Amédée de Genève (évêque de Die)

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Amédée de Genève
Fonction
Évêque de Die
-
Biographie
Décès
Activité
Famille
Père
Mère
Alix de La Tour du Pin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie

Amédée de Genève, parfois Amé, né avant 1234 et mort à Die le , est un prélat, évêque de Die du XIIIe siècle, issu de la maison de Genève.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Amédée est le fils du comte de Genève Guillaume II et de son épouse Alice (v. 1195-1256), fille de Albert II de La Tour du Pin, issu de la puissante famille de La Tour du Pin originaire du Dauphiné[1]. Toutefois, l'historien Matthieu de La Corbière considère que celle-ci serait issue de la famille de Faucigny[2]. Ils ont « sept fils vivants [...] et au moins une fille »[3]. Il a donc pour frère Rodolphe ou Raoul (1220 - 1265), qui succède à leur père à la tête du comté, Aimon, évêque de Viviers (1255 - 1263), Henri (1230 - 1273), Robert, évêque de Genève (1276-1287), Gui, Guy ou Guigues († 1291), évêque de Langres (1266-1291), qui fut conseiller des rois de France Philippe III et Philippe le Bel, ainsi que Agathe, abbesse de Sainte-Catherine du Mont[3],[4].

Par sa tante paternelle Béatrix, il est cousin des comtes de Savoie Pierre et Philippe et neveu par sa mère de Hugues, évêque de Clermont.

Amédée de Genève est présent auprès du roi d'Angleterre, lorsque celui-ci est en Guyenne en 1242, avec son frère Aimon[3].

Carrière ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Amédée de Genève apparaît dans le cartulaire de l'église de Lausanne, où il est chanoine, en 1234. Il fait partie en 1239 des alliés de Jean de Cossonay contre l'évêque Boniface de Lausanne.

Il est nommé par le pape Innocent IV au siège épiscopal de Die à la résignation d'Humbert, vers [5],[4] ; il y restera jusqu'à sa mort[Note 1]. Son entrée solennelle dans la ville de Die se fait en présence de son cousin le Dauphin Guigues VII, devenu son vassal pour les possessions delphinales dans le diocèse de Die.

Il entreprend de démêler les différends entre évêques de Die et de Sisteron dans le sud-est du diocèse, autour de l'abbaye de Bodon et, par accord du , reconnaît la prédominance de Sisteron. La même année, il fait en compagnie de l'évêque de Viviers Arnaud de Vogüé le tour des églises de la région pour y recueillir un nouvel impôt dû au pape, non sans succès, puis assiste au synode de Valence, où sont prises les dispositions concernant l'application locale de la seconde excommunication de l'empereur Frédéric.

Le , les travaux de rénovation étant terminés, il consacre la cathédrale de Die et acquiert des droits sur les terres de Valdrôme, puis affirme en 1251 la suzeraineté des comtes-évêques de Die sur le Vercors, freinant dans les deux cas l'expansion des dauphins de Viennois dans son diocèse.

À la mort de son père le , à Domène, dans le Dauphiné[6],[ReG 1], à qui succède Rodolphe[7], il est chargé de superviser le partage du reste de l'héritage entre ses autres frères[7],[ReG 2]. Il délègue en 1253 cette charge à son aîné, étant accaparé par ses démêlés avec les dauphins de Viennois. La guerre avec Guigues VII est évitée grâce à l'intervention des archevêques de Vienne et de Lyon qui préconisent un partage des terres et poussent le dauphin à se reconnaître vassal de l'évêque de Die en son diocèse.

Amédée consolide ses pouvoirs temporels, en tant que comte de son diocèse, en recevant les hommages de ses vassaux, notamment pour La Motte en 1255, Luc en 1268 et, par les armes, pour le Trièves en 1259. Il soutient son frère Aimon évêque de Viviers contre le comte de Valentinois Aymar III de Poitiers-Valentinois (1260-1263)[8].

En 1274, il assiste au concile de Lyon[Note 2].

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Dans son testament de , il lègue l'ensemble de ses biens à son neveu le comte de Genève, Aymon II[ReG 3].

Amédée de Genève meurt le [10].

À sa mort, l'évêché de Die est uni à celui de Valence, dont Amédée de Roussillon, un neveu, occupe le siège depuis l'année précédente[10],[11]. Le lien de parenté est donné, sans source, et repris par les successeurs de Claude Le Laboureur (1681)[11]. Amédée de Roussillon portera dès lors le titre d'évêque de Valence et de Die, comme ses successeurs jusqu'en 1687.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'année 1275 est souvent citée comme année de sa mort car celle-ci intervient en janvier : dans l'ancien comput, l'année commençait en mars[réf. souhaitée].
  2. La liste des évêques participant s'est perdue, mais la présence d'Amédée dans la ville durant le concile est attestée par un acte qu'il y signe en tant que témoin[9].

Références[modifier | modifier le code]

Régeste genevois (1866)[modifier | modifier le code]

  1. Testament du , « Decembris obiit Guillermus comes Gebenn. qui dedit nobis annualiter LX solidos » (REG 0/0/1/849).
  2. Testament du (REG 0/0/1/848).
  3. Acte du (REG 0/0/1/1117).

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. Duparc 1955, p. 152 (Lire en ligne).
  2. Matthieu de la Corbière, L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : Étude des principautés et de l'habitat fortifié (XIIe - XIVe siècle), Annecy, Académie salésienne, , 646 p., p. 50.
  3. a b et c Duparc 1955, p. 183-184 (Lire en ligne).
  4. a et b Édouard Mallet, « Du pouvoir que la maison de Savoie a exercé dans Genève », p. 227 (Lire en ligne) paru dans Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, tome VII, 1849.
  5. Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, p. 471, in Mémoires et documents publiés par la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, tome 7, Alexandre Jullien Libraire, Genève, 1956.
  6. (en) Eugene L. Cox, The Eagles of Savoy : The House of Savoy in Thirteenth-Century Europe, Princeton University Press, (réimpr. 2015) (1re éd. 1974), 512 p. (ISBN 978-1-4008-6791-2, lire en ligne), p. 295.
  7. a et b Duparc 1955, p. 186-187 (Lire en ligne).
  8. Auguste Roche, Armorial généalogique et bibliographique des évêques de Viviers. Vol.1, (lire en ligne), p. 232.
  9. Nicolas Chorier, Histoire générale de Dauphiné, tome II, 1672, p. 147.
  10. a et b Jules Chevalier, « Amédée de Roussillon, évêque de Valence et de Die (1276-1281) », Bulletin de l'Académie delphinale, vol. 29,‎ , p. 175 (lire en ligne).
  11. a et b Antoine Vachez, Recherches historiques et généalogiques sur les Roussillon-Annonay, Louis Brun, 1895-1896, 64 p. (lire en ligne), pp. 597-598.
    publiée dans la Revue du Vivarais, 11 - 12 - 1 tome 3 - 4, pp.538-551, 595-610, 1-14.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Guichonnet, « de Genève » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  • Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe -début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Chevalier, « Amédée de Roussillon, évêque de Valence et de Die (1276-1281) », Bulletin de l'Académie delphinale, vol. 29,‎ , p. 347-369 (lire en ligne).
  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois, vol. 1, t. I : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne).
  • Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]