Servon (Manche)

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Servon
Servon (Manche)
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Intercommunalité Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie
Maire
Mandat
Daniel Furcy
2020-2026
Code postal 50170
Code commune 50574
Démographie
Gentilé Servonnais
Population
municipale
263 hab. (2021 en diminution de 4,01 % par rapport à 2015)
Densité 28 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 36′ 02″ nord, 1° 25′ 08″ ouest
Altitude Min. 6 m
Max. 48 m
Superficie 9,23 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Pontorson
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Servon

Servon est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 263 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est à l'ouest de l'Avranchin. Son bourg est à 9 km au nord-est de Pontorson, à 9,5 km au sud-est du Mont-Saint-Michel, à 13 km au nord-ouest de Saint-James et à 14 km au sud-ouest d'Avranches[1].

Le point culminant (48 m) se situe au sud, entre les lieux-dits la Braise et le Commun. Le point le plus bas (6 m) correspond à la sortie du territoire de l'Anguille, court fleuve côtier, au nord-ouest.

L'Anguille (nom qui ne figure pas sur les cartes IGN qui préfère ruisseau du Hamel) se mêlait à la Guintre pour se jeter au pied du mont Saint-Michel comme le montrent les cartes de Cassini[2] (et non pas le Couesnon). Elles ont ensuite été canalisées vers la Roche Torrin lors de la mise en polder et l'établissement des digues et des portes à flot établies pour empêcher la remontée de la marée à l'intérieur des terres. Riche en anguilles et en saumons qui venaient frayer jusque dans les années soixante-dix selon Marcel Veron, elle a perdu sa richesse à la suite de différentes sécheresses, aux effluents déversés et à l'action des portes à flot.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 801 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pontorson à 8 km à vol d'oiseau[7], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 821,3 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Servon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[11],[12],[13]. La commune est en outre hors attraction des villes[14],[15].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,4 %), prairies (36,2 %), zones agricoles hétérogènes (9,3 %), zones urbanisées (3,1 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes de Servum en 1104, Servun fin du XIIe siècle, de Servone en 1412[17].

Le toponyme peut être dérivé d'un anthroponyme roman ou du latin servus, « esclave »[18] et du gaulois -ó-magos « marché d'esclaves »[17].

Autre hypothèse : du latin superior, comparatif de superus, soit « plus au-dessus, plus haut, plus élevé », d’où le gallo-roman °SUPERIORE > a.f. °sevror, °sevreux, et par métathèse °servor, °serveux, non attestés dans les textes, mais présents dans Champcervon (Campcervor 1179) et Campcerveux au Lorey, tous deux dans la Manche[19]. Cette hypothèse pose problème avec les formes anciennes, mais correspond à la situation de Servon sur une éminence, comme Servon (Seine-et-Marne).

Le gentilé est Servonnais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un seigneur de Servon figure parmi les croisés qui accompagnèrent, en 1096, le duc de Normandie, Robert Courteheuse, à la première croisade.

En 1769, Jacques Le Chevallier dit Le Chevallier Lambert épouse Françoise Marie Fontaine, fille du sieur des Marets de Courtils.[pertinence contestée] Le , ils donnent naissance à Jean Pierre qui deviendra futur sieur de Beaubisson, botaniste, créateur du jardin des plantes d'Avranches et auteur de la branche des Le Chevallier de Grand Champ.

En 1793, la famille Sauvé qui habite un lieu isolé, déclare deux jumeaux mort-nés d'une fausse couche provoquée par une attaque des rebelles et brigands dits de la Vendée.[pertinence contestée]

Lors de la percée des troupes du général Patton, les éclaireurs ont peint sur la porte d'une grange limits to all troop, visible encore actuellement. Le village est libéré le . La nationale est bordée des bornes roses de la « Voie de la Liberté ».

Rapidement à l'ère moderne, une voie de chemin de fer entre Caen et Rennes permet l'établissement d'une gare voyageur qui ferme dans les années 1980, et d'une gare de marchandises dont ne subsiste que les locaux et silos d'une coopérative agricole. La voie est double.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[20]
Période Identité Étiquette Qualité
1942 1964 Jean-Marie Prime    
1964 1989 Claude Rousselle    
1989[21] mars 2014 Jean Gédouin SE Agriculteur
mars 2014[22] En cours Daniel Furcy SE Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[22].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].

En 2021, la commune comptait 263 habitants[Note 3], en diminution de 4,01 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Servon a compté jusqu'à 796 habitants en 1831.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
652769696760796728681726720
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
729734667622616622575561524
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
495502505453450451446391398
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
382371299242202251275273255
2015 2020 2021 - - - - - -
274268263------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Quelques objets pourraient provenir de la chapelle Saint-Grégoire (ruines) qui se tenait à la Plane de Saint-Grégoire.
Dans le chœur de l'église est inhumé Gilles Briand, curé de la paroisse de Servon de 1740 à 1755 (né vers 1682, décédé à Servon le à l'âge de 72 ans). Auparavant, il avait été chapelain de la cathédrale d'Avranches et ensuite vicaire de la cathédrale[29].
Pendant la période révolutionnaire, l'église a été fermée par le maire le et rouverte début 1802 (apparaissent les registres paroissiaux clandestins). Durant cette période, en 1791, les registres paroissiaux sont ouverts par le procureur de la République. Le curé continue son office et signe les registres paroissiaux avec l'officier municipal. En 1793, le curé et l'officier public signent tous les deux les actes des registres municipaux[30].
  • Croix de chemin des XIXe – XXe siècles et le calvaire dans le cimetière, du XIVe – XVIIIe siècle inscrit aux monuments historiques[27], et dont le socle est sculpté de personnages.
  • Château du Bois-Chicot, du XIXe siècle, construit par M. Blondel avec porche, porte d'entrée et escalier en fer forgé. Le lieu fait face aux bois Jardin.
  • Manoir de Servon ou le Grand Manoir ou Manoir du Logis en granit des XVIe – XXe siècles, et où siégeait le seigneur de Servon, avec tour d'escalier hexagonale, porte monumentale en plein cintre, porche de trois travées, et tour d'un pigeonnier circulaire. Le manoir, contiguë à l'église, date de la même époque que celle-ci. Des légendes laissent supposer des souterrains en rapport avec le mont Saint-Michel.
  • Vestiges des logis de la Perruche du XVIe siècle et de la Bretesche du XVIe siècle.
  • Moulin de Servon : proche de la gare, le long de la rivière. L'ancien moulin était dans le bâtiment démoli en 2018, à droite du corps d'habitation. Le passage de l'axe de la roue dans le mur ruiné est encore visible au-dessus de la fosse qui subsiste. Le bief descendait ici de la butte située juste derrière et qui constituait la digue. Le nom de ce champ qui jouxte le Hamel est d'ailleurs la Queue de l'Étang. L'étang qui s'y trouvait était régulé par une trappe sur la rivière à l'endroit dit de la Chute. C'était un important massif maçonné dont on voit encore les fondations juste en amont du gué. Il a été détruit avec difficulté lors du remembrement, causant la casse de matériel. Le cours principal de la rivière passait alors par la roue comme le montrent les cartes d'état major 1820-1866[2], mais sans trace de l'étang qui devait déjà être asséché. Le bief de fuite existe alors mais ne figure pas, il reprendra le rôle principal. Le moulin est donc plus ancien. Le fournil est situé juste au-dessus du moulin. Reste la gueule du four, le four lui même ayant été abattu par le nouveau propriétaire dans les années 1960. L'ensemble fait face à un champ se nommant la Lande au Trésor de l'autre coté de la route.
  • Stèle mémoriale de la libération de Servon par la 79e division d'infanterie et la 6e division blindée US, le .

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. a et b « Géoportail », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  6. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  7. « Orthodromie entre Servon et Pontorson », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Pontorson » (commune de Pontorson) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Station Météo-France « Pontorson » (commune de Pontorson) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  11. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  13. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  17. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations pré-celtique, celtiques, romanes, Genève, , 708 p. (ISBN 2-600-02883-8, lire en ligne), p. 194.
  18. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 247.
  19. Dominique Fournier, « Notes de toponymie normande : champs / contre-champs », Histoire et Traditions Populaires, no 85,‎ .
  20. a b et c Gautier 2014, p. 626.
  21. « Jean Gédouin candidat à un quatrième mandat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  22. a et b « Servon (50170) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. a et b « Église et le calvaire », notice no PA00110612, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  28. « Maître-autel, gradins, tabernacle avec exposition et statuettes, statues : Saint Martin et Saint Brice, retable », notice no PM50001124, « verrière », notice no PM50001125 et « lambris de revêtement : Paradis », notice no PM50001126, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  29. Archives départementales de la Manche.
  30. Archives départementales de la Manche

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 239.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 626.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]