Rostaing Ier (évêque d'Avignon)

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Rostaing Ier
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Fonction
Évêque d'Avignon
-
Biographie
Père
Mère
Gerberge (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Raymond Décan (d)
Bérenger II (d)
Rostaing Bérenger (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rostaing († v. /76) est un évêque d'Avignon de la seconde moitié du XIe siècle, sous le nom de Rostaing Ier, issu de la famille vicomtale d'Avignon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Rostaing est mentionné pour la première fois dans un acte daté des environs de 1040 (Cartulaire de Saint-Victor de Marseille - CSV, no 790)[1]. Il est le fils Bérenger I, juge-vicomte d'Avignon, et de Gerberge, fille d'Odile et de Miron[2],[1],[3]. Il a sept frères connus par les actes, Bérenger II (mort après 1065), vicomte d'Avignon et de Sisteron ; Raimond Decan, doyen d'Avignon ; Guilhem, vicomte ; Laugier, vicomte ; Rostaing Bérenger, vicomte et Bertran[2],[4].

Il a pour neveu de Bérenger, évêque de Fréjus (1091-1131)[5]. Plusieurs membres de cette famille sont présents dans les chapitres cathédraux d'Avignon et de Fréjus[5].

Épiscopat[modifier | modifier le code]

Rostaing est connu comme évêque d'Avignon à partir de l'année 1047[2] (Magnani, 2001, proposait l'année 1050[5]).

En 1054, il fait la donation de deux églises, Saint-Victor et Saint-Jean in castro Bucei, à l'abbaye de Montmajour.

En février 1063, il signe aux côtés de son père, le vicomte, sa mère et ses frères, une donation de Pont-de-Sorgues, en Avignon, à Cluny[6]. Il autorise également avec son Chapitre la donation de l'église de la Sainte-Trinité dans le castrum de Sorgues[6]. Rostaing fait la demande de gérer l'obédience de Sorgues auprès de l'abbé Hugues[6]. Ce dernier l'autorise, mais soupçonnant Rostaing de vouloir s'aquaparer le bien, l'abbé cherche à obtenir la garantie du retour de Sorgues à Cluny à la mort de l'évêque (et surtout éviter un retour dans le domaine vicomtal)[6].

En raison de ses origines familiales, il possède des droits fonciers dans les environs de Forcalquier[7]. Selon le Cartulaire de Saint-Victor, il intervient, tout autant en tant que membre de la lignée maternelle, les Nice-Orange que de protecteur de Saint-Victor, afin que d'anciennes possessions de l'abbaye situées autour de Forcalquier, entre 1065 à 1075, reviennent à l'abbaye[8].

Selon une charte de 1066, il est l'un des participants du concile d’Avignon, qui s'est tenu en 1060[9],[3]. Le synode s'est penché notamment sur la situation à Sisteron, dénonçant la simonie, voire le nicolaïsme, qui aurait frappé l'Église[3]. Raimbaud de Nice est excommunié à cette occasion, sans que la sentence soit appliquée[9],[3]. Il semble probable que cette sentence ait l'objet d'un compromis entre Cluny et les parents de Raimbaud présent lors du concile, non seulement Rostaing, évêque d'Avignon, mais aussi Pierre, fils de Raimbaud et évêque de Vaison, Alfant, neveu et évêque d'Apt, et Raimbaud de Reillanne, beau-frère et archevêque d'Arles[9],[3]. À la suite de la nomination du nouvel évêque de Sisteron, Gérard Chevrier, Rostaing est l'un des deux désignés comme garants pour veiller à la gestion du nouveau siège de l’évêché, Forcalquier[8]. À la mort de l'évêque de Sisteron, vers 1074-1082, Rostaing, associé à la comtesse Adélaïde (épouse de Raimbaud de Nice), tous deux apparentés aux Nice-Orange, favorisent la réforme du chapitre et jouent les médiateurs entre le nouvel évêque et les vicomtes de Sisteron[3].

Le dernier acte connu de lui date du [8].

Rostaing semble mourir entre 1075 et 1076[2],[8].

À sa mort, le siège d'Avignon reste vacant jusqu'en 1094, permettant à la famille vicomtale, pourtant soutien de la réforme grégorienne, de gérer les biens de l'évêché[6]. Magnani (1999) suppose que la donation, dix ans auparavant, du vicomte à Cluny pouvait « peut-être la contrepartie de la complicité de l'abbé »[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Varano 2011, p. 231-232.
  2. a b c et d Florian Mazel, « Du modèle comtal à la « Châtelainisation ». Les vicomtes provençaux aux Xe et XIIIe siècles », dans Hélène Débax (dir.), Vicomtes et vicomtés dans l'Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Tempus », , 340+293 (ISBN 978-2-85816-942-9, lire en ligne), p. 251-264.
  3. a b c d e et f Jean-Hervé Foulon, Mariacristina Varano, « Réforme et épiscopat en Provence. Étude comparée des cas de Gap et de Sisteron au milieu du XIe siècle », Cahiers de Fanjeaux, no 48,‎ , p. 311-342, dont page 319 (lire en ligne).
  4. Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), pp. 377-383.
  5. a b et c Eliana Magnani, « L’abbaye de Saint-André et l’aristocratie provençale (fin Xe-début XIIe siècles », dans Guy Barruol, Roseline Bacou, Alain Girard, L’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon : histoire, archéologie, rayonnement, Mane, Éd. Alpes de Lumières, coll. « 78-2-906162-54-9 », , 448 p. (lire en ligne), chap. 4, p. 193-198.
  6. a b c d e et f Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, p. 77-79.
  7. Noël Didier, Les églises de Sisteron et de Forcalquier du XIe siècle à la Révolution : Le problème de la « concathédralité », Paris, Dalloz, coll. « Essais et travaux », , XVIII-240 p., p. 21.
  8. a b c et d Varano 2011, p. 274-275.
  9. a b et c Varano 2011, p. 258.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe – XIIIe siècle). L'exemple de Forcalquier et de sa région, Aix-en-Provence, Université Aix - Marseille I – Université de Provence Département d’Histoire de l’Art et Archéologie (Ufr Civilisations et Humanités), , 1139 p. (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]