Temple protestant de Carla-Bayle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Temple protestant de Carla-Bayle
L'intérieur du temple.
L'intérieur du temple.
Présentation
Culte Protestant
Type Temple
Rattachement Église protestante unie de France
Début de la construction 1884
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1992)
Site web ariege.epudf.orgVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Ariège
Ville Carla-Bayle
Coordonnées 43° 09′ 02″ nord, 1° 23′ 38″ est
Géolocalisation sur la carte : Ariège
(Voir situation sur carte : Ariège)
Temple protestant de Carla-Bayle
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Temple protestant de Carla-Bayle
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Temple protestant de Carla-Bayle

Le temple protestant de Carla-Bayle est un édifice religieux situé 329 rue des Remparts-nord, à Carla-Bayle, en Ariège. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France.

Historique[modifier | modifier le code]

Sous l'Ancien régime[modifier | modifier le code]

La Carla fait partie du comté de Foix. François Fébus, comte de Foix en 1472 devient roi de Navarre en 1479. À sa mort en 1483, le comté de Foix passe à sa sœur, Catherine de Navarre qui se marie en 1484 avec Jean II d'Albret. Leur fils, Henri II devient roi de Navarre en 1517, et se marie en 1527 avec Marguerite d'Angoulême, sœur du roi François Ier. Leur fille, Jeanne d'Albret, reine de Navarre et comtesse de Foix en 1555, favorise le développement du protestantisme et autorise le calvinisme dans son royaume en 1561. Théodore de Bèze raconte dans Histoire ecclésiastique des églises réformées au royaume de France l'implantation du protestantisme à Pamiers et au Mas-d'Azil en 1561. L'église protestante du Mas-d'Azil est fondée en novembre 1561 où commence à prêcher Bernard Perrin[1],[2]. En 1568, les réformés occupent toutes les communes voisines du Mas-d'Azil, Sabarat, Le Carla, Gabre, Artigat, Le Fossat et Camarade[3].

En 1625, le roi Louis XIII confie au maréchal de Thémines le commandement de ses armées pour rétablir le catholicisme en Béarn. Elles font le siège du Mas-d'Azil du 9 septembre au 20 octobre 1625 dont la défense est commandée par Jacques de Saint-Blancard[4] avec l'aide des gentilshommes verriers du pays[5],[6]. Devant la résistance de la ville aidée par les protestants des environs, le maréchal de Thémines a dû se retirer sans avoir réussi à prendre la cité[7]. Louis XIII a fait abattre les défenses du Mas-d'Azil en 1633-34, conformément aux clauses de la Paix d'Alès.

Le père de Pierre Bayle, Jean Bayle, remplissait au Carla les fonctions de pasteur. Le frère aîné de Pierre Bayle, Jacob Bayle[8],[9],[10], était associé à son père comme pasteur au Carla dès 1668. Ce dernier a été incarcéré au château Trompette sur ordre de Louvois où il est mort le 12 novembre 1685[11].

Le temple a été saisi après la révocation de l'édit de Nantes. Par décision du consul du Carla, le temple a été réuni au presbytère jusqu'à la Révolution.

Après la Révolution[modifier | modifier le code]

Il a été saisi comme bien national. Le , il est vendu au sieur Jean Étienne Freyche au prix de 825 francs.

Les protestants retrouvent la liberté de culte avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Près de 7 000 protestants subsistent en Ariège, principalement autour du Mas-d'Azil, Saverdun et Mazères. En 1802, Napoléon Ier organise les Églises réformées avec les articles organiques du régime concordataire français.

En 1819, le consistoire local de l'Église réformée a écrit au préfet réclamant le remboursement du prix d'achat du temple à l'acquéreur et remarque que le temple est dans un triste état qui nécessite des réparations importantes. Le coût étant très important et la commune ne pouvant l'assumer, le consistoire demande que ce soit le gouvernement qui fasse le paiement de cette dépense.

Le temple actuel a été construit en 1884 sur le modèle des premiers temples de la Réforme avec ses deux étages à double galerie, sa chaire en bois sculptée au centre du mur.

Valorisation du patrimoine[modifier | modifier le code]

Outre sa mission religieuse, le temple reçoit régulièrement des expositions[12], concerts[13], animations et conférences[14].

Protection[modifier | modifier le code]

Le temple a été inscrit au titre des monuments historiques le [15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Théodore de Bèze, Histoire ecclésiastique des églises réformées au royaume de France, t. 1, Lille, imprimerie Leleux, (lire en ligne), p. 546
  2. « 55e assemblée générale tenue au Mas d'Azil le 19 et 20 avril 1912 », Bulletin. Études, Documents, Chronique littéraire, Société de l'histoire du Protestantisme français, 5e série, no 9,‎ , p. 466 (lire en ligne)
  3. « Chronique littéraire », Bulletin. Études, Documents, Chronique littéraire, Société de l'histoire du Protestantisme français, 5e série, no 2,‎ , p. 263 (lire en ligne)
  4. La famille de Jacques de Saint-Blancard, lieutenant et favori du duc de Rohan, aurait été originaire du Couserans, non loin de Saint-Lizier d'après l'abbé Duclos, mais c'est une erreur d'après C. Barrière-Flavy (p. 311-312)
  5. Napoléon Peyrat, « Le siège du Mas-d'Azil 1625 », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français,‎ , p. 611-620 (lire en ligne)
  6. La Réveillée : Olivier Gondran, Pierre Peyrat et les gentilshommes verriers de Gabre au siège du Mas d'Azil, 2018
  7. Jacques de Saint-Blancard et C. Barrière-Flavy, « Journal du siège du Mas-d'Azil en 1625 écrit par J. de Saint-Blancard, défenseur de la place, contre le maréchal de Thémines. Texte précédé d'un avant-propos, publié par C. Barrière-Flavy », Bulletin périodique de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, vol. 4,‎ , p. 310-339 (lire en ligne).
  8. Lettre 160 : Pierre Bayle à Jacob Bayle, , Sedan, 26 novembre 1678
  9. Lettre 244 : Pierre Bayle à Jacob Bayle, Rotterdam, 9 janvier 1684
  10. Lettre 256 : Joseph Bayle à Jacob Bayle, Paris, 26 mars 1684 (Joseph Bayle, frère cadet de Pierre Bayle, est mort le 9 mai 1684)
  11. Eugène Haag et Émile Haag, « Bayle (Pierre) », dans La France protestante ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale ; ouvrage précédé d'une Notice historique sur le protestantisme en France ; suivi des Pièces justificatives et rédigé sur des documents en grande partie inédits, t. 2, Basnage-Brodeau, Paris, JoPel Cherbuliez libraire-éditeur, (lire en ligne), p. 60, 66
  12. « Le Carla-Bayle. Une exposition au temple », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne)
  13. « Le Carla-Bayle. Concert au temple », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne)
  14. « Ciné architecture ce soir au temple du Carla Bayle », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne)
  15. « Temple protestant », notice no PA00093949, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Bulletin 1933] « Encore un temple conservé après la Révocation. Le Carla. Séance du conseil municipal du Carla-le-Comte 20 septembre 1819 », Bulletin. Études, Documents, Chronique littéraire, Société de l'histoire du Protestantisme français, 6e série, no 6,‎ , p. 222-223 (lire en ligne)
  • [Desmoulins 2017] Marie-Emmanuelle Desmoulins et Georges Gonsalvès, « La protection au titre des monuments historiques des temples protestants : Une campagne thématique dans l'ancienne région Midi‑Pyrénées (2007‑2014) », Patrimoines du Sud, no 5,‎ (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]