Euthanasie en Uruguay

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L'euthanasie en Uruguay est considéré comme un acte criminel, mais ne semble pas avoir provoqué de condamnations.

Contenu du Code pénal[modifier | modifier le code]

Bien qu'une personne qui ait aidé au suicide doive comparaître devant un tribunal, l'article 37 du Code pénal (en vigueur depuis 1934) stipule que : "Les juges sont autorisés à renoncer à la peine d'une personne dont la vie antérieure a été honorable lorsqu'elle commet une homicide motivé par la compassion, induit par des demandes répétées de la victime[1] ". Bien qu'il n'autorise pas de jure l'acte, il est interprété comme signifiant que les juges peuvent pardonner à l'accusé son crime, et donc autoriser de facto le suicide assisté.

Ce point est encore renforcé dans l'article 127, qui stipule que le juge peut renoncer à convoquer le médecin, si cette action est faite par gage du patient et que le médecin jouit d'une réputation honorable[2],[3]. Cette position permissive de facto a conduit la revue médicale hongroise respectée Orvosi Hetilap à considérer l'Uruguay comme ayant légalisé une forme d'euthanasie active[4].

Le Code pénal de l'Uruguay est de fait le premier document juridique qui inclut l'euthanasie. La principale source de ce code pénal était Jimenéz de Asúa, un pénaliste espagnol, qui a introduit ce concept dans son livre "Libertad de amar y derecho a morir : ensayos de un criminalista sobre eugenesia, eutanasia, endocrinología", publié à Madrid/Espagne, en 1928[5].

Mineurs[modifier | modifier le code]

Si des parents tentaient de refuser des soins à un mineur, contre l'avis du médecin traitant, ils abuseraient alors de leur autorité parentale, car ils seraient réputés ne pas toujours agir dans l'intérêt supérieur de leur enfant[6].

Article 37[modifier | modifier le code]

L'article 37 a été pendant des années en contradiction avec l'opposition par ailleurs conservatrice du pays à l'avortement, qui, jusqu'en 2012, était illégal, sauf en cas de protection de la vie de la mère, de viol ou d'extrême pauvreté[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Humphry, « Tread Carefully When You Help to Die, Assisted Suicide Laws Around the World », Assisted Suicide (consulté le )
  2. Reta A, Grezzi O. Código penal de la República Oriental del Uruguay. 4th ed. Montevideo: Fundación de Cultura Universitaria; 1996.
  3. MacGuire, « Death, Legal and Illegal », The Atlantic Online, Atlantic Monthly (consulté le )
  4. Hetil, « Euthanasia outside Europe », Orv Hetil, vol. 155, no 32,‎ , p. 1259–64 (PMID 25087217, DOI 10.1556/OH.2014.29978)
  5. Asúa LJ de. Libertad de amar y derecho a morir: ensayos de un criminalista sobre eugenesia, eutanasia, endocrinología. Madrid: Historia Nueva; 1928.
  6. Pedro J. Montano y Gómez de Alía, Juan José Puerto González, Mauricio Iglesias Méndez, Medical law in Uruguay, Alphen aan den Rijn, Kluwer Law International, , 133 p. (ISBN 978-90-411-3785-2, lire en ligne)
  7. « Uruguay legalises abortion », BBC, BBC (consulté le )