Jean Lasne

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Jean Lasne
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Jean Lasne, né le à Bolbec (Seine-Inférieure), disparu sur le front près d'Inor (Meuse) le , est un peintre français travaillant à Paris.

Son atelier se situait Cité Falguière puis rue Huyghens à Montparnasse. Il y a côtoyé ses amis Francis Gruber, Mario Prassinos, Edouard Pignon, André Marchand, Jean Bazaine. Il a participé à la création du groupe Forces Nouvelles en 1935 avec Georges Rohner, Robert Humblot, Pierre Tal Coat, Henri Jannot, Alfred Pellan, Henri Héraut.

En 1936, un jury présidé par Henri Matisse lui décerne le Prix de Rome en Liberté[1].

À cause de son destin brisé par la guerre et donc de sa très courte carrière son œuvre est particulièrement rare. L'essentiel de ses peintures est conservé dans les Musées français.

Biographie[modifier | modifier le code]

1911-1930 : L'enfance, les études[modifier | modifier le code]

Jean Lasne naît à Bolbec (Seine-Inférieure) le 7 octobre 1911. Son père, Désiré Lasne, est imprimeur et propriétaire du journal Le progrès de Bolbec[2]. La famille compte sept enfants dont l'aîné, René, professeur au Havre, fait paraître une Anthologie de la Poésie latine (Stock, 1947)[3] et se consacre également à la peinture sous le nom de René Gouast, du nom de sa mère. C'est par lui que Jean Lasne entre en contact avec des peintres normands dont Paul-Élie Gernez. En 1928, à dix sept ans, Jean Lasne présente des toiles dans sa première exposition se tenant dans une librairie de Rouen. En 1929, il obtient le premier prix au Concours Général de dessin[4].

1930-1935 : Débuts à Paris. Atelier de la Cité Falguière[modifier | modifier le code]

Jean Lasne arrive à Paris en 1930 et entre dans l'atelier du peintre Lucien Simon. Ses camarades sont Georges Rohner, Robert Humblot, Henri Jannot, Lucien Fontanarosa, Jacques Despierre et Colette Beleys qui deviendra sa femme. Pour gagner sa vie il est maître d'internat au Lycée Jean-Baptiste-Say dans le XVIe arrondissement de Paris[5] puis à l'École départementale de Vitry-sur-Seine. En août 1933 il accompagne Colette Beleys dans le sud de la France. Ce voyage les conduit sur la Côte d'Azur à Cagnes où ils visitent la maison de Auguste Renoir, à Aix-en-Provence sur les pas de Cézanne et à Cassis où ils se fiancent. À partir de 1934, il s'installe avec Colette Beleys dans un atelier de la Cité Falguière et effectue son service militaire à Orly. Jean Lasne expose à la Galerie Carmine rue de Seine à Paris.

1935-1940 : L'atelier de la rue Huyghens à Paris[modifier | modifier le code]

En avril 1935, Jean Lasne participe à la première exposition du groupe Forces Nouvelles à la Galerie Billiet-Vorms. Pierre Vorms fait circuler les toiles qui sont présentés en Tunisie, Hollande, Belgique, Angleterre, Australie. En décembre 1935, Jean Lasne épouse Colette Beleys. Ils s'installent au début de 1936 dans un atelier de la rue Huyghens (Paris, XIVe arrondissement) qui leur avait été signalé par le marchand d'Art africain Pierre Vérité. En 1936, Jean Lasne est lauréat du Prix de Rome en Liberté qui réunit cinquante huit jeunes peintres de moins de trente ans. Henri Matisse, président du jury, lui remet son prix. Exposition à la Galerie Charpentier et voyage en Italie. Il découvre les primitifs de Sienne et Piero della Francesca. La Galerie Billiet-Vorms lui consacre une exposition particulière. Grâce au critique Raymond Cogniat, il aborde le décor de théâtre et crée des décors et des costumes pour La véridique histoire du Docteur de Maurice Thiriet au Théâtre des Champs-Élysées et pour Atlas Hôtel d'Armand Salacrou chez Dullin au Théâtre de L'Atelier. En 1937, il peint des toiles inspirées par les massacres de la guerre d'Espagne. Il participe à de nombreuses expositions notamment à la Galerie Dufresne en 1938 et se rapproche de Francis Gruber, Jean Bazaine, Alfred Mannessier, André Marchand, Charles Lapicque. Il réalise une quinzaine de sculptures. En 1939, Georges Huisman, Directeur Général des Beaux-Arts, lui commande la décoration de la piscine du Havre.

Le projet est interrompu par la déclaration de guerre en septembre 1939. Jean Lasne est mobilisé. Il est porté disparu le lors de la percée de la Meuse dans la région de Sedan, à Inor. Il avait 28 ans.

Collections publiques conservant des œuvres de Jean Lasne[modifier | modifier le code]

Musée des Beaux-Arts de Rouen[modifier | modifier le code]

Musée des Beaux-Arts de Rouen :

  • Portrait de Colette[6], entré en 1992
  • Le fauteuil rouge[7], entré en 1983
  • Les jeunes gens conversant[8], entré en 1983
  • Nus mythologiques[9], entré en 1983
  • Amphitrite[10], entré en 1983
  • Paysage aux nuages blancs[11], entré en 1994
  • Paysage à la montagne rose[12], entré en 1994
  • Nature morte rouge[13], entré en 1985
  • Nature morte au livre[14], entré en 1987
  • Nature Morte au vase blanc et aux roses[15], entré en 1992
  • Nature morte au vase blanc et aux roses[16], entré en 1992
  • L'usine[17], entré en 1992
  • Les boucles de la Seine à Vernon[18], entré en 1992
  • Le cadavre, entré en 1992
  • Le cri. Tête[19], entré en 1992
Le cri.
  • Personnages à la draperie, entré en 1992
  • Le lit à la couverture rouge[20], entré en 1992
  • La mère et l'enfant[21], entré en 1992
  • Autoportrait au dé à jouer[22], entré en 1992
  • Jean le Bleu ou Petit autoportrait[23]
  • Colette, portrait, entré en 1992
  • Le flûtiste au guéridon gris[24], entré en 1992
  • Portrait du docteur Chadourne[25], entré en 1995
  • Le docteur Chadourne, gouache, entré en 1985
  • Série de dessins de Guerre, ensemble de 64 dessins, gouaches, aquarelles entrés en 1983.

Paris, Musée national d'Art moderne[modifier | modifier le code]

Musée national d'Art moderne :

  • La mappemonde ou Le cube rouge[26]
  • Les cartons à chapeau[27]
  • Le guéridon ou Nature morte[28].

Aix-en-Provence, Musée Granet[modifier | modifier le code]

Musée Granet :

  • Le lit-nef, entré en 1986
  • Portrait au guéridon vert, entré en 1985
  • Les poupées, ensemble de deux dessins, entré en 1987.

Autun, Musée Rolin[modifier | modifier le code]

Musée Rolin :

  • Le massacre[29], entré en 1992.

Bolbec, Mairie[modifier | modifier le code]

Bolbec :

Musée de Grenoble[modifier | modifier le code]

Musée de Grenoble :

  • Hommage à Piero della Francesca[31], entré en 1938.

Le Havre, Musée d'art moderne André-Malraux[modifier | modifier le code]

Musée d'art moderne André-Malraux :

  • Les deux nus à la couverture rouge, entré en 1986
  • Nature morte à la boite de gouaches, entré en 1960
  • L'embarquement pour Cythère, entré en 1960
  • Nus mythologiques, gouache, entré en 1986.

Musée des Beaux-Arts d'Orléans[modifier | modifier le code]

Musée des Beaux-Arts d'Orléans :

  • Le cadavre ou L'inondation
  • Le flûtiste
  • Le calot bleu
  • Le flûtiste, gouache, entré en 1981.

Paris, Bibliothèque nationale de France[modifier | modifier le code]

BnF :

  • Vingt-cinq desins, maquettes de décors et costumes de théâtre'[32], entré en 1984.

Musée d'art moderne de la ville de Paris[modifier | modifier le code]

Musée d'art moderne de la ville de Paris :

  • Les cavaliers – Hommage au Gréco, entré en 1980
  • Paysage italien avec nature morte.

Paris, Musée d'histoire contemporaine[modifier | modifier le code]

Musée d'histoire contemporaine :

  • Mère et enfant, entré en 1985
  • Personnages sanglants, entré en 1985
  • Éclatement, entré en 1985.

Musée des Beaux-Arts de Quimper[modifier | modifier le code]

Musée des Beaux-Arts de Quimper :

  • Les trois personnages, entré en 1987
  • Portrait de Tal Coat, entré en 1986.

Roubaix, La Piscine (musée)[modifier | modifier le code]

La Piscine (musée)

  • Mère et enfant, entré en 2010
  • Mère et enfant (étude), entré en 2010.

Musée d'Art moderne de Troyes[modifier | modifier le code]

  • La vie est belle ou La charrue, entré en 1986
  • Deux personnages conversant à la couverture rouge, entré en 1986.

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1928 : Première exposition dans une librairie de Rouen
  • 1934 : Galerie Carmine, Paris
  • 1935 : Forces Nouvelles, Galerie Billiet-Vorms, Paris
  • 1936 : Forces Nouvelles, Galerie Billiet-Vorms, Paris
  • 1938 : Galerie Billiet-Vorms, Paris
  • 1939 : Dessins de guerre, Galerie Dufresne, Paris
  • 1941 : XX jeunes peintres de tradition française, Galerie Braun, Paris
  • 1980 : Forces Nouvelles 1935-39[33], Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
  • 1980 : Musée des Beaux-Arts, Orléans
  • 1980 : Musée d'Art Moderne, Strasbourg
  • 1981 : Musée des Beaux-Arts, Rouen
  • 1985 : Musée Granet, Aix-en-Provence
  • 1986 : Musée d'Art Moderne, Troyes
  • 1986 : Musée des Beaux-Arts, Le Havre
  • 1986 : Musée des Beaux-Arts, Quimper
  • 1987 : Musée Toulouse-Lautrec, Albi
  • 1988 : Musée Rolin, Autun
  • 1991 : Musée des Beaux-Arts, Tourcoing
  • 1991 : Musée Ingres-Bourdelle|Musée Ingres, Montauban
  • 1991 : Musée des Beaux-Arts, Besançon
  • 1992 : Musée des Beaux-Arts, Orléans
  • 1992 : Musée Rolin, Autun
  • 1994 : Siège de l'UNESCO, Paris
  • 2003 : Galerie De Bayser, Paris -[34]
  • 2010 : Galerie Thierry Mercier, Paris
  • 2010 : Conseil Général de la Meuse, Bar-le-Duc[35]
  • 2014 : Galerie Thierry Mercier, Paris.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Françoise Henry et Colette Lasne[36], Ed. Le léopard d'Or, Paris, 1988.
  • Musée des Beaux-Arts de Rouen[37], Ed. Musée des Beaux-Arts de Rouen, 1982.
  • Musée Granet d'Aix-en-Provence, Jean Lasne, Ed. Musée Granet, Aix-en-Provence, 1985.
  • Musée Toulouse-Lautrec d'Albi, Jean Lasne, Ed. Musée Toulouse-Lautrec, Albi, 1987.
  • Amis du Musée Granet d'Aix-en-Provence, Impressions du Musée Granet no 6[38].
  • Musée des Beaux-Arts de Tourcoing, Jean Lasne - l'œuvre sur papier, Ed. Musée des Beaux-Arts, Tourcoing, 1991.
  • Musée des Beaux-Arts de Rouen, Aquarelles et dessins de guerre. Jean Lasne, Ed. Musée des Beaux-Arts, Rouen, 1984.
  • Colette Lasne, Les enfants de Vitry. Dessins de Jean Lasne, Ed. Colette Lasne, Monelle Hayot, Paris, 1987.
  • Colette Lasne, Les nus mythologiques. Jean Lasne, Ed. Colette Lasne, Monelle Hayot, Paris, 1986.
  • Colette Lasne, La guerre d'Espagne. Jean Lasne, Ed. Colette Lasne, Musée Rolin, Autun, 1992.
  • Collectif , Forces Nouvelles 1935-1939[39], Ed. Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, 1980.
  • Artémise Kampa, Le syncrétisme esthétique de Forces Nouvelles (1935-1942). Une voie pour la définition de l’identité culturelle française dans l’imaginaire de l’entre-deux-guerres[40], Thèse de doctorat, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, UFR Histoire de l’art, Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent, dir. Thierry Dufrêne, Professeur d’Histoire de l’art contemporain, Paris, 2014.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ [1]
  2. ↑ [2]
  3. ↑ René Gouast, Anthologie de la poésie latine, Ed. Stock, Paris, 1947.
  4. ↑ Françoise Henry et Colette Lasne, Catalogue raisonné de l'œuvre de Jean Lasne, Ed. Le Léopard d'Or, Paris, 1988.
  5. ↑ Jean-Pierre Levert, Thomas Gomart, Alexis Merville, Un lycée dans la tourmente, Jean-Baptiste Say, 1934-1944, Ed. Calmann-Lévy, Paris, 1994.
  6. ↑ Portrait de Colette
  7. ↑ Le fauteuil rouge.
  8. ↑ Les jeunes gens conversant
  9. ↑ Nus mythologiques.
  10. ↑ Amphitrite.
  11. ↑ Paysage aux nuages blancs
  12. ↑ Paysage à la montagne rose.
  13. ↑ Nature morte rouge
  14. ↑ Nature morte au livre
  15. ↑ Nature morte au vase blanc et aux roses.
  16. ↑ Le cube rouge.
  17. ↑ Les boucles de la Seine.
  18. ↑ Les boucles de la Seine à Vernon
  19. ↑ Le cri. Tête
  20. ↑ Le lit à la couverture rouge
  21. ↑ La mère et l'enfant.
  22. ↑ Autoportrait au dé à jouer
  23. ↑ Jean le Bleu ou Petit autoportrait
  24. ↑ Le flûtiste au guéridon gris.
  25. ↑ Portrait du docteur Chadourne.
  26. ↑ sur centre Pompipdou.
  27. ↑ sur centre Pompidou.
  28. ↑ Pompidou.
  29. ↑ Base Joconde
  30. ↑ Rue de Bolbec, site de la mairie
  31. ↑ Hommage à Piero della Francesca sur Flickr.
  32. ↑ Vingt-cinq desins, maquettes de décors et costumes de théâtre.
  33. ↑ Forces Nouvelles 1935-39
  34. ↑ Présentation de l'exposition.
  35. ↑ Album photo par Diana André (Conseillère Générale de la Meuse).
  36. ↑ Catalogue raisonné de l'œuvre de Jean Lasne
  37. ↑ Jean Lasne 1911-1940
  38. ↑ Impressions du Musée Granet no 6, avril 1991, Pages 9 à 29.
  39. ↑ Forces Nouvelles 1935-1939.
  40. ↑ Le syncrétisme esthétique de Forces Nouvelles (1935-1942). Une voie pour la définition de l’identité culturelle française dans l’imaginaire de l’entre-deux-guerres.

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