Musée de la Vieille Paroisse

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Musée de la Vieille Paroisse
Le musée de la Vieille Paroisse est situé dans une église désaffectée qui est le plus ancien édifice de Rochefort.
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Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
Avenue Rochambaud
17300 Rochefort
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Le Musée de la Vieille Paroisse est un musée historique et archéologique situé à Rochefort dans un ancien prieuré d'architecture romane (XIIe siècle), première église paroissiale avant l'établissement de l'arsenal royal et jusqu'à l'époque de la reconstruction en 1860 de la nouvelle Église Notre-Dame. C'est le plus ancien bâtiment de la ville.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Musée de la Vieille Paroisse, plus précisément dénommé Musée archéologique de la Vieille Paroisse, est un musée tenu par une très ancienne association de la ville, la Société de Géographie de Rochefort[1], et comme son nom l'indique est spécialisé dans l'exposition de pièces et d'objets archéologiques de la ville et de sa région[2].

La Société organise des expositions permanentes. Le thème était en 2021-2022 "Le bagne et l'arsenal", en 2023-2024 le thème est : "Les jardins de Rochefort du XVIIe siècle à nos jours."

Histoire[modifier | modifier le code]

La création du musée en 1979[modifier | modifier le code]

Alors que la ville de Rochefort cherchait à se dessaisir d'une ancienne église désaffectée qui avait été restaurée en 1977 par la municipalité, la Société de Géographie qui recherchait un local pour ses expositions permanentes y fit aménager en 1979 un musée.

L'ancienne paroisse et son église au XIIe siècle[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'une église romane qui est le plus ancien bâtiment de la ville[3].

Cette église dédiée à Notre-Dame était au XIIe siècle une succursale du chapitre régulier du prieuré Saint-Vivien de Saintes qui y nommait un chanoine comme prieur. Elle était entourée du cimetière. La découverte, dans le sol devant l'actuel porche, d'une série de dix-neuf claveaux sculptés montrant des oiseaux et des personnages agenouilés parmi des rinceaux, ainsi qu'un claveau figurant un Vieillard de l'Apocalypse tenant la vielle et la fiole traditionnelle, donne à pense qu'elle avait un portail voûté avec des archivoltes sculptés d'une grande richesse comme d'autres églises romanes du Saintonge[4].

Au XVIIe siècle l'église avait toujours pour vocable Notre-Dame puisqu'il est rapporté en 1688 que « le grand autel est orné d'un retable tout neuf qui garnit toute la hauteur et longueur du fond de l'église avec un tableau de la Nativité de Notre Dame »[4]. Sa fête est donc le 8 septembre celle de la Nativité de Marie, appelée en Anjou fête de Notre-Dame l’Angevine. La tradition rapporte qu’en 430, au au Marillais, Marie est apparue à celui qui deviendra l’évêque d'Anger, Saint Maurille, disciple de Saint Martin, en lui demandant qu’en ce 8 septembre soit instaurée une fête solennelle pour célébrer sa naissance. « Maurille fit aussitôt construire un premier oratoire en ce lieu, bientôt baptisé Notre-Dame-du-Marillais, pour célébrer cette fête, puis se rendit sur une île située à une quarantaine de kilomètres en amont du fleuve, entre Angers et Chalonnes, où se trouvait un temple païen construit sur un rocher volcanique qu'il sanctifia et dédia à Notre-Dame en y plaçant une statue de la Vierge honorant sa Nativité qui est célébré le 8 septembre depuis l'an 431 sous le vocable de « Notre-Dame angevine »[5]». L'Île Marie et son petit sanctuaire à Notre-Dame de la Nativité ont a été donnés XIe siècle à l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers.

Une chapelle latérale était dédiée à Saint Roch.

Elle a ensuite été en partie reconstruite, notamment le clocher, avec un don du roi de 1 080 livres en 1689[4].

De la nef médiévale, il reste le mur sud percé de deux fenêtres romanes avec des colonnettes engagées coiffées de petits chapitaux; du transept il subsiste la croisée sud et l'absidiole. Une ancienne photo montre un arc triomphal[4]. Un des anciens chapitaux romans, dit de la Vieille Paroisse de Rochefort, qui a été longtemps exposé au Musée des Beaux-Arts de La Rochelle, a été donné en 1971 au Musée d'art et d'histoire de Rochefort. Il s'agit d'un chapiteau engagé de grand format qui représente une parabole de l'Évangile de Saint-Luc, le père tuant le veau gras pour fêter le retour du fils prodigue[6].

Elle était la seule paroisse de Rochefort avant qu'au XVIIe siècle la seigneurie de Rochefort soit rachetée par le roi, que l'ancienne chapelle castrale soit érigée en 1686 en paroisse et que soit construite une église Saint-Louis dont il ne reste comme vestige que le clocher reconstruit en 1728 devenu la tour des Signaux. Cette première église fut alors connue comme la Vieille-Paroisse, nom que le musée a voulu conserver.

Le creusement en 2024 d'une tranchée pour le passage d'une canalisation d'eau dans l'avenue qui longe l'église a mis à jour le site de l'ancien cimetière avec la découverte de vingt-deux sépultures comprenant des sarcophages du XIIe siècle et un vase funéraire en céramique. La DRAC n'ayant pas été informée de ces travaux à proximité du monument par la municipalité de Rochefort, les vestiges ont été détruit sans procéder à des fouilles de sauvetage[7].

L'ancienne église Notre-Dame-de-Rochefort a été désaffectée en 1860 lorsque une nouvelle Église Notre-Dame a été bâtie sur un nouvel emplacement dans le faubourg. Elle a été utilisée pour abriter la Bourse du Tavail de 1900 à 1976.

La Société de Géographie[modifier | modifier le code]

Le musée archéologique abrite le siège social de la « Société de Géographie de Rochefort », société savante créée en 1879, qui réalise des recherches historiques et des fouilles archéologiques dont les résultats sont publiés dans la revue Roccafortis. Elle absorbe en 1884 la « Société d'Agriculture, Sciences et Belles Lettres de Rochefort », nom donné en 1834 à la « Société des Sciences et Arts de Rochefort » puis « Société de Littérature, Sciences et Arts de Rochefort » fondée en 1806. Elle était une des plus anciennes des quatre-vingt-trois sociétés savantes provinciales.

Elle édite depuis 1960 le bulletin Roccafortis, titre repris de la revue primitive de la Société de Géographie de Rochefort avec comme emblême le sceau de Jehan de Rochefort en 1300.

Collections[modifier | modifier le code]

Depuis la restauration de l'édifice en 1979, le Musée de la Vieille-Paroisse abrite de riches collections archéologiques qui s'échelonnent de la préhistoire à la fin de la période Moderne.

Ainsi, la Société de Géographie y expose-t-elle de façon permanente des collections, issues de ses différentes fouilles dans la région de Rochefort, qui sont composées d'outils de pierre taillée et d'éléments de poterie datant du néolithique, de la céramique représentée par des poteries et des tessons et du mobilier de l'époque gallo-romaine, des poteries, des mosaïques et des sculptures du Moyen Âge dont l'un de ses joyaux est constitué par une exceptionnelle sculpture romane du Vieillard de l'Apocalypse. Enfin, des poteries typiquement saintongeaises datant de l'Époque moderne qui va du XVIe siècle jusqu'au XVIIIe siècle y sont également entreposées.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Présentation de la Société de Géographie de Rochefort, gestionnaire du Musée de la Vieille Paroisse
  2. Voir la notice sur le site du musée
  3. Historique du musée
  4. a b c et d Abbé Yves Blomme, Les églises de l'Aunis, Saint-Jean-d'Angélis, Édition Bordessoules, 1993.
  5. Philippe de Cathelineau, Quand Marie visite la France, Saint-Léger édition, 2020, 426 pages.
  6. Jean-René Gaborit, "Le chapiteau de la Vieille Paroisse", Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 2010
  7. Aurore Maublan, "Des sépultures mises à jour avenue Rochambeau", in Sud-ouest, 23 février 2024.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Musée archéologique de la Vieille Paroisse 1997-2017, Rochefort, 52 pages.
  • Alain Dallançon (Dir), Histoire des sociétés savantes de Rochefort 1806-2006, Rochefort, 2007.
  • Jacques Duguet, Histoire de Rochefort, des origines à la fin du règne de Louis XIV, 2003.
  • Abbé Yves Blomme, Les églises de l'Aunis, Saint-Jean-d'Angélis, Édition Bordessoules, 1993.
  • Abbé Yves Blomme, Les églises et sanctuaires de La Rochelle et de l'Aunis, Édition La Geste, 2022.
  • Catherine Dumas, Philippe Legrand, Éric Signorino, Je découvre l'art roman en Aunis et Saintonge, Édition La Geste, 2018.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]