitaire semblable à la Chine sous contrôle communiste parce qu'il impose une croissance à marche forcée, comme le Grand Bond en avant, et mène une répression culturelle et religieuse, comme lors de la révolution culturelle.

Résumé[modifier | modifier le code]

Ce roman raconte l'histoire de Sutty, une Terrienne envoyée en tant qu'observatrice de l'Ékumen sur la planète Aka, et son implication dans les tensions politiques et religieuses entre le gouvernement corporatiste et techno-scientiste et la résistance populaire qui maintient l'ancienne tradition du récit : « le Dit ».

Analyse critique[modifier | modifier le code]

Thèmes[modifier | modifier le code]

Le Dit d'Aka est un récit centré sur la religion, la politique, et l'art et les traditions de narration^[1].

L'écriture est typique de l'approche anthropologique de l'œuvre de Le Guin : la protagoniste est une observatrice extérieure en immersion au sein de civilisations fortement contrastées^[2].

Analogie historique[modifier | modifier le code]

Ursula Le Guin a construit son récit comme un parallèle avec l'histoire chinoise au cours du Grand Bond en avant et en rapport avec sa révolution culturelle^[3]. La pratique du récit et les croyances observées par la protagoniste sur Aka sont explicitement comparées au bouddhisme et au taoïsme^[4], et la répression de ce système de spiritualité (et non de religion d'après la protagoniste,contrairement à ce qu'affirme le gouvernement local) fait écho aux actions du gouvernement chinois à l'encontre des pratiques religieuses ; par le biais de la protagoniste, Le Guin critique explicitement cette violence gouvernementale en la qualifiant de « terrorisme séculier »^[5].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Le Dit d'Aka a obtenu le prix Locus du meilleur roman de science-fiction 2001.

Éditions[modifier | modifier le code]

The Telling, Harcourt, 11 septembre 2000, 264 p. (ISBN 0-15-100567-2)
Le Dit d'Aka, in volume Le Dit d'Aka suivi de Le Nom du monde est forêt, Robert Laffont, coll. « Ailleurs et Demain », octobre 2000, trad. Pierre-Paul Durastanti, 384 p. (ISBN 2-221-09135-3)
Le Dit d'Aka, in volume Le Dit d'Aka suivi de Le Nom du monde est forêt, Le Livre de poche, coll. « SF » n^o 7275, 15 juin 2005, trad. Pierre-Paul Durastanti, 544 p. (ISBN 2-253-11092-2)

Références[modifier | modifier le code]

↑ David Seed, A Companion to Science Fiction, Blackwell Publishing, 2005, page 417.
↑ Harry Turtledove, The Best Time Travel Stories of the 20th Century, Del Rey Books, 2005, page 388.
↑ « sffworld.com synopsis of The Telling »
↑ « elle définit le Système akien comme une religion de type bouddhique ou taoïste [...] Pas de créateur, juste la création. Pas de père éternel pour récompenser et châtier, justifier l’injustice, ordonner la cruauté, offrir le salut. L’éternité n’est pas un point final, mais bien une continuité. La division primale de l’être en principes matériel et spirituel ? Deux-en-un, l’un sous deux aspects. La Nature et la Surnature à égalité. Pas de paire Ténèbres/ Lumière, Mal/Bien, ou Corps/Âme. Pas de vie après la mort, ni de renaissance, ni d’âme immortelle désincarnée. Pas de paradis, pas d’enfer. Le Système akien est une discipline spirituelle, aux objectifs spirituels, mais les objectifs qu’elle cherche à atteindre dans le domaine du bien-être corporel et éthique sont les mêmes. L’action juste est sa propre fin » (Le Dit d'Aka, chapitre 4).
↑ « elle avait du mal à se faire à l’idée qu’ici, ironie du sort, tout se passait à l’inverse de ce qu’elle avait connu jadis, en une sorte de négatif : c’étaient les croyants les persécutés. Mais chacun avait foi en sa propre croisade : terroristes séculiers, terroristes religieux, où était la différence ? » (Le Dit d'Aka, chapitre 4).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Ressources relatives à la littérature :
- Internet Speculative Fiction Database
- NooSFere

[1] David Seed, A Companion to Science Fiction, Blackwell Publishing, 2005, page 417.

[2] Harry Turtledove, The Best Time Travel Stories of the 20th Century, Del Rey Books, 2005, page 388.

[3] « sffworld.com synopsis of The Telling »

[4] « elle définit le Système akien comme une religion de type bouddhique ou taoïste [...] Pas de créateur, juste la création. Pas de père éternel pour récompenser et châtier, justifier l’injustice, ordonner la cruauté, offrir le salut. L’éternité n’est pas un point final, mais bien une continuité. La division primale de l’être en principes matériel et spirituel ? Deux-en-un, l’un sous deux aspects. La Nature et la Surnature à égalité. Pas de paire Ténèbres/ Lumière, Mal/Bien, ou Corps/Âme. Pas de vie après la mort, ni de renaissance, ni d’âme immortelle désincarnée. Pas de paradis, pas d’enfer. Le Système akien est une discipline spirituelle, aux objectifs spirituels, mais les objectifs qu’elle cherche à atteindre dans le domaine du bien-être corporel et éthique sont les mêmes. L’action juste est sa propre fin » (Le Dit d'Aka, chapitre 4).

[5] « elle avait du mal à se faire à l’idée qu’ici, ironie du sort, tout se passait à l’inverse de ce qu’elle avait connu jadis, en une sorte de négatif : c’étaient les croyants les persécutés. Mais chacun avait foi en sa propre croisade : terroristes séculiers, terroristes religieux, où était la différence ? » (Le Dit d'Aka, chapitre 4).

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[2]

[3]

[4]

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v · m Œuvres d’Ursula K. Le Guin
Cycle de Terremer	Le Sorcier de Terremer (1968) Les Tombeaux d'Atuan (1970) L'Ultime Rivage (1972) Tehanu (1990) Contes de Terremer (2001) Le Vent d'ailleurs (2001)
Cycle de l'Ékumen (romans)	Le Monde de Rocannon (1966) Planète d'exil (1966) La Cité des illusions (1967) La Main gauche de la nuit (1969) Le nom du monde est forêt (1972) Les Dépossédés (1974) Le Dit d'Aka (2000)
Cycle de l'Ékumen (recueils)	Pêcheur de la mer intérieure (1994) Quatre chemins de pardon (1995) L'Anniversaire du monde (2002)
Cycle des chats volants	Les Chats volants (1988) Le Retour des chats volants (1989) Alexandre et les chats volants (1994) Au revoir les chats volants (1999)
Chronique des rivages de l’Ouest	Dons (2004) Voix (2006) Pouvoirs (2007)
Autres romans	L'Autre Côté du rêve (1971) Loin, très loin de tout (1976) L'Œil du héron (1978) Malafrena (1979) Le Commencement de nulle part (1980) La Vallée de l'éternel retour (1985) Lavinia (2008)
Recueils de nouvelles de science-fiction	Aux douze vents du monde (1975) Le Livre d'or de la science-fiction : Ursula Le Guin (1978) Les Quatre Vents du désir (1982) Chroniques orsiniennes (1976) Pêcheur de la mer intérieure (1994)

v · m Prix Locus du meilleur roman de science-fiction
Années 1970	La Grande Porte par Frederik Pohl (1978)
Années 1980	Titan par John Varley (1980) La Reine des neiges par Joan D. Vinge (1981) Le Pays multicolore et Les Conquérants du pliocène par Julian May (1982) Fondation foudroyée par Isaac Asimov (1983) Marée stellaire par David Brin (1984) The Integral Trees par Larry Niven (1985) Le Facteur par David Brin (1986) La Voix des morts par Orson Scott Card (1987) Élévation par David Brin (1988) Cyteen par C. J. Cherryh (1989)
Années 1990	Hypérion par Dan Simmons (1990) La Chute d'Hypérion par Dan Simmons (1991) Barrayar par Lois McMaster Bujold (1992) Le Grand Livre par Connie Willis (1993) Mars la verte par Kim Stanley Robinson (1994) La Danse du miroir par Lois McMaster Bujold (1995) L'Âge de diamant par Neal Stephenson (1996) Mars la bleue par Kim Stanley Robinson (1997) L'Éveil d'Endymion par Dan Simmons (1998) Sans parler du chien par Connie Willis (1999)
Années 2000	Cryptonomicon par Neal Stephenson (2000) Le Dit d'Aka par Ursula K. Le Guin (2001) Passage par Connie Willis (2002) Chroniques des années noires par Kim Stanley Robinson (2003) Ilium par Dan Simmons (2004) The Baroque Cycle: The Confusion; The System of the World par Neal Stephenson (2005) Accelerando par Charles Stross (2006) Rainbows End par Vernor Vinge (2007) Le Club des policiers yiddish par Michael Chabon (2008) Anatèm par Neal Stephenson (2009)
Années 2010	Boneshaker par Cherie Priest (2010) Black-out / All Clear par Connie Willis (2011) Légationville par China Miéville (2012) Redshirts : Au mépris du danger par John Scalzi (2013) La Porte d'Abaddon par James S. A. Corey (2014) L'Épée de l'ancillaire par Ann Leckie (2015) La Miséricorde de l'ancillaire par Ann Leckie (2016) La Mort immortelle par Liu Cixin (2017) L'Effondrement de l'empire par John Scalzi (2018) Vers les étoiles par Mary Robinette Kowal (2019)
Années 2020	The City in the Middle of the Night par Charlie Jane Anders (2020) Effet de réseau par Martha Wells (2021) Une désolation nommée paix par Arkady Martine (2022) La Société protectrice des Kaijus par John Scalzi (2023)