Cabanisation

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La cabanisation est la construction d'habitations permanentes ou provisoires — dites « cabanes » ou « cabanons ». Elle comprend aussi l'utilisation, comme logements, de caravanes et de véhicules utilitaires restant au même emplacement pour une longue durée.

Histoire[modifier | modifier le code]

Aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, la cabane implantée en milieu naturel ou en zone agricole a correspondu à des activités de production (agriculture, chasse, pêche) mais aussi de sociabilité (lieu de détente et de convivialité).

Au tournant du XXIe siècle, on constate un phénomène de cabanisation sur le littoral français, en particulier sur la côte landaise et la côte méditerranéenne : « Plus de 6500 cabanes ont été identifiées dans les 54 communes du littoral du Languedoc-Roussillon » en 2006[1].

La cabanisation est d'abord associée à l'illégalité[2],[3],[4]. En 2014, la Loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR) autorise les mairies à accorder des dérogations pour des habitats légers en résidence principale sur les terrains non constructibles. L'installation d'un habitat léger suppose une demande « Stecal », pour « secteur de taille et de capacité d’accueil limitées », soumise à l’autorisation de la commission départementale de la consommation des espaces agricoles. Les prérequis sont l'autonomie en eau et en électricité, l'entretien des lieux et la réversibilité de l’installation[5].

Selon Mediapart, l'État reste, en France en 2024, opposé au développement de l'habitat léger. En dépit des vertus de ce type d'habitat en matière de sobriété énergétique et de faible consommation de ressources, et dans un contexte où l'artificialisation des sols est encadrée, plusieurs préfectures et les services centraux de l'État mènent plutôt campagne pour repérer ces habitats, ne pas les régulariser et les détruire[5].

L’association Halem défend les habitants de logements éphémères ou mobiles. Selon la sociologue au CNRS Geneviève Pruvost, l’objectif de relocalisation de la production agricole suppose un recours accru à l'habitat léger[5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Geneviève Pruvost, La subsistance au quotidien : Conter ce qui compte, Paris, La Découverte, , 504 p. (ISBN 978-2348074202)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Selon la revue Espaces Naturels, n° 15 de juillet 2006.
  2. La « Charte de bonne conduite dans le cadre de la lutte contre la cabanisation dans les Pyrénées-orientales » signée entre le Préfet, le conseil Général et divers partenaires, définit ce terme comme suit : « La cabanisation consiste en une occupation et/ou une construction illicite servant d’habitat permanent ou occasionnel. Elle se matérialise par une réappropriation et/ou une extension de cabanons traditionnels et par le stationnement, sans autorisation, de caravanes ou de mobil homes auxquels sont ajoutés terrasses, auvents ou clôtures ». Cf [1]
  3. « Phénomène de cabanisation : on vous explique la lutte engagée par les pouvoirs publics », sur France 3 Occitanie, (consulté le )
  4. « Chargé de la lutte contre la cabanisation dans une commune près de Toulouse, l'élu est pourtant condamné pour constructions illégales », sur France 3 Occitanie, (consulté le )
  5. a b et c Lucie Delaporte, « La « cabanisation » du territoire, nouvelle cible des préfectures », sur Mediapart, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]