Mouvement de résistance

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Un mouvement de résistance est un groupe organisé de personnes qui tentent de résister au gouvernement ou à une puissance occupante, provoquant des perturbations et des troubles dans l'ordre civil et la stabilité. Un tel mouvement peut chercher à atteindre ses objectifs soit par le recours à la résistance violente ou non-violente (parfois appelée résistance civile), soit par le recours à la force, armée ou non. Dans de nombreux cas, comme par exemple aux États-Unis pendant la révolution américaine[1] ou en Norvège pendant la Seconde Guerre mondiale, un mouvement de résistance peut employer des méthodes à la fois violentes et non violentes, opérant généralement sous différentes organisations et agissant dans différentes phases ou zones géographiques au sein d'un pays[2].

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'Oxford English Dictionary enregistre l'utilisation du mot « résistance » dans le sens d'une opposition organisée à un envahisseur à partir de 1862[3]. L'usage moderne du terme « résistance » s'est répandu à partir de l'auto-désignation de nombreux mouvements pendant la Seconde Guerre mondiale, en particulier la Résistance française. Le terme est encore fortement lié au contexte des événements de 1939-1945, et particulièrement aux mouvements d’opposition dans les pays occupés par l’Axe. Utiliser le terme « résistance » pour désigner un mouvement répondant à la définition d’avant la Seconde Guerre mondiale peut être considéré par certains comme un anachronisme. Cependant, de tels mouvements existaient avant la Seconde Guerre mondiale (bien que souvent appelés sous des noms différents), et il y en a eu beaucoup après – par exemple dans les luttes contre le colonialisme et les occupations militaires étrangères.

Polémique concernant la définition[modifier | modifier le code]

Concernant la légalité des mouvements de résistance armée en droit international, il existe un différend entre États depuis au moins 1899, date à laquelle a eu lieu la première codification majeure des lois de la guerre sous la forme d'une série de traités internationaux. Dans le préambule de la conférence de La Haye de 1899 sur la guerre terrestre, la clause de Martens est introduite comme une formulation de compromis pour le différend entre les grandes puissances considérant les francs-tireurs comme des combattants illégaux passibles d'exécution lors de leur capture et les petits États affirmant qu'ils doivent être considérés comme des combattants légaux[4],[5].

Plus récemment le Protocole additionnel de 1977 des Conventions de Genève du 12 août 1949, et relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux, est référé à l'article 1, paragraphe 4 des conflits armés « ... dans lesquels les peuples luttent contre la domination coloniale et l'occupation étrangère et contre les régimes racistes... ». Cette phraséologie (selon les États-Unis, pays ayant refusé de ratifier le Protocole), contient de nombreuses ambiguïtés qui obscurcissent la question de savoir qui est ou n'est pas un combattant légitime[6]: en fin de compte, de l'avis du gouvernement américain, la distinction n'est qu'un jugement politique.

Certaines définitions du mouvement de résistance se sont révélées controversées. Ainsi, selon le point de vue du gouvernement d'un État, un mouvement de résistance peut ou non être qualifié de groupe terroriste : les membres d'un mouvement de résistance pouvant être considérés comme des combattants légaux ou illégaux et s'ils sont reconnus comme ayant le droit de résister à l'occupation[7].

Combattant de la liberté[modifier | modifier le code]

Un groupe de moudjahidines afghans, anciennement considérés comme des combattants de la liberté par les pays occidentaux, en octobre 1987.
Photo d'Ants Kaljurand, célèbre combattant de la liberté estonien et collaborateur nazi.

Un combattant de la liberté est un autre terme désignant ceux luttant pour obtenir la liberté politique pour eux-mêmes ou pour obtenir la liberté pour les autres[8]. Bien que le sens littéral de ces mots puisse inclure « toute personne qui lutte pour la cause de la liberté », dans l'usage courant, il peut être limité à ceux étant activement impliqués dans une rébellion armée, plutôt qu'à ceux faisant campagne pour la liberté par des moyens pacifiques, ou ceux qui luttent violemment pour la liberté d'autrui en dehors du contexte d'un soulèvement (bien que ce titre puisse être appliqué dans son sens littéral).

D'une manière générale, les combattants de la liberté sont des personnes utilisant la force physique pour provoquer un changement dans l'ordre politique et/ou social afin d'obtenir des droits libres pour leur peuple. Des exemples notables incluent Umkhonto we Sizwe en Afrique du Sud, les Fils de la Liberté pendant la révolution américaine, l'Armée républicaine irlandaise en Irlande et en Irlande du Nord, le front populaire de libération de l'Érythrée et l'Armée de résistance nationale en Ouganda, qui sont considérés comme des combattants de la liberté par leurs partisans. Cependant, une personne qui fait campagne pour la liberté par des moyens pacifiques peut toujours être considérée comme un combattant de la liberté, même si dans l'usage courant, elle est appelée activiste politique, comme dans le cas du Mouvement de conscience noire. En Inde, « combattant de la liberté » est une catégorie officiellement reconnue par le gouvernement indien couvrant ceux ayant pris part au mouvement indépendantiste du pays ; les personnes de cette catégorie (peuvent également inclure les membres de la famille à charge)[9] bénéficient de pensions et d'autres avantages tels que des tarifs ferroviaires spéciaux[10].

Les personnes décrites comme combattants de la liberté sont souvent appelées à tort assassins, rebelles, insurgés ou terroristes. Les combattants de la liberté ciblent uniquement des cibles militaires et non des civils. Cela conduit au faux aphorisme selon lequel « le terroriste d’un homme est le combattant de la liberté d’un autre »[11]. La mesure dans laquelle cela se produit dépend de divers facteurs spécifiques à la lutte dans laquelle un groupe de combattants de la liberté donné est engagé.

Pendant la guerre froide, le terme combattant de la liberté est utilisé pour la première fois en référence aux rebelles hongrois en 1956[12]. Ronald Reagan a choisi ce terme pour expliquer le soutien américain aux rebelles dans les pays contrôlés par des États communistes ou perçus comme étant sous l'influence de l'Union soviétique, notamment les Contras au Nicaragua, l'UNITA en Angola et les moudjahidines multifactionnels en Afghanistan[12].

Dans les médias, la BBC tente d'éviter les expressions « terroriste » ou « combattant de la liberté », sauf dans les citations attribuées, au profit de termes plus neutres tels que « militant », « guérilla », « assassin », « insurgé », « rebelle », « paramilitaire » ou « milice »[13].

Mouvements de résistance notables[modifier | modifier le code]

Les exemples suivants sont des groupes ayant été considérés ou qui s'identifiaient en tant que mouvement. Il s’agit pour la plupart, mais pas exclusivement, de mouvements de résistance armée. Pour les mouvements et les phases d'activité impliquant des méthodes non violentes, voir résistance civile et résistance non violente.

Avant le XXe siècle[modifier | modifier le code]

Lanciers mamelouks ottomans, début du XVIe siècle.
Geronimo (à droite) aux côtés de ses camarades guerriers Apache en 1886.

Avant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Trois rebelles philippins Moro pendus par les Américains à Jolo pendant la rébellion Moro (en).
Omar Mukhtar a dirigé les Moudjahidines libyens contre les forces impérialistes de l'Italie fasciste.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Après la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Armée de libération nationale algérienne pendant la guerre d'Algérie contre l'occupation française.
Armée citoyenne irlandaise.

Afrique[modifier | modifier le code]

Asie de l'Est, Asie du Sud-Est et Océanie[modifier | modifier le code]

Europe[modifier | modifier le code]

Moyen-Orient[modifier | modifier le code]

Sous-continent indien[modifier | modifier le code]

Hémisphère occidental[modifier | modifier le code]

Individus notables dans les mouvements de résistance[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Autres mouvements et figures de la résistance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « The often-overlooked nonviolent roots of the American Revolution », pri.org,
  2. On the relation between military and civil resistance in occupied Norway 1940–45, see Magne Skodvin, "Norwegian Non-violent Resistance during the German Occupation", in Adam Roberts (ed.), The Strategy of Civilian Defence: Non-violent Resistance to Aggression, Faber, London, 1967, pp. 136–53. (Also published as Civilian Resistance as a National Defense, Harrisburg, US: Stackpole Books, 1968; and, with a new Introduction on "Czechoslovakia and Civilian Defence", as Civilian Resistance as a National Defence, Harmondsworth, UK/Baltimore, US: Penguin Books, 1969. (ISBN 0-14-021080-6).)
  3. Oxford English Dictionary "W. H. Jervis Hist. France v. §6. 65 Witikind became the hero of the Saxon resistance."
  4. Rupert Ticehurst (1997) in his footnote 1 cites The life and works of Martens as detailed by V. Pustogarov, "Fyodor Fyodorovich Martens (1845–1909) – A Humanist of Modern Times", International Review of the Red Cross (IRRC), No. 312, May–June 1996, pp. 300–14.
  5. Ticehurst (1997) in his footnote 2 cites F. Kalshoven, Constraints on the Waging of War, Dordrecht: Martinus Nijhoff, 1987, p. 14.
  6. Gardam (1993), p. 91.
  7. Khan, Ali (Washburn University – School of Law). "A Theory of International Terrorism", Connecticut Law Review, vol. 19, p. 945, 1987.
  8. Merriam-Webster definition
  9. (en) PTI, « Pension of freedom fighters hiked by Rs 5,000 », The Hindu Business Line,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Lisa Mitchell, Language, Emotion, and Politics in South India: The Making of a Mother Tongue, Indiana University Press, (ISBN 978-0-253-35301-6, lire en ligne), p. 193
  11. Gerald Seymour, Harry's Game, 1975.
  12. a et b Raymond L. Garthoff, The Great Transition: American-Soviet Relations and the End of the Cold War, Washington, D.C., Brookings Institution, , 18–19, 270–271 (ISBN 0-8157-3060-8)
  13. « Editorial Guidelines - Section 11: War, Terror and Emergencies: Accuracy and Impartiality » [archive du ], BBC Editorial Guidelines and Guidance, BBC Editorial Team (consulté le )
  14. Simon Perry, All Who Came Before, Eugene, Oregon, Wipf and Stock, (ISBN 978-1-60899-659-9, lire en ligne [archive du ])
  15. Bartlett, A Military History of Ireland
  16. Collins, D., An Account of the English Colony in New South Wales, Vol. 1, Cadell and Davies, London, 1798.
  17. « Hezbollah: A State Within a State - by Hussain Abdul-Hussain », sur Hudson Institute (consulté le )
  18. Abdalhakim Hanaini et Abdul Rahim Bin Ahmad, « Objectives, Mechanisms and Obstacles of Hamas External Relations - Hanaini - Mediterranean Journal of Social Sciences », Mediterranean Journal of Social Sciences, vol. 7, no 4,‎ , p. 485 (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]