Spýros Papaloukás

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Spýros Papaloukás
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Σπύρος ΠαπαλουκάςVoir et modifier les données sur Wikidata
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Spýros Papaloukás (grec moderne : Σπύρος Παπαλουκάς ; Desfína, Phocide, 1892 - Athènes, )[1],[2] est un peintre grec de renom, précurseur de la génération des années 1930.

Biographie[modifier | modifier le code]

Spýros Papaloukás naît dans le village de Desfína, en Phocide, en 1892. À l'âge de 6 ans, lui et ses 4 frères deviennent orphelins de père. Enfant, il entre en contact avec l'art de l'iconographie par l'intermédiaire d'un autre iconographe, originaire du même village, Nikólaos Papakonstantínou. Par la suite, ce dernier devient son gendre en épousant la sœur de Papaloukás, María[3],[4]

En 1906, il se rend au Pirée afin d'exercer son art au sein d'un atelier d'iconographie et de peinture. En 1909, il est admis au sein de l'École des beaux-arts d'Athènes, où il étudie jusqu'en 1916 auprès des professeurs Geórgios Roïlós, Geórgios Iakovídis, Stéfanos Lántsas, Dimítrios Geraniótis et Pávlos Mathiópoulos[5] Au cours de ses études, il peint des icônes pour le templon de l'église Saint-Dimitri de Desfína. De 1917 à 1921, il poursuit ses études à Paris au sein de l'Académie Julian, ainsi que dans d'autres écoles d'art.[6]

En 1921, il rentre en Grèce et suit l'armée grecque en Asie Mineure en qualité d'illustrateur officiel de la campagne aux côtés de Periklís Vyzántios et de Pávlos Rodokanákis.[7] Ses œuvres datant de cette période sont exposées au Zappéion, cependant presque l'intégralité est perdue lors de la dévastation de Smyrne en 1922.[8],[9] Leur nombre est estimé à environ 500[10], dont seuls quelques croquis subsistent.[11] De retour d'Asie Mineure, il s'installe sur l'île d'Égine, où il réalise une série d'œuvres de style post-impressionniste.[11]

En 1923, il se rend au Mont Athos où, en compagnie de son ami Stratís Doúkas[12], il y séjourne pendant une année entière ( - ), peignant le paysage, étudiant la peinture byzantine et réalisant des copies de nombreuses œuvres d'art ecclésiastique.[8] Une partie de ces œuvres est exposée en 1924 à Thessalonique, dans une salle décorée du café de la Tour blanche, faisant sensation.[13] En 1925, il habite pendant une période de six mois sur l'île de Lesbos et réalise une série de peintures de paysages de villages, ainsi que quelques portraits. Ses œuvres de Lesbos se distinguent par leurs couleurs terreuses et leurs tons intenses.[14] Au cours de l'été 1926, il séjourne sur l'île de Salamine, où il peint à nouveau des paysages, tout en évitant la simplicité de la représentation.[15]

En 1927, il remporte le concours panhellénique pour l'illustration de l'église cathédrale de l'Annonciation d'Ámfissa, à l'unanimité du jury composé d'Anastássios Orlándos, Dimítris Pikiónis, Aristotélis Záchos, ainsi que Konstantínos Parthénis.[16] En 1932, le peintre achève le décor de l'église, livrant à la ville d'Ámfissa une œuvre artistique d'une valeur unique[17]. À partir de 1927, il conçoit également des décors et des costumes pour le compte du Théâtre national et réalise des peintures murales sur les façades de maisons privées et d'édifices publics[16], comme entre autres, l'immeuble bleu d'Exárcheia, dont il est responsable de la mise en couleur.[18]

Au cours des années 1930 et 1940, il expose ses œuvres en compagnie d'autres peintres membres du groupe « Téchni » et contribue à la publication de la revue d'art To Tríto Máti.[19]

En 1940, il est nommé conseiller du dème des Athéniens pour les questions d'urbanisme et de zonage, ainsi que directeur de la galerie municipale de la ville. De 1943 à 1951, il donne des cours de dessin au sein de l'école d'architecture de l'Université polytechnique nationale d'Athènes et, en 1956, il est élu professeur au deuxième atelier de peinture de l'École des beaux-arts d'Athènes.[20],[21]

Il meurt en 1957, dans la ville d'Athènes, à l'âge de 65 ans, étant reconnu comme l'un des principaux peintres grecs modernes. À la suite de sa mort, la Pinacothèque nationale d'Athènes lui rend hommage en organisant une exposition de ses œuvres en 1976. De même, le Centre culturel du dème des Athéniens lui rend hommage en 1982. En , sa fille et unique héritière, Assimína (Mína) Papalouká, fait don de la quasi-totalité de ses œuvres à la Fondation Theocharákis, dont le fondateur est l'élève de Papaloukás.

Son œuvre[modifier | modifier le code]

Spýros Papaloukás se consacre principalement à la peinture de paysages, bien que tout au long de sa carrière artistique il réalise également des portraits, des nus, des intérieurs et des natures mortes, ainsi que des iconographies.[22] Il est très familier des tendances artistiques et des artistes de son époque (Cézanne, etc.), mais aussi de l'art antique et byzantin, éléments qui l'influencent.[23]

Sa visite et son séjour au Mont Athos ont une grande influence sur son œuvre, si bien que le peintre continue à travailler sur des paysages athonites pendant de nombreuses années. Outre les iconographies et les peintures de paysages, Papaloukás réalise également des portraits, dont le plus caractéristique est celui de L'enfant aux bretelles (grec moderne : Το παιδί με τις τιράντες) (1925).

L'influence de Papaloukás sur ses contemporains, ainsi que sur les peintres grecs ultérieurs, est d'une importance considérable, car son œuvre démontre que l'art moderne et l'hellénisme ne constituent pas des concepts incompatibles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Ánna Georgiádou, « Spyros Papaloukas 1892-1957 », sur artsandculture.google.com, Google Arts & Culture (consulté le )
  2. (el) « Σπύρος Παπαλουκάς » [« Spýros Papaloukás »], Néa Estía, vol. 61, no 719,‎ , p. 870-871 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  3. (el) Maíri Michaïlídou, « O ποιητής του χρώματος » [« Le poète de la couleur »], I Kathimeriní, Athènes,‎ , p. 12-15 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 50.
  5. (el) « Παπαλουκάς Σπύρος » [« Papaloukás Spýros »], sur nationalgallery.gr, Pinacothèque nationale d'Athènes (consulté le ).
  6. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 16.
  7. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 18.
  8. a et b Lampráki-Pláka et Karakoússi-Orfanopoúlou 2020, p. 13.
  9. (el) Argyró Bozóni, « Τα σπάνια έργα του Σπύρου Παπαλουκά από τη Μικρά Ασία σε μια έκθεση στο Τελλόγλειο » [« Les œuvres rares de Spýros Papaloukás d'Asie mineure exposées au Tellóglion »], sur lifo.gr, LiFO,‎ (consulté le ).
  10. Mavrotás 2007, p. 14.
  11. a et b Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 20.
  12. Mavrotás 2007, p. 24.
  13. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 24.
  14. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 26.
  15. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 28.
  16. a et b Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 28-30.
  17. (el) María Gargaróni (dir.), Σπύρος Παπαλουκάς: Μητροπολιτικός Ναός Άμφισσας [« Spýros Papaloukás : Cathédrale d'Ámfissa »], Athènes, Fondation culturelle de la Banque nationale de Grèce,‎ (ISBN 9789602506677)
  18. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 34.
  19. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 36-38.
  20. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 40-41.
  21. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 46-48.
  22. Mavrotás 2007, p. 22.
  23. Kampánis, Michaïlídou et Chandrá 2019, p. 10.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (el) Jelena Ignjatovic, Η ζωγραφική του Σπύρου Παπαλουκά στο Μητροπολιτικό Ναό της Άμφισας (1927-1932): ιστορία - εικονογραφία - διακόσμηση - τεχνική [« La peinture de Spýros Papaloukás dans l'église cathédrale d'Ámfissa (1927-1932) : histoire - iconographie - décoration - technique »], Athènes, Université nationale et capodistrienne d'Athènes,‎ (DOI 10.12681/eadd/33729)
  • (el) Márkos Kampánis (dir.), Maíri Michaïlídou (dir.) et Kátia M. Chandrá (dir.), Σπύρος Παπαλουκάς. Σχέδια και μελέτες από ιδιωτικές συλλογές [« Spýros Papaloukás. Dessins et études issus de collections privées »], Athènes, Fondation culturelle de la Banque nationale de Grèce,‎ (ISBN 978-960-250-753-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (el) Marína Lampráki-Pláka (dir.) et Lampriní Karakoússi-Orfanopoúlou (dir.), Η ανθρώπινη μορφή στην ελληνική ζωγραφική, 20ός αιώνας [« La figure humaine dans la peinture grecque, XXe siècle »], Athènes, Fondation Theocharákis,‎ (ISBN 978-618-5201-10-4) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (el) Tákis Mavrotás (dir.), Σπύρος Παπαλουκάς [« Spýros Papaloukás »], Athènes, Fondation Theocharákis,‎ (ISBN 9607597451) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]