Pierre-Jack Laloy

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Pierre-Jack Laloy
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Pierre Jack Laloy, né le et mort le à Rennes, est un architecte français. Il prend la succession de son père Jean-Marie Laloy au poste d'architecte du département d'Ille-et-Vilaine en 1919.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études secondaires au lycée de garçons de Rennes[2] Pierre Laloy entre en 1905 aux Beaux-arts de Paris et intègre l'atelier de Victor Laloux[3]. C'est un élève dans l'honnête moyenne. S'il se distingue par l'obtention d'une médaille au concours Rougevin en 1909[4] cela ne lui a pas permis d'accéder au concours du Prix de Rome. Qu'importe, son diplôme d'architecte diplômé par le gouvernement obtenu en juin 1910 il rentre à Rennes pour travailler aux côtés de son père. Cette collaboration, interrompue par les quatre années du premier conflit mondial où l'architecte est envoyé sur le front, dure près de dix ans jusqu'en 1919.

Durant sa carrière professionnelle Pierre Laloy cumule plusieurs postes d'architectes pour le compte d'administrations publiques. À la fin de l'année 1919 il reprend le cabinet familial et succède à son père, Jean-Marie Laloy, au poste d'architecte départemental d'Ille-et-Vilaine. Ce dernier avait en effet insisté auprès du préfet pour qu'il soit nommé comme son successeur en gage de reconnaissance de ces années de service pour le département[5]. Il cumule ce poste avec celui d'architecte du palais de justice de Rennes à partir de 1921 se plaçant ainsi dans l'exact sillage de son père. C'est fort de cette assise et de l'appui du maire de Rennes Jean-Janvier qu'il acquiert en 1923 le poste nouvellement créé d'architecte régional des PTT[6] pour l'Ouest[7] et réalise de nombreux édifices pour les services postaux. Enfin, il est brièvement nommé architecte de l'Office public des Habitations à bon marché (OPHBM) d'Ille-et-Vilaine de 1929 à 1934 pour qui il réalise plusieurs séries de maisons individuelles. Ces fonctions font de lui un véritable professionnel de la commande publique et ont indéniablement participé à lui construire une solide réputation. Sa carrière d'architecte libéral est tout aussi riche. De nombreuses municipalités du département d'Ille-et-Vilaine ont fait appel à ses services pour la réalisation, l'agrandissement, la réparation de leurs édifices (mairies, salles des fêtes, écoles, lavoirs). D'un autre côté, pour le compte de commanditaires privés il réalise maisons de villégiatures et villas sur la Côte d'Émeraude mais aussi des pavillons à Rennes. En 1950 il obtient du ministère des PTT une dérogation lui permettant d'occuper son poste d'architecte régional des PTT six ans de plus[8]. Arrivé à cette échéance lors de son soixante-onzième année il démissionne de son poste d'architecte départemental et cesse toute activité le 26 décembre 1956[2]. Son fils Michel Laloy, avec qui il collabore sur ces derniers projets, reprend le cabinet familial lors de son départ à la retraite.

Pierre Laloy est un homme particulièrement engagé au sein d'associations professionnelles. Membre de la société des architectes diplômés par le gouvernement (SADG) de 1910 à 1939 et président du groupe Bretagne en 1939, il est également membre de la Société puis du Syndicat des architectes d’Ille-et-Vilaine de 1914 à 1922 et de 1924 à 1938. Fortement impliqué, il est secrétaire de la Société en 1914, vice-président du Syndicat des architectes d’Ille-et-Vilaine de 1930 à 1931, puis président de 1932 à 1935. Inscrit à l'Ordre des architectes, dans la circonscription de Rennes, en 1942, il est élu vice-président du Conseil régional des architectes de Bretagne, en 1942. Il quitte ses fonctions en 1944[9].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Architecture publique[modifier | modifier le code]

Bâtiments départementaux (en tant qu'architecte départemental d'Ille-et-Vilaine)[modifier | modifier le code]

Bâtiments municipaux[modifier | modifier le code]

Bâtiments de l'Office public des Habitations à bon marché (en tant qu'architecte de l'OPHBM d'Ille-et-Vilaine)[modifier | modifier le code]
  • 1925 : trois maisons individuelles à Pacé (Ille-et-Vilaine).
  • 1928 : huit maisons individuelles à Chantepie (Ille-et-Vilaine).
  • 1930 : huit maisons individuelles la Thébaudais à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Bureau de poste de Cancale, Ille-et-Vilaine (1935)

Bâtiments postaux (en tant qu'architecte régional des PTT de l'Ouest)[modifier | modifier le code]

  • 1926-1928 : hôtel des postes de Quimper (Finistère).
  • 1930-1932 : hôtel des postes de Morlaix (Finistère).
  • 1930 : bureau de poste communal d'Ercé-en-Lamée (Ille-et-Vilaine).
  • 1931 : bureau de poste communal de Vignoc (Ille-et-Vilaine).
  • 1931 : bureau de poste communal de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine).
  • 1931 : bureau de poste communal de Saint-Aubin-d'Aubigné (Ille-et-Vilaine).
  • 1932 : hôtel des postes de Vitré (Ille-et-Vilaine).
  • 1932-1937 : central télégraphique du Mans (Sarthe).
  • 1933-1936 : centre émetteur de radiodiffusion de Thourie (Ille-et-Vilaine).
  • 1934-1936 : hôtel des postes de Tréguier (Côtes-d'Armor)[10].
  • 1934-1937 : bureau de poste de Cancale (Ille-et-Vilaine).
  • 1935-1937 : bureau de poste de Carhaix (Finistère).
  • 1936-1937 : hôtel des postes de Saint Briac (Ille-et-Vilaine).
  • 1938-1941 : bureau de postes de Plougonver (Côtes-d'Armor).
  • 1947-1950 : hôtel des postes de Brest (Finistère).
  • 1949-1953 : hôtel des postes de Lorient (Morbihan).
  • 1949-1953 : hôtel des postes de Douarnenez (Finistère).
  • 1950 : bureau de poste de Brest-Lambezellec (Finistère).
  • 1950 : bureau de poste de Brest-Recouvrance (Finistère).
  • 1950-1952 : bureau de poste de Trégastel (Côtes-d'Armor)[11].

Architecture privée[modifier | modifier le code]

  • 1927 : Villa Le Clos à Cancale (Ille-et-Vilaine).
  • 1929 : Villa La Brèche à Cancale (Ille-et-Vilaine).
  • 1929 : Villa Ker-Aud à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Périg Bouju, Architecture et lieux de pouvoir en Bretagne : XVIIIe siècle-XXe siècle, Université Rennes 2, .
  • Daniel Le Couédic, Les architectes et l’idée bretonne, 1904-1945 : D’un renouveau à la renaissance d’une identité, Rennes / Saint-Brieuc, Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne / Archives modernes d’architecture de Bretagne, , 909 p. (ISBN 2-9505895-2-9)
  • Hélène Guéné et François Loyer, L'église, l'état et les architectes : Rennes, 1870-1940, Paris, Norma éd, , 366 p. (ISBN 978-2-909283-16-6, lire en ligne)
  • Jean-Pierre Peneau, Françoise Chaillou, Chantal Nicolas, Les architectes des régions Bretagne et Pays de Loire dans la première moitié du XXe siècle, [Rapport de recherche] Ministère de l’urbanisme et du logement / Secrétariat de la recherche architecturale ; CERMA, Nantes, 1984.
  • Jean-Pierre Peneau, Françoise Chaillou, Sylevie Delettre, La régionalisation du service d'architecture des P.T.T, l'exemple de Pierre Laloy, [Rapport de recherche] Ministère de l’urbanisme et du logement / Secrétariat de la recherche architecturale ; CERMA, Nantes, 1985.
  • Jean-Pierre Peneau, « Un homme, une charge : Pierre-Jack Laloy et les postes », Modernité et régionalisme : Bretagne, 1918-1945, (publié dans le cadre de l'exposition à Brest et Paris en 1936) Liège, Pierre Mardaga, 1986, p.100-111.
  • Jean-Pierre Peneau, « Pierre-Jack Laloy : modernisation et régionalisation en Bretagne », Monuments historiques, no 184,‎ , p. 62–66.
  • P. Laloy, travaux d'architecture, Strasbourg, éditions Édari, 1932.
  • Benjamin Sabatier, « Jean-Marie et Pierre-Jack Laloy : un engagement laïc et républicain de père en fils », Place Publique, n° 5, mai-juin 2010, p. 58–61.
  • Charles-Édouard Sée, « Villa Ker-Aud à Saint-Lunaire par Pierre Laloy, architecte D.P.L.G », La Construction moderne, n° 36, 8 juin 1930.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://archives-en-ligne.ille-et-vilaine.fr/thot_internet/FrmFicheIRDoc.asp?idtitreir=326225&idFiche=0050554 » (consulté le )
  2. a et b Modernité et régionalisme : Bretagne, 1918-1945, (publié dans le cadre de l'exposition à Brest et Paris en 1936) Liège, Pierre Mardaga, 1986, p.193.
  3. Les architectes élèves de l’École des beaux-arts, 1793-1907, p. 310.
  4. Ach. nat., AJ52 426, dossier personnel de Pierre Laloy élève architecte de l’École des beaux-arts de Paris.
  5. Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, 4N2, dossiers individuels de architectes départementaux, 1807-1920, lettre de Jean-Marie Laloy au préfet le 13 août 1919.
  6. Jean-Pierre Peneau, Françoise Chaillou, Sylevie Delettre, La régionalisation du service d'architecture des P.T.T, l'exemple de Pierre Laloy, [Rapport de recherche] Ministère de l’urbanisme et du logement / Secrétariat de la recherche architecturale ; CERMA, Nantes, 1985, p.14.
  7. La direction régionale des PTT de l'Ouest, basée à Rennes, comprend les départements des Cotes-d’Armor, du Finistère, d’Ille-et-Vilaine, du Morbihan, de la Mayenne et de la Sarthe : Jean-Pierre Peneau, Françoise Chaillou, Sylevie Delettre, La régionalisation du service d'architecture des P.T.T, l'exemple de Pierre Laloy, [Rapport de recherche] Ministère de l’urbanisme et du logement / Secrétariat de la recherche architecturale ; CERMA, Nantes, 1985, p.14.
  8. Jean-Pierre Peneau, « Un homme, une charge : Pierre-Jack Laloy et les postes », Modernité et régionalisme : Bretagne, 1918-1945, (publié dans le cadre de l'exposition à Brest et Paris en 1936) Liège, Pierre Mardaga, 1986, p.107.
  9. Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, présentation de l'inventaire numérique du fonds 106/J/Fonds Jean-Marie, Pierre et Michel Laloy, architectes.
  10. « Poste de Tréguier », notice no PA00135259, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. Poste de Trégastel, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.