Ligne de Metz-Ville à Zoufftgen

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Ligne de
Metz-Ville à Zoufftgen
Image illustrative de l’article Ligne de Metz-Ville à Zoufftgen
Plan des lignes à Metz.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Metz, Hagondange, Thionville
Historique
Mise en service 1854 – 1859
Concessionnaires Paris à Strasbourg (1852 – 1854)
Est (1854 – 1871)
EL (1871 – 1919)
AL (1919 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 180 000
Longueur 55 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Nombre de voies Double voie de Metz-Ville à Woippy et de Thionville à Zoufftgen
4 voies de Woippy à Thionville
Signalisation BAL
ETCS niveau 1 d'Uckange à Zoufftgen
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV, TER,
Fret
Schéma de la ligne

La ligne de Metz-Ville à Zoufftgen est une ligne de chemin de fer française à écartement normal du département de la Moselle, en région Grand Est. Elle permet le lien entre le réseau ferré français et celui du Luxembourg, en reliant la gare de Metz-Ville à la ville frontalière de Zoufftgen.

Elle constitue la ligne 180 000 du réseau ferré national[1].

Dans l'ancienne numérotation SNCF des lignes de la région Est, elle était numérotée ligne 3 (Nord), plus précisément désignée en tant que section de la « Ligne (Luxembourg) Zoufftgen – Bâle »[2], la ligne de Strasbourg-Ville à Saint-Louis étant numérotée ligne 3.

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte historique[modifier | modifier le code]

La Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg qui négociait avec l'État l'allongement de la durée de la concession de sa ligne principale, obtient, par un décret du , qu'elle soit portée à 99 ans[3]. En contrepartie, la Compagnie s'engage sur divers points, notamment le point deux qui précise qu'elle doit « construire à ses frais, dans un délai de quatre ans, un chemin de fer de Metz à Thionville » et le point trois, qui précise qu'elle doit « prolonger cet embranchement jusqu'à la frontière, dans la direction de Luxembourg, au cas où la ligne de raccordement sur le territoire prussien serait exécutée. »[3]. Une clause précise que « si ce second embranchement ne doit pas avoir de suite, la Compagnie payera au gouvernement une somme de 5 millions »[3]. L'estimation du coût de l'embranchement était de 6,8 millions de francs et celui de la dépense totale, avec le prolongement, de 11,3 MF[4]. Le potentiel de trafic était favorable, que cela soit pour les marchandises – l'industrie métallurgique devant l'utiliser pour son approvisionnement en houille et l'expédition de ses produits que sont le fer et la fonte – ou pour le trafic voyageurs : en 1853, les circulations entre Metz et Thionville sont d'une voiture par heure au départ de chacune de ces villes, soit un potentiel de 72 000 voyageurs[4].

Construction[modifier | modifier le code]

La construction ne présente pas de grandes difficultés, le seul ouvrage d'art d'importance étant le viaduc permettant le franchissement de la Moselle à la sortie de Metz[4]. Menés rapidement, les travaux sont néanmoins retardés par les exigences du génie militaire, qui demande des études complémentaires pour les travaux proches des places fortes que sont Metz et Thionville, et par une pénurie de rails[4].

Avant la fin de la construction, le , la Compagnie qui a absorbé d'autres chemins de fer change de dénomination pour devenir la Compagnie des chemins de fer de l'Est[5]. Le président du conseil d'administration de la compagnie, Eugène de Ségur, est présent pour la réception des 30 kilomètres de la ligne par l'administration le , l'ouverture de l'exploitation ayant lieu le pour le trafic voyageurs[6] et le 25 pour celui des marchandises[5].

Les premiers temps de l'exploitation[modifier | modifier le code]

La ligne acquiert une vocation internationale avec la signature, à Paris le , d'une convention entre la France et le Grand-Duché du Luxembourg[7]. La compagnie de l'Est met en service [8] les 16 kilomètres, reliant la frontière entre la France et le Luxembourg, le [8]. La relation entre Metz et Luxembourg est ouverte le , avec la mise en service de la ligne de Luxembourg à Zoufftgen par la société royale grand-ducale des chemins de fer Guillaume-Luxembourg[8].

De 1907 à 1908, le tracé de la ligne est modifié à l'intérieur de la ville de Metz en raison de la construction de la gare actuelle. De nouvelles voies ferrées sont créées le long de la Seille et sur l'île Chambière, pour rejoindre à Metz-Nord l'ancienne ligne contournant la ville par l'ouest. Deux nouvelles gares pour les voyageurs sont ouvertes, l'une route de Thionville, nommée Metz-Nord, l'autre avenue de Blida, nommée Metz-Abattoirs, plus tard renommée Metz-Chambière.

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Signalisation et installations de sécurité[modifier | modifier le code]

La ligne fait partie du Corridor européen C (Anvers - Bâle / Lyon) et devait être équipée de l'ETCS niveau 1 à l'horizon 2018[9]. L'installation ayant pris du retard, la mise en service effective de l'ETCS a eu lieu le [10].

Vitesses limites[modifier | modifier le code]

De (PK) À (PK) Limite (km/h)
Metz-Ville (PK 154,320) Woippy (PK 160,245) 110
Woippy (PK 160,245) PK 177,056 160
Rupture du chaînage
PK 181,244 PK 183,805 160
PK 183,805 Thionville (PK 188,004) 130
Thionville (PK 188,004) PK 196,812 140
PK 196,812 Frontière (PK 203,757) 150

Points kilométriques[modifier | modifier le code]

Les points kilométriques de la ligne de Metz-Ville à Zoufftgen sont décomptés depuis Strasbourg-Ville : ils sont donc communs, mais en sens inverse, avec ceux de la ligne Paris – Strasbourg sur le tronçon de Strasbourg à Réding, et dans la continuité de ceux de la ligne de Réding à Metz-Ville dont elle constitue le prolongement. Ainsi, bien que Metz-Ville soit l'origine de cette ligne, cette gare se trouve au PK 154,320.

L'accident de Zoufftgen[modifier | modifier le code]

Le , vers 11 h, un train de marchandises de la SNCF et un TER assuré par une automotrice des CFL entrent en collision frontale (« nez-à-nez ») à proximité de la frontière entre le Luxembourg et la France. Le bilan est de six morts et un blessé grave.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Classement sonore des infrastructures de transport de la Moselle page 19 Arrêté
  2. [PDF] SNCF Région de l'Est - Carnet de profils et schémas - 1962, voir notamment planches 26, 27 pages 21 du PDF.
  3. a b et c P.-J. Proudhon, Manuel du spéculateur a la Bourse, troisième édition, librairie Garnier frères, Paris, 1857, p. 308 intégral (consulté le 16 février 2012).
  4. a b c et d François et Maguy Palau, « 1.25. Metz-Thionville : 16 septembre 1854 », dans Le rail en France : Le second empire tome I 1852-1857, Fr. et Mag. Palau, Paris, 1998 (ISBN 9-782950-942111), p. 95 extrait (consulté le 16 février 2012).
  5. a et b >R. Demeur 1860 p. 92 intégral (consulté le 16 février 2012).
  6. Augustin Joseph Du Pays, Itinéraire descriptif, historique, artistique et industriel de la Belgique, Libr. de L. Hachette et Cie., 1863, p. 25 intégral (consulté le 16 février 2012).
  7. Alex de Clercq, recueil des traités de la France publié sous les auspices de S. Ex M. Drouyn de Lhuys ministre des affaires étrangères, volum 7 1856-1859, Amyot, 1866. lire en ligne (consulté le 21 avril 2010).
  8. a b et c Site Christophe Lachenal, paragraphe Histoire lire en ligne (consulté le 21 avril 2010).
  9. ETCS : RFF prépare le réseau de demain
  10. Autorisation de mise en exploitation commerciale en ETCS niveau 1 de la ligne 180000 entre Uckange et Zoufftgen.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François et Maguy Palau, « 1.25. Metz-Thionville :  », dans Le rail en France : Le second empire tome 1 1852-1857, Fr. et Mag. Palau, Paris, 1998 (ISBN 9-782950-942111), pp. 94-95
  • François et Maguy Palau, « 4.7 Thionville-Frontière du Luxembourg :  », dans Le rail en France : Le second empire tome 2 1858-1863, Fr. et Mag. Palau, Paris, 2001 (ISBN 9-782950-942128), pp. 74-76

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]