Monte Graciosa

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Monte Graciosa
Vue sur le monte Graciosa.
Vue sur le monte Graciosa.
Géographie
Altitude 645 m[1]
Massif Santiago
Coordonnées 15° 17′ 57″ nord, 23° 44′ 56″ ouest
Administration
Pays Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert
Municipalité Tarrafal
Géologie
Roches Phonolite, andésite, néphéline
Type Volcan de point chaud
Activité Éteint
Dernière éruption Inconnue
Code GVP Aucun
Géolocalisation sur la carte : Cap-Vert
(Voir situation sur carte : Cap-Vert)
Monte Graciosa

Le monte Graciosa est le troisième sommet de l'île de Santiago (Cap-Vert). D'origine volcanique, il est situé dans le nord-ouest de l'île, dans la municipalité de Tarrafal, et culmine à 645 m d'altitude[1]. Cette région très excentrée, éloignée de Praia et de son aéroport international, est aujourd'hui un peu désenclavée grâce à une route qui relie Tarrafal à la capitale, via Assomada, et lui permet de s'ouvrir davantage à un tourisme balnéaire et de randonnée pédestre, centrée sur le monte Graciosa.

Géographie[modifier | modifier le code]

Topographie[modifier | modifier le code]

Le monte Graciosa est moins imposant que les deux autres massifs de l'île, la Serra Malagueta (1 064 m), et, plus au sud, le Pico da Antónia (1 394 m). Il constitue cependant un repère bien connu des navigateurs[2] et sa silhouette caractéristique est visible dans toute la municipalité (concelho) de Tarrafal[3]. Le monte Graciosa domine en particulier la plage de sable blanc qui fait la notoriété de Tarrafal, et met son port à l'abri du vent.

Géologie[modifier | modifier le code]

Principalement constitué de roches phonolitiques[4], il se dresse sur des tables basaltiques nommées « achadas », qui descendent vers l'océan. La base de la montagne présente une roche andésitique avec de la néphéline, de texture fluide, formée par des microlithes feldspathiques (andésine et labradorite).

Activités[modifier | modifier le code]

Protection environnementale[modifier | modifier le code]

Sarcostemma daltonii, une plante endémique du Cap-Vert.

Le monte Graciosa a obtenu le statut d'aire protégée en 2003[5]. Comme la Serra Malagueta et le Pico da Antónia, il est en effet particulièrement vulnérable aux espèces envahissantes qui mettent notamment en danger les plantes endémiques : le parc naturel abrite en effet 2,4 % des espèces endémiques du pays[6]. Il s'agit notamment de Campylanthus glaber ssp. glaber (alecrim brabo), Euphorbia tuckeyana (tortolho), Kickxia webbiana (agrião de rocha), Kickxia dichondrifolia, Nauplius daltonii ssp. daltonii, Paronychia illecebroides (palha de formiga), Sarcostemma daltonii (gestiba) et Syderoxylon marginata (marmolano ou marmulano)[7].

Parmi les plantes sans nom vernaculaire, on trouve également Jatropha curcas, la pourghère[8], connue de longue date, mais dont on envisage aujourd'hui l'utilisation pour la fabrication de biocarburants. Dans la zone aride, proche du littoral, en dessous de 200 m d'altitude, on rencontre Prosopis juliflora (également appelé « acacia américain »[7]), une espèce très résistante et très répandue.

Tourisme[modifier | modifier le code]

Le phare de Ponta Preta en contrebas.

La végétation et les attraits d'un paysage formé principalement de roches phonolithiques de couleur blanchâtre constituent des éléments naturels propices au tourisme qui joue un rôle moteur dans le développement économique et social de la municipalité[6].

Autrefois il fallait contourner les deux grands massifs montagneux du centre pour accéder à cette partie de l'île, mais en 1983 une route intérieure reliant Tarrafal à Praia via Assomada par la Serra Malagueta a été ouverte[9].

La randonnée pédestre s'associe souvent au tourisme balnéaire puisqu'un sentier côtier ou un parcours en boucle permettent à la fois de profiter des petites plages rocheuses, d'observer la flore, les orgues basaltiques, quelques autres curiosités géologiques, et de contourner le monte Graciosa. Deux petits phares constituent des destinations ou des étapes habituelles pour le promeneur[10]. Au pied de la montagne se trouve celui de Ponta Preta, édifié sur la pointe éponyme. Aujourd'hui désaffecté, il est reproduit sur un timbre émis par le Cap-Vert en 2004[11]. Le phare de Fazenda est situé un peu plus au nord et domine une grande plage du même nom[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b GeoFinder
  2. (pt) Christiano José de Senna Barcellos, Roteiro do archipelago de Cabo Verde, Typographia de Jornal, 1892, p. 29
  3. (pt) Câmara municipal do Tarrafal
  4. (pt) Comunicações dos Serviços Geológicos de Portugal, vol. 17 à 19, 1931, p. 181-182
  5. (pt) Décret-loi no 3/2003 (Cláudia Maria de Barros Fernandes, Flora exótica de Cabo Verde: avaliação e impactos nos ecossistemas naturais, utilizando sistemas de informação geográfica, Université de Lisbonne, 2007, p. V, VI, 32 et 58)
  6. a et b (pt) Plano director municipal : Tarrafal de Santiago, 2010, p. 57
  7. a et b (pt) Plano director municipal, op. cit., p. 36-37
  8. (pt) Maria de Jesus Semedo Correia, Avaliação do potencial da espécie Jatropha curcas L., Instituto Superior de Agronomia da Universidade Técnica de Lisboa, 2009, p. 30
  9. (fr) Michel Lesourd, État et société aux îles du Cap-Vert : alternatives pour un petit État insulaire, Karthala, Paris, 1996, p. 163 (ISBN 2-86537-625-7)
  10. a et b (de) Susanne Lipps et Oliver Breda, « Zum einsamen Leuchtfeuer – Von Tarrafal zur Ponta da Fazenda », in Wandern auf den Kapverdischen Inseln, DuMont-aktiv, 2001, p. 51-53 (ISBN 377015368-5)
  11. (fr) CV014.04, Union postale universelle

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Ricardo A. S. Ramalho, Building the Cape Verde Islands, Springer, 2011, 207 p. (ISBN 9783642191022) (texte remanié d'une thèse)
  • (pt) António Jacinto, « Monte Graciosa », in Sobreviver em Tarrafal de Santiago, Instituto Nacional do Livro e do Disco, 1982, p. 20-21