Nouvelle vie (Corée du Nord)
La nouvelle vie (saesarim ; sinsaenghwal[3]) est une doctrine sociopolitique qui s'est développée en Corée du Nord après la fin de la guerre de Corée.
Terminologie[modifier | modifier le code]
Le sinsaenghwal s'inscrit dans une série terminologique, notamment ceux d'une vie heureuse (haengbokhan saenghwal) ou d'une révolution totale dans la vie (saenghwal hyŏngmyŏng). À noter que le terme saenghwal (en chosŏn'gŭl : 생활 et en hanja : 生活) est composé de deux sinogrammes et exprime davantage la vie en train d'être vécue, soit une façon de vivre au quotidien[4].
Contexte[modifier | modifier le code]
Dès la libération de la colonisation japonaise, en 1945, la nouvelle Corée du Nord soutient le besoin d'une révolution démocratique anti-impérialiste et anti-féodale. Le lendemain de la guerre de Corée voit une société profondément marquée par la guerre et les énormes pertes humaines qu'elle a entraînées, provoquant des bouleversements dans les structures familiales et sociales du pays. La classification socialiste traditionnelle se décline ainsi en parallèle à celle fondée sur les dégâts de la guerre[5]. Tout comme dans d'autres parties du globe à ce moment, le noyau familial est utilisé par le Parti comme fondement pour la vision socio-économique du pays[6].
Principes[modifier | modifier le code]
La période après-guerre est sous-tendue par des questions liées au travail, à la vie familiale , la consommation et la place de l'individu dans les centres urbains reconstruits. C'est en quelque sorte l'ensemble des projets étatiques et la participation des hommes et des femmes dans les processus de changements socio-économiques[6]. Comme le souligne l'étude d'Andre Schmid en 2024, le concept de « nouvelle vie » permet après la guerre d'appuyer « la transformation radical dans une grande partie de l'économie et de la vie idéologique de la Corée du Nord » mais également de « dépolitiser les deux catégories principales utilisé originellement par le Parti pour critiquer la société contemporaine : le genre et la classe »[7].
Références[modifier | modifier le code]
- Schmid 2024, Introduction, p. 1.
- Schmid 2024, Introduction, p. 2.
- Schmid 2020, p. 281.
- Kim 2013, chap 1, p. 23.
- Kim 2000, chap 3, p. 232.
- Schmid 2024, Introduction, p. 3.
- Schmid 2024, Introduction, p. 4.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- [Kim 2000] (ko) Kim Byeong-ro, « 한국전쟁의인적손실과북한계급정책의변화 » [« Pertes humaines de la guerre de Corée et changements dans la politique de classe nord-coréenne »], Recherche sur les politiques d'unification, Séoul, Institut coréen pour l'unification nationale, vol. 9, no 1, , p. 219-242 (ISSN 1229-6112, lire en ligne [PDF], consulté le )
- [Kim 2013] (en) Suzy Kim, Everyday Life in the North Korean Revolution, 1945–1950 [« La Vie quotidienne pendant la révolution nord-coréenne (1945-1950) »], Ithaca, Cornell University Press, , 304 p. (ISBN 978-0-8014-5213-0, DOI 10.7591/j.ctt32b5jt, lire en ligne)
- [Schmid 2020] (en) Andre Schmid, « The Gendered Anxieties of Apartment Living in North Korea, 1953-65 », dans Thomas Lahusen, Schamma Schahadat, Postsocialist Landscapes : Real and Imaginary Spaces from Stalinstadt to Pyongyang [« Paysages postsocialistes »] (no 230), , 328 p. (ISBN 9783837651249, DOI 10.14361/9783839451243-014 , présentation en ligne, lire en ligne), p. 281-303
- [Schmid 2024] (en) Andre Schmid, North Korea’s Mundane Revolution : Socialist Living and the Rise of Kim Il Sung, 1953–1965, Oakland, University of California Press, coll. « Asia Pacific Modern », , 352 p. (ISBN 9780520392847, lire en ligne )
Annexes[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]