Lingulodinium polyedra

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Lingulodinium polyedra
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue ventrale de Lingulodinium polyedra observée au microscope électronique à balayage (diamètre d'environ 40 microns).
Classification AlgaeBase
Empire Eukaryota
Règne Chromista
Sous-règne Harosa
Infra-règne Halvaria
Embranchement Miozoa
Sous-embr. Myzozoa
Infra-embr. Dinozoa
Super-classe Dinoflagellata
Classe Dinophyceae
Ordre Gonyaulacales
Famille Gonyaulacaceae
Genre Lingulodinium

Espèce

Lingulodinium polyedra
(F.Stein) J.D.Dodge, 1989[1]

Synonymes

  • Gonyaulax polyedra F.Stein, 1883[2]
  • Hystrichosphaeridium machaerophorum Deflandre & Cookson, 1955[2]
  • Lingulodinium machaerophorum (Deflandre & Cookson) Wall, 1967[2]

Lingulodinium polyedra est une espèce de Dinophycées photosynthétiques mobiles. Il est souvent la cause de marées rouges dans le sud de la Californie et de phénomènes de bioluminescence sur les plages locales la nuit.

Cycle de vie[modifier | modifier le code]

Vue ventrale de Lingulodinium polyedra
(grossi 900x).

Le cycle de vie e cette espèce se caractérise par un stade dormant, un kyste de dinoflagellé appelé Lingulodinium machaerophorum (synonyme Hystrichosphaeridium machaerophorum). Ce kyste a été décrit pour la première fois par Deflandre et Cookson en 1955 (un fossile du Miocène de Balcombe Bay, Victoria, Australie) comme : « Coquille globuleuse, subsphérique ou ellipsoïdale avec une membrane rigide, plus cassante que déformable, recouverte de nombreuses protubérances longues, raides, coniques, pointues ressemblant à la lame d'un poignard . Surface de la coquille granuleuse ou ponctuée. »[3] Sa gamme stratigraphique s'étend du Paléocène supérieur de l'est des États-Unis[4] et du Danemark[5] jusqu'à aujourd'hui.

La morphologie des dinokystes à parois organiques est contrôlée par les changements de salinité et de température chez certaines espèces, plus particulièrement la variation de la longueur des protubérances (ces protubérances sont parfois appelés épines, mais c'est incorrect car elles ne sont pas nécessairement pointues). Cette variation morphologique est connue pour Lingulodinium machaerophorum à partir d'expériences de culture[6] et d'étude des sédiments de surface.[5] La variation des longueurs des protubérance est un indicateur de la salinité. La variation de la longueur des protubérances de Lingulodinium machaerophorum a été utilisée pour reconstruire la variation de la salinité de la mer Noire[7].

Toxicité[modifier | modifier le code]

Lingulodinium polyedra a été associé à la production de yessotoxines (YTX), un groupe de toxines polyéther structuralement apparentées, qui peuvent s'accumuler dans les coquillages et produire des symptômes similaires à ceux produits par les toxines causant l'intoxication paralysante par les mollusques (PSP)[8].

Luminescence[modifier | modifier le code]

L. polyedra au large de Solana Beach, Californie le 25 septembre 2011. (Exposition : 3 sec / f4 / ISO 3200 / f 210 mm)

Lingulodinium polyedra est facilement visible sous un grossissement de 100x et la luminescence de leurs scintillons (en) en réponse à la tension superficielle et à l'acidité. La luminescence est sous régulation circadienne, culminant la nuit. En raison de ces rythmes évidents (et aussi du fait que la plupart de ses activités, physiologiques et moléculaires, sont rythmiques), L. polyedra a été un organisme modèle pour l'étude du rythme circadien des cellules élémentaires[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Guiry, M.D. & Guiry, G.M. AlgaeBase. World-wide electronic publication, National University of Ireland, Galway. https://www.algaebase.org, consulté le 28 février 2019
  2. a b et c World Register of Marine Species, consulté le 28 février 2019
  3. Deflandre, G. and Cookson, I.C., 1955. Fossil microplankton from Australian Late Mesozoic and Tertiary sediments. Aust. J. Mar Freshw. Res. 6, 242-313.
  4. EDWARDS, L.E., GOODMAN, D.K., and WITMER, R.J. 1984 Lower Tertiary (Pamunkey Group) dinoflagellate biostratigraphy, Potomac River area, Virginia and Maryland. In: Frederiksen, N.O., and Krafft, K. (eds.), Cretaceous and Tertiary stratigraphy, paleontology, and structure, southwestern Maryland and northeastern Virginia—Field trip volume and guide book. American Association of Stratigraphic Palynologists Foundation, Dallas, Texas, p. 137–152.
  5. HEILMANN-CLAUSEN, C. 1985 Dinoflagellate stratigraphy of the uppermost Danian to Ypressian in the Viborg 1 borehole, central Jylland, Denmark. Danmarks Geologiske Undersøgelse, Serie A, 7: 1–69.
  6. Hallett, R.I., 1999. Consequences of environmental change on the growth and morphology of Lingulodinium polyedrum (Dinophyceae) in culture. Ph.D. thesis. University of Westminster, 109 pp.
  7. Mertens, K. N., Ribeiro, S. Bouimetarhan, I., Caner, H., Combourieu-Nebout, N. Dale, B., de Vernal, A. Ellegaard, M. Filipova, M., Godhe, A. Grøsfjeld, K. Holzwarth, U. Kotthoff, U. Leroy, S., Londeix, L., Marret, F., Matsuoka, K., Mudie, P., Naudts, L., Peña-manjarrez, J., Persson, A., Popescu, S., Sangiorgi, F., van der Meer, M., Vink, A., Zonneveld, K., Vercauteren, D., Vlassenbroeck, J., Louwye, S., 2009a. Process length variation in cysts of a dinoflagellate, Lingulodinium machaerophorum, in surface sediments investigating its potential as salinity proxy. Marine Micropaleontology 70, 54–69.
  8. Paz et al. 2008. Yessotoxins, a Group of Marine Polyether Toxins: an Overview. Mar. Drugs 2008, 6, 73-102; DOI: 10.3390/md20080005
  9. Hastings JW. 2008. The Gonyaulax clock at 50: translational control of circadian expression. Cold Spring Harb Symp Quant Biol. 2007;72:141-4. doi: 10.1101/sqb.2007.72.026

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]