Rujm el-Hiri

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Rujm el-Hiri
Image illustrative de l’article Rujm el-Hiri
Vue aérienne du site
Localisation
Pays Syrie / Israël
Territoire Plateau du Golan
Coordonnées 32° 54′ 30″ nord, 35° 48′ 04″ est
Géolocalisation sur la carte : Israël
(Voir situation sur carte : Israël)
Rujm el-Hiri
Rujm el-Hiri
Géolocalisation sur la carte : district nord
(Voir situation sur carte : district nord)
Rujm el-Hiri
Rujm el-Hiri
Géolocalisation sur la carte : plateau du Golan
(Voir situation sur carte : plateau du Golan)
Rujm el-Hiri
Rujm el-Hiri
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)
Rujm el-Hiri
Rujm el-Hiri
Histoire
Époque Âge du bronze

Rujm el-Hiri (en arabe رجم الهري, Rujm al-Hīrī; en hébreu גִּלְגַּל רְפָאִים Gilgal Refā'īm ou Rogem Hiri) est un vaste monument mégalithique, situé sur le plateau du Golan, à 16 km au nord-est du lac de Tibériade. Il s'agit d'une construction unique en son genre, composée d'un tumulus central entouré de cercles concentriques en pierres, datée de l'âge du bronze. Elle est entourée d'une vaste nécropole comptant des centaines de dolmens.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Rujm el-Hiri, signifie littéralement le « tas de pierre du chat sauvage », d'après le mot arabe « rujm » (pl. rujum ; hébreu : rogem ) désignant un tumulus[1]. Le nom est parfois romanisé « Rujm Hiri » ou « Rujum al-Hiri », équivalent à « Rogem Hiri » en hébraïque[2]. En hébreu moderne, le site est nommé « Gilgal Refā'īm » ou « Galgal Refā'īm », c'est-à-dire « Roue des esprits » ou « Roue des fantômes » [3].

Historique des fouilles[modifier | modifier le code]

Le site a été fouillé une première fois en 1967-1968 par Shmarya Gutman et Claire Epstein[1] et une seconde fois dans les années 1980 sous la direction des archéologues israéliens Moshe Kochavi et Yoni Mizrachi, dans le cadre du projet archéologique Land of Geshur[4]. Le site a de nouveau été fouillé en 2007 et 2010 par Yosef Garfinkel et Michael Freikman de l'université hébraïque de Jérusalem.

Description[modifier | modifier le code]

Le site de Rujm el-Hiri est entouré d'une vaste nécropole comptant des centaines de dolmens[1],[2]. Compte tenu de sa taille et du relief, seule une vue aérienne du site permet d'en appréhender l'architecture globale[1]. Le monument a été construit avec des blocs, bruts ou légèrement retaillés, en basalte d'origine locale représentant une masse totale de 37 500 à 40 000 tonnes[5]. Selon Freikman, le transport et la construction du monument auraient nécessité l'équivalent de 25 000 jours de travail[5].

Le monument est constitué d'un grand cercle (en fait légèrement ovale) enserrant quatre cercles concentriques, complets ou incomplets, dont l'épaisseur décroît progressivement. Les quatre cercles mesurent, depuis l'extérieur vers l'intérieur du monument, 156 m, 100 m, 65 m et 45 m de diamètre pour une largeur et une hauteur maximales de respectivement 3,50 m et 2,50 m[6]. Les cercles sont reliés entre eux, tels des rayons d'une roue, par des murets en pierre disposés selon des intervalles irréguliers. L'enceinte comporte deux entrées, une première entrée au nord-est et une seconde au sud-est de respectivement 29 m et 26 m de largeur[1],[2].

Un tumulus central se dresse au-milieu du dernier cercle. De forme arrondie, il est constitué de blocs plus petits et mesure environ 20 m de diamètre pour une hauteur maximale d'environ 4,50 m. Il renferme une tombe couverte par encorbellement[6].

Datation et interprétation[modifier | modifier le code]

Le matériel archéologique découvert lors des fouilles a permis de dater la sépulture du bronze récent mais les cercles de pierre auraient été construits au bronze ancien. La vaste nécropole qui entoure le site a été datée du bronze récent. Dès lors, il existe deux possibilités : soit le tumulus central et les cercles ont été construits en même temps mais la tombe a été réutilisée plus tardivement, soit le tumulus a été construit postérieurement aux cercles alors même qu'une nécropole se développait autour du site[6].

Selon Avani et Mizrachi, le site devait probablement avoir une fonction cérémonielle[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Avraham Negev et Shimon Gibson, Archaeological encyclopedia of the Holy Land, Continuum International Publishing Group, , 207, 443, 518 (ISBN 978-0-8264-8571-7, lire en ligne)
  2. a b et c (en) Jerome Murphy-O'Connor, The Holy Land : An Oxford Archaeological Guide from Earliest Times to 1700, Oxford University Press, , 576 p. (ISBN 978-0-19-164766-6, lire en ligne), p. 531
  3. « Rogem Hiri - Ancient Mysterious Construction » [archive du ], Israeli Ministry of Foreign Affairs (consulté le )
  4. Kochavi, Renner, Spar et Yadlin, « Rediscovered! The Land of Geshur », Biblical Archaeology Review, vol. 18, no 4,‎ july–august 1992 (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Freikman, « A Near Eastern megalithic monument in context », Journal for Ancient Studies, no 3,‎ , p. 143–147 (lire en ligne)
  6. a b c et d Steimer et Braemer 1999.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anthony Aveni et Yonathan Mizrachi, « The geometry and astronomy of Rum el-Hiri, a megalithic site in the Southern Levant », Journal of Field Archaeology, Winter, vol. 25, no 4,‎ , p. 475-496
  • Tara Steimer et Frank Braemer (préf. Jean Guilaine), « Monuments funéraires mégalithiques au Proche-Orient », dans Mégalithismes de l'Atlantique à l’Éthiopie (Séminaire du Collège de France), Paris, Éditions Errance, coll. « Collection des Hespérides », , 224 p. (ISBN 2877721701), p. 180
  • Mattanyah Zohar, « Rogem Hiri: A megalithic monument in the Golan », Israel Exploration Journal, vol. 39, nos 1/2,‎ , p. 18-31 (JSTOR 27926134)

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]