Industrie dans la région autonome du Tibet

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Selon le Livre blanc illustré publié par le gouvernement central en 2009, l'industrie dans la région autonome du Tibet a pour piliers l'extraction minière, les matériaux de construction, l'artisanat et la médecine tibétaine, et comme auxiliaires la production d'électricité, la transformation des produits de l'agriculture et de l'élevage et la production alimentaire.

Essor[modifier | modifier le code]

La valeur ajoutée industrielle a grimpé de 15 millions de yuans en 1959 à 2,968 milliards de yuans en 2008. Le commerce moderne, le tourisme, la restauration, les loisirs et autres industries, sont en plein essor et constituent les industries premières de la région [1].

Différents types d’entreprises industrielles[modifier | modifier le code]

En 2007, pour une production industrielle brute d'une valeur totale de 5 044 millions de yuans, 35,1 % provenaient des entreprises étatiques, 5,6 % des entreprises en propriété collective et 61,3 % du reste (sociétés privées, coentreprises et sociétés étrangères). L'entreprise privée est désormais la source principale de la croissance de la production industrielle[2].

Industrie minière[modifier | modifier le code]

L’industrie minière en est encore à ses débuts. L’effort a d’abord porté sur la localisation des ressources minérales, notamment le chrome, le cuivre, l’or, le plomb, le zinc, le sel, le charbon, le pétrole. L’exploitation de ces ressources a commencé et se fait dans le cadre de l’économie de marché et au moyen de fonds disponibles sur place ou provenant de l’extérieur de la région. En 2006, la R.A.T. a extrait 1 500 tonnes de borax, 16 000 tonnes de boromagnésites et des centaines de milliers de tonnes de chromites. L’extraction minière ne représente toutefois que 4 % du produit annuel brut du Tibet[3].

En 2013, une catastrophe minière a tué un total de 83 travailleurs (81 Han et 2 Tibétains)[4] dans la mine d'or de Gyama, non loin de Lhassa[5], exploitée par la compagnie étatique China National Gold Group, la plus grande entreprise productrice d'or en Chine[6]. Cette catastrophe a ravivé les tensions et le ressentiment des Tibétains envers l'industrie minière[7],[8]. Les autorités mandatées pour enquêter sur l'enquête de la catastrophes ont conclu à des causes naturelles, conclusion remise en cause par certains experts[9].

En novembre de la même année, la BBC fait état d'un nombre record de Tibétains déplacés en raison de projets miniers et hydroélectriques, selon des rapports et déclarations de la part de leaders tibétains en exil et de chercheurs[10]. Selon l'Administration centrale tibétaine, 20 des 130 Tibétains qui se sont immolés par le feu étaient issus des communautés nomades forcées de quitter leurs terres pastorales[11].

Eau minérale en bouteille[modifier | modifier le code]

Losang Jamcan, président du gouvernement régional tibétain, a déclaré que le Tibet a produit 300,000 tonnes d'eau minérale en bouteille en 2014, et que ce secteur représente une force importante de croissance économique[12]. La compagnie ferroviaire chinoise distribue plus de 150 millions de bouteille d'eau minérale tibétaine chaque année à ses passagers[13].

Matériaux de construction[modifier | modifier le code]

En 2009, cinq sociétés ont formé la société à responsabilité limitée Tibet Building Materials Group (la Tibétaine des matériaux de construction) : Tibet Tianlu Co. ; Tibet Gaozheng Group C., Ltd ; Huaxin Cement Co., Ltd ; Tibet Trust and Investment Co., Ltd ; Xingye Cement Plant. Le nouveau groupe sera axé sur la production et la vente de ciments et de matériaux de construction[14].

Usine de tapis de Lhassa[modifier | modifier le code]

Créée en 1953, l’usine étatique[15] de tapis de Lhassa vend ses produits en Europe, en Amérique du Nord et en Asie du Sud[16].

Production d'électricité[modifier | modifier le code]

Transformation des produits de l'agriculture et de l'élevage[modifier | modifier le code]

Production alimentaire[modifier | modifier le code]

Lutte contre la pollution industrielle[modifier | modifier le code]

Le gouvernement de la région autonome du Tibet interdit les projets industriels très polluants et gourmands en énergie tels que les usines de fabrication de pâte à papier, ainsi que les fonderies, les aciéries et les usines chimiques [17].

Depuis 2011, Lhassa possède une usine de traitement des eaux usées, conçue pour traiter 50 000 tonnes d'eaux usées par jour. Avant 2011, ces eaux étaient rejetées sans traitement dans les rivières. Pour sa construction, il a fallu tenir compte de l'altitude élevée, de la pression atmosphérique et des températures basses, de la rareté de l'oxygène à Lhassa [18].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) June Teufel Dreyer, Economic Development in Tibet Under the People's Republic of China, in Journal of Contemporary China, vol. 12, issue 36, August 2003, p. 411-430.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Tibet's GDP has an average annual growth of 8.9 percent »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Illustrated White Paper: Fifty Years of democratic Reform in Tibet, sur le site chinahumanrights.org : « There was no modern industry in old Tibet. Now, a modern industrial system with Tibetan characteristics has formed, with mining, building materials, folk handicrafts and Tibetan medicine as pillar industries, and power, farming and animal product processing and foodstuffs as supplement. The industrial added value skyrocketed from 15 million yuan in 1959 to 2.968 billion yuan in 2008. Modern commerce, tourism, catering, entertainment and other industries that had never been heard of in old Tibet are now booming as primary industries in the region ».
  2. (en) Rong Ma, Population and society in Tibet, Hong Kong University Press, 2010, 350 p., p. 161 : « After some adjustments, the value of industrial production increased again in the late 1980s. The ownership structure of industrial enterprises in the TAR also experienced a great change, as in other parts of Chin. Among the total 5,044 million yuan "gross output value of industry" in 2007, 33,1 percent was produced by state-owned enterprises, 5.6 percent by collective-owned and 61.3 per cent by "others" (private, joint venture and foreign companies) (SBT, 2008: 169). Therefore, the major industrial production growth was due to private enterprises. »
  3. (en) Xiaoming Zhang, China’s Tibet, Éditeur 五洲传播出版社, 2004, p. 66 (ISBN 7-5085-0608-1 et 978-7-5085-0608-1), 148 pages.
  4. (en) Edward Wong, « Deadly Tibetan Landslide Draws Attention to Mining », The New York Times,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  5. « NY Daily News - We are currently unavailable in your region », sur New York Daily News (consulté le ).
  6. (en) Guardian staff reporter, « Tibet landslide buries 83 miners », The Guardian,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  7. (en) Edward Wong, « Deadly Tibetan Landslide Draws Attention to Mining », The New York Times,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  8. (en) « The price of gold », sur economist.com, The Economist, (consulté le ).
  9. (en) « So was the Jiama mine landslide in Tibet really natural? », sur The Landslide Blog, (consulté le ).
  10. (en) https://www.bbc.com/news/science-environment-25359391 : « A record number of Tibetans have been displaced in their own homeland amid rampant mining and river damming in vacated areas, according to reports. Tibetan leaders and researchers claim that this displacement has been going on over the last few years under China's nature conservation policy ».
  11. (en) https://www.bbc.com/news/science-environment-25359391 : « Tibetan officials in Dharamashala, India, which hosts the office of Tibet's exiled spiritual leader, the Dalai Lama, say that between 1.5 and two million Tibetan pastoralists have been forcibly displaced from their pastoral lands, while mines for gold and copper ore extraction have been mushrooming. They say most of the displaced people are not happy and of the more than 130 self-immolations by Tibetans since 2008, about 20 were by members of the nomadic community who were forced to leave their pastoral lands ».
  12. « Tibet's mineral water to be new regional growth pillar / Shanghai Daily », sur Shanghai Daily (consulté le ).
  13. http://www.wantchinatimes.com/news-subclass-cnt.aspx?id=20150217000051&cid=1103
  14. (en) Tibet Tianlu company joins establishment of Tibet Building Materials company, China Tibet Online, 15 décembre 2009.
  15. Style et origine des tapis tibétains.
  16. (en) Wang Wenchang et Lha Can, L’économie du Tibet, Collection Tibet, Chine Intercontinental Presse, 2004, 121 p., (ISBN 7508505670), p. 6-7.
  17. (en) High noon for Tibet's development « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), English.new.cn, 19 juillet 2011 : « The regional government bans highly-polluting, energy-consuming projects such as paper-making factories, as well as iron, steel and chemical plants. »
  18. Chine : fin de la construction de la première entreprise de traitement des eaux usées à Lhassa, Le Quotidien du peuple en ligne, 15 juillet 2011.

Liens externes[modifier | modifier le code]