Gustave Cordon

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Gustave Cordon
Fonctions
Docteur en médecine
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gustave Félix Cordon
Nationalité
française
Activité
Maire, juge de paix, conseiller général, conseiller d'arrondissement, délégué cantonal, président de la société de secours mutuels et de retraites, administrateur du bureau de bienfaisance, bibliothécaire adjoint de la Faculté Médecine de Montpellier.
Conjoint
Marie-Camille Alina Gigault (1861-1911)
Enfant
Marie-Madeleine Cordon (1888-1963)
Autres informations
Parti politique
Socialiste indépendant, puis Parti Républicain Socialiste
Distinction
Insigne du Mérite Agricole, Palmes académiques d'argent, Médaille de bronze avec mention honorable du Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale
Titres honorifiques
Officier et Chevalier du Mérite Agricole, Officier d'Académie de l'Instruction publique, des beaux arts et des cultes
signature de Gustave Cordon
Signature

Gustave Cordon, né le aux Ponts-de-Cé[1] où il est mort le , est un docteur en médecine de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, puis de l'Administration des chemins de fer de l'État et un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le docteur Cordon est le fils unique de René-Félix Cordon et de Marie Maillet. Il est issu d'une famille de vignerons à Mûrs-Érigné. Son arrière grand-père, François Cordon, fut un militaire de l'Armée catholique et royale. Il fut tué par les Républicains pendant la guerre de Vendée, à la Bataille des Ponts-de-Cé.

Jeune garçon de la campagne destiné à la viticulture, Gustave se révêle être très intelligent et doté d'une curiosité remarquable. Ainsi, il prendra pour modèle le médecin d'origine allemande, Jean-Chrétien Hœfer, dont il étudiera la quasi-totalité des ouvrages. C'est à Paris, plus précisément à la Faculté de Médecine, qu'il a obtenu son doctorat en médecine en 1880 à tout juste 26 ans.

Le 7 janvier 1884, il épouse Marie-Camille Gigault, issue d'une famille de riches marchands bourgeois de Beaufort-en-Vallée. Leur fille unique, Marie-Madeleine, née le 5 août 1888, épousera le 11 avril 1910, Eugène Raphael Fontaine, un éminent industriel, propriétaire de la Maison Fontaine, une scierie mécanique à Alençon (Orne)[2]. Le couple Fontaine-Cordon a eu trois enfants, dont les descendants restent très attachés aux Pays de la Loire.

Son dévouement et son implication pour la Maine-et-Loire, notamment pour la ville des Ponts-de-Cé et ses habitants, lui ont permis de bâtir sa grande notoriété à travers le pays, jusqu'au sein du gouvernement français, où René Viviani était l'un de ses amis proches[3].

Mort subitement en pleine Première Guerre mondiale, il fut rapidement oublié et remplacé par d'autres jeunes médecins prometteurs.

Dévoué à la protection de l'enfance[modifier | modifier le code]

Le docteur Cordon a accordé une place toute particulière dans sa vie à la protection de l'enfance, dont plusieurs faits graves, hors accidents, l'on conduit sur cette voie. On peut citer notamment :

  • En 1885, il autopsie le cadavre en putréfaction d'un jeune enfant de 12 ou 13 ans retrouvé dans un fossé de Sainte-Gemmes-sur-Loire, dont le crâne avait été fracturé et dont les jambes portaient les traces de nombreux coups de couteau. Le corps avait séjourné une quinzaine de jours dans la Loire[4].
  • En 1908, Une jeune fille de 14 ans est reçue par le docteur avec sa mère pour une prise de poids anormale depuis trois mois. Il s'avéra que l'enfant était en enceinte de 6 mois et était abusée par son beau-père depuis deux ans[5].

Scènes de crime et expertises médico-légales[modifier | modifier le code]

Le docteur Cordon, souvent contacté par les forces de l'ordre et les tribunaux, s'est retrouvé sur de nombreuses scènes de crime, noyades, suicides et accidents, parfois terribles, au cours de sa carrière. On peut citer notamment :

  • En 1889, il autopsie le cadavre de la veuve Aubry, trouvée morte chez elle aux Ponts-de-Cé. La partie gauche de son crâne avait été broyé par plusieurs coups d'un objet contondant, peut-être un marteau, et son sang avait jaillit dans sa chambre en grande abondance. Sans le savoir, il conduisit presque de force le cousin réticent de la victime chez les gendarmes pour qu'il déclare le décès. Cet homme s'avéra être en réalité l'assassin[6],[7].

Funérailles[modifier | modifier le code]

Son décès prématuré, causé par une longue affection cardiaque, déclencha un choc en Maine-et-Loire, un très grand nombre de personnes d'Angers, des Ponts-de-Cé et des environs assistèrent à ses obsèques ou il reçut les honneurs du capitaine Milon, des officiers et sous-officiers de la compagnie des sapeurs-pompiers. On remarqua la présence de très nombreuses personnalités angevines et françaises (médecins, notaires, juges, avocats, académiciens, politiciens, militaires, etc.). Il fut inhumé au cimetière Saint-Maurille des Ponts-de-Cé dans le caveau familial, toujours présent, où reposaient déjà ses parents et son épouse. La veille de sa mort, il soignait encore des malades et assistait au conseil municipal[8],[9].

Catastrophe ferroviaire du 4 août 1907[modifier | modifier le code]

Le docteur Cordon s'était rendu hâtivement sur les lieux de l'accident, au pont Saint-Maurille des Ponts-de-Cé. Parmi les 280 voyageurs du train, 50 furent précipités dix mètres plus bas dans la Loire. On décompte 20 blessés et 27 morts. Il prodiguera les premiers soins et mettra à disposition 3.000 anciens francs au préfet, pour aider les secours. Il décidera que les funérailles des victimes seraient aux frais des Chemins de fer de l'État, déjà largement critiqués dans la presse pour le mauvais entretien du réseau ferré[10]. Selon le préfet Monsieur Bourdon, le docteur avait fait preuve d'un dévouement admirable[11].

Catastrophe ferroviaire du 14 février 1911[modifier | modifier le code]

Le docteur Cordon, son épouse et sa fille, alors enceinte de huit mois, revenaient de Paris, où ils avaient fait des achats en préparation de l'accouchement. Le docteur et sa fille se trouvent dans la voiture-restaurant. Leur train, lancé à grande vitesse, en percute un autre, déjà à l'arrêt en gare de Courville[12]. le tamponnement causa treize morts, dont l'épouse du docteur, qui connut une fin tragique, bloquée dans l'incendie de la voiture de première classe. Gustave, projeté hors du train, aura le bras gauche brisé en trois endroits et deux côtes enfoncées. Malgré ses blessures, il s'empressera de prodiguer les premiers secours aux survivants, au beau milieu des flammes, des amas d'acier et des cris. Miraculeusement, sa fille unique et son futur petit-fils à naître étaient indemnes[13]. Eugène-Raphael Fontaine, gendre du docteur, viendra les soutenir et identifiera la dépouille de madame Cordon, grâce à sa bague.

Rapport sur Lourdes[modifier | modifier le code]

Le 20 août 1897, le docteur Cordon se rend à Lourdes pour étudier les sanctuaires miraculeux. Selon lui, espérer y guérir est une mauvaise chose d'un point de vue médical. Pour les vrais malades, le voyage fatigue et aggrave les maux, l'eau très froide du bassin véhicule les maladies contagieuses et n'est renouvelée que deux ou trois fois par jour. Le long exode des trains de malades à travers la France favorise la propagation de la tuberculose et des autres maladies. L'hygiène y est relégué au second plan, le surnaturel primant sur tout. En résumé, médicalement, Lourdes est un danger[14].

Recherches et études[modifier | modifier le code]

  • Expérimentations pour la mission de reconstitution des vignobles du département de Maine-et-Loire. Adaptation, culture, greffage et pépinières de Rupestris américaines à Soulaines et Mûrs-Érigné (Anjou)[15].
  • Membre du Congrès international de la tuberculose tenu à Paris, du 2 au 7 octobre 1905[16].
  • Membre de la commission de la protection infantile, en 1909[17].
  • Vice-président du syndicat de viticulture de l'Authion[9].

Échecs[modifier | modifier le code]

Découvertes et avancées[modifier | modifier le code]

  • Élaboration de nouveaux vins rouges et blancs, grâce à la création de vignes hybrides de types Rupestris-Cordifoliés et Rupestris-Riparia.
  • Exposé sur les bienfaits de l'aération et de toutes les mesures de salubrité nécessaires à prendre dans toutes les écoles, pour assurer la santé des enfants en 1893[19].
  • Première guérison en Anjou d'un cas sévère de la maladie de croup, traité par la sérothérapie, selon la méthode de Roux, en 1894[20].
  • Réalisation d'un projet d'éclairage électrique public pour les habitants des Ponts-de-Cé avec la participation du maire de la commune, Monsieur Boutton, en 1895[21].
  • Nouvelle méthode bien plus simple et ingénieuse pour la guérison de la tarsalgie : l'exercice de la bicyclette, en 1902[22].

Œuvres littéraires[modifier | modifier le code]

  • Étude sur le diagnostic des fièvres typhoïdes anormales et des fièvres continues simples, Paris, 1880[23].
  • Le sucrage et la mévente des vins en Anjou, Angers, 1895[24].
  • De l'ignorance des causes morbides et de ses conséquences, Paris, 1913[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance aux Ponts-de-Cé, no 51, vue 13/148.
  2. France Comité d'action économique de la 4e région, L'Orne. Étude économique : Enquête du sous-comité d'action économique départemental..., Impr. Alençonnaise, (lire en ligne)
  3. France Assemblée nationale (1871-1942) Sénat, Annales du Sénat : Débats parlementaires, Imprimerie des Journaux officiels, (lire en ligne)
  4. La Gazette de Château-Gontier, (lire en ligne)
  5. Le Petit Parisien, (lire en ligne)
  6. La Gazette de Château-Gontier, (lire en ligne)
  7. Le Petit Courrier, (lire en ligne)
  8. Le Petit Courrier, (lire en ligne)
  9. a et b Le Petit Courrier, (lire en ligne)
  10. « Journal des débats politiques et littéraires », sur Gallica, (consulté le )
  11. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  12. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  13. France Assemblée nationale (1871-1942) Sénat, Annales du Sénat : Débats parlementaires, Imprimerie des Journaux officiels, (lire en ligne)
  14. « Paroles françaises et romaines / recueillies par M. Jean de Bonnefon », sur Gallica, (consulté le )
  15. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  16. Congrès international de la tuberculose : tenu à Paris, du 2 au 7 octubre 1905 ..., Masson et cie, (lire en ligne)
  17. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  18. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  19. La Presse médicale, Masson et Cie., (lire en ligne)
  20. Dr A. Monprofit, Titres et travaux, Inst. intern. de Bibl. sc., (lire en ligne)
  21. Industrie Électrique, (lire en ligne)
  22. Annales de médecine et chirurgie infantiles, (lire en ligne)
  23. National Library of Medicine (U.S.), Index-catalogue of the Library of the Surgeon-General's Office, United States Army : Authors and Subjects, U.S. Government Printing Office, (lire en ligne)
  24. Journal général de l'imprimerie et de la librairie, Cercle de l'imprimerie, de la librairie et de la papeterie, (lire en ligne)
  25. Polybiblion : Revue bibliographique universelle, Aux bureaux de la revue., (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]