Jocelyne Porcher

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Jocelyne Porcher
Jocelyne Porcher lors du forum « Animal ? » organisé par France Culture le 13 janvier 2018
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Jocelyne Porcher, née le , est une zootechnicienne française et sociologue de l'élevage, directrice de recherches à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE). Engagée dans la recherche après avoir été éleveuse et technicienne agricole, ses recherches portent sur les relations entre les humains et les animaux de ferme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts et formation[modifier | modifier le code]

Jocelyne Porcher naît le [1]. Dans les années 1980, pendant huit ans, elle élève des brebis dans sa propre exploitation. Dès les années 1990, elle suit des études agricoles : brevet de technicien agricole, BTSA productions animales, diplôme d'ingénieur en agriculture et master[2]. Elle devient ensuite docteur en sciences de l'Institut national agronomique Paris-Grignon en soutenant, en 2001, une thèse sur l'intersubjectivité des relations entre éleveurs et animaux de ferme[3],[4],[5].

Carrière[modifier | modifier le code]

À partir de 2003 elle est chargée de recherches à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) au sein du département Sciences pour l'action et le développement (SAD).

En 2014 elle est nommée directrice de recherches à l'INRA[6].

Ses thèmes de recherche portent sur les relations affectives et intersubjectives entre les éleveurs et les animaux, le bien-être animal, le travail en élevage et dans les systèmes industriels, la place de la mort des animaux dans le travail, le sens et les conditions de la pérennité des liens avec les animaux domestiques[7].

En 2014, elle publie Le Livre blanc pour une mort digne des animaux, résultat d’une recherche collective auprès de 66 éleveurs[8].

Elle est à l’origine de la création en 2015, avec Stéphane Dinard, éleveur en Dordogne, d’un collectif d’agriculteurs revendiquant le droit d'abattre leurs animaux dans leur ferme, intitulé « Quand l’abattoir vient à la ferme »[9].

À partir de 2020, elle est directrice de recherches à l'INRAE, l'INRA ayant fusionné avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA), et travaille toujours comme sociologue au sein du même département, renommé Sciences pour l’action, les transitions, les territoires (ACT), dans l'unité mixte de recherche Innovation à Montpellier[10].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Elle soutient l'élevage paysan (extensif)[11][source insuffisante] et se positionne en défaveur de l'industrie des productions animales (élevage intensif), de l'animalisme, de l'agriculture cellulaire[12],[13] et des géants de l'industrie agroalimentaire[11]. Elle considère que l'élevage est une relation morale entre l'humain et l'animal[13]. Elle est à initiative, en 2015, de la création du collectif Quand l’abattoir vient à la ferme, qui défend l’abattage sur le lieu d'élevage[14].

Elle critique le véganisme qui selon elle, « est le pire et le plus stupide projet qui soit concernant les animaux domestiques » et « la voie d'un asservissement accru aux multinationales de l'agroalimentaire et des biotechnologies »[11]. En 2018, elle coécrit une tribune remarquée dans Libération, intitulée Pourquoi les végans ont tout faux, avec l'auteur et journaliste Fréderic Denhez et le politologue Paul Ariès[15][source insuffisante]. Celle-ci fait l'objet d'un droit de réponse d'Aymeric Caron[16], ainsi que de plusieurs analyses et critiques, notamment sur les sites Mr Mondialisation[17], Madmoizelle[18] et de la part de militants animalistes (Florence Dellerie[19], l'association L214 dans La Libre Belgique[20]).

Elle soutient l'usage de l'homéopathie pour assurer la prévention et le traitement des maladies et par là assurer le bien-être des animaux de ferme[réf. souhaitée]. Elle rédige la préface d'un ouvrage consacré au courant uniciste de cette pratique, Homéopathie à la ferme, dans laquelle elle considère que la relation de soin entre éleveurs et animaux dans le cadre de l'homéopathie relève d'un « partenariat de soins »[21]. Elle met en avant l'homéopathie dans le livre auquel elle participe Encore carnivores demain ? pour assurer la prévention des maladies[réf. souhaitée].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jocelyne Porcher (préf. Boris Cyrulnik), Éleveurs et animaux, réinventer le lien, Paris, Presses universitaires de France, , 300 p. (ISBN 2-13-053214-4).
  • Jocelyne Porcher, La mort n'est pas notre métier, La Tour d'Aigues, Éditions de l'Aube, , 168 p. (ISBN 2-87678-828-4).
  • Jocelyne Porcher, Bien-être animal et travail en élevage, Dijon, Éducagri INRA, , 263 p. (ISBN 2-84444-311-7 et 2-7380-1165-9).
  • Jocelyne Porcher et Vinciane Despret, Être bête, Arles, Actes Sud, , 141 p. (ISBN 978-2-7427-7126-4).
  • Jocelyne Porcher et Christine Tribondeau, Une vie de cochon, Paris, La Découverte, , 92 p. (ISBN 978-2-7071-5477-4 et 2-7071-5477-6).
  • Jocelyne Porcher, Cochons d'or : L'industrie porcine en questions, Versailles, Quae, , 255 p. (ISBN 978-2-7592-0638-4).
  • Jocelyne Porcher et Carlos Pereira, Toréer sans la mort, Versailles, Quae, .
  • Jocelyne Porcher (préf. Alain Caillé), Vivre avec les animaux : Une utopie pour le XXIe siècle, Paris, La Découverte, (1re éd. 2011), 159 p. (ISBN 978-2-7071-6900-6 et 978-2-7071-7838-1)
    • Jocelyne Porcher, The ethics of animal labor. A collaborative utopia., Palgrave Macmillan, .
    • Jocelyne Porcher, Vivere con gli animali. Un utopia per XXI secolo', Slow Food Editore, .
    • Jocelyne Porcher, Vivir con los animales. Contra la ganaderia industrial i la "liberacion animal"., Editions El Salmon, .
  • Jocelyne Porcher, Philippe Busser et Catherine Thoyer, Le yin et le yang, Editions du Miroir, .
  • Jocelyne Porcher et Olivier Néron de Surgy, Encore carnivores demain ? : Quand manger de la viande pose question au quotidien, Versailles, Quae, , 183 p. (ISBN 978-2-7592-2605-4, lire en ligne)
  • Jocelyne Porcher et Jean Estebanez, Animal Labor. A new perspective on human-animal relations, Transcript Verlag/Columbia University Press, .
  • Jocelyne Porcher, Cause animale, cause du capital, Éditions Le Bord de l'eau, .

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Porcher, Jocelyne (1956-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  2. « Jocelyne Porcher (article portrait et bibliographie) », sur www.agrobiosciences.org (consulté le )
  3. « L'élevage, un partage de sens entre hommes et animaux : intersubjectivité des relations entre éleveurs et animaux dans le travail, par Jocelyne Porcher » (consulté le )
  4. Porcher, Jocelyne (1956-....)., L'élevage, un partage de sens entre hommes et animaux : intersubjectivité des relations entre éleveurs et animaux dans le travail, s.n., (OCLC 834685311, lire en ligne).
  5. Porcher, Jocelyne, « L'élevage, un partage de sens entre hommes et animaux : intersubjectivité des relations entre éleveurs et animaux dans le travail », Ruralia. Sciences sociales et mondes ruraux contemporains, no 09,‎ (ISSN 1280-374X, lire en ligne, consulté le )
    Thèse pour le doctorat de l'Institut national agronomique Paris-Grignon sous la direction de Joseph Bonnemaire, soutenue le 7 septembre 2001 à l'Institut national agronomique devant un jury composé de Joseph Bonnemaire, Jacques Bougler, Robert Dantzer (rapporteur), Christophe Dejours (rapporteur), Vinciane Despret, Michèle Salmona et Jean-Pierre Tillon, mention très honorable avec les félicitations du jury.
  6. « Jocelyne Porcher, un destin de sociologue engagée à l'INRA », jocelyneporcher.fr,‎ date inconnue (lire en ligne, consulté le ).
  7. Sébastien Lamy, « Jocelyne Porcher », sur montpellier.inra.fr (consulté le ).
  8. « Livre blanc pour une mort digne des animaux », sur sad.inra.fr, (consulté le ).
  9. « Quand l'abattoir vient à la ferme », sur abattagealternatives.wordpress.com (consulté le ).
  10. « Annuaire de l'UMR Innovation », sur umr-innovation.cirad.fr
  11. a b et c « Ni végans, ni industriels : soutenons les éleveurs paysans ! », sur LEFIGARO, (consulté le )
  12. Catherine Vincent, « Pourquoi Jocelyne Porcher défend l’élevage », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. a et b Matières à penser, par Frédéric Worms, Jocelyne Porcher, « L’élevage est une relation morale » [audio], sur franceculture.fr, , 44 min.
  14. « Bien-être animal : quand l'abattoir vient à la ferme », sur L'Express, (consulté le ).
  15. Paul Ariès, Frédéric Denhez et Jocelyne Porcher, « Pourquoi les végans ont tout faux », Libération (consulté le ).
  16. Aymeric Caron, « Véganisme : « Réunir tant de clichés en si peu de lignes est un exploit » », Libération, (consulté le ).
  17. « Les végans ont tout faux ? Notre réponse à Libération ! », sur Mr Mondialisation, (consulté le ).
  18. « « Les végans ont tout faux » : ceux qui agissent ont toujours tort », sur Madmoizelle, (consulté le ).
  19. Florence Dellerie, « Véganisme : pourquoi Paul Ariès, Frédéric Denhez et Jocelyne Porcher « ont tout faux » », sur questionsanimalistes.com, (consulté le )
  20. L214, « Les végans ont-ils tout faux ? », sur lalibre.be, (consulté le ).
  21. Collectif (préf. Jocelyne Porcher), Homéopathie à la ferme : des éleveurs racontent, Valence, Éd. Repas, coll. « Pratiques utopiques », , 223 p. (ISBN 978-2-919272-03-7, lire en ligne)
  22. « Prix Le Monde de la recherche universitaire - 12e édition », sur lemonde.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]