Ann Tiné

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Ann Tiné
Ann Tiné dans son atelier parisien en 1966, entourée de Maïré à gauche et Colonne de la Paix à droite.
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Cassis
Nom de naissance
Anne Marie France TinéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Maître
Mouvement
Nouvelle École de Paris

Ann Tiné, pseudonyme d’Anne Marie France Tiné, née le à Alger et morte le à Cassis, est une sculptrice et graveuse française.

Son œuvre s'inscrit dans la mouvance non-figurative des années 1950 et 1960.

Biographie[modifier | modifier le code]

Annie Tiné naît le à Alger. Elle passe son enfance à El Biar, puis suit les cours de l'École supérieure des beaux-arts d'Alger et apprend la taille de la pierre dans une entreprise funéraire. Dans les années 1930, elle fréquente le groupe d'écrivains, peintres et sculpteurs que forment à Alger Louis Bénisti, Jean de Maisonseul, René-Jean Clot, Max-Pol Fouchet et Albert Camus autour d'Edmond Charlot[1].

En 1938, Ann Tiné s’installe à Paris et suit l’enseignement de Robert Wlérick, travaillant également à l’Académie de la Grande Chaumière avec Charles Despiau puis Fernand Léger. Elle y rencontre le peintre et pédagogue Pierre Hussenot (1910-1999)[2] qu’elle épouse en 1943, puis partage son travail entre son atelier parisien, pour le modelage et le dessin, et son atelier de Cassis, pour le travail de la pierre et la gravure[3].

Ann Tiné expose en 1958 à la galerie Colette Allendy. Elle participe par la suite au Salon de la jeune sculpture à partir de 1960[4], au Salon des réalités nouvelles et au Salon Comparaisons[5]. En 1966, Ann Tiné expose à la galerie de l'Université à Paris.

En 1967, le musée d'Art moderne de Paris fait l'acquisition de sa sculpture Maïré[6] qui porte le nom de sa propriété à Cassis[7].

À partir de 1980, Ann Tiné expose et présente en permanence des œuvres à la galerie Nane Stern[8]. Elle participe alors à des expositions internationales, notamment à Stockholm et à New York. Elle pratique aussi le dessin et la gravure[9] pour son propre plaisir, sans les présenter en public.

Ann Tiné meurt le à Cassis. Un hommage lui est rendu en novembre de la même année au 44e Salon des Réalités Nouvelles.

Un catalogue raisonné de son œuvre est en préparation par son fils Jérôme Hussenot[10].

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • 1958 : Sculptures, galerie Colette Allendy, Paris[11].
  • 1964 : Bronzes, galerie des Arts, Alès.
  • 1966 : Sculptures, galerie de l'Université, Paris.
  • 1974 : Sculptures, aluminiums, galerie Jacques Massol, Paris.
  • 1980 : Pierres, galerie Nane Stern, Paris.
  • 1983 : Bronzes, terres cuites, galets, galerie Nane Stern, Paris[8].
  • 1984 : Sculptures peintes, galerie Nane Stern, Paris.
  • 1987 : Petits marbres, galerie Nane Stern, Paris.

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

« Toujours dans des dimensions réduites des œuvres de Tiné, élève de Arp, en masses lavées ou en étirements, ornent le jardin de Colette Allendy[11] »

— P.-M.G.[20], Le Monde, .

« Si l'on trouve encore quelques réminiscences d'expressions étrangères, dans cette œuvre, dont tout permet d'augurer qu'elle ne tardera pas à devenir rigoureusement originale, c'est plutôt à Henri Laurens qu'il faudrait songer. Toutefois il convient de remarquer que ces réflexions ne s'appliquent qu'aux sculpture relativement anciennes. Dans les dernières, au contraire, dépouillées de toute influences, construites avec une intelligente et sensible autorité, et dont les volumes, quoique abstraits, conservent comme un parfum de nature, se manifeste un très vif sens plastique et poétique. »

— Denys Chevalier, Combat, .

« Ne nous révélerait-il que 4 ou 5 talents, ce salon international[21] sera nécessaire. Et si le baroque et le pathos y dominent, on y rencontre en revanche des artistes qui recherchent, avec plus ou moins de bonheur, la pureté du style, tels Gilioli, Adam-Tessier, Diska, Philolaos, Tiné »

— Carrefour, .

« TINÉ pratique un art construit, dense et équilibré dont l’abstraction, avec beaucoup de sensibilité, frôle la symétrie sans jamais y succomber. Dans le lyrisme contenu de cette abstraction, par ailleurs, la tension des plans et l'exactitude de leurs articulations, ainsi que l'harmonieuse simplicité des structures, recouvrent, finalement, quelque chose de plus important qu'elles : une émotion profondément ressentie. Car ces œuvres, si fortement pensées et élaborées qu'elles soient, et par delà la précision de leurs rapports de proportion, sont bien davantage que des architectures satisfaisantes pour l'esprit mais désertes. Elles sont habitées. »

— Denys Chevalier, Ann Tiné, Sculptures, Galerie de l'Université, Paris, 1966, carton d'invitation.

« Les sculptures de Tiné à la Galerie de l'Université sont des petits formats qui possèdent également cette grâce féminine, sans rien perdre de leur densité. Les formes polies captent la lumière et la forcent à un dialogue émouvant avec leur matériau. »

— Jacques Lambert, Combat, , p. 9.

« Nane Stern présente neuf sculptures de Tiné du au . Les volumes abstraits et massifs captent la lumière selon un jeu subtil de pleins et de creux, accentué encore par les arêtes vives des formes. »

— L'œil, no 299, .

« Cet art solide [collages d'Anna Shanon] fait bon ménage avec des sculptures de Tiné, bronzes, terres cuites et galets de belle taille, quelque peu tatoués ou scarifiés, porteurs de messages sibyllins. »

— Jean-Marie Dunoyer, Le Monde, .

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

  • Calais, musée des Beaux-Arts : Le Chevalier de l’ombre, 1969, bronze, 35 × 25 × 16 cm, no inv. 994.18.1.
  • Meudon, musée d'art et d'histoire de Meudon[22] :
    • Paix, 1963, plâtre, 25 × 13 × 10 cm, no inv. 2024-2-1 ;
    • Totem, 1968, plâtre peint (rouge et noir), 41 × 16 × 10 cm, no inv. 2024-2-3 ;
    • Le mur de la lune, 1969, ciment-pierre, 14 × 49 × 11 cm, no inv. 2024-2-2.
  • Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick[23] :
    • L'Orante, 1957, bronze, 24 × 30 × 19 cm, no inv. MM 96.8.1 ;
    • Sans titre, 1970, marbre blanc, 35 × 22 × 14 cm, no inv. MM 96.8.2 ;
    • Sans titre, 1988, pierre rose de Caro, 23 × 16 × 15,5 cm, no inv. MM 96.8.3 ;
    • Le Jardinier du ciel, 1965, bronze, 28 × 30 × 13 cm, no inv. MM 96.8.4 ;
    • Oblique, 1982, bronze à patine dorée, 19 × 26 × 19 cm, no inv. MM 96.8.5 ;
    • Sans titre, 1970, pierre du Gard, 26,5 × 25 × 11 cm, no inv. MM 96.8.6 ;
    • Relief, 1988, bronze, 19,5 × 8 × 5,5 cm, no inv. MM 96.8.7 ;
    • Sans titre, 1986, bronze, 20 × 22 × 18 cm, no inv. MM 96.8.8 ;
    • Sans titre, 1984, ciment teinté, 20 × 27,5 × 16 cm, no inv. MM 96.8.9 ;
    • Petit homme de la nuit 1, 1967, résine orange, 48 × 34 × 23 cm, no inv. MM 96.8.10.1 ;
    • Petit homme de la nuit 2, 1967, résine bleue, 47 × 40 × 22 cm, no inv. MM 96.8.10.3 ;
    • Petit homme de la nuit 3, 1967, résine noire, 48 × 33 × 22 cm, no inv. MM 96.8.10.2 .
  • Paris :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Pierre Bénisti, « Les peintres de l'école d'Alger », Société des études camusiennes, no 82, , p. 29. Jean-Pierre Bénisti évoque l'Académie Art fondée à Alger par le peintre catalan Alfred Figueras (1900-1980). Parmi les jeunes artistes qui la fréquentent, deux groupes se forment, le second formé par Suzanne et Georges Delbays, Henri Caillet, Maurette, Jean de Maisonseul, René-Jean Clot, Anniz Tiné et Louis Bénisti.
  2. Le frère de l'acteur Olivier Hussenot.
  3. Biographie d'Ann Tiné sur Artprice.
  4. Mathilde Desvages, Le Salon de la Jeune Sculpture au temps de Denys Chevalier (1949-1978), vol. 2 : Annexe 8 : index des exposants et de leurs années de participation (1949-1978) (Thèse de l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis), , p. 237. (Années de participation : 1960, 1965, 1966, 1967, 1969, 1971, 1972).
  5. a et b Salon Comparaisons 1964.
  6. a et b « Rechercher | Paris Musées », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  7. Maïré en provençal signifie « la mère ». Une île au large de Marseille porte le nom d'île Maïre.
  8. a et b lemonde.fr.
  9. a et b Ann Tiné, sur data.bnf.fr.
  10. Annonce du catalogue raisonné des œuvres d'Ann Tiné, sur ifar.org.
  11. a et b « Sculptures », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Mont de Marsan Sculptures éditions 1 à 7 » (consulté le ).
  13. Cat. exp. 300 œuvres pour vaincre le cancer, Institut Curie : terre cuite, photographie p. 151.
  14. Cat. exp. Stockholm International Art Expo : bronze, photographie p. 94.
  15. Cat. exp. 26e édition : plâtre no 484.
  16. Cat. exp. (np) 12e édition : Nuage, plâtre.
  17. Cat. exp. (np) 21e édition : plâtre noir photographie.
  18. Cat. exp. 20e édition, p. 73 : no 1106 Femme assise, s.
  19. a b et c Élisabeth Cazenave, Les artistes de l'Algérie. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, 1830-1962, éditions de l'Onde, 2010.
  20. Probablement Pierre-Marie Grand.
  21. Le Salon de la Jeune sculpture.
  22. Donation 2023 au Musée d'Art et d'Histoire de Meudon, les 3 oeuvres sont exposées dans la salle permanente "Salon de la Jeune Sculpture" située au premier étage.
  23. Les sculptures d'Ann Tiné au Musée Despiau-Wlérick.
  24. https://www.cnap.fr/collection-en-ligne#/artworks?filters=authors%3ATINE%20Ann%20%28HUSSENOT%20Ann,%20dit%29%E2%86%B9TIN%C3%89%20Ann%20%28HUSSENOT%20Ann,%20dit%29&page=1&layout=grid&sort=by_author Sculpture d'Ann Tiné dans les collections du Centre national des arts plastiques.

Liens externes[modifier | modifier le code]