Call of Terror

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Call of Terror
Genre National socialist black metal
Lieu Auvergne-Rhône-Alpes
Période janvier/février
Date de création 28 janvier 2017
Image illustrative de l’article Call of Terror

Call of Terror est un festival de national socialist black metal (NSBM) se déroulant entre janvier et février dans la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2017. Il est lié aux organisations néonazies Blood and Honour et Hammerskins.

Historique[modifier | modifier le code]

La première édition du Call of Terror se produit le 28 janvier 2017 à Saint-Genix-sur-Guiers (Savoie), avec à l'affiche les groupes de black metal néonazi : Peste noire, Goatmoon, Dark Fury et Baise Ma Hache. D'après Rue 89 Lyon, « plus de 400 personnes y ont assisté. Le maire de la commune reconnaissait dans les colonnes du Dauphiné s’être fait « grugé » puisque la soirée a été réservée « pour une réunion de motards » »[1]. D'après le témoignage d'un spectateur, des saluts nazis auraient été effectués dans le public[2],[3]. D'après Donatien Huet, journaliste à Mediapart, la sécurité du festival est assurée par des membres français et suisses des Hammerskins[4].

La deuxième édition a lieu le 3 février 2018, organisé par la section française de Blood and Honour à Brégnier-Cordon (Ain). Les groupes présents sont cette fois-ci : Naer Mataron, Nokturnal Mortum, Kroda, Temnozor et Nocturnal Depression[5],[6],[7]. Il s'agit encore une fois de groupes de black metal néonazi.

La troisième édition du festival se tient le 9 février 2019 à Trèves (Rhône). On y retrouve : Absurd, Goatmoon (2e passage), Baise Ma Hache (2e passage), Stahlfront et Vermine. Encore une fois, que des groupes de black metal, dont plusieurs musiciens entretiennent des liens avec Serge Ayoub ou avec le Bastion social [7],[8],[9],[4].

La quatrième édition du festival se déroule le 8 février 2020 à Châtillon-la-Palud (Ain). Il est à nouveau organisé par Blood and Honour Hexagone, qui a pourtant été dissoute en juillet 2019, et reçoit les groupes : Der Stürmer, Nordglanz, Sacrificia Mortuorum, Frangar et Leibstandarte. La capacité de la salle en question est de 299 personnes mais rien n'indique que le concert était complet[9],[10],[11].

Après quatre ans d'interruption, la cinquième édition du festival, organisée par la branche française des Hammerskins, est annoncée pour le 24 février 2024 en Auvergne-Rhône-Alpes. Y sont annoncés les groupes de black metal : Graveland, Kataxu, SPQR et Leibwächter [4],[12], ce dernier groupe n'ayant « pas d’existence documentée » d'après Mediapart, « mais pourrait constituer un alias de la formation de NSBM lyonnaise Leibstandarte »[4]. La préfecture du Rhône, trois jours avant, le mercredi 21 février, annonce par un arrêté l'interdiction de cette cinquième édition, Fabienne Buccio précisant que « ce concert constitue, par son objet même, un trouble majeur à l'ordre public immatériel en raison de l'atteinte portée à la dignité humaine par l'idéologie qu'il promeut et du trouble des consciences que provoquent les idées ainsi défendues ». En cas de non respect de cet arrêté, les organisateurs encourent jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende. Toujours selon Mediapart, « quatre autres préfectures voisines de l’ancienne région Rhône-Alpes s'apprêtent à en faire de même »[13],[14].

En dépit de cette interdiction, le festival se tient à la date prévue dans une salle communale de Vézeronce-Curtin (Isère). Des contrôles de gendarmerie sont mis en place et recensent une centaine de participants. Le festival est dispersé vers 4 heures du matin[15],[16],[17]. Une enquête est ouverte pour « apologie de crime contre l'humanité » et « provocation à la haine ». Le Conseil représentatif des institutions juives de France se porte partie civile[18].

Analyse[modifier | modifier le code]

D'après le musicologue Thorsten Hindrichs (université de Mayence), le Call of Terror est « d'une énorme importance pour la scène NSBM internationale », puisqu'elle a « déjà établi une certaine tradition » et parce que sa programmation comprend « des groupes nazis de haut niveau »[19].

Selon Mediapart, c'est une « internationale de la musique nazie [qui] se réunit lors de ces festivals »[4].

Modalités d'organisation[modifier | modifier le code]

Le festival est toujours promu de manière discrète sur les réseaux sociaux et se tient dans un lieu tenu secret (bien que public, et non chez un particulier) jusqu'au dernier moment, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il est organisé par la section française de Blood and Honour de 2017 à 2020, puis par la section française des Hammerskins. Les organisateurs piègent les mairies à travers de faux prétextes pour réserver des salles municipales[3],[9],[11],[12].

D'après le politologue Adrien Nonjon, le programmateur du festival aurait entretenu des contacts avec le régiment Azov, afin de mettre à l'affiche du festival des groupes ukrainiens[20].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Rue89Lyon, « Dans la région lyonnaise, un concert de black metal néonazi », sur Rue89Lyon, (consulté le )
  2. Mathieu Molard, « Plusieurs centaines de néonazis attendus en Rhône-Alpes ce week-end » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le )
  3. a et b Jacques Leleu, « Comment le concert “Call of Terror” est passé quasiment inaperçu. Une très discrète soirée musicale d’extrême droite » Accès libre, sur Le Dauphiné libéré, (consulté le )
  4. a b c d et e Donatien Huet, « « Race aryenne, réveille-toi ! » : de Lyon à Milan, une internationale de la musique nazie se réunit » Accès payant, sur Mediapart, (consulté le )
  5. « En Rhône-Alpes, un nouveau concert de black metal néonazi » Accès libre, sur Rue89Lyon, (consulté le )
  6. Rémi Martin, « Un nouveau concert de métal néonazi dans la région de Lyon » Accès libre, sur Lyon Capitale, (consulté le )
  7. a et b « Dans la région lyonnaise, un énième concert de black metal néonazi » Accès libre, sur Rue89Lyon, (consulté le )
  8. « « Call of terror III », un festival de musique néo-nazie en région lyonnaise » Accès libre, sur The Times of Israël, (consulté le )
  9. a b et c Frédéric Boudouresque, David Regazzoni et Sébastien Jullien, « Un concert de métal organisé par la mouvance néonazie », Le Progrès,‎ (lire en ligne Accès payant)
  10. « Un nouveau concert de black metal néonazi près de Lyon » Accès libre, sur LyonMag, (consulté le )
  11. a et b « Dans l’Ain, le concert de black metal néonazi a bien eu lieu » Accès libre, sur Rue89Lyon, (consulté le )
  12. a et b Maxime Macé et Pierre Plottu, « «Call of Terror» : un nouveau festival néonazi organisé en France » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  13. Donatien Huet, « Call of Terror : cinq préfectures de Rhône-Alpes interdisent le festival de black metal néonazi », sur Mediapart, (consulté le )
  14. « «Morceaux à la gloire du Troisième Reich» : un nouveau concert néonazi interdit à Lyon en raison du pedigree des chanteurs », sur Le Figaro, (consulté le )
  15. « Malgré son interdiction, le festival de metal néonazi «Call of Terror» s’est tenu en Isère » Accès libre, sur Libération, (consulté le )
  16. Clémence Mart, « "Call of terror" : ce que l'on sait d'un festival de black métal néonazie qui s'est tenu en Isère malgré l'interdiction préfectorale » Accès libre, sur Midi libre, (consulté le )
  17. Antoine Belhassen, « Des concerts néonazis organisés dans un village en Isère : ce que l'on sait du festival "Call of terror" » Accès libre, sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le )
  18. Manuel Pavard, « Concert néonazi Call of Terror en Isère : un signalement adressé au parquet par le Crif et une enquête ouverte » Accès libre, sur Place Gre'net, (consulté le )
  19. (en) Tim Hume, « Neo-Nazi Music Shows Return To Europe » Accès libre, sur Vice News, (consulté le )
  20. Adrien Nonjon, Le régiment Azov : un nationalisme ukrainien en guerre, Paris, Éditions du Cerf, , 272 p. (ISBN 978-2-204-15554-0), p. 177-191