Otchakov (croiseur, 1902)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Otchakov (Очаков)
illustration de Otchakov (croiseur, 1902)

Autres noms Kagoul, Général Kornilov
Type Croiseur protégé
Classe Classe Bogatyr
Histoire
A servi dans  Marine impériale russe flotte de la mer Noire,  Marine soviétique
Chantier naval Sébastopol
Quille posée 13 août 1901
Lancement 1er octobre 1902
Armé 1907
Statut rayé des effectifs en 1933
Équipage
Équipage 565 officiers et homme d’équipage
Caractéristiques techniques
Longueur 127 mètres
Maître-bau 16,06 m
Tirant d'eau 6,29 m
Déplacement 7 070 tonnes
Port en lourd 7 790
Propulsion 2 moteurs à vapeur à triple expansion verticale (TEV), 16 chaudières
Puissance 19 500 ch
Vitesse 23,03 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage Ponts : 35 à 79 mm
Tourelles : 127 mm
kiosque : 140 mm
casemates : 35 à 79 mm
Armement 12 × 152 mm
12 × 75 mm
8 × 47 mm
2 × 37 mm
2 tubes lance-torpilles (450 mm)

L’Otchakov, (en russe : Очаков), est un croiseur protégé de classe Bogatyr[1] de la Marine impériale de Russie dont l’équipage prit part au soulèvement de Sébastopol en novembre 1905 au cours de la première Révolution russe de 1905.

L’Otchakov, baptisé en souvenir de la bataille d'Otchakov contre les Turcs, a été construit au chantier de Sébastopol. L’architecte naval de l’Otchakov était Nikolaï Iankovsky[2].


Historique[modifier | modifier le code]

La construction de l’Otchakov débuta le , il fut lancé le . Avec son sister-ship le Pamiat Merkouria il fut affecté à la flotte de la mer Noire.

Mutinerie à bord de l’Otchakov[modifier | modifier le code]

Lieutenant Piotr Petrovitch Schmidt

Le , le lieutenant Piotr Petrovitch Schmidt se mit à la tête de manifestations à Sébastopol pour exiger la libération des prisonniers de la prison centrale. Il prononça un discours deux jours après, le , au cours de l’inhumation des huit personnes tuées pendant les émeutes. Ce discours est connu sous le nom de Serment de Schmidt :

« Je jure que nous cèderons jamais à personne un seul pouce de nos Droits de l’Homme. »

Le même jour, le lieutenant fut arrêté, démis de ses fonctions et mis à la retraite avec le grade de capitaine de 2e classe (grade correspondant à celui de lieutenant-colonel dans l’infanterie ou l’armée de l’air). Le , Schmidt fut l’instigateur d’une révolte à bord de l’Otchakov et d’autres bâtiments de guerre de la flotte de la mer Noire, comme le Potemkine. Le lieutenant se déclara lui-même commandant de la flotte de la mer Noire, ce qui donna le signal du soulèvement. Ce même jour, il envoya un télégramme à Nicolas II :

« La flotte de la mer Noire, fidèle à sa nation, exige de vous, prince, la convocation immédiate de l’Assemblée constituante, la révocation de vos ministres. P. Schmidt, commandant de la flotte. »

Le lendemain, la rébellion fut matée. Le lieutenant Schmidt fut traduit devant un tribunal pénal international, condamné à mort et fut exécuté, le , sur l’île de Berezan (île de la mer Noire). Nikita Grigorievitch Antonenko (1881-1906), membre du Comité révolutionnaire de l’Otchakov, et A. Gladkov furent également exécutés.

Le Kagoul[modifier | modifier le code]

Le , il reçut le nom de Kagoul (Кагул, commémorant une victoire russe sur les armées ottomanes à Cahul). Le navire ayant porté jusqu’à lors ce nom fut renommé Pamiat Merkouria. Le nouveau Kagoul fut modernisé à Sébastopol et reçut de nouveaux canons de 16 - 130 mm.

Révolution et guerre civile[modifier | modifier le code]

Le , le Kagoul retrouva son ancien nom d’Otchakov. Le , l’Otchakov fut capturé par les Allemands occupant Sébastopol et intégré dans la Marine impériale allemande.

Les Britanniques se saisirent du croiseur le , et il fut inscrit dans les forces navales des armées blanches : la flotte de l'Armée blanche. On lui attribua le nom de Général Kornilov, en mémoire du général Lavr Kornilov, en septembre 1919.

Le , le Général Kornilov quitta Sébastopol avec la Marine de l’Armée Blanche (1920-1924), mais fut interné par les autorités françaises à Bizerte, le . En 1924, après la reconnaissance de l’URSS par la France, le navire fut officiellement restitué à l’union soviétique mais resta à rouiller à Bizerte.

Le Général Kornilov fut démantelé en 1933.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Timbre d’URSS représentant l’Otchakov (1972)
  1. Bogatyr class
  2. Jankowski en polonais

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ru) V.Y. Krestianinov, Les Croiseurs de la Flotte impériale russe 1856-1917, Saint-Pétersbourg, 2003
  • (ru) R.M. Melnykov, Le Croiseur «Otchakov», Leningrad, éditions Construction navale, 1986.

Sources[modifier | modifier le code]