Discussion:Canal de Berry

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S'il n'est plus utilisé que devient il ? Est il possible d'avoir des photos... Silanoc 5 octobre 2006 à 20:14 (CEST)[répondre]

L’idée d’un canal suivant la vallée du Cher est très ancienne puisqu’il en a été question lors des États Généraux de Tours en 1484. Au cours des siècles plusieurs projets furent présentés, puis reportés, notamment celui de 1765, qui établissait une liaison entre le Cher, la Loire et l’Allier. Un autre, beaucoup plus ambitieux, était destiné à relier la Méditerranée à l’Atlantique par le Rhône, la Saône, le canal du centre, le canal latéral à la Loire, le canal de Berry jusqu’à Noyers sur Cher puis le Cher et la Loire.

Bec de canne sur le canal de Berry, année 30 ?

Sous l’Empire, un ingénieur nommé Durens mit au point les plans d’un canal latéral au Cher de Montluçon à Vierzon. L’Ordonnance du 22 décembre 1819 fixe le trajet définitif du canal de Berry, composé de 4 tronçons :

  • le premier tronçon réunira le canal latéral à la Loire au Cher. Il ira de Marseille les Aubigny jusqu’à Montluçon.
  • le second se greffe sur le premier et ira de Fontblisse à Bourges
  • le troisième relie Bourges à Vierzon
  • et le 4e suit la vallée du Cher de Vierzon à Noyers-sur-Cher où il retrouve le Cher navigable. Il aura une longueur de 42,540 km.

En 1824, le futur Charles X, qui n’était qu’alors que comte d’Artois, était actionnaire des forges de Vierzon. Il usa de toute son influence pour faire aboutir ce projet et accélérer les travaux. Le creusement du canal allait favoriser, pendant une cinquantaine d’année, l’essor de l’économie local. Le canal porte le nom de son fils Charles Ferdinand. Il s’appelle officiellement canal du duc de Berry pour devenir couramment le canal de Berry ou pour beaucoup le canal du Berry.

Les travaux furent réalisés avec les moyens de l’époque, c'est-à-dire à la pelle et à la pioche, le terrassement évacué à l’aide de brouettes et de tombereaux. Ils étaient exécutés par des prisonniers espagnols (suite à l’expédition d'Espagne), des soldats déserteurs de l’Empire condamnés aux travaux forcés ou encore par des volontaires recrutés dans la population des localités traversées. La solde journalière variait de 1,50 F à 1,90 F et le mètre courant de canal revenait à 80,00 F.

Le fonctionnement[modifier le code]

À l’origine la traction de ces péniches était faite par des hommes, voire des femmes et des enfants. Puis ils furent progressivement remplacés par des « bourricots » venus d’Afrique du Nord, faciles à loger dans le bateau, puis par des mulets et enfin des chevaux.

À propos de la traction un règlement du 8 avril 1862 tient à préciser :

« La 4e classe ( bateaux halés par des chevaux ou mulets sans relais) et la 5e classe(bateaux halés par des hommes) se trouvaient seules sur le canal de Berry. La pratique qui s’est introduite, malgré la résistance des ingénieurs, d’employer des femmes ou des enfants au halage doit faire admettre une classe nouvelle, qui prendrait rang dans la 5e. Cette 6e classe comprendrait les bateaux halés par des femmes, des enfants et des ânes. »

Le fret transporté était très divers mais se sont surtout les pondéreux qui dominaient, ciment, chaux, sable, briques, charbon, pierres de taille ; mais aussi du minerai pour les forges de Vierzon, des pierres à fusil des coteaux du Cher, bois de service et de chauffage, etc.

Canal de Berry

Le canal du duc de Berry donna un très grand essor à l’économie de notre région ; mais c’est surtout Montluçon et Vierzon qui en tirèrent le plus de profit. Plus près de nous, Selles-sur-Cher et ses céramiques, Villefranche-sur-Cher avec ses tuiles et Mennetou avec sa briqueterie Meunier bénéficièrent aussi d’avantages non négligeables.

Sur le plan local, l’activité du canal faisait vivre l’éclusier et sa famille. Les mariniers se ravitaillaient dans « le pays » et faisaient travailler le maréchal ferrant avec la ferrure des bêtes de halage. Ils faisaient également du troc avec les éclusiers : une brouette de fumier de leurs bêtes contre quelques légumes frais. Les passages d’écluse, les déchargements de marchandises représentaient une véritable attraction et on se pressait à l’arrivée d’une péniche.

Toutes les écluses de ce tronçon de canal étaient de la même dimension, 27,75 mde longueur et 2,70 m de largeur, permettant le passage de péniche de petit gabarit, 27,50 m de long sur 2,50 m de large que l’on appelait « berrichonnes ».

Déclin et déclassement[modifier le code]

Entre les deux guerres le trafic périclita, concurrencé par le chemin de fer. Et la dernière guerre lui porta un coup de grâce car la navigation ne reprit pratiquement pas après la Libération. L’État prononça le déclassement du canal de Berry par décret du 3 janvier 1955 avec effet au 1er février. Le canal avait vécu en tant que voie de navigation après 116 ans de service. Le canal fut vendu aux communes riveraines qui constituèrent un Syndicat chargé d’entretenir la voie d’eau, les ouvrages d’art, les maisons éclusières ainsi que les chemins de halage.

Le canal de Berry devrait accueillir prochainement des pistes cyclables dans la continuité de la La Loire à vélo et de l'EuroVelo 6.