Économie d'Auvergne-Rhône-Alpes

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L'économie d'Auvergne-Rhône-Alpes est la seconde plus importante économie régionale de France après celle de l'Île-de-France, pesant 283 milliards d'euros en 2021[1]. Elle est également au second rang national pour la production industrielle, la dépense en recherche et développement, le nombre d'emplois salariés et d'étudiants[1].

L'économie de la région est notamment tirée par l'économie de Lyon, deuxième agglomération du pays[2].

Approche globale[modifier | modifier le code]

L'emploi par secteurs[modifier | modifier le code]

L'emploi (salariés et non salariés), ventilés par secteurs d'activités donne une indication sur le poids et l'évolution, de chacun de ces secteurs de 2008 à 2018.

Emplois selon le secteur d'activité[3]
2008 2013 2018
Nombre % Nombre % Nombre % dont femmes en % dont salariés en %
Ensemble 3 105 935 100,0 3 167 751 100,0 3 229 460 100,0 48,2 87,0
Agriculture 83 677 2,7 77 159 2,4 73 302 2,3 27,7 30,2
Industrie 549 972 17,7 498 259 15,7 486 401 15,1 30,5 94,0
Construction 226 285 7,3 232 043 7,3 223 443 6,9 11,4 74,7
Commerce, transports, services divers 1 342 375 43,2 1 406 987 44,4 1 457 354 45,1 45,9 85,5
Administration publique, enseignement, santé, action sociale 903 626 29,1 953 303 30,1 988 959 30,6 70,2 92,9

De 2008 à, 2018 l'emploi total à augmenté de 3,98 %. L'évolution est différente suivant les secteurs : l'emploi agricole et l'emploi industriel ont diminué nettement (- 12,4% pour l'agriculture et moins 11,6 % pour l'industrie) alors que le secteur de la construction est stable, que le secteur commerce et services divers augmente de 8,6 % et celui de l'administration et la santé progresse de 9,4 %.

Le produit intérieur brut[modifier | modifier le code]

En 2018, le produit intérieur brut d’Auvergne-Rhône-Alpes s’élève à 272,6 milliards d’euros, représentant 12 % du total national[4], . Auvergne-Rhône-Alpes occupe ainsi la première place des régions de province. Le PIB par habitant est de 34 120 euros soit 4 000 euros de plus qu’en France de province. n, le PIB par emploi est de 78 900 euros, 74 % de la valeur ajoutée provient du secteur tertiaire, 18 % de l'industrie (5 points de plus que pour la France), la construction 6,5 % et l'agriculture 1 %.

Agriculture[modifier | modifier le code]

Terres cultivées proches du village de Sainte-Anne-sur-Gervonde, Isère, en Auvergne-Rhone-Alpes. Avril 2019.

Les exploitations agricoles[modifier | modifier le code]

Le nombre d'exploitations agricoles en 2020 est de 48 454[5]. Il était de 62 694 en 2010, soit une diminution 23 %.

En 2020, 32 573 exploitations sont sous statut individuel.

La part des exploitations en agriculture biologique est de 13 % (soit plus 9 points en 10 ans).

Les surfaces agricoles[modifier | modifier le code]

La surface agricole utile est 2 857 658 hectares. La plus grande partie est en prairies : 2 010 172 ha, soit 74,6 %. Les céréales sont cultivées sur 518 273 ha. Viennent ensuite les fourrages annuels 100 281 ha; les oléagineux 79 462 ha ; les vignes 48 859 ha ; les cultures fruitières 37 402 ha. Les 37 672 ha restant sont consacrés aux protéagineux et légumes secs pour leur graine (12 098 ha) ; les plantes à fibres et plantes industrielles (425 ha) ; diverses plantes à parfum, aromatiques, médicinales (11 557 ha) ; les pommes de terre (3 324 ha) les légumes frais, plants de légumes, melons ou fraises (10 007 ha) et enfin les fleurs et plantes ornementales(261 ha).

Le cheptel[modifier | modifier le code]

Moutons à Chamaloc, village de la Drome. Mai 2010.

Les bovins sont, en 2020, au nombre de 2 402 565 dont 643 178 vaches allaitantes et 432 645 vaches laitières.

Autres animaux : porcins 498 620 ; ovins 824 650 ; caprins 198 236 ; équins 39 811 ; volailles 21 774 700 dont poules pondeuses 4 762 074, poulets de chair 13 444 286 ; ; lapines mères 31 970. Le nombre de ruches est de 136 793.

L'élevage des ruminants présente une forte diversité entre les exploitations dans la région. Cette diversité permet de gérer plus facilement les aléas du marché. Même la plupart des élevages dits spécialisés vendent plusieurs produits. Cette diversité est plus forte en montagne qu'en plaine, et elle est due à la géographie et à l'histoire régionale. Cette diversité est considérée comme un avantage par l'agroécologie, cependant elle est difficile à analyser. La façon d'analyser un système diversifié influe sur ce que l'on "voit". Les recensements fermiers ne sont faits que tous les 10 ans, ce qui rend difficile de saisir leurs évolutions. -[6].

En 2010, l'exploitation de ruminants la plus courante prend à la fois du lait et de la viande. Elle est présente en moyenne montagne et en piémont (géographie) humide au Massif Central. Les exploitations de culture et d'élevage sont plutot présentes en plaine, comme dans l'Allier (département) ou en vallée du Rhône (France). Ces exploitations abattent surtout le broutard, c'est-à-dire de jeunes bovins ou ovins, la plupart commercialisant d'autres produits. Elles valorisent le lait principalement en le livrant à des laiteries, et 10% environ le transforment en fromage. Les ovins sont présents surtout dans le nord-ouest de l'Auvergne et dans la Drôme (département). -[6].

L'imbrication des fermes spécialisées et diversifiées qui exploitent des ruminants est fréquente, surtout dans les zones laitières. Les producteurs laitiers sont une clef de nombreux bassins agricoles de la région, ainsi en Bresse, Bas-Dauphiné, Monts du Lyonnais, Brivadois et Margeride. Mais dans les montagnes où s'exerce la production fromagère d'Appellation d'origine protégée (AOP), la situation est souvent plus uniforme. Dans les Alpes du Nord ou le Jura, l'espace agricole est spécialisé dans cette production, avec une forte organisation collective et un cahier des charges renforcé ; c'est le cas pour la production de Beaufort (fromage) et de Reblochon. Au contraire dans le Massif Central la diversité reste forte, même dans les zones de production des fromages AOP. Les stratégies de fabrication et de gouvernance de ces fromages ont une forte influence sur la diversité fermière dans une zone donnée. La diversité est également favorisée par la proximité de centres urbains. Elle présente un atout pour l'approvisionnement alimentaire des villes, qui ont tendance à la favoriser. Ainsi on observe que les zones les plus éloignées des villes, comme le Cantal (département) ou certaines zones des Combrailles, sont soumises à plus grande uniformité, et les exploitations sont plus fragiles, tant pour les aléas des marchés que pour suivre les normes que leur impose leur filière. Elles deviennent dépendantes du tourisme. -[6].

Énergie[modifier | modifier le code]

La production d'énergie[modifier | modifier le code]

En Auvergne-Rhône-Alpes la production d'énergie est assurée par la filière classique , les centrales nucléaires et thermiques, par une filière d’énergie renouvelable thermique (bois énergie, pompes à chaleur, solaire, valorisation thermique des déchets et du biogaz.) et par une filière d’énergie renouvelable électrique (hydraulique, éolien, photovoltaïque, valorisation électrique des déchets et du biogaz.).

En 2020 la production d’énergie de la région Auvergne-Rhône-Alpes est de 127 707 de gigawattheures (GWh)[7]. La production d’énergie renouvelable représente plus du tiers (46 670) cette production :

Nucléaire 77 199 GWh

Production électrique renouvelable : 28 694 dont Hydraulique (hors pompage) 25 061, Eolien 1 323, Solaire photovoltaïque 1 327, Valorisation électrique des déchets 548, Valorisation électrique de la biomasse solide* 183 Valorisation électrique du biogaz 252

Production thermique renouvelable : 17 976 dont- Valorisation thermique de la biomasse solide 12 474, Géothermie (pompes à chaleur) 3 728 ; Valorisation thermique des déchets 1 312 ; Valorisation thermique du biogaz 223 Solaire thermique 240.

Les centrales nucléaires :

La Centrale nucléaire de Cruas dotée de 4 réacteurs nucléaires de 915 MW, soit un total de 3 660 MW.

La centrale nucléaire du Bugey dotée de 4 réacteurs de la filière des réacteurs à eau pressurisée (REP) de 915 MW.

La centrale nucléaire du Tricastin dotée de 4 réacteurs à eau pressurisée (REP) de 915 MW chacun,

Le site nucléaire de Creys-Malville, prototype industriel de la filière des réacteurs à neutrons rapides et à calo-porteur sodium de grande puissance 1 200 MW électrique mis à l'arrêt définitif en décembre 1998. les travaux de démantèlement étaient prévus pour durer jusqu'en 2027.

La consommation d'énergie[modifier | modifier le code]

En 2019 la consommation finale énergétique dans la région s'est élevée à 215 316 GWh[8]. Les bâtiments représentent 43% de l’énergie finale consommée (bâtiments résidentiels 29 % et tertiaires 14%) ; les transports 34.5 %, l'industrie 21 %, l'agriculture 1,6 %.

La part des énergies fossiles dans la consommation d’énergie est de 61,5 % (41% de produits pétroliers et 20.5% de gaz). L’électricité d’origine renouvelable ou non renouvelable constitue plus du quart de la consommation d’énergie (27%). La part des énergies renouvelables thermiques est de 6.5%. Par rapport à 1990 la part de l’électricité est passée de 21% à 27%, alors que celle des produits pétroliers a reculé de 11 points.

Industrie[modifier | modifier le code]

Nombre d'établissements et effectif salariés[modifier | modifier le code]

La région Auvergne-Rhône-Alpes est, avec 505 300 postes[9] au , la première région française, devant celle d'Île-de-France, par le nombre d'emplois industriels[10]. 483 800 sont des emplois salariés et 21 500 non salariés. Le nombre d'établissements est de 52 060 dont 21 400 ont au moins un salarié.

Ventilation des établissements par tranche d’effectif salarié au 31 décembre 2019[11] :

0 salarié : 36 765

1 à 9 : 13 644

10 à 49 : 5 918

50 à 199 : 1 368

200 et plus : 363

Total : 58 058

[Ensemble des établissements, hors BTP Source : Insee, Répertoire des Entreprises et des Établissements, activités marchandes hors secteur agricole, 31 décembre 2019, données semi-définitives * y compris effectifs non déclarés]

Principaux secteurs manufacturés[modifier | modifier le code]

En terme d'emplois les principaux secteurs manufacturiers sont, par ordre décroissant (chiffres 2019) :

Métallurgie et produits mécaniques : 79 110

Agroalimentaire : 58 730

Caoutchouc, plastique et autres produits : 52 850

Autres industries manufacturières : 46 100

Machines et équipements : 36 840

Matériel de transport : 26 180

Produits informatiques et optiques : 23 560

Chimie : 23 300

Textile, habillement, cuir : 22 690

Équipements électriques : 22 300

Bois, papier et imprimerie : 21 390

Industrie pharmaceutique : 16 550

Localisation :

L'emploi industriel est réparti dans toute la région, cependant 62 % de l'emploi industriel est situé dans sept territoires urbains : Lyon (23 %), Grenoble (11 %), Saint-Étienne (9 %), Clermont-Ferrand (6 %), Valence (5 %), Annecy (4 %) Chambéry (3 %).

Bâtiment et travaux publics[modifier | modifier le code]

Nombre d'établissements et nombre d'actifs[modifier | modifier le code]

En 2020 le secteur comprend 29 658 établissements employant au moins 1 salarié [dont 2 753 pour les travaux publics] et 61 609 établissements n'en employant aucun[12]..

Le nombre de salariés est, en 2020, de 181 369 [dont 39 794 pour les travaux publics] ; le nombre de non salariés de .54 000.

Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles[modifier | modifier le code]

Le commerce et la réparation d'automobiles et de motocycles représentent, en emplois, 19 % du total du secteur tertiaire, soit 390 000 salariés, en augmentation de 39 % par rapport à 1989[13].

La Chambre de commerce et d'industrie Auvergne-Rhône-Alpes recense au [14] :

8 570 établissements de commerce et réparation automobiles et motocycles employant 50 949 salariés ;

11 836 établissements de commerce de gros avec 116 004 salariés ;

31 291 commerces de détail employant 206 986 salariés.

Le nombre d'établissements commerciaux de plus de 300 mètres carrés est de 1 951 pour le commerce alimentaire et de 4 051 pour le commerce non alimentaire.

Services[modifier | modifier le code]

Fin 2018, les services comprennent[15]

secteurs nombre d'établissements postes salariés
Transport et entreposage 7 804 166 716
Hébergement et restauration 25 561 149 254
Information et communication 5 325 74 601
Activités financières et d'assurance 12 237 81 732
Activités immobilières 5 876 30 580
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs 39 335 337 239
Administration publique, enseignement, santé,, action sociale 34745 927 975
Autres activités de services 25 472 103 836

Tourisme[modifier | modifier le code]

Auvergne-Rhône-Alpes est la 2e région touristique de France avec près de 161 millions de nuitées touristiques pour 21 milliards d’euros de consommation touristique estimés. L’activité touristique a généré 181 200 emplois salariés directement liés aux activités touristiques (2020)[16].

En 2021 l'hôtellerie comprend 2 669 établissements offrant 85 611 chambres. Les 1 246 campings offrent 94 707 places. Les hébergements collectifs comprennent les résidences de tourisme et les hébergements assimilés au nombre de 538 disposant de 169 011 places, les 237 village vacances et maison familiale ont 63 608 places et les 57 auberge de jeunesse et centres sportifs 8 833[15].

Recherche[modifier | modifier le code]

La recherche publique regroupe, en 2018, 14 000 chercheurs. la recherche privée compte plus de 21 000 chercheurs[17]. La production scientifique académique représente 14,3 % des publications nationales La plupart des grands organismes de recherche sont présents dans la région : C.N.R.S., INSERM, C.E.A., INRA, IRSTEA, INRIA, ... Les chercheurs sont impliqués sur l'ensemble des champs disciplinaires mais les points forts de la région sont les mathématiques, la physique et la chimie.

Dans le cadre de sa Stratégie nationale de recherche, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a identifié 99 infrastructures de recherche en France[18] dont 41 sont implantées en Région Auvergne-Rhône-Alpes, dont 6 sont de Très Grandes Infrastrctures de Recherche (IRAM - Institut de Radio Astronomie Millimétrique (Saint-Martin d'Hères) ; ILL - Institut Laue-Langevin (Grenoble) ; Huma-Num - Humanités Numériques (Villeurbanne) ; ESRF - European Synchrotron Radiation Facility (Grenoble) ; RENATER - Réseau national de télécommunications pour la technologie, l'enseignement et la recherche (Grenoble) ; CERN - Organisation européenne pour la recherche nucléaire.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b CCI d'Auvergne-Rhône-Alpes, « Chiffres Clés - Auvergne Rhône-Alpes 2021 », p. 5
  2. CCI d'Auvergne-Rhônes-Alpes, « Chiffres Clés du Rhône et de la Métropole de Lyon »
  3. Insee, RP2008, RP2013 et RP2018, exploitations complémentaires lieu de travail, géographie au 01/01/2021.in INSEE Dossier complet Région d'Auvergne-Rhône-Alpes, 21 mars 2022
  4. Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes Auvergne-Rhône-Alpes en tête des PIB de province Mars 2021
  5. Agreste Auvergne-Rhône-Alpes . Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Recensement agricole 2020 :Sriset Auvergne-Rhône-Alpes, 2021, 74 p. lire en ligne sur Gallica
  6. a b et c Hélène Rapey, Pierre-Julien Gendron, Sean Healy et Martine Hiriart-Durruty, « La diversité de l’élevage de ruminants au sein des territoires. L’exemple de la région Auvergne-Rhône-Alpes », Économie rurale. Agricultures, alimentations, territoires, no 365,‎ , p. 89–102 (ISSN 0013-0559, DOI 10.4000/economierurale.5993, lire en ligne, consulté le )
  7. Observatoire Régional climat, Air et Energie (ORCAE) La production d’énergie en Auvergne-Rhône-Alpes février 2022 [lire en ligne]
  8. 'Observatoire climat air énergie d’Auvergne-Rhône-Alpes (ORCAE), « La consommation d’énergie en Auvergne-Rhône-Alpes », sur .orcae-auvergne-rhone-alpes.fr, (consulté le )
  9. Il s'agit des emplois industriels au sens large incluant les industries extractives, les industries manufacturières, l'énergie, l'eau, l'assainissement, les déchets.
  10. Agnès Collomb, Clerc Céline Donval, Farida Talhi, L'industrie en Auvergne-Rhône-Alpes, IET, décembre 2020, [lire en ligne]
  11. CCI Auvergne-Rhône-Alpes, « Les chiffres clés d'Auvergne-Rhône-Alpes 2022 », sur auvergne-rhone-alpes.cci.fr (consulté le )
  12. CERC Auvergne-Rhône-Alpes, « L'emploi et la formation. Auvergne-Rhône-Alpes », sur cercara.fr,
  13. Graff Didier, Cyrille Van Puymbroeck L’évolution de l’emploi salarié en Auvergne-Rhône-Alpes 1989 - 2019 ; DREETS Auvergne-Rhône-Alpes, 2022, 85 p. [lire en ligne]
  14. CCI Auvergne Rhône-ALpes Les chiffres clés d'Auvergne-Rhône-Alpes 2022 p. 20 [lire en ligne]
  15. a et b INSEE Dossier complet Région d'Auvergne-Rhône-Alpes, chiffres détaillés, 21 mars 2022
  16. Région Auvergne-Rhône-Alpes, Auvergne-Rhône-Alpes, une région aux atouts considérables, 7 mai 2021
  17. Délégations régionales académiques à la recherche et à l'innovation (DRARI), « La recherche en région AuRA », sur enseignementsup-recherche.gouv.fr, (consulté le )
  18. INNOV'R, « 41 infrastructures de recherche en Auvergne-Rhône-Alpes », (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]