Discussion:Landes de Gascogne

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La mythologie mise en place par l'administration de Napoléon III face à la réalité complexe de la Grande Lande[modifier le code]

Il faut élever le débat dans cet article.

Personne ne peut méconnaître - il y a eu assez d'ouvrages et de thèses en la matière - que la réalité du progrès moderne opposé à un état antérieur désastreux est à nuancer. Cette image d'Epinal doit largement à l'administration de Napoléon III qui devait justifier ses interventions et la fameuse loi de juin 1857 (l'obligation de la plantation des pins dans toutes les communes). On peut lire aussi, pour comprendre la complexité de ce pays, le roman d'Alain Dubos: "les seigneurs de la Haute lande".

1. Les Landes de Gascogne étaient un ensemble naturel et culturel d'une très grande richesse avant le XIXème siècle. L'Ecomusée de la Grande Lande à Sabres s'en fait d'ailleurs l'écho. Certes, le milieu était difficile, mais les populations qui y vivaient avaient su en tirer parti à merveille. Il est inexact de brosser un tableau misérabiliste comme on le trouve encore dans cet article.

2. Les motivations de Napoléon III étaient industrielles (développer le gemmage, sécuriser le transport par bateau), agricoles (développer des cultures commerciales modernes, installer des cités et fermes modèles comme Solférino) et touristiques (conforter et développer des cités balnéaires) mais bien peu le bien-être d'une population rurale qu'il connaissait peu et mal et considérée comme marginale. Celle-ci s'est d'ailleurs parfois violemment opposée aux boisements et à la privatisation des terrains (et, paradoxalement, parfois leur confiscation aux communautés locales par l'Etat...). Tandis qu'à Paris les ingénieurs civils rationalisaient l'espace sous la direction d'Hausmann, d'autres ingénieurs civils en eurent la charge en Aquitaine et ailleurs.

3. Le pin maritime existait - au moins depuis l'époque romaine, les romains l'utilisant beaucoup pour sa résine - mais il n'était loin d'être dominant avant les reboisements massifs du XIXème siècle. C'est le chêne qui était l'arbre dominant avec tout un cortège associé. Cette diversité se retrouvait dans les usages des bois, notamment dans la construction. Lorsque Napoléon Bonaparte décide de boiser certaines parties des marais avec Brémontier, c'est le chêne et l'acacia (robinier) qui sont utilisés.

4. Pays rude plein de superstitions comme tous les pays de marécages, plein de marginaux, la Grande Lande a fait l'objet d'un grand mépris qui a conduit à l'accabler de tous les maux. Avec le progrès, la rationalisation de l'espace, le développement des cultures industrielles et commerciales, qui caractérisent le XIXème siècle, elle devenait un "non-lieu" qu'il fallait absolument transformer en profondeur et ce au mépris de sa population et de sa culture.


Cette entreprise est certainement une des plus grandes transformations/rationalisation de l'espace jamais réalisée en Europe, mais qui n'est pas sans laisser penser toutefois à toutes les entreprises coloniales de quelques époques et dans quelques lieux que ce soit.

--Philippe hirou (d) 27 janvier 2009 à 15:38 (CET)[répondre]

Votre contribution est intéressante, il convient toutefois de ne pas minorer les difficultés de la vie à l'époque du système agro-pastoral. Dans ce sens, le "à merveille" est sans toute excessif. disons plutôt, que le système était optimisé en fonction de la pauvreté des sols (bien réelle) et des moyens techniques à disposition à l'époque. Il n'est pas non plus convenable de minorer la présence du pin maritime qui était, pour les parties déjà bien boisées avant la Loi de 1857 (Marensin, Born, Landes de Villandraut, bords de cours d'eau), l'une des essences principales, aux côtés de différentes espèces de chênes (pédonculé, tauzin, liège, pour l'essentiel). Par ailleurs, le boisement n'a pas débuté en 1857, il existe bien des initiatives antérieures (c'est du moins ce qui transparaît de l'ouvrage de Jacques Sargos, L'aventure de la forêt landaise). Et enfin, il faut bien différencier l'histoire de la Haute-Lande de celles d'autres parties du massif landais (cités au-dessus).

Mon propos n'était pas exactement là: je viens de lire ceci :"Les arbousiers, chênes verts et chênes lièges se partagent le peu de lumière qui n'est pas captée par les pins" dans le paragraphe La forêt des Landes. Cette affirmation est fausse sur un point: le couvert des pin maritime est un couvert léger, qui laisse passer beaucoup de lumière (contrairement au sapin pectiné, au douglas ou à l'épicéa ou même au pins noirs). Le sous-bois se développe de façon importante même dans les jeunes peuplements où la densité est forte. Je me permets donc de modifier légèrement cette phrase.