Moyenne contre-harmonique

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En mathématiques, une moyenne contre-harmonique est une fonction complémentaire de la moyenne harmonique. La moyenne contre-harmonique est un cas particulier de la moyenne de Lehmer, , où p = 2.

Définition[modifier | modifier le code]

La moyenne contre-harmonique d'un ensemble de nombres positifs est définie comme la moyenne arithmétique des carrés des nombres divisée par la moyenne arithmétique des nombres :

Propriétés[modifier | modifier le code]

Il est facile de montrer que la moyenne contre-harmonique satisfait les propriétés caractéristiques d'une moyenne d'une liste de valeurs  :

  • pour tout t > 0,

La première propriété implique la propriété du point fixe, que pour tout k > 0,

La moyenne contre-harmonique a une valeur supérieure à la moyenne arithmétique et également supérieure à la moyenne quadratique :

x est une liste de valeurs, H est la moyenne harmonique, G est la moyenne géométrique, L est la moyenne logarithmique, A est la moyenne arithmétique, R est la moyenne quadratique et C est la moyenne contre-harmonique. À moins que toutes les valeurs de x ne soient identiques, les inégalités sont dans le cas général strictes.

Le nom contre-harmonique peut être dû au fait que lorsque l'on prend la moyenne de seulement deux variables, la moyenne contre-harmonique est autant supérieure à la moyenne arithmétique que la moyenne arithmétique n'est supérieure à la moyenne harmonique (c'est-à-dire que la moyenne arithmétique des deux variables est égale à la moyenne arithmétique de leur moyenne harmonique et contre-harmonique).

Formules à deux variables[modifier | modifier le code]

D'après les formules de la moyenne arithmétique et de la moyenne harmonique de deux variables, on a :

Notons que pour deux variables, la moyenne arithmétique des moyennes harmonique et contre-harmonique est exactement égale à la moyenne arithmétique (comme vu précédemment) :

Quand a tend vers 0, H(a, b) tend également vers 0. La moyenne harmonique est très sensible aux faibles valeurs. En revanche (et symétriquement), la moyenne contre-harmonique est sensible aux valeurs plus grandes, donc lorsque a tend vers 0 alors C(a, b) tend vers b (donc leur moyenne reste A(a, b)).

Il existe deux autres relations notables entre les moyennes à deux variables. Premièrement, la moyenne géométrique des moyennes arithmétique et harmonique est égale à la moyenne géométrique des deux valeurs :

La deuxième relation est que la moyenne géométrique des moyennes arithmétique et contre-harmonique est la moyenne quadratique :
La moyenne contre-harmonique de deux variables peut être construite géométriquement à l'aide d'un trapèze (cf. [1] ).

Constructions supplémentaires[modifier | modifier le code]

La moyenne contre-harmonique peut être construite sur un cercle similaire à la façon dont les moyennes pythagoriciennes de deux variables y sont construites. La moyenne contre-harmonique est le reste du diamètre sur lequel se situe la moyenne harmonique.

Propriétés[modifier | modifier le code]

La moyenne contre-harmonique d'une variable aléatoire est égale à la somme de la moyenne arithmétique et de la variance divisée par la moyenne arithmétique[1]. Puisque la variance est toujours positive, la moyenne contre-harmonique est toujours supérieure ou égale à la moyenne arithmétique.

Le rapport de la variance sur la moyenne arithmétique a été proposé comme statistique de test par Clapham[2]. Cette statistique est la moyenne contre-harmonique moins un.

Elle est également liée à la statistique de Katz[3]:

m est la moyenne arithmétique, s2 la variance et n est la taille de l'échantillon.

Jn est asymptotiquement distribué normalement avec une moyenne de 0 et une variance de 1.

Utilisations en statistiques[modifier | modifier le code]

Le problème d'un échantillon biaisé par la taille a été discuté par Cox en 1969 sur un problème d'échantillonnage des fibres. L'espérance d'un échantillon biaisé en taille est égale à sa moyenne contre-harmonique[4].

La probabilité qu'une fibre soit échantillonnée est proportionnelle à sa longueur. Pour cette raison, la moyenne habituelle de l'échantillon (moyenne arithmétique) est un estimateur biaisé de la vraie moyenne. Pour voir cela, considérez

f(x) est la distribution réelle de la population, g(x) est la distribution pondérée par la longueur et m est la moyenne arithmétique de l'échantillon. Prendre l'espérance habituelle de la moyenne ici donne la moyenne contre-harmonique plutôt que la moyenne (arithmétique) habituelle de l'échantillon. Ce problème peut être surmonté en prenant à la place l'espérance de la moyenne harmonique (1/x). L'espérance et la variance de 1/x sont
et une variance
E est l'opérateur d'espérance. Asymptotiquement E[1/x] est distribué normalement.

L'efficacité asymptotique de l'échantillonnage biaisé par la longueur dépend - par rapport à l'échantillonnage aléatoire - de la distribution sous-jacente. si f (x) est log normal, l'efficacité est de 1 tandis que si la population est distribuée gamma d'indice b, l'efficacité est de b/(b − 1) .

Cette distribution a été utilisée dans plusieurs domaines[5],[6].

Elle a été utilisée dans l'analyse d'images[7].

Histoire[modifier | modifier le code]

La moyenne contre-harmonique a été découverte par le mathématicien grec Eudoxe au IVe siècle av. J.-C.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) MSC Kingley, « The distribution of hauled out ringed seals an interpretation of Taylor's law », Oecologia, vol. 79,‎ , p. 106-110
  2. (en) AR Clapham AR, « Overdispersion in grassland communities and the use of statistical methods in plant ecology », J Ecol, vol. 14, no 232,‎
  3. (en) L. Katz, « United treatment of a broad class of discrete probability distributions », dans Proceedings of the International Symposium on Discrete Distributions, Montréal,
  4. (en) M. Zelen, « Length-biased sampling and biomedical problems », Biometric Society Meeting, Dallas, Texas,‎
  5. (en) BD Keillor, M. D'Amico M et V. Horton, « Global Consumer Tendencies », Psychology & Marketing, vol. 18, no 1,‎ , p. 1-19
  6. (en) S. Sudman, « Improving the Quality of Shopping Center Sampling », Journal of Marketing Research, vol. 17,‎ , p. 423-431.
  7. (en) M. Pathak et S. Singh, « Comparative analysis of image denoising techniques », International Journal of Computer Science & Engineering Technology, vol. 5, no 2,‎ , p. 160-167

Liens externes[modifier | modifier le code]