Jacques Français

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Jacques Français
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Émile Français (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Henri Français (d) (grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jacques Français, né le à Paris et décédé le à Manhattan (New York), est un expert des instruments à cordes frottées et un luthier. Issu d'une famille de luthiers célèbres, Jacques Français est réputé pour ses connaissances approfondies des instruments d'exceptions, notamment les violons Stradivarius et Guarneri del Gesù, ainsi que des transactions et expositions qu'il a organisé.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques Français est né à Paris le [1]. Son père et ses grand-pères sont les luthiers Émile Français (-), Henri Français (-) et Albert Caressa (-)[2],[1],[3]. Son parrain est également le violoniste Jacques Thibaud[1].

Jacques Français est dirigé vers une carrière de luthier par son père. Il part en apprentissage à Mirecourt puis Mittenwald, les capitales de la lutherie française et allemande[1].

Durant la seconde guerre mondiale, Jacques Français combat avec les forces françaises libres dans les troupes de chasseurs alpins. Après la capitulation nazie, il est envoyé à Vienne avec les troupes d'occupation alliées[1].

Au sortir de la guerre, le jeune luthier part pour New York où pour compléter son apprentissage auprès de Rembert Wurlitzer, un luthier spécialisé dans la restauration de violons d'exception. Après une année, il revient à Paris et termine définitivement sa formation dans l'atelier familial Émile Français. Auprès de son père qui l'oriente vers l'expertise et l'authentification des instruments[1].

En , Jacques Français part s'installer définitivement à New York. Il y fonde une entreprise d'expertise et de conseils en lutherie[Note 1]. Durant sa carrière, Jacques Français a organisé les transactions de plusieurs instruments notables. Il a également organisé des expositions présentant au public des violons d'exception[1].

Atteint de la maladie de Parkinson sur la fin de sa vie, Jacques Français meurt à Manhattan le [1].

Lutherie[modifier | modifier le code]

Expertise[modifier | modifier le code]

Mondialement reconnu pour ses connaissances et son expertise des instruments rares et précieux[4], Jacques Français a organisé les transactions de nombreux violons et violoncelles notables, en particulier les instruments Stradivarius et Guarneri del Gesù. Il a par exemple organisé la vente record d'un violoncelle stradivarius en [Note 2],[1].

Pour mener ses expertises, Jacques Français optait pour une méthode analytique. Il commençait par une première analyse de la globalité de l'instrument. Celle-ci lui permettait d'émettre plusieurs hypothèses qu'il cherchait alors à confirmer ou infirmer par un travail sur les détails. Il expliquait que travailler avec le processus inverse (partir des détails et en faire une synthèse) pouvait fonctionner mais présentait davantage de risques d'erreurs. Il essayait ainsi de suivre une démarche standard qui lui permettait de structurer ses réflexions, sans toutefois poser un cadre trop rigide qui se serait révéler inadapté. S'il accordait une place importante à l'étude des étiquettes dans le but de déterminer l'authenticité des instruments, comme de nombreux experts avant lui, Jacques Français appréciait également l'utilisation de nouvelles technologies (comme la lumière noire) pour enrichir ses investigations[4].

Jacques Français faisait de la mémoire visuelle une qualité essentielle dans l'apprentissage de l'expertise et de l'authentification. Il insistait sur la nécessité pour les jeunes de fréquenter des musiciens disposant d'instruments notables ainsi que de consulter et mémoriser les photographies d'instruments pour contourner les difficultés d'accès aux instruments d'exception[4].

Conscient que les expertises peuvent être erronées et que leur qualité dépend des connaissances disponibles sur les instruments, les luthiers et les techniques utilisées, Jacques Français défendait la possibilité de réaliser des études et d'avoir accès aux instruments notables. À travers ces informations, il expliquait que les experts seraient mieux à même de comprendre les variations et les différences de facture entre les artisans mais aussi pour un même luthier[4].

Mise en avant de la lutherie[modifier | modifier le code]

Intéressé à faire découvrir son artisanat et les instruments célèbres, Jacques Français organise à New York[Note 3] en une importante exposition de violons français anciens[Note 4]. En , il parvient également à reconstituer un quatuor de stradivarius (2 violons, un alto et un violoncelle) qui avait été séparés au cours du temps[1].

Point de vue sur les violons crémonais[modifier | modifier le code]

Jacques Français défendait l'hypothèse du vernis pour expliquer la qualité des violons crémonais, notamment les stradivarius[1].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jacques Français a été marié à trois reprises. Il est le père d'une fille[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Français a emmené avec lui 20 violons, 4 violoncelles et 24 archets pour débuter son affaire[1].
  2. L'instrument a été vendu pour 4 millions de dollars[1].
  3. Au Lincoln Center for the Performing Arts[1].
  4. Plusieurs de ces instruments ne sont jamais sortis de France et certains n'ont pas été présenté au public depuis l'exposition universelle de 1900[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p (en) Douglas Martin, « Jacques Francais, 80, Dies : Dealer in String Instruments », The New York Times,‎ (lire en ligne Accès libre)
  2. (en) « Français » Accès libre, Cozio Archive, sur https://tarisio.com (consulté le )
  3. (en) « Albert Caressa » Accès libre, Cozio Archive, sur https://tarisio.com (consulté le )
  4. a b c et d (en) Redaction, « Violin expertise and how to acquire it: Jacques Francais on the pitfalls of instrument identification », The Strad,‎ (lire en ligne Accès libre)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Nicholas Sackman, The Jacques Francais Rare Violins Inc. Photographic Archive and Business Records : The sales ledgers, 1845-1938., (1re éd. 2017), 309 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]