Loisirs (Logeais)

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Loisirs
Nouvelles de Bourbon
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Page de titre de Loisirs

Auteur Auguste Logeais
Pays France
Préface Auguste Genesley
Genre Recueil de nouvelles et de lettres
Éditeur Imprimerie de P.A. Genesley-Portier
Lieu de parution Laval
Date de parution 1845

Loisirs est un recueil de nouvelles de l'écrivain français Auguste Logeais paru en 1845 à Laval, en Mayenne. Imprimé à seulement cinquante exemplaires à l'initiative de son ami Auguste Genesley, il reproduit cinq courtes fictions déjà publiées dans L'Écho de la Mayenne au cours des mois précédents en les faisant suivre d'autant de lettres adressées par l'auteur à divers correspondants métropolitains depuis Bras Canot, là où il réside désormais à l'île Bourbon, aujourd'hui La Réunion.

Entièrement consacrés à cette colonie du sud-ouest de l'océan Indien, les textes s'intéressent en particulier à l'esclavage à Bourbon, pour lesquels le voyageur exprime son dégoût marqué, mais auquel il accorde néanmoins une attention presque ethnographique. Toutes les nouvelles mettent en scène des marrons et n'hésitent pas à faire s'exprimer les personnages en créole réunionnais. Les lettres sont des descriptions détaillées de la vie de l'auteur sur une canneraie mais contiennent également trois récits de voyage, deux au Piton de la Fournaise et un au Grand Étang.

Contenu[modifier | modifier le code]

Nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Déita le Créole.
  • Bras-de-Fer, le Marron.
  • Sinfélix.
  • La Caverne d'Oscar.
  • La Vallée du giroflier.

Lettres[modifier | modifier le code]

  • À Bourbon, lettre à Alexandre Villedieu.
  • À Bourbon, lettre à Agathe Genesley.
  • Le Volcan, lettre à maître Meslay.
  • L'Étang, lettre à Genesley fils.
  • Second Voyage au Volcan, lettre à Létissier.

Postérité[modifier | modifier le code]

Stèle en mémoire de Cécilia, évoquée dans Loisirs, au cimetière du centre-ville, à Saint-Benoît de La Réunion.

L'ouvrage est le seul connu de Logeais, qui peu après revient en Mayenne pour y exercer comme comptable et terminer maire d'Olivet.

À peu près complètement oublié à la fin du XIXe siècle, Loisirs est redécouvert en 2020 par la bibliothèque départementale de La Réunion à la faveur de la vente d'un exemplaire par un libraire du Sud de la France. Acquis par l'établissement, cet exemplaire est pour l'heure l'un des quatre seuls à avoir été localisés. Les autres se trouvent à la bibliothèque nationale de France, dans celle d'une université du Kentucky et dans la collection privée de Thierry Caro, chercheur qui participe à la redécouverte du titre puis à sa réédition en 2022.

La réédition est précédée d'une conférence de Prosper Ève. Cet historien spécialiste de l'esclavage fait peu après ériger une stèle dans le cimetière du centre-ville, à Saint-Benoît, en l'honneur d'une certaine Cécilia évoquée dans la partie finale de l'ouvrage. Cette stèle porte les mots que l'auteur entendait faire inscrire à la demande de son père sur la sépulture de cette esclave disparue très jeune, mais auxquels il a dû renoncer sous la pression raciste de la bonne société coloniale, inquiète de cet excès d'égards pour la dépouille d'une femme noire[1].

« Condamnée en naissant au joug de l'esclavage,
Elle eut long-temps gémi dans ce monde pervers
Et fait de la douleur un long apprentissage,
Si la mort à vingt ans n'avait brisé ses fers. »

— Auguste Logeais, Loisirs.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Auguste Logeais, Loisirs. Nouvelles de Bourbon, Laval, Imprimerie de P.A. Genesley-Portier, 1845.
  • Jackie Ryckebusch, tome II de l'Inventaire des ouvrages concernant l'île Bourbon, l'île de la Réunion, les Voyages aux Indes orientales, la traite et l'esclavage, R. Chamonal, livres anciens et modernes, 2005.
  • Auguste Logeais, Loisirs. Nouvelles de Bourbon, Cicéron Éditions, 2022Réédition introduite par Prosper Ève et commentée par Thierry Caro (ISBN 9782493911025).

Références[modifier | modifier le code]

  1. P.M., « Une épitaphe pour les anciens esclaves », Journal de l'île de La Réunion,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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