Mohamed Razzouki

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Mohamed Razzouki
Gangster
Image illustrative de l’article Mohamed Razzouki
Information
Naissance
Utrecht (Pays-Bas)
Nationalité Néerlandaise
Marocaine
Surnom Mo
Condamnation 29 février 2024
Sentence 27 ans au cours du procès Marengo à Amsterdam
Actions criminelles Membre d'une organisation criminelle, tentative d'assassinat et assassinat
Affaires Mocro Maffia
Pays Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Arrestation 19 décembre 2018 à Utrecht
Famille Saïd Razzouki (frère)
Zaki Razzouki (frère)
Omar Razzouki (frère)
Avocat Christian Flokstra (2018-2024)
Nico Meijering (2018-2024)
Robert van 't Land (depuis 2024)
Mark Dunsbergen (depuis 2024)

Mohamed Razzouki, né en à Utrecht (Pays-Bas), est un criminel néerlandais opérant pour l'organisation criminelle de Ridouan Taghi.

En 2024, au cours du procès Marengo, il est reconnu coupable de l'assassinat de la mauvaise cible, Hakim Changachi, et est condamné à une peine de 27 ans de prison.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et début de carrière criminelle[modifier | modifier le code]

Mohamed Razzouki naît en 1982 à Utrecht, aux Pays-Bas, au sein d'une famille marocaine originaire d'Aït Touzine, située dans les montagnes du Rif. Durant son enfance, il est un élève studieux, mais rencontre des difficultés familiales : son grand frère, Saïd Razzouki, est membre d'un groupe de malfaiteurs à Utrecht connu sous le nom de « Bad Boys »[1].

À la fin des années 2000, les « Bad Boys » évoluent pour devenir une organisation internationale de trafic de drogues à grande échelle. Ils établissent des contacts avec des cartels sud-américains pour importer de grandes quantités de cocaïne en Europe, via les ports d'Anvers et de Rotterdam. Mohamed Razzouki joue un rôle actif au sein du réseau, s'occupant des tâches mineures, tandis que son frère aîné, Saïd, devient le bras droit de l'organisation, soutenant Ridouan Taghi.

En 2009, Mohamed Razzouki apprend que son ami Nabil Bakkali fait face à des problèmes financiers, devant rembourser 80 000 euros à la justice et ne sachant plus comment s'en sortir. Mohammed présente alors Nabil Bakkali à Ridouan Taghi dans un café d'Utrecht[2].

Fausse cible à Utrecht : entre loyauté et trahison (2016-2017)[modifier | modifier le code]

En fin 2016, Mohamed Razzouki, accompagné de Nabil Bakkali, reçoit un message de Ridouan Taghi qui lui demande s'il connait un certain Khalid 'Immo' H. à Utrecht. Taghi révèle alors qu'il faut l'envoyer en enfer ou le rendre invalide. Cette tâche est attribuée par Mohamed à Nabil Bakkali qui doit uniquement servir de spotter (guetteur)[3].

En 2017, Mohamed Razzouki reçoit un message de Nabil Bakkali, lui expliquant qu'il a commis un assassinat sur une fausse cible, qui s'avère être Hakim Changachi (neveu de Mimoun Chengachi), membre d'une famille mafieuse réputée active dans le milieu du haschich depuis les années 1980 aux Pays-Bas. Le , Nabil se prépare à rencontrer Mohammed Razzouki pour inventer une histoire afin de se faire pardonner par la famille Changachi[4]. L'histoire est : Un homme, au nom de Danny (un réel rival de Ridouan Taghi), originaire d'Amsterdam, est à l'origine de cet assassinat. Le jour J, Bakkali, muni d'une arme à feu, rencontre un cousin de Hakim Changachi et lui raconte une fausse histoire concernant Danny. Pas cru par la famille Changachi, Bakkali envoie un message à Mo pour expliquer qu'il ne semble pas crédible malgré l'histoire préparée[4].

Mis sous pression par l'organisation de Taghi et la famille Chengachi, un deuxième rendez-vous a lieu avec un membre de la famille Chengachi à Breukelen, où Bakkali finit par avouer que l'assassinat est orchestré par Ridouan Taghi. Le membre de la famille, choqué, dit tourner la page et ne rien dire, mais Bakkali se tourne vers la justice et cherche à prendre un avocat. La justice le conduit vers l'avocat Bart Stapert. Alors que Mo demande à voir Bakkali, ce dernier refuse, jusqu'à ce que Ridouan Taghi apprenne que Bakkali l'aurait nommé. Taghi envoie alors un message à Mo en disant : « Je vais l'endormir lui et tous ses proches s'il m'a nommé. Dire mon nom? Ce sale chien. »[5] Mohammed reçoit également un message de son frère Saïd Razzouki, qui lui dit : « Je viens d'avoir une discussion avec le chef. Il m'a donné le dicton, celui qui parle, mourra. (wie praat, die gaat) »[5],[6]. Quelques heures plus tard, Mohammed reçoit plusieurs messages directs du chef qui lui demande pourquoi Bakkali ne répond pas[5].

En mars 2018, le ministère public révèle la coopération avec Nabil Bakkali, qui devient témoin clé contre l'organisation de Ridouan Taghi, en échange d'une peine réduite[7]. Six jours plus tard, Reduan Bakkali, le frère de Nabil, est abattu à Amsterdam. Plus tard, en septembre 2019, Derk Wiersum, l'avocat de Nabil Bakkali, est également abattu.

Victime d'une tentative d'assassinat (2017)[modifier | modifier le code]

Le , Mohamed Razzouki est victime d'une tentative d'assasinat dans son quartier d'Overvecht, alors qu'il se trouve dans sa voiture. Miraculeusement, il survit malgré les 28 balles tirées, bien qu'il soit grièvement blessé. Après la fusillade, il parvient à fuir vers le quartier d'Oriconodreef. Les tirs blessent également un passager assis à ses côtés et touchent une femme de 81 ans dans son domicile, alors qu'elle dormait.

Transporté à l'hôpital, Mohamed Razzouki se trouve dans un état critique. Un jour plus tard, il est arrêté par la police, suite aux déclarations de Nabil Bakkali à la justice.

Plus tard, après le décryptage des messages Pretty Good Privacy du serveur PGPSafe du Costa Rica[8], la police découvre des messages de Nabil Bakkali, envoyés depuis sa cellule à Saïd Razzouki, lui demandant : « Comment ça avance avec les enquêtes concernant la tentative d'assassinat de ton frère ? Tu es d'accord avec moi que le focus est sur ces fils de p**** de Chengachis ? »[9] Saïd Razzouki répond alors qu'il attend d'avoir des preuves concrètes avant de passer à la riposte[10].

En novembre 2019, Mohamed Razzouki déclare lors du procès Marengo que son ancien meilleur ami, Nabil Bakkali, serait l'instigateur de cette tentative d'assassinat, orchestrée depuis sa cellule à l'aide d'un téléphone PGP[11]. Son avocat, Nico Meijering, déclare : « Le témoin clé a piégé mon client, neuf jours avant qu'il signe un contrat avec la justice. »[12]. En effet, Nabil Bakkali aurait demandé à Mohamed, via message, de se rendre à Overvecht pour récupérer une somme d'argent. Sur place, personne n'était présent, Nabil ne répondait plus, et soudain, la fusillade a éclaté[13].

Arrestation[modifier | modifier le code]

Le , Mohamed Razzouki est arrêté à l'hôpital par la police, qui le soupçonne de faire partie d'une organisation criminelle[14].

En 2021, au tribunal d'Osdorp, Mohamed Razzouki et Nabil Bakkali sont impliqués dans de nombreux affrontements verbaux, transformant la salle d'audience en un véritable champ de bataille. L'un accuse l'autre de mentir, tandis que l'autre réplique en le traitant de traître[15].

Le , son avocat, Nico Meijering, plaide pour l'acquittement de Mohamed Razzouki[16],[17].

Condamnation[modifier | modifier le code]

Le , Mohamed Razzouki est condamné à une peine de 27 ans de prison au cours du procès Marengo pour participation à une organisation criminelle[18]. La justice accuse finalement Ridouan Taghi, Saïd Razzouki, Nabil Bakkali et Mohamed Razzouki de l'assassinat de Hakim Changachi[8].

En mars 2024, ses avocats, Christian Flokstra et Nico Meijering, démissionnent, abandonnant leur client Mohamed Razzouki. Ils estiment que la justice néerlandaise ne fait pas son travail et expriment leur perte totale de confiance en une justice démocratique[19]. Le , Robert van 't Land et Mark Dunsbergen deviennent les nouveaux avocats de Mohamed Razzouki[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (nl) Paul Vugts, « Ik wens Mohamed Razzouki spoedig weer zijn advocaat » (consulté le )
  2. (nl) Yelle Tieleman, « Kroongetuige over Taghi: ‘Hij mocht als enige roken’ », sur AD.nl (consulté le )
  3. (nl) « 90 beweringen van de kroongetuige kon de recherche niet verifiëren », sur Crimesite
  4. a et b (nl) « Provinciale Zeeuwse Courant | 8 augustus 2020 | pagina 62 », (consulté le )
  5. a b et c (nl) « Provinciale Zeeuwse Courant | 8 augustus 2020 | pagina 63 », (consulté le )
  6. (nl) « Nabil B. in Marengo-proces: ’Razzouki zei dat Taghi me wilde opruimen », sur De Telegraaf
  7. (nl) « Nabil B. kroongetuige uit angst voor Taghi », sur De Telegraaf
  8. a et b (nl) , « NFI ontsleutelde nieuwe berichten uit pgp-BlackBerry van kroongetuige », (consulté le )
  9. (nl) « Kroongetuige Nabil B. gaf gewelddadige opdracht vanuit cel: 'Dit is stress, dan beter mensen inladen en martelen' », (consulté le )
  10. (nl) « Nabil B. appte vanuit bajes met drugscrimineel: 'Beter inladen en martelen, broer' » (consulté le )
  11. (nl) Jan Meeus et Wouter Laumans, « Het ‘andere verhaal’ over kroongetuige Nabil B. », NRC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (nl) Yelle Tieleman, « ‘Kroongetuige Nabil B. liet moordaanslag plegen vanuit zijn cel’ », sur AD.nl (consulté le )
  13. (nl) « Advocaat: Kroongetuige plande aanslag vanuit cel », sur De Telegraaf
  14. (nl) Admin, « Nabil B. achter moordaanslag op Mohamed Razzouki in Overvecht », (consulté le )
  15. (nl) Joris Peters, « Verhoor kroongetuige Nabil B. eindigt in clash met 'oude vriend' Mohamed R. », sur NU.nl (consulté le )
  16. (nl) Paul Vugts, « Advocaat van Mohamed Razzouki vraagt vrijspraak in Marengo-proces », sur Het Parool (consulté le )
  17. (nl) Lot Alewijnse, « Advocaat van Mohamed Razzouki vraagt vrijspraak in Marengo-proces », sur AD.nl (consulté le )
  18. (nl) Veerle Schyns et Jan Meeus, « Uitspraak strafzaak Marengo: levenslange celstraf voor Ridouan Taghi en twee medeverdachten », NRC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (nl) Yelle Tieleman, « Advocaten van Mohamed Razzouki, verdachte in Marengo-proces, staken de actieve verdediging », sur AD.nl (consulté le )
  20. (nl) « Nieuwe advocaten voor Marengo-hoofdverdachte Mohamed Razzouki » (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Cette bibliographie est indicative.

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