Utilisateur:Thom.lanaud/Oudart I de Renti

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Oudart Ier de Renty
Autres noms Oudart de Renti, Odard de Renti
Allégeance Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre (1336-1347)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France (1347-1370)
Grade militaire Maréchal d'Artois
Années de service ? - 1370
Commandement 1346 : Siège de Béthune
1359 : Défense de Saint-Florentin
Conflits Guerre de Cent Ans
Faits d'armes 1349-1350 : Bataille de Calais
1351 : Bataille d'Ardres
1356 : Bataille de Poitiers
1358-1359 : Siège de Saint-Valery
1364 : Bataille de Cocherel
1364 : Siège d'Évreux
1370 : Siège de Paris
Autres fonctions Châtelain de Tournehem et d'Audruicq
Gouverneur de Lille, Douai et Tournai
Biographie
Dynastie Famille de Renty
Naissance
Drapeau de l'Artois Comté d'Artois
Décès
Père Baudouin Ier de Renty
Mère Gertrude de Flavy
Conjoint Jeanne Catherine d'Azincourt
Enfants Oudart II de Renty
Jean de Renty

Image illustrative de l’article Thom.lanaud/Oudart I de Renti

Oudart Ier de Renty ou Oudart Ier de Renti (né vers 1308 et mort vers 1370), seigneur d'Embry puis de Curlu, Affringues et Vaudringhem, est un noble français s'étant illustré au début de la guerre de Cent Ans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Chevalier issu de la famille seigneuriale de Renty, il est le troisième fils de Baudouin Ier, seigneur de Renty, Seninghem, Verval et Curlu, et de Gertrude de Flavy, dame d'Aix-en-Boulonnais.

Suite au procès entre Mahaut et Robert III d'Artois, Oudart, ayant servi ce dernier, est banni de France[1] et s'implique alors activement avec les Anglais et les Flamands[2]. Ainsi, pendant le siège de Calais, alors aux commandes d'un corps de partisans, De Renty met à sac et incendie Arques[3],[4].

Après avoir été vaincu à la tête d'une armée flamande en 1346 lors du siège de Béthune, il ordonne à ses troupes de saccager les villages voisins et en particulier Busnes.

Il est gracié en 1347 par le roi Philippe VI de France, se ralliant ainsi aux Français[5].

Oudart se joint à d'autres nobles français pour tenter en 1349 de reprendre Calais. Il est envoyé par Geoffroi de Charny à la tête de 11 chevaliers et 100 hommes d'armes afin de livrer 20 000 écus à Amery de Pavie, gouverneur de Calais, pour leur ouvrir une porte et prendre contrôle du château. En recevant le sac d'or, Amery abaisse le pont-levis afin qu'Oudart et ses troupes puissent entrer et conduit la compagnie française dans la tour du château[6]. Ayant pénétré dans la guérite, le pont-levis se soulève brusquement, une herse tombe devant les Français : Amery avait trahi les Français au roi Edouard III d'Angleterre qui les attendait avec 200 lanciers. Encerclés de toute part, Oudart et ses soldats se rendent rapidement et sont fait prisonniers[7]. La bataille qui suivit devant les portes de Calais entraîne la mort de nombreux Français et un certain nombre est également capturé, dont le commandant français Geoffroi de Charny. Oudart sera, avec De Charny, le premier à revenir en France, le , après le paiement d'une forte rançon.

En fin d'année 1350, il s'engage à garder le château de Tournehem pour le roi de France, Jean II le Bon, et ce jusqu'en 1360[8]. Il est également fait châtelain d'Audruicq vers 1355[9]. Quelques mois plus tard, Oudart entre en guerre privée contre la cité d'Ypres et ses habitants ; conflit qui se terminera en 1352, suite à une supplique du comte Louis II de Flandre au roi de France[10].

En 1353, suite au décès sans descendance de son neveu Arnoul, il hérite des seigneurie de Curlu, Affringues et Vaudringhem.

En 1356, il assiste à la débâcle de la bataille de Poitiers, de laquelle il fuit et échappe à l'emprisonnement, comme « narré » par le chroniqueur Jean Froissart :

« Entre ces batailles et ces rencontres et les chasses et les poursuites qui furent ce jour sur les champs, enchéy à messire Oudart de Renty ainsi que je vous dirai. Messire Oudart étoit parti de la bataille, car il véoit bien qu'elle étoit perdue sans recouvrer : si ne se voult mie mettre au danger des Anglois, là où il le put amender, et s'étoit jà bien éloigné d'une lieue. Si l'avoit un chevalier d'Angleterre poursuivi une espace, la lance au poing, et écrioit à la fois à messire Oudart : « Chevalier, retournez, car c'est grand'honte de ainsi fuir. » Messire Oudart qui se sentoit chassé, se vergogna et se arrêta tout coy et mit l'épée en fautre[N 1] et dit à soi-même qu'il attendroit le chevalier d'Angleterre. Le chevalier Anglois cuida venir dessus messire Oudart et asseoir son glaive sur sa targe ; mais il faillit, car messire Oudart se détourna contre le coup et ne faillit pas à asséner le chevalier anglois, mais le férit tellement de son épée en passant sur son bassinet qu'il l'étonna tout et l'abbatit jus à terre de son cheval, et se tint là tout coy une espace sans relever. Adonc mit pied à terre messire Oudard et vint sur le chevalier qui là gissoit, et lui appuya son épée sur la poitrine, et lui dit vraiment qu'il l'occiroit s'il ne se rendoit à lui et lui fiançoit prison, rescous ou non rescous. Le chevalier anglois ne se vit pas adoncques au dessus de la besogne et se rendit audit messire Oudart pour son prisonnier et s'en alla avecques lui ; et depuis le rançonna bien et grandement. »[11]

— Jean Froissart, Chroniques, Livre I

Lors de la chevauchée d'Édouard III de 1359-1360, Oudart, à la tête d'une poignée d'aventuriers soutenue par les bourgeois de la ville, défend avec succès la ville de Saint-Florentin.

En 1361, le duc de Bourgogne, Philippe Ier, charge son sénéchal du Boulonnais, Guillaume de Récourt, et De Renty d'inspecter et de mettre en état de défense les châteaux, forteresses et bonne villes de l'Artois et du Boulonnais.

Le , par lettres du comte de Flandre, Louis de Male, au nom de sa mère Marguerite de France, comtesse d'Artois, Oudart est fait maréchal d'Artois[12],[13].

En 1364, Oudart assiste au sacre de Charles V le Sage et est nommé gouverneur de Lille, Douai et Tournai. Il s'engage également à soutenir le connétable de France, Bertrand du Guesclin, qui appelle à l'expulsion des Anglais de France en 1370[14], et participe au mois de septembre de la même année au siège de Paris, qui est son dernier fait d'armes connu.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse, en 1346, Jeanne (alias Catherine) d'Azincourt, fille de François, seigneur d'Azincourt et de Clotilde de Cavron, dame de La Loge. Ils ont pour descendance connue :

  • Oudart II de Renty (mort le à la bataille d'Azincourt), marié à Jeanne de Bournonville, et descendance ;
  • Jean ou Foulques (?) de Renty (mort le à la bataille d'Azincourt), et descendance.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Oudart de Renty portait les armes pleines de Renty qui se blasonnent : D'argent à trois doloires de gueules, celles en chef adossées.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Froissart (trad. D. Poulet), Chroniques de Flandre, de Hainaut et d'Artois au temps de la Guerre de Cent Ans, La Ferté-Milon, Corps 9 éditions, coll. « Trésors littéraires médiévaux du nord de la France », (réimpr. 2003), 240 p., in-4° broché (ISBN 2-904846-36-0).
  • Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer, Bulletin de la Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer, t. 12, Boulogne-sur-Mer, Imprimerie du Littoral, 1929-1933 (lire en ligne sur Gallica).
  • Henri Piers, Histoire de la ville de Thérouanne, ancienne capitale de la Morinie, et archives historiques sur Fauquembergues et Renti, Lemaire, .
  • (en) Yuval Noah Harari, Special Operations in the Age of Chivalry, 1100–1550, Woodbridge, Boydell & Brewer, , 224 p. (ISBN 978-1-84383-292-8 et 1-84383-292-5), « For a Sack-full of Gold Écus: Calais 1350 ».
  • (en) Jonathan Sumption, The Hundred Years War, vol. 1 : Trial by battle, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, (ISBN 9780812216554).
  • (en) Jonathan Sumption, The Hundred Years War, vol. 2 : Trial by fire, Londres, Faber & Faber, (ISBN 9780571266593).

Articles connexe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Et mit l'épée hors du fourreau, du verbe fautrer, tirer, mettre dehors.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bruno Danvin, Vicissitudes, heur et malheur du Vieil-Hesdin, Saint-Pol, Bécart-Renard, (lire en ligne sur Gallica), p. 369.
  2. Sumption 1999, p. 565.
  3. Henri Piers, Petites histoires des communes de l'arrondissement de St-Omer : cantons nord et sud de St-Omer, Lille, Libert-Petitot, (lire en ligne sur Gallica), p. 36.
  4. Daniel Haigneré, Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais : Arrondissement de Saint-Omer, t. 3, Arras, Sueur-Charruey, (lire en ligne sur Gallica), p. 56.
  5. Sumption 1999, p. 567.
  6. Harari 2007, p. 117.
  7. Sumption 2011, p. 107.
  8. Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer 1929-1933, p. 59.
  9. Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer 1929-1933, p. 42.
  10. Société de géographie de Lille, Bulletin de la Société de géographie de Lille, Lille (no 4), (lire en ligne sur Gallica), p. 210.
  11. Jean Froissart, Les Chroniques de Sire Jean Froissart, t. I, (lire sur Wikisource), « Livre I. — Partie II. [1356] », p. 352-353.
  12. Archives départementales du Nord, Collection des inventaires-sommaires des archives départementales antérieures à 1790 : archives civiles, vol. 1, Lille, Danel, (lire en ligne), p. 148.
  13. Thomas Paul, « Réponse du conseil du Roi Jean le Bon à une requête du Comte de Flandre, Louis de Male (1352) », Revue du Nord, Lille, t. 11, no 43,‎ , p. 217-218 (lire en ligne).
  14. Piers 1833, p. 105.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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