Paul Girot de Langlade

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Paul Girot de Langlade
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Fonctions
Préfet d'Indre-et-Loire
-
Gérard Moisselin (d)
Patrick Subrémon (en)
Préfet de Guadeloupe
-
Dominique Vian (en)
Préfet de Vaucluse
-
Hugues Parant (d)
Préfet de la Savoie
-
Préfet de la Corrèze
-
Pierre Mirabaud (d)
Charles-Henri Roulleaux-Dugage (d)
Sous-préfet de Brive-la-Gaillarde
Brive-la-Gaillarde
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (77 ans)
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Distinctions

Paul Girot de Langlade est un officier militaire et un haut fonctionnaire français né le à Meilhaud (Puy-de-Dôme). Il est aussi le petit-fils du général Paul Girot de Langlade, 5e baron de Langlade, officier de la 2e DB, et est descendant de Joseph-Henri Girot de Langlade, 2e baron de Langlade.

Après avoir été suspendu le par le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux de sa fonction de coordinateur local des États généraux de l'Outre-mer pour La Réunion[1], le temps d'une enquête sur de supposés propos racistes, il est placé d'office en position de retraite et radié du corps préfectoral le [2].

Formation[modifier | modifier le code]

Carrière[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Controverses et affaires judiciaires[modifier | modifier le code]

Vaucluse[modifier | modifier le code]

Paul Girot de Langlade fait l'objet d'une première controverse en , à la suite de propos tenus sur les gens du voyage, alors qu'il est préfet de Vaucluse[6]. Ces propos, tenus devant une caméra et diffusés à la télévision, lui valent d'être publiquement désavoué par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy[7] et d'être mis en examen pour « diffamation publique envers un groupe de personnes en raison de leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation ou une race », à la suite d'une plainte du MRAP et de SOS Racisme. La juge rendra finalement un non-lieu[8].

Indre-et-Loire[modifier | modifier le code]

Le , alors qu'il est préfet d'Indre-et-Loire, La Nouvelle République du Centre-Ouest publie dans son édition papier et en ligne une interview lui prêtant certains propos quant aux gens du voyages : « il y en a trop sur le département. On a été trop laxiste pendant trop longtemps… Chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance ». Parallèlement, le journal fait un article sur le sujet dans son blog, pour que les internautes laissent des commentaires.

Le MRAP porte plainte, et le , Paul Girot de Langlade est condamné en première instance par la 17e chambre du Tribunal correctionnel de Paris[9] à 2 000 euros d'amende pour « provocation à la discrimination à raison de l'origine ». À la suite de cette condamnation, il est mis « hors cadre » (c'est-à-dire préfet sans affectation à un territoire)[10] et remplacé par Patrick Subrémon.

Parallèlement, Olivier Saint-Cricq, directeur de la Nouvelle République, est poursuivi pour des commentaires déposés par des internautes sur le blog du journal quant à cette affaire, la citation à comparaître le présentant comme « complice » des délits dont le préfet est suspecté. En tant que responsable légal du blog, il est condamné à une amende de 1 000 euros avec sursis et à un euro symbolique de dommages-intérêts au MRAP[11].

Interjetant appel, Paul Girot de Langlade reçoit le soutien d'un très grand nombre de personnes dont l'ensemble des élus de droite et socialistes d'Indre-et-Loire et d'une grande majorité des élus des départements dont il a eu la charge[12]. Une pétition avec près de 2 000 signatures est remise fin 2007 au Président de la République par Yves Dauge (PS) et Philippe Briand (UMP), parlementaires d'Indre-et-Loire[13]

Il est finalement relaxé de toutes les charges pesant à son encontre par un arrêt de la 11e chambre de la Cour d'appel de Paris le [10]. L'arrêt de la Cour d'appel a été confirmé par la Cour de Cassation en [14].

Orly[modifier | modifier le code]

Le , à l'aéroport d'Orly, il aurait déclaré à une employée de sûreté de la société Securitas : « on se croirait en Afrique ici » [15]. Le il fait l'objet d'une plainte de la part de l'agent de sûreté d'Orly[16]. Une enquête pour «injures publiques à caractère raciale» est ouverte par le parquet de Créteil le [17]. Il est immédiatement suspendu par le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux de ses fonctions de « coordinateur local des États généraux de l'Outre-mer pour l'île de la Réunion »[17].

Il affirme le sur France Inter : « Les comportements et les propos qu'on me fait tenir dans les médias depuis deux jours ne sont pas les miens et ne reflètent pas la réalité. Je n'ai toujours pas eu connaissance d'une plainte et je ne vois pas ce qu'on peut me reprocher », «Je m'étonne que des propos qui n'ont jamais été tenus soient véhiculés sans vérification approfondie», «L'hôtesse d'Air France qui m'accompagnait pour le transit entre deux avions était indignée elle-même par le comportement de l'agent de sécurité et m'a présenté des excuses au nom de sa compagnie», «Je leur ai dit dépêchez-vous, de façon agressive, certes, mais c'est tout ce que je leur ai dit», «Il s'agit sans doute, pour moi, d'une manipulation en lien avec les deux procès qui ont été engagés à mon encontre par le MRAP, pour lesquels je vous rappelle il a été débouté à deux reprises». L'hôtesse d'Air France confirme effectivement la version de Paul Girot de Langlade[16].

Le , Paul Girot de Langlade, dans un entretien au Parisien, estime que Brice Hortefeux a pu saisir l'occasion de cette affaire pour se donner, après son passage controversé au ministère de l'Immigration, le bénéfice d'une posture non-raciste[1]. Dans ce même entretien, Paul Girot de Langlade a estimé que le ministre a fait peu de cas du principe de la présomption d'innocence car il n'a pas attendu la décision judiciaire pour le suspendre de ses fonctions.

En réaction à ces sanctions un comité de soutien est créé pour défendre Paul Girot de Langlade[18].

Sur le plan judiciaire, il est condamné en pour injures raciales à 1 500 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Créteil[19]. Le procès en appel devant la Cour de Paris a lieu en [20] et acte sa condamnation définitive tout en allégeant la sanction prononcée en première instance.

Par ailleurs, le , le président du MRAP, Mouloud Aounit, a été condamné pour avoir porté atteinte à la présomption d'innocence de l'ancien préfet Paul Girot de Langlade[21].

Sur le plan de la justice administrative, dans son arrêt du , le Conseil d'État considère que Paul Girot de Langlade « a manqué aux obligations particulières de réserve et de loyauté auxquelles il était tenu en sa qualité de préfet [et] que ces faits étaient de nature à justifier une sanction disciplinaire », confirmant ainsi que la sanction de mise à la retraite d’office et de radiation du corps des préfets n’était pas disproportionnée[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b «Un préfet suspendu après une plainte pour propos racistes», Le Parisien le 14 août 2009
  2. Décret du 11 septembre 2009 portant mise à la retraite d'office d'un préfet - M. Girot de Langlade (Paul) (lire en ligne)
  3. ORDRE DE LA LEGION D'HONNEUR Décret du 28 mars 1997 portant promotion et nomination
  4. Décret du 24 juin 1993 portant promotion et nomination
  5. Décret du 14 novembre 2005 portant promotion et nomination
  6. Paul Girot de Langlade, article paru dans L'Humanité le 24 octobre 2002, disponible sur le site du journal, consulté le 9 juillet 2008
  7. Journal de 20 h de France 2 du 23 octobre 2002 disponible sur le site de l'INA, consulté le 28 juillet 2008
  8. Brève parue dans L'Humanité le 3 novembre 2004, disponible sur le site du journal, consulté le 28 juillet 2008
  9. L'affaire a été jugée à Paris et non à Tours, car le MRAP poursuivait par sa plainte le blog : Droit et Justice en ligne - Septembre 2007, article publié le 4 octobre 2007, sur le site zataz.com, consulté le 21 juillet 2008. Le MRAP voulait que l'affaire soit jugée par la XVIIe chambre correctionnelle car elle a l'habitude de statuer sur ce genre d'affaires (voir l'article de WebCitoyen.com citée en note).
  10. a et b Jean-Claude Jaillette, Paul Girot de Langlade, un préfet sort du cadre, marianne.net, 22/08/2009
  11. Les blogueurs français et la loi, article publié le 18 septembre 2007 sur infos-du-net.com, site consulté le 9 juillet 2008
  12. Dans la grande famille des maires : bonnes manières et petites manies, La Nouvelle République du Centre-Ouest - INDRE ET LOIRE - 28-11-2007)
  13. Le conseil municipal pour une convention avec Présence verte, La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre-et-Loire, 7 novembre 2007
  14. Crim. 10 novembre 2009, pourvoi n° 08-88484
  15. « Plainte contre le préfet Paul Girot de Langlade pour propos racistes», Pierrot Dupuy sur zinfos974.com le 6 août 2009
  16. a et b [1]
  17. a et b Michel Delberghe avec Hervé Schulz, « Le dérapage verbal d'un préfet entache les Etats généraux de l'outre-mer », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. [2]
  19. Flore Galaud, « L'ex-préfet accusé de racisme condamné à 1 500  d'amende », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  20. AFP, « Peine allégée pour Girot de Langlade », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  21. « L'ancien préfet Girot de Langlade fait condamner le président du Mrap », sur france24.com via Wikiwix (consulté le ).
  22. CE, 24 septembre 2010, Girot de Langlade, n°333708

Liens externes[modifier | modifier le code]