Robert de Genève (évêque)

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Robert de Genève
Fonctions
Évêque diocésain
Diocèse de Genève
à partir du
Évêque de Genève
-
Biographie
Décès
Activités
Famille
Père
Fratrie
Blason

Robert de Genève, mort en , est un prélat issu de la maison de Genève, élu évêque de Genève, au XIIIe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

La date de naissance de Robert de Genève n'est pas connue. Il est le fils du comte de Genève Guillaume II et de son épouse Alice (v. 1195-1256), fille de Albert II de La Tour du Pin, issu de la puissante famille de La Tour du Pin originaire du Dauphiné[1]. Toutefois, l'historien Matthieu de La Corbière considère que celle-ci serait issue de la famille de Faucigny[2]. Ils ont « sept fils vivants [...] et au moins une fille »[3]. Il a donc pour frère Rodolphe ou Raoul (1220-1265), qui succède à leur père à la tête du comté, Amédée, évêque de Die (1245-1276), Aimon, évêque de Viviers (1255-1263), Henri (1230-1273), Gui, Guy ou Guigues († 1291), évêque de Langres (1266-1291), qui fut conseiller des rois de France Philippe III et Philippe le Bel, ainsi que Agathe, abbesse de Sainte-Catherine du Mont[3],[4].

Carrière ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Robert est mentionné comme chanoine de Vienne en 1252[ReG 1] puis, vingt ans plus tard, comme prévôt à Lausanne.

Le chapitre de Saint-Pierre de Genève le désigne évêque en 1276[3],[4],[5], afin de succéder à Aymon de Cruseilles, mort l'année précédente[6].

L'évêque prend part à la coalition contre le comte de Savoie, Philippe Ier, en suivant le roi des Romains, Rodolphe Ier de Habsbourg, le Dauphins de Viennois, Jean Ier de Viennois, et à laquelle participe son neveu, le comte de Genève Amédée II[7],[8]. Toutefois Robert quitte cette alliance en , en raison des victoires diplomatiques du comte de Savoie[8].

Au cours de cette période, les habitants de Genève tentent d'échapper aux influences tant du comte que de l'évêque, et trouvent un soutien important auprès des comtes de Savoie, depuis 1250[9]. Ce soutien n'est pas dénué d'intérêt puisque, selon l'expression de l'historien suisse, Louis Binz, la maison de Savoie rêve de Genève comme d'une « capitale idéale de leur Etat »[9]. En , le nouveau comte de Savoie, Amédée V, entre dans la cité et fait jurer fidélité la population[8]. L'évêque Robert tente de contester ce serment, tandis que son neveu, le comte, doit quitter la ville[8]. Les habitants obtiennent à cette occasion le droit de se constituer en commune, ils seront représentés par dix procureurs ou syndics[8],[10]. L'évêque fait annuler ce droit le [10]. Quelques jours plus tard, le comte de Savoie intervient à nouveau pour garantir « la sécurité des marchands se rendant aux foires »[10].

Le conflit entre les maisons princières reprend, avec la même coalition contre la Savoie, rassemblant le Dauphin et le comte de Genève. Un nouveau traité est signé en [11],[12],[ReG 2],[ReG 3]. Celui-ci ne dure pas, le conflit reprend. L'évêque de Genève fait le choix de s'associer à nouveau à la coalition contre la Savoie peu de temps avant sa mort[8].

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Robert meurt vers le , selon les actes du Régeste genevois[ReG 4],[13].

Le siège épiscopal reste peu de temps vacant de janvier à [13], où Guillaume de Conflans est désigné pour lui succéder[6]. Entre-temps, le comte de Savoie s'est emparé château épiscopal de l'Île et prend possession des droits sur la ville[13],[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Régeste genevois (1866)[modifier | modifier le code]

  1. Régeste genevois, 1866, p. p. 211, notice no 846, Acte de 1252 (lire en ligne sur Gallica).
  2. Régeste genevois, 1866, p. p. 298, notice no 1231, Traité de paix du (lire en ligne sur Gallica).
  3. Régeste genevois, 1866, p. p. 298, notice no 1234, Trêve du (lire en ligne sur Gallica).
  4. Régeste genevois, 1866, p. p. 301, notice no 1246, Acte du (lire en ligne sur Gallica).

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. Duparc, 1955, p. 152 (lire en ligne).
  2. Matthieu de la Corbière, L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : Étude des principautés et de l'habitat fortifié (XIIe - XIVe siècle), Annecy, Académie salésienne, , 646 p., p. 50.
  3. a b et c Duparc, 1955, p. 183-184 (lire en ligne).
  4. a et b Édouard Mallet, « Du pouvoir que la maison de Savoie a exercé dans Genève », p. 227 (lire en ligne), paru dans Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, tome VII, 1849.
  5. Léon Kern, Études d'histoire ecclésiastique et de diplomatique, Lausanne, Société d'histoire de la Suisse romande, coll. « Mémoires et documents », , 221 p., p. 7.
  6. a et b Diocèse, 1985, p. 303 (lire en ligne).
  7. Histoire de Savoie, 1984, p. 144.
  8. a b c d e et f Boisset, 1973, p. 78-79 (lire en ligne).
  9. a et b Alfred Dufour, Histoire de Genève, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 128 p. (lire en ligne), p. 17-18.
  10. a b et c La rédaction, « Genève (commune) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  11. Histoire de Genève, 2014, p. 202 (lire en ligne).
  12. Matthieu de la Corbière, L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : Étude des principautés et de l'habitat fortifié (XIIe - XIVe siècle), Annecy, Académie salésienne, , 646 p. (ISBN 978-2-901102-18-2), p. 81.
  13. a b et c Boisset, 1973, p. 122 (lire en ligne).
  14. Diocèse, 1985, p. 50 (lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Baud (éditeur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Louis Boisset, Un concile provincial au treizième siècle : Vienne 1289 : église locale et société, vol. 21 de Théologie historique, Éditions Beauchesne, , 359 p. (ISBN 978-2-7010-0055-8, lire en ligne).
  • Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe -début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p.
  • Chanoine Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die, tome 1, 1888, p. 347-369 (avec références bibliographiques et d'archives).
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 273-301, « Épiscopat de Robert de Genève ».

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]